Journal en français facile 25 juin 2018
Nathanaël Vittrant : RFI il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Soyez les bienvenus dans cette édition du Journal en français facile, à mes côtés pour le présenter, Zephyrin Kouadio, bonsoir Zephirin.
Zephirin Kouadio : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous.
NV : À la Une, les observateurs de l'OSCE estiment que la présidentielle en Turquie était inéquitable. Ils ont donné une conférence de presse après l'annonce de la victoire hier de Recep Tayyip Erdoğan.
ZK : Les combats et les bombardements se poursuivent en Syrie dans la région de Deraa. Les civils continuent de fuir.
NV : Les marchands et les commerçants de Téhéran sont en grève. Les sanctions américaines contre l'Iran ont déjà des conséquences économiques.
ZK : Aux États-Unis un responsable de Netflix renvoyé après des insultes racistes.
NV : Et puis la population de loups en France est pleine croissance.
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ZK : Mais on commence par la coupe du monde de football en Russie. Les derniers matchs du groupe B se sont terminés il y une dizaine de minutes. Le Portugal et l'Iran match nul match physique, 1 partout. L'Espagne de son côté affrontait le Maroc, déjà éliminé de la compétition. Match auquel vous avez assisté Christophe Jousset. Pas de miracle pour le Maroc qui s'en sort la tête haute.
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ZK : Après l'Aquarius, c'est désormais un autre navire humanitaire le Lifeline qui n'a pas été autorisé à rejoindre les côtes italiennes.
NV : Les garde-côtes libyens ont indiqué avoir sauvé plus de 1000 migrants en Méditerranée rien que ce week-end. Le ministre de l'Intérieur italien, le chef de l'extrême droite Matteo Salvini continue de refuser aux ONG internationales l'accès aux ports du pays. Matteo Salvini qui doit se rendre en Libye la semaine prochaine conseille aux bateaux de s'adresser aux autorités de ce pays toujours en plein chaos où des migrants sont régulièrement torturés, violés et vendus en esclavage.
ZK : L'accueil des migrants au programme des discussions de demain entre Emmanuel Macron et le pape François.
NV : C'est la première rencontre entre le président français et le chef de l'Église catholique. Emmanuel Macron est attendu demain matin au Vatican à Rome. Le pape François a fait de l'accueil des migrants une priorité, et les Européens se déchirent sur ce sujet. Il y a deux semaines la France a refusé elle aussi d'accueillir l'Aquarius et les 630 migrants qui étaient à bord. Sur le plan judiciaire, la justice a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics après des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle d'Emmanuel par la ville de Lyon. Lyon, ville de Gérard Collomb, soutien de la première heure du candidat Macron devenu depuis son ministre de l'Intérieur.
ZK : On revient à présent sur la victoire hier de Recep Tayyip Erdoğan à la présidentielle en Turquie.
NV : Le président turc réélu pour un nouveau mandat avec des pouvoirs plus importants encore. Le principal adversaire de Recep Tayyip Erdoğan a reconnu sa défaite, mais appelle le chef de l'État être le président de tous les Turcs. Les observateurs indépendants de l'OSCE ne remettent pas en cause les résultats, mais parlent d'une campagne inéquitable. Sonia Ghezali.
Les électeurs ont eu un véritable choix lors du scrutin selon les observateurs de l'OSCE, mais les conditions de campagne n'ont pas été équitables a insisté Ignacio Sanchez Amor, chef de la mission européenne. « Le président sortant et son parti ont bénéficié d'un avantage important, qui s'est reflété dans la large couverture des médias publics et privés. Le cadre juridique et les pouvoirs accordés dans le cadre de l'état d'urgence ont considérablement restreint les libertés de réunion et d'expression, y compris dans les médias. » Les observateurs parlent d'un climat d'intimidation sur le terrain, comme l'évoque l'une des chefs d'équipe Olena Stunyck. « Certains d'entre eux ont dit qu'ils ne se sentaient pas en sécurité. Ils étaient accompagnés en permanence, notamment par des policiers qui les suivaient jusqu'aux urnes et qui observaient ce qu'ils faisaient. » Les procédures ont été généralement suivies font savoir les observateurs. Ils indiquent tout de même certaines irrégularités. Des bulletins n'étaient pas tamponnés, d'autres n'étaient pas enregistrés lors de leur livraison dans les bureaux de vote.
ZK : En Syrie la population fuit les bombardements à Deraa.
NV : Le gouvernement syrien de Bachar al Assad veut reprendre cette région du sud-ouest du pays aux rebelles. Les bombardements touchent la ville de Deraa qui a donné son nom à la région. Des dizaines de famille ont été obligées de prendre la fuite.
ZK : Le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien et les nouvelles de sanctions de Washington contre Téhéran ont eu de grosses conséquences pour l'économie iranienne.
NV : La monnaie iranienne a fortement chuté et la crise économique s'est aggravée. Une situation difficile pour les commerçants du bazar, le grand marché de Téhéran. Ils se sont donc mis en grève aujourd'hui. Reportage de notre correspondant dans la capitale iranienne Siavosh Ghazi.
De nombreux commerçants du grand bazar de Téhéran ont fermé leurs magasins pour manifester dans la rue contre l'aggravation de la situation économique. Ces derniers jours, le rial iranien a poursuivi sa chute face au dollar, ce qui a poussé de nombreux commerçants à cesser toute activité faute d'avoir une perspective économique claire. Pour Ali, vendeur dans une papeterie non loin du bazar de Téhéran la chute de la hausse du dollar dont la valeur a plus doublé en quelques mois par rapport au rial iranien explique cette situation. « Pour l'instant, les ventes sont arrêtées. Nous avons appelé notre fournisseur pour commander des produits, mais on nous a dit la situation du dollar n'est pas clair et pour l'instant on ne vend rien. Vous voyez nos rayons se vident et nous devons accepter cette situation. » Mais la colère gronde face au blocage économique. Les clients ont déserté les magasins à cause de la hausse vertigineuse des prix comme l'explique Mohsen, patron d'un magasin de téléphones portables. « Personne n'achète plus rien. Tout est fermé. Dans les centres commerciaux, les magasins ferment l'un après l'autre. Les gens manifestent et font la grève. Personne n'a de l'argent. Le rire que vous entendez est dû à la dépression. Le ressort s'est cassé et plus personne n'est capable de faire quoi que ce soit. » Pour les responsables, les sanctions américaines sont responsables de cette situation, et les autorités multiplient les appels à l'unité face à ce qui est présenté comme une guerre économique lancée par Washington contre l'Iran.
ZK : Accusé de racisme un dirigeant de Netflix a été renvoyé, aux États-Unis.
NV : Au cours d'une réunion, le principal porte-parole du géant de la vidéo en ligne a employé une insulte raciste. Correspondance, Eric de Salve.
C'est un mot prohibé aux États-Unis, l'un des plus chargé émotionnellement du passif esclavagiste. Dans le débat public, les Américains ne le prononcent plus que par sa première lettre en utilisant l'expression : « The N word », « N » pour nigger, nègre en anglais. Cette insulte raciste désormais tabou… Johnattan Friedland l'a pourtant employé à deux reprises à quelques mois d'intervalle lors de réunions en présence d'employés noirs de Netflix. L'usage de ce vocabulaire raciste a fini par coûter à cet ancien journaliste blanc, son poste de principal porte-parole du célèbre site de streaming américain. « Son utilisation du mot commençant par N a deux occasions montre un manque d'attention et de sensibilité aux questions raciales, écrit Reeed Hastings, directeur général de Netflix dans un communiqué au personnel, cela ne correspond pas aux valeurs de notre entreprise ». Dans un tweet, l'intéressé se dit « infiniment désolé de la détresse qu'il a causée au sein des employés de Netflix. » À ses employés le patron de Netflix ajoute que cet épisode doit servir de « lésons pour que tout le monde réalise à quel point ce mot est douloureux ».
NV : 22h10 à Paris c'est la fin de ce Journal en français facile.