Journal en français facile 15 février 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : Donald Trump annonce qu'il déclare l'urgence nationale. C'est une procédure qui permet au Président américain de financer le projet d'un mur à la frontière avec le Mexique, sans avoir l'accord du Congrès. Colère des démocrates qui annoncent qu'ils utiliseront tous les recours possibles.
SB : En Espagne, des élections législatives anticipées auront lieu le 28 avril prochain. Anticipées c'est-à-dire avant la date prévue. Décision ce vendredi du chef du gouvernement Pedro Sanchez, deux jours après le rejet de son projet de budget.
RA : En Israël une vidéo diffusée par les services du Premier ministre, puis retirée. On y voit des dirigeants arabes parler de leur inquiétude vis-à-vis de l'Iran. Une position qui laisse penser que le conflit israélo-palestinien n'est plus la priorité.
SB : Et puis à la fin de ce journal, nous vous emmènerons là où les professionnels du textile se retrouvent deux fois par an. Un salon près de Paris où les vêtements du futur sont présentés.
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SB : Donald Trump a donc signé cet après-midi une déclaration d'urgence nationale.
RA : Cela s'est passé dans les jardins de la Maison-Blanche, lors d'une conférence de presse. Cette procédure exceptionnelle permet au Président américain d'obtenir les fonds nécessaires pour financer son projet d'un mur à la frontière mexicaine. En décrétant l'urgence nationale, il évite de passer par le Congrès, où les démocrates s'opposent au projet de Donald Trump. Il va prélever ces fonds notamment sur le budget de la défense. Il compte ainsi débloquer près de 7 milliards d'euros. Le mur à la frontière mexicaine, c'est une promesse de Donald Trump et c'est devenu un enjeu de sa réélection en 2020. Cet après-midi donc il n'a pas hésité à parler d'invasion pour justifier une telle décision. Les précisions à Washington d'Anne Corpet.
« La drogue et les criminels envahissent notre pays », a martelé Donald Trump au cours d'une longue conférence de presse parfois décousue. Le président sait que sa décision d'invoquer une urgence nationale sera contestée devant la justice, mais il s'est déclaré confiant sur l'issue de la bataille qui s'annonce devant les tribunaux « la Cour suprême nous donnera raison » a-t-il affirmé. Interrogé sur les statistiques qui montrent que le taux de criminalité des clandestins est en réalité inférieur à celui des Américains de souche, Donald Trump s'est agacé, a dénoncé une question biaisée, et a assuré que ces statistiques étaient fausses. Elles proviennent pourtant de sa propre administration. Les démocrates ont aussitôt réagi et annoncé qu'ils utiliseront tous les recours possibles. Les chefs de l'opposition au congrès Chuck Schumer et Nancy Pelosi parlent d'un abus de pouvoir, de « vol » des fonds du budget de la défense. « Les actions du Président violent clairement le pouvoir exclusif du Congrès en matière de dépenses », écrivent-ils. En attendant que la justice tranche, les fonds convoités par le président ne seront pas débloqués. Les travaux pour la construction du mur à la frontière ne sont donc pas prêts de commencer. Anne Corpet Washington RFI.
RA : Et déjà ce soir l'État de New York annonce son intention de se battre en justice contre la déclaration d'urgence de Donald Trump. Et puis à retenir également de la conférence de presse du Président américain, la guerre commerciale avec la Chine. Sur ce sujet Donald Trump s'est montré optimiste quant à la possibilité de parvenir à un traité de paix commerciale avec Pékin. Il a dit qu'il pourrait prolonger la trêve négociée avec son homologue chinois Xi Jinping et qui est censée se terminer le 1er mars. Ce sont des déclarations qui interviennent alors que vient de s'achever un nouveau cycle de discussions entre les deux pays.
SB : En Espagne pour la troisième fois en moins de quatre ans, il y va y avoir des élections législatives.
RA : Elles auront lieu le 28 avril prochain, c'est le chef du gouvernement Pedro Sanchez qui l'a annoncé ce vendredi, dans une telle situation on parle d'élections anticipées. Pedro Sanchez qui avait difficilement le choix puisqu'il y a deux jours son projet de budget a été rejeté par le Parlement. Je vous propose d'écouter l'annonce de Pedro Sanchez, c'était donc ce matin après un conseil des ministres extraordinaire.
« L'Espagne doit continuer à aller de l'avant, elle doit continuer à progresser dans la tolérance et le respect de chacun, en agissant avec modération et bon sens, et en rejetant la politique de la confrontation. Nous devons poursuivre la croissance, poursuivre la création d'emploi, la redistribution des richesses et nous devons consolider et élargir les droits et les libertés acquis au cours de ces 40 dernières années. Nous devons renforcer la cohésion sociale et la cohésion territoriale qui sont les seuls garants de l'unité de l'Espagne, qu'il nous faut préserver. C'est pour cette raison que je vous annonce que dans l'exercice de mon mandat de président du gouvernement d'Espagne, et après délibération avec le conseil des ministres, j'ai proposé la dissolution du parlement et la convocation d'élections législatives le 28 avril. » RA : L'annonce du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ce vendredi. Annonce qui intervient alors que déroule depuis trois jours le procès des dirigeants indépendantistes catalans qui sont jugés pour leur rôle dans la tentative de sécession d'octobre 2017. La sécession c'est le fait de vouloir se séparer officiellement d'une région ou d'un pays.
SB : Et puis au Proche-Orient une vidéo qui fâche.
RA : Vidéo où l'on voit des dirigeants arabes évoquer leur inquiétude face à l'Iran. C'était lors de la conférence de Varsovie sur le Moyen-Orient qui se tenait ces deux derniers jours en Pologne. Vidéo embarrassante pour Israël, les services du Premier ministre l'ont diffusé avant de la retirer. Correspondance à Jérusalem de Guilhem Delteil.
Benyamin Netanyahu le répète régulièrement : dans des réunions à huis clos, des pays arabes confessent volontiers que leur priorité n'est plus le conflit israélo-palestinien, mais l'Iran. La vidéo diffusée par les services du Premier ministre apporte la preuve de ses propos. Sur ces images diffusées sur la chaîne YouTube du chef du gouvernement israélien, le ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères accuse l'Iran de soutenir le terrorisme. Et son homologue bahreïnien fait du pays son ennemi numéro un. « Nous avons grandi en entendant dire que la dispute entre la Palestine et Israël est le problème le plus important. Mais ensuite, nous avons vu une menace plus grande, plus toxique ; la plus toxique de l'histoire moderne. Elle vient de la République islamique d'Iran. » La vidéo dure 25 minutes et semble avoir été tournée au téléphone portable. Ces propos n'avaient pas vocation à être diffusés. Mais ils servent les intérêts du chef du gouvernement israélien en pleine campagne électorale. Benyamin Netanyahu veut se présenter comme un dirigeant capable de défendre les intérêts sécuritaires d'Israël et de tisser des liens avec les pays arabes. La vidéo n'a été retirée qu'une fois reprise par les médias israéliens. Guilhem Delteil, Jérusalem, RFI.
RA : Et puis également concernant Israël, cette polémique avec la Pologne. Polémique née de déclarations de Benyamin Netanyahu citées par la presse : le Premier ministre israélien aurait évoqué une collaboration des Polonais avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le chef du gouvernement qui a tenté d'apaiser la situation, la presse a déformé ces propos affirme les services de Benyamin Netanyahu.
SB : Et puis on parle de vêtements révolutionnaires maintenant dans le Journal en français facile.
RA : Imaginez donc des vêtements capables de recharger son téléphone portable par exemple, ou de permettre une meilleure circulation sanguine ? Tout cela sera peut-être possible dans le futur. Ces derniers jours se tenaient à Villepinte près de Paris, le Salon Première Vision, qui est le grand rendez-vous des professionnels du textile venus du monde entier. Notre reporter Corentin Nicolas s'est rendu sur place.
60 000 visiteurs se pressent pour découvrir les nouvelles fibres et matières... qui garniront les collections Printemps-Eté 2020... L'accent est mis sur l'innovation. Et la start-up française « In duo » espère faire recette avec son tissu intachable... Pauline Guesnet est co-fondatrice de cette jeune marque. « La technologie est de plus en plus présente dans la mode. Je pense que les gens n'ont pas encore complètement adopté cela. C'est vrai que parfois, on nous a déjà dit, “je ne vois pas l'intérêt de ne pas faire des taches sur ma chemise”. Je leur dis qu'il y a aussi le fait d'évacuer votre transpiration, d'être plus propre d'avoir peut-être moins besoin de la laver. Je pense que ce sont avec des technologies comme cela qui changent le quotidien des gens que l'on va réussir à convertir. » En termes d'innovations, cinq pays seulement pour représenter la Fashion-Tech à l'africaine. David Bardin, de l'entreprise marocaine Evlox dresse le bilan du marché sur le continent. « Dans notre domaine, il y a peu de tisseurs qui soient implantés en Afrique. Les principaux concurrents sont soient européens, soit asiatiques. Effectivement en Afrique, il y a des investissements qui peuvent se réaliser, mais cela reste encore des cas rares par rapport à ce que l'on peut rencontrer sur d'autres pays ou d'autres continents. » En septembre prochain, Première Vision s'intéressera, à l'éco-responsabilité. Un pas supplémentaire vers une industrie textile toujours plus à la pointe et toujours plus verte.
RA : Fin de ce Journal en français facile.