Chapitre VI (2)
Je lui fis respirer le flacon qui m'avait servi, et, quand nous arrivâmes chez lui, le frisson seul se manifestait encore.
Avec l'aide du domestique, je le couchai, je fis allumer un grand feu dans sa chambre, et je courus chercher mon médecin à qui je racontai ce qui venait de se passer.
Il accourut.
Armand était pourpre, il avait le délire et bégayait des mots sans suite, à travers lesquels le nom seul de Marguerite se faisait entendre distinctement.
– Eh bien ? dis-je au docteur quand il eut examiné le malade.
– Eh bien, il a une fièvre cérébrale, ni plus ni moins, et c'est bien heureux, car je crois, Dieu me pardonne, qu'il serait devenu fou. Heureusement la maladie physique tuera la maladie morale, et dans un mois il sera sauvé de l'une et de l'autre peut-être.