Journal en français facile 21 août 2018
Loïc Bussières : 22h à Paris, 20h en temps universel. L'heure de votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : la une ce soir : les inondations au Kerala et le bilan qui s'alourdit. Il est désormais de 410 morts, des victimes auxquelles il faut ajouter de très nombreux sinistrés. Reportage dans un instant.
ZK : Une première en Israël, l'armée va enquêter sur la mort de deux Palestiniens tués par ses soldats lors de manifestations le long de la bande de Gaza.
LB : Et puis nous reviendrons sur le cinquantième anniversaire du Printemps de Prague. C'était le 21 août 1968, les chars soviétiques entraient en Tchécoslovaquie.
------
ZK : On se rend en Inde pour débuter ce journal, dans la région du Kerala, frappée par des inondations qui ont déjà fait au moins 410 morts. Alors que la pluie s'est arrêtée, au moins un million de déplacés vivant provisoirement dans des camps attendent de pouvoir rentrer chez eux.
LB : C'est le chiffre que donne ce soir le porte-parole du Gouvernement local de l'État indien. En bordure de Cochin, la principale métropole, on assiste a un lent retour a la normale après le retrait des eaux. Dans une école a une vingtaine de kilomètres de la ville, une centaine de réfugiés espèrent regagner rapidement leur habitation. Antoine Guinard.
Chaque jour, Anish Malavedan et plusieurs autres résidents provisoires de l'école gouvernementale mis a leur disposition, se rendent a leur domicile, situes a quelques kilomètres à peine. Les routes sont désormais praticables, pour la plupart, dans cette région qui a subi de plein fouet les inondations, mais leurs maisons restent pour l'instant inhabitables. « Ma maison est située entre la rivière et la mer, donc l'eau venait de partout, notamment de la grande route qui longe la cote qui était totalement inondée. Il y avait près de deux mètres d'eau pendant le pic des inondations. Maintenant le niveau d'eau a baissé, mais il y a une épaisse couche de boue qui s'est installée. Je pense qu'il faudra encore trois jours avant de pouvoir rentrer chez moi. » De la boue, des murs qui menacent de s'écrouler ou encore des serpents venimeux ou des corps d'animaux en décomposition, des milliers d'habitations à travers la région gardent les séquelles des inondations, malgré la topographie qui a facilité une évacuation rapide des eaux après la fin des pluies un début de semaine. Leurs habitants demandent maintenant pour la plupart l'envoi de produits lavant et désinfectants, afin de pouvoir rentrer chez eux avant la grande fête hindoue d'Onam le weekend prochain.
LB : Par ailleurs en Indonésie, e bilan est passé de 10 à 13 morts sur l'ile de Lombok, deux jours après une nouvelle série de séismes meurtriers. Au total, ce sont plus de 500 personnes qui ont péri en moins d'un mois à la suite de tremblements de terre dans l'Ile.
ZK : Dans l'actualité également, cette nouvelle attaque en Afghanistan. Plusieurs heures de combat près du palais présidentiel à Kaboul.
LB : Une opération revendiquée par le groupe État islamique et qui intervient alors que le pays attend encore une réponse officielle des talibans à l'offre de cessez-le-feu du président Ashraf Ghani. Ashraf Ghani qui prononçait un discours à l'occasion du début de la fête musulmane de l'Aïd al Adha, au moment où l'attaque a débuté.
ZK : L'actualité au Proche-Orient et ces manifestations qui se succèdent depuis le mois de mars dans la bande de Gaza.
LB : Des rassemblements durant lesquels l'armée israélienne ouvre régulièrement le feu sur les manifestants palestiniens, qui demandent la levée du blocus et donc la libre circulation à la frontière. Depuis le mois de mars, 171 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne dans la Bande de Gaza, mais pour la première fois ce mardi, l'armée israélienne annonce enquêter sur la mort de deux des victimes, deux jeunes Palestiniens âgés respectivement de 15 et 18 ans. Nicolas Falez.
Abdelfattah Abdelnabi a été tué par un tir israélien le 30 mars, au premier jour des manifestations organisées en lisière de la Bande de Gaza. Sur une vidéo diffusée le lendemain par un site d'information israélien, on peut voir un jeune homme courir en s'éloignant de la clôture, il s'écroule subitement, atteint d'une balle dans le dos. Osmane Rami Halles lui avait 15 ans, le 13 juillet dernier il a été tué alors qu'il tentait d'escalader la barrière qui entoure la Bande de Gaza. Selon l'armée israélienne, c'est la police militaire qui est chargée d'enquêter sur la mort de ces deux Palestiniens. L'armée parle d'une « suspicion » de tirs « non conformes aux procédures opérationnelles habituelles ». Vendredi dernier encore, deux Palestiniens ont été tués lors de manifestations similaires portant le bilan de ces affrontements à 171 morts depuis le mois de mars. La situation reste tendue, alors que de délicates négociations sont en cours pour parvenir à une trêve de longue durée entre Israël et le Hamas qui contrôle la Bande de Gaza.
ZK : L'actualité en bref, 100e jour de grève de la faim pour Oleg Sentsov. De nombreuses voix appellent à libérer le cinéaste russe opposé à l'annexion de la Crimée.
LB : Il a cessé de s'alimenter depuis le 14 mai et n'est maintenu en vie que par les compléments alimentaires injectés par l'administration pénitentiaire russe. Depuis, de nombreux écrivains, acteurs ou cinéastes occidentaux ont fait entendre leur voix pour demander sa libération, mais Moscou refuse de céder et maintient sa position de fermeté.
ZK : La présidentielle à Madagascar pourrait compter 46 candidats, dont les trois derniers présidents de la Grande Ile.
LB : C'est en tous cas le nombre de candidatures enregistrées par la Haute-cour constitutionnelle malgache. La plus haute instance judiciaire annoncera d'ici à dimanche, après examen, la liste officielle des candidats autorisés à participer au scrutin qui se tiendra les 7 novembre et 19 décembre prochains.
ZK : Un accord « au plus tard » début novembre. C'est ce qu'espère Michel Barnier, le négociateur de l'Union européenne.
LB : Il était à Londres aujourd'hui pour une rencontre avec le nouveau ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab. Michel Barnier qui précise que le Royaume-Uni et Bruxelles vont désormais négocier en continu.
ZK : 21h à Berlin. L'Allemagne où vivent aujourd'hui 1,5 million de réfugiés.
LB : Ils sont originaires pour la plupart de Syrie, d'Irak, d'Afghanistan, d'Érythrée ou de Somalie et selon des chiffres présentés officiellement ce mardi par l'Office fédéral pour l'emploi, 300 000 ont depuis leur arrivée trouvé un travail. C'est plus que l'an dernier à la même époque. Nathalie Versieux.
Les hommes jeunes ont les meilleures perspectives d'intégration, selon l'office fédéral pour l'emploi. La plupart ont entre temps appris assez d'allemand pour suivre une formation ou travailler si leur diplôme est reconnu sur le marché du travail allemand. Cette main d'œuvre, prête à accepter des emplois peu prisés des Allemands comme les soins aux personnes âgées ou l'artisanat constitue un appoint appréciable sur un marché du travail tendu, marqué par la pénurie en personnel qualifié. En Allemagne, de plus en plus de voix réclament la possibilité pour les jeunes demandeurs d'asile en formation professionnelle ou ayant un emploi de rester dans le pays, même lorsqu'ils sont déboutés du droit d'asile. Les sociaux démocrates notamment réclament l'instauration d'un système de passerelles qui permettrait de passer de la catégorie des demandeurs d'asile à celle de l'immigration sur le marché du travail. Mais l'idée se heurte toujours à l'opposition catégorique des conservateurs bavarois au sein de la majorité.
ZK : On referme cette édition par un anniversaire. Celui de l'invasion de ce qui s'appelait à l'époque la Tchécoslovaquie.
LB : C'était le 21 août 1968, la fin du Printemps de Prague. Les chars soviétiques mettaient un point final à la tentative d'émancipation des Tchécoslovaques. Béatrice Leveillé.
Ce 21 août, le Printemps de Prague s'achève sous le bruit des bottes. 300 000 soldats ont envahi la Tchécoslovaquie dans la nuit. Tout à commencer en janvier 1968 avec l'arrivée au pouvoir d'Alexandre Dubcek. Il lance une politique de réforme soutenue par la majorité de la population, mais qui effraie le Kremlin. Alexandre Dubcek a supprimé la censure et autorisé les voyages à l'étranger. Les Tchécoslovaques se sont rués comme le feront 20 ans plus tard les Allemands de l'est à la découverte de l'Occident. Leonid Brejnev considère que la Tchécoslovaquie est en train de basculer dans le camp des capitalistes. Face aux chars du pacte de Varsovie, les Tchécoslovaques manifestent et font de la résistance passive. Alexandre Dubcek a été jeté manu militari dans un avion et transféré en Union soviétique. Le 23 août, pour éviter un bain de sang, il signe un texte de capitulation. C'en est fini du socialisme à visage humain. Le 16 janvier 1969, un étudiant Jan Palach s'immolera par le feu sur la place Wenceslas, à Prague. Il va incarner le désespoir et la résignation du peuple.