Journal en français facile 28 décembre 2018
Pierre Pillet : Il est 21 heures à Paris, 22 heures au Caire. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Sébastien Duhamel est avec nous ce soir. Bonsoir, Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
PP : A la Une : une attaque à la bombe en Égypte.
SB : Trois personnes ont été tuées dans un bus touristique au sud du Caire, les explications dès le début de ce journal.
PP : L'armée syrienne envoie des soldats dans la région de Minbej, dans le nord du pays. Ce sont les Kurdes qui ont demandé de l'aide au régime de Bachar el Assad. Une demande qui provoque la colère de la Turquie.
SB : En France, les passeports diplomatiques d'Alexandre Benalla déclenchent une nouvelle affaire concernant cet ancien chargé de la sécurité du président Emmanuel Macron.
PP : Enfin la mort de l'écrivain israélien Amos Oz à 79 ans. Il a reçu de nombreuses récompenses, un homme très engagé pour la paix.
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SB : C'est l'information de la soirée, Pierre : une attaque à la bombe a eu lieu en Égypte contre un bus dans lequel se trouvaient des touristes.
PP : Anissa el Jabri est avec nous en studio, Anissa que sait-on à l'heure actuelle ?
On a un premier bilan, transmis par les autorités. Deux Vietnamiens et leur guide égyptien tués, dix autres touristes et le chauffeur blessés. A l'origine, un engin artisanal qui a explosé au passage du bus. Un bus très abîmé : sur les premières images, on distingue une carrosserie très endommagée par des éclats. La police est arrivée très vite sur place. L'attentat a eu lieu tout près de la capitale, Gizeh. Ce sont les pyramides les plus accessibles du Caire. L'Égypte est régulièrement la cible d'attaques terroriste. Ces derniers mois, ce sont les forces de sécurité et la minorité chrétienne copte qui étaient visées. Le dernier attentat ciblant des touristes a eu lieu en 2015, bien loin de la capitale et du centre du pouvoir. C'était une bombe visant un avion russe qui volait au-dessus du Sinaï : deux cent vingt-quatre morts, une attaque revendiquée par l'État islamique.
PP : Alors est-ce que cet événement tragique aura des conséquences sur le tourisme en Égypte ? Avec huit millions deux cent mille visiteurs, le pays a enregistré une hausse de fréquentation l'an dernier par rapport à la précédente.
SB : Les dernières informations sur cette attaque à la bombe en Égypte sont à suivre sur RFI et sur RFI.FR.
PP : Dans l'actualité également, Palestinien a été tué par des tirs israéliens lors de manifestations près de la barrière de sécurité qui sépare ce pays de la bande de Gaza, depuis la fin du mois de mars et le début de la mobilisation appelée « Marche du retour », au moins 240 Palestiniens ont perdu la vie.
SB : Ce mouvement réclame la fin du blocage imposé à Gaza depuis dix ans et le retour des réfugiés palestiniens sur les terres qu'ils ont fuies.
PP : L'armée syrienne est entrée dans la région de Manbij, dans le nord de la Syrie, Sébastien.
SB : Les troupes de Bachar el Assad se sont déployées dans cette région tenue par les Kurdes, près de la frontière avec la Turquie. Des Kurdes qui ont fait appel au régime de Damas en raison de la menace d'une intervention turque, Murielle Paradon :
Les combattants kurdes, les YPG, qui luttent contre l'organisation Etat islamique en Syrie, n'avaient pas d'autre choix que d'appeler le régime syrien à l'aide. Avec l'annonce de Washington d'un retrait des troupes américaines de Syrie, les Kurdes se retrouvent seuls. Et ils craignent une intervention imminente de la Turquie voisine, contre eux. En effet, Ankara a massé des troupes à la frontière et a déclaré à plusieurs reprises vouloir combattre les YPG, considérés comme le prolongement du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, jugé comme un mouvement terroriste en Turquie. Les Turcs sont déjà intervenus en début d'année en Syrie en chassant les Kurdes de l'enclave d'Afrin. Aujourd'hui, ces derniers font appel au régime de Bachar el Assad, même si cela risque d'affaiblir leurs revendications d'autonomie dans le nord du pays. Pour les autorités syriennes, en tous cas, c'est une aubaine. C'est l'occasion de réinvestir de larges territoires qui leur échappaient. Ces régions conquises par les Kurdes au gré des batailles contre l'organisation Etat islamique sont aussi riches en ressources énergétiques.
PP : Et la Russie, allié au régime de Bachar el Assad, salue l'entrée des troupes syriennes en zone kurde. Moscou estime que cela contribue à une « stabilisation de la situation. » SB : L'actualité en Afrique : dans deux jours auront lieu les élections en République démocratique du Congo. PP : Le matériel servant au vote est en cours d'installation dans les bureaux où se rendront les électeurs. Dans la capitale, Kinshasa, des policiers ont été vus en train de surveiller des valises noires.
SB : Une réunion a été organisée entre les représentants de la commission électorale nationale indépendante, des candidats et des observateurs africains. Dans quarante-huit heures, les Congolais voteront pour les élections présidentielles, législatives et provinciales. Un vote qui dans deux régions a été reporté au mois de mars : il s'agit de Béni-Butembo dans l'est du pays et à Yumbi, dans l'Ouest.
PP : Nouvelles manifestations dans plusieurs villes du Soudan.
SB : La police a utilisé du gaz lacrymogène pour repousser des centaines de fidèles qui ont exprimé leur colère, notamment à Khartoum, la capitale. Des groupes d'opposition au gouvernement ont appelé à de nouvelles protestations.
PP : Depuis dix jours, le président Omar el-Béchir est confronté à ce mouvement de contestation. C'est l'augmentation soudaine du prix du pain qui a provoqué cette mobilisation. Un pain qui coûte trois fois plus cher qu'avant.
SB : Il est 15h05 à Washington. Et si Donald Trump fermait la frontière entre les États-Unis et le Mexique ?
PP : Une menace que le président américain va appliquer si le Congrès n'autorise pas une dépense de cinq milliards de dollars pour construire un mur entre les deux pays. C'est ce projet de mur qui a conduit au shutdown, c'est-à-dire la fermeture partielle des administrations dans le pays. Les démocrates s'opposent à cet édifice anti-immigration.
SB : Autre menace de Donald Trump : arrêter l'aide américaine au Honduras, au Guatemala et au Salvador, des pays d'Amérique centre qui selon lui ne font pas assez d'efforts pour empêcher les voyages de migrants vers les États-Unis.
PP : L'actualité en France, cette affaire qui pose des problèmes à la présidence : elle concerne les passeports diplomatiques d'Alexandre Benalla.
SB : Alexandre Benalla, 27 ans, avait des passeports diplomatiques lorsqu'il était responsable de la sécurité du président Emmanuel Macron. Mais il a été licencié cet été pour avoir commis des violences lors d'une manifestation. Il a affirmé avoir rendu ces documents, mais d'après les journalistes de Mediapart, il a continué à les utiliser après son départ de l'Élysée.
PP : L'entourage d'Alexandre Benalla affirme que ces passeports lui ont été restitués, c'est-à-dire redonnés, début octobre, alors qu'il n'était plus en poste. D'après Mediapart, il s'en serait servi pour entrer dans différents pays. Le palais présidentiel français, l'Élysée, a réagi, mais avec prudence, Julien Chavanne :
C'est par « souci de transparence » que l'Élysée a voulu répondre à Mediapart. Le site d'informations indique que l'ancien collaborateur s'est servi de ses passeports diplomatiques pour ses voyages en Afrique et en Israël. Pas si sûr, rétorque la présidence. Les services d'Emmanuel Macron ne disposent « à ce stade » d'aucune trace de leur utilisation. Deuxième mise au point : Mediapart se demandait pourquoi l'État n'avait rien fait pour récupérer ces passeports. L'Élysée répond avoir pourtant demandé aux services compétents de s'en occuper, et cela dès le licenciement d'Alexandre Benalla. La riposte de l'exécutif est aussi judiciaire. Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères, va saisir le procureur de la République. Pour la troisième fois cette semaine, l'Élysée a été obligé de se défendre, de se justifier dans un étrange face à face à distance avec Alexandre Benalla. Le chef de l'État lui fait tout pour ne pas s'exposer.
SB : Les explications de Julien Chavanne sur RFI.
PP : Israël perd un de ses grands écrivains : Amos Oz s'est éteint à 79 ans. L'auteur est décédé d'un cancer. Il a écrit des romans dans lesquels il est question du couple, de l'amitié, du voisinage. Lauréat de nombreux prix internationaux, il était également partisan de la paix. C'est ce qu'il expliquait en 2013 au micro de Catherine Fruchon-Toussaint, du service culture de RFI :
Je suis très actif dans un mouvement pour la paix depuis plus de quarante ans maintenant et je suis un fervent croyant en la coexistence, avec compromis, entre Israéliens et Palestiniens. Je suis profondément impliqué dans la paix maintenant et dans d'autres organisations pacifiques. Mes livres sont traduits en arabe et lus dans le monde arabe et bien que je sois traduit dans quarante-deux langues, pour moi la plus importante et la seule traduction qui me tient à cœur, c'est l'arabe, parce que je souhaite que ces traductions permettent de construire des ponts entre Israéliens et Arabes.
SB : Vous venez d'entendre l'écrivain israélien Amos Oz sur RFI.
PP : C'est la fin de ce Journal en français facile, que vous pouvez réécouter sur rfi.fr et savoirs.rfi.fr. Il est presque 21 heures 10 à Paris, 20 heures 10 en temps universel.