Sous la férule de...
Autrement dit : Sous l'autorité, le pouvoir de...
Si vous avez vécu à cette lointaine époque où les enseignants avaient encore un peu de pouvoir sur leurs élèves et leur inspiraient un certain respect, et où ils étaient certains de ne pas prendre deux claques (voire plus) de la part de parents énervés s'ils avaient eu l'outrecuidance de faire une remontrance justifiée à leur enfant, vous vous souvenez certainement de ces règles en bois de section carrée qui permettaient au maître d'école de taper sur le bout des doigts de l'enfant qui avait commis une faute considérée comme punissable ou, plus sadique encore, de forcer l'enfant à rester à genoux, ceux-ci reposant sur la fameuse règle posée au sol.
Cette pratique de donner des coups à un écolier extra-ordinaire existait depuis bien longtemps ; et au XIVe siècle, si un tel instrument s'appelait une férule, c'était parce qu'il était principalement fabriqué avec la tige d'une plante de même nom (mais la férule pouvait aussi être une palette, nettement plus large qu'une règle, et être faite de cuir).
Toujours est-il qu'au tout début du XVIIe siècle, par extension, férule a aussi pris le sens d'« autorité » d'où découle également et assez logiquement le sens de « pouvoir ».
C'est à cette époque que notre expression est attestée. On la trouve en effet en 1613 dans Le traité de la tutelle et curatelle de Jean Gillet.