Journal en français facile 30 novembre 2018
Édouard du Penhoat : Il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Soyez les bienvenus dans ce Journal en français facile. À mes côtés pour vous le présenter, Sébastien Duhamel, bonsoir.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Édouard, bonsoir à tous.
EdP : Les États-Unis, le Mexique et le Canada trouvent un accord de libre-échange. Il leur aura fallu plusieurs mois pour parvenir à ce texte, mais les trois présidents l'ont finalement signé tout à l'heure juste avant l'ouverture du sommet du G20.
SD : Ce sommet, à Buenos Aires, où s'est rendue la Première ministre britannique Theresa May. Cela peut sembler normal, vu le poids du Royaume-Uni sur la scène internationale. Mais c'est en fait historique, Juliette Gheerbrant vous dira pourquoi.
EdP : L'OTAN a-t-elle commis une bavure, c'est-à-dire une opération où des civils sont morts en Afghanistan ? Les Nations unies et l'armée américaine enquêtent pour comprendre pourquoi un immeuble où vivaient des femmes et des enfants a été bombardé mardi dernier.
SD : Enfin une grève des enfants, et des collégiens ! C'est en Australie, ces jeunes citoyens ont décidé de ne pas aller en cours aujourd'hui pour protester contre le manque d'action du gouvernement sur le réchauffement climatique.
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SD : Plusieurs mois de négociations difficiles, de menaces... mais finalement, un nouvel accord de libre-échange sur le continent américain !
EdP : Le Canada, les États-Unis et le Mexique se mettent d'accord ! Juste avant l'ouverture du sommet du G20, les trois présidents ont signé ce texte. Il remplace l'ancien traité de l'Aléna. Les gros points de désaccord portaient sur l'automobile et le commerce de produits agricoles... Anne Corpet, les chefs d'État signent le texte, mais tous n'ont pas l'air aussi enthousiastes face à ce nouvel accord.
Les États-Unis, le Mexique et le Canada se sont entendus sur un texte, mais pas sur le nom de leur nouvel accord de libre-échange. Chaque pays a choisi son propre acronyme pour baptiser le traité conclu après de laborieuses négociations. Comme à son habitude, le président américain n'a pas lésiné sur les adjectifs pour saluer l'accord qu'il a arraché à ses partenaires... Donald Trump. « C'est le plus grand, le plus important, le plus moderne et le plus équitable accord jamais obtenu de l'histoire moderne. C'est un accord modèle qui va changer le paysage commercial pour toujours et c'est un accord qui va avant tout bénéficier aux travailleurs, ce qui est très important pour nous aujourd'hui. » En réalité, le nouvel accord est signé pour seize ans, et pourra être réexaminé tous les six ans. Et il ne règle pas tous les différends commerciaux entre les voisins américains. Justin Trudeau, Premier ministre canadien. « Les tarifs sur l'acier et sur l'aluminium demeurent toujours entre nos deux pays. Tant qu'ils seront en place, nous allons continuer de travailler fort afin de résoudre cet enjeu qui représente un obstacle majeur à nos économies. » Pour être définitivement adopté, le traité devra être validé par les parlements des trois pays. Donald Trump estime que sa ratification par le Congrès des États-Unis ne devrait pas poser problème. Mais il pourrait se heurter au scepticisme des démocrates désormais majoritaires à la chambre. Anne Corpet Washington RFI.
SD : L'accord a donc été signé juste avant l'ouverture du sommet du G20 à Buenos Aires... Une réunion à laquelle se rend bien sur la Première ministre britannique Theresa May.
EdP : Et c'est historique. A priori, pourtant, rien d'extraordinaire à ce qu'une dirigeante britannique ne se rende en Argentine. Et pourtant, c'est la première fois depuis 36 ans ! En 1982, la guerre des Malouines éclate entre les deux pays. L'Argentine essaye alors de récupérer le contrôle de ce territoire situé à 400 kilomètres de ses côtes. Mais le Royaume-Uni finira par le conserver après la signature du cessez-le-feu. Juliette Gheerbrant, ces îles sont toujours restées un sujet de tension entre les deux pays et l'approche du Brexit pourrait encore faire évoluer leur situation.
Theresa May a insisté dans l'avion qui la conduisait à Buenos Aires, la position britannique sur la souveraineté du royaume aux Malouines n'a pas changé, ce qui a changé en revanche a-t-elle expliqué c'est que la relation entre l'Argentine et le Royaume-Uni s'est améliorée ces derniers mois. Pour preuve l'ouverture d'une nouvelle liaison aérienne directe entre les îles et le continent américain. Le gouvernement de Mauricio Macri est en effet moins attaché à dénoncer l'occupation d'une partie de son territoire que celui de sa prédécesseure Christina Kirchner. En octobre dernier le ministre argentin des Affaires étrangères estimait toutefois que le Brexit pourrait être l'occasion pour son pays de se rapprocher des îles britanniques. Et les 3 400 habitants des Malouines s'inquiètent pour leur avenir. L'économie de l'île est dominée par l'exportation de sa pêche vers l'Union européenne sans barrière douanière, une activité qui représente 40 % de son PIB, suivie par la production de viande et de laine. Une sortie de l'UE sans accord ferait baisser de 16 % le budget national selon les experts. Mais elle pourrait aussi entraîner la redéfinition des liens des îles Malouines avec le Royaume-Uni et l'Argentine.
EdP : De la crète des vagues au fond des mines. Changement de cap pour l'amiral brésilien Bento Costa Lima Leite, il devrait être nommé dans le futur gouvernement de Jair Bolsonaro. Le président l'a choisi pour le ministère des Mines et de l'Énergie, il s'agit du 6e militaire qui obtiendra une place dans le prochain gouvernement du pays. Actuellement, l'amiral est membre du conseil d'administration d'un groupe public chargé de développer le nucléaire énergétique brésilien.
SD : Ils étaient bloqués à la frontière mexicaine, l'ONU les aide à rentrer chez eux...
EdP : L'OIM, l'organisme des Nations unies chargé des migrations, annonce avoir porté assistance à plus de 450 personnes qui n'ont pas réussi à rentrer sur le territoire des États-Unis après leur longue marche partie d'Amérique centrale. 25 enfants non accompagnés faisaient partie des rapatriés, ces migrants venaient majoritairement du Honduras.
SD : Peut-on parler d'une nouvelle bavure de l'OTAN en Afghanistan ?
EdP : Deux enquêtes, l'une des Nations unies, l'autre de l'armée américaine tentent de répondre à cette question après les évènements de mardi dernier. Une frappe aérienne est alors décidée dans la province du Helmand, dans le sud du pays, mais cette frappe cause la mort de 23 civils, dont des femmes, et des enfants. Vincent Souriau, il semble qu'ils aient été pris en tenaille entre les forces de l'OTAN et des combattants talibans.
Le drame s'est produit dans le district de Garmsir, l'un des bastions de l'insurrection talibane, théâtre d'une longue bataille entre les insurgés et les forces de la coalition entre 2008 et 2011. Que s'est-il passé mardi ? Selon l'OTAN, les talibans ont ouvert le feu sur les troupes internationales déployées au sol avant de se réfugier dans un bâtiment. Devant la menace, les soldats occidentaux ont demandé un soutien aérien. Il est arrivé une heure plus tard. Frappes aériennes d'au moins un hélicoptère de combat qui a détruit une grande partie du bâtiment et tué la plupart de ses habitants. Deux enquêtes sont ouvertes, l'ONU d'un côté, de l'autre, l'armée américaine, qui dirige la mission de l'OTAN en Afghanistan. Qui est responsable ? Les militaires qui ont décidé de cette opération savaient-ils que l'immeuble était habité ? On l'ignore encore, mais de manière générale, les Nations Unies s'inquiètent d'un niveau de violence sans précédent. Près de 650 civils tués dans le pays depuis le mois de janvier. C'est le bilan le plus lourd qu'aient connu les Afghans depuis 2009.
EdP : De nouvelles violences hebdomadaires à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. 18 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens d'après le ministère gazaoui de la Santé. Il précise qu'aucun de ces blessés n'est en danger de mort.
SD : Enfin une grève un peu particulière, c'est en Australie, et les protestataires sont de jeunes écoliers et des collégiens !
EdP : Le mouvement de grève s'est tenu dans plusieurs des grandes villes du continent, mais il ne s'agit pas d'améliorer le menu de la cantine, c'est beaucoup plus sérieux : alors que la COP24 sur le climat doit s'ouvrir dans quelques jours, et que l'Australie est confrontée à de violents évènements climatiques, les jeunes enfants protestent contre le silence et l'inaction des autorités. Reportage à Melbourne, Caroline Lafargue.
Ils sont des centaines, écoliers, collégiens et lycéens, encadrés par des parents, et par la Coalition des jeunes pour l'action climatique, une association classée à gauche. La petite Morgane Rayburg est l'une des seules de sa classe à faire grève, elle brandit une pancarte sur laquelle elle a écrit : « J'ai 9 ans et j'en sais plus que le Premier ministre sur le changement climatique. Il devrait retourner à l'école ». C'est sa toute première grève. « Je rends service à l'environnement en n'allant pas à l'école aujourd'hui pour venir manifester, je rêve qu'en Australie, l'air soit propre, et qu'on ait tous des panneaux solaires et plus de forêts urbaines. » L'inspiration de ces petits grévistes, c'est Greta Thunberg, la lycéenne suédoise qui fait un sit-in chaque semaine devant le parlement de son pays, exigeant des mesures pour le climat. Son action a touché Harriet O'Shea-Carre, 14 ans, qui a lancé le mouvement en Australie. « Nous voulons que l'étude du changement climatique soit obligatoire - ce n'est pas le cas dans notre collège. Et puis le gouvernement doit bloquer le projet de la grande mine de charbon opérée par Adani, qui est une catastrophe, et fermer les autres mines de charbon. » Le gouvernement l'a déjà dit : il ne renoncera pas au charbon et l'Australie ne tiendra pas ses engagements de réduction d'émissions pris a la COP 21. Melbourne, Caroline Lafargue, RFI.
EdP : C'est la fin de ce Journal en français facile, vous le retrouvez sur le site savoirs.rfi.fr. Il est 21h10 ici à Paris, merci, Sébastien Duhamel.
SD : Merci à tous.