×

Utilizziamo i cookies per contribuire a migliorare LingQ. Visitando il sito, acconsenti alla nostra politica dei cookie.


image

Les mots de l'actualité, ADOUBER   2010-08-30

ADOUBER 2010-08-30

La visite en Chine de Kim Jong Il a été remarquée et très commentée. Il n'est pas venu seul, mais s'est fait accompagner par son fils cadet, Kim Jong Un, qu'on donne comme son successeur probable. Etait-ce alors pour le « présenter » aux autorités chinoises ? Pour bien faire comprendre qu'il est en position de dauphin, d'héritier présomptif comme on dit, que la volonté de son père est que le pouvoir lui revienne ? Est-ce pour recevoir la bénédiction de Pékin ? Ce mot aussi a parfois été entendu, en concurrence d'ailleurs avec un autre, moins courant, l'adoubement . Alors bien sûr bénédiction est un mot qui a une résonnance très religieuse. Jadis, et même parfois encore maintenant, on bénissait quelqu'un qui s'en allait. Cette bénédiction est le fait de celui qui a un certain ascendant, une autorité morale sur la personne qu'il bénit. Elle montre bien qu'on ne marque pas d'opposition : au contraire, on dit oui, on donne son accord, son aval. L'adoubement est un peu différent. Le mot est rare, fort ancien, et lié aux pratiques de la chevalerie du Moyen Âge. En effet l'adoubement est la cérémonie par laquelle un jeune homme est fait chevalier. Tout un rituel symbolique est donc mis en place : après une nuit passée en prière, sans dormir bien entendu, après s'être confessé, cela va de soi puisque cette cérémonie est très liée à l'église, l'aspirant chevalier s'agenouille devant celui qui va lui conférer cette nouvelle dignité. Il prête le serment des chevaliers, puis se soumet à ce qu'on appelait la collée : du plat de l'épée, on lui touche tour à tour une épaule, puis l'autre, puis de nouveau la première. Son équipement lui a été remis, il revêt son heaume, enfourche son cheval sans l'aide des étriers qu'il ne chaussera pas, se saisit de sa lance et doit alors renverser symboliquement une série de figures placées sur son chemin. La cérémonie ressemble donc un peu à une initiation, ou à un sacre. On dit d'ailleurs que le jeune homme a été consacré chevalier. Alors bien sûr ces rituels appartiennent au passé, mais parfois, les mots qui y sont attachés sont utilisés par extension pour désigner des réalités qui ont toujours cours aujourd'hui. Ainsi dans le cadre d'une succession politique, on parle d'adoubement quand celui à qui le pouvoir sera transmis a été clairement et assez solennellement désigné et reconnu par son prédécesseur. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.

ADOUBER   2010-08-30 ADOUBER 2010-08-30 ADOUBER 2010-08-30 ADOUBER 2010-08-30 ADOUBER 2010-08-30 АДУБЕР 2010-08-30 ADOUBER 2010-08-30 阿杜贝尔 2010-08-30

La visite en Chine de Kim Jong Il a été remarquée et très commentée. Il n'est pas venu seul, mais s'est fait accompagner par son fils cadet, Kim Jong Un, qu'on donne comme son successeur probable. Etait-ce alors pour le « présenter » aux autorités chinoises ? Pour bien faire comprendre qu'il est en position de dauphin, d'héritier présomptif comme on dit, que la volonté de son père est que le pouvoir lui revienne ? Est-ce pour recevoir la bénédiction de Pékin ? Ce mot aussi a parfois été entendu, en concurrence d'ailleurs avec un autre, moins courant, l'adoubement . Alors bien sûr bénédiction est un mot qui a une résonnance très religieuse. Jadis, et même parfois encore maintenant, on bénissait quelqu'un qui s'en allait. Cette bénédiction est le fait de celui qui a un certain ascendant, une autorité morale sur la personne qu'il bénit. Elle montre bien qu'on ne marque pas d'opposition : au contraire, on dit oui, on donne son accord, son aval. L'adoubement est un peu différent. Le mot est rare, fort ancien, et lié aux pratiques de la chevalerie du Moyen Âge. En effet l'adoubement est la cérémonie par laquelle un jeune homme est fait chevalier. Tout un rituel symbolique est donc mis en place : après une nuit passée en prière, sans dormir bien entendu, après s'être confessé, cela va de soi puisque cette cérémonie est très liée à l'église, l'aspirant chevalier s'agenouille devant celui qui va lui conférer cette nouvelle dignité. Il prête le serment des chevaliers, puis se soumet à ce qu'on appelait la collée : du plat de l'épée, on lui touche tour à tour une épaule, puis l'autre, puis de nouveau la première. Son équipement lui a été remis, il revêt son heaume, enfourche son cheval sans l'aide des étriers qu'il ne chaussera pas, se saisit de sa lance et doit alors renverser symboliquement une série de figures placées sur son chemin. La cérémonie ressemble donc un peu à une initiation, ou à un sacre. On dit d'ailleurs que le jeune homme a été consacré chevalier. Alors bien sûr ces rituels appartiennent au passé, mais parfois, les mots qui y sont attachés sont utilisés par extension pour désigner des réalités qui ont toujours cours aujourd'hui. Ainsi dans le cadre d'une succession politique, on parle d'adoubement quand celui à qui le pouvoir sera transmis a été clairement et assez solennellement désigné et reconnu par son prédécesseur. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.