Journal en français facile 09/02/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 21 h à Paris. Bonjour et bienvenue dans le Journal en français facile présenté avec Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous. À la Une : le Premier ministre du Canada appelle à la fin du blocage d'Ottawa.
AC : Les rues de la capitale du Canada sont envahies depuis treize jours par des camionneurs. Ils protestent contre les mesures sanitaires prises pour lutter contre le Covid.
ZK : Le budget de la défense de l'Irlande doit augmenter.
AC : C'est ce que dit un rapport de la commission de défense de ce pays. Un document publié au moment où les forces russes mènent des exercices militaires au large de l'ile.
ZK : Une délégation de talibans reçue à Genève en Suisse.
AC : Les représentants du régime afghan sont reçus par une association qui s'inquiète de la situation humanitaire dans ce pays.
ZK : Des satellites mis en orbite par SpaceX victimes d'une tempête solaire.
AC : 40 engins lancés la semaine dernière vont déjà retomber.
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ZK : Au Canada, Ottawa est bloqué depuis plus de dix jours par des manifestants opposés aux mesures sanitaires.
AC : Les chauffeurs routiers protestent notamment contre l'obligation d'être vacciné pour franchir la frontière avec les États-Unis. Le maire de la ville a déclaré l'État d'urgence. Critiqué pour son silence, le Premier ministre a pris la parole deux fois en deux jours. Justin Trudeau demande « que cela cesse ». Christophe Paget.
Justin Trudeau semble avoir finalement pris la mesure du blocage qui s'est installé à Ottawa. D'autant qu'en Ontario des manifestants menacent maintenant le pont Ambassador, une voie commerciale vitale avec les États-Unis. Le Premier ministre a pris la parole devant la Chambre des communes ce mardi pour défendre ses mesures anti-Covid. « Tout le monde en a assez des confinements, des mesures que l'on doit prendre, des sacrifices que l'on doit faire, mais depuis deux ans les Canadiens ont continué à agir, à être présents les uns pour les autres, à se faire vacciner. C'est de cette manière que l'on va s'en sortir et revenir à ce que nous aimons. Nous allons continuer de protéger la vie des gens. » Candice Bergen, cheffe par intérim du parti conservateur, n'est pas convaincue, elle va dans le sens des manifestants vers un retour à une vie « normale ». « Des pays comme l'Irlande, la Suède, la Norvège, Israël, la République tchèque, le Royaume-Uni, l'Espagne, le Danemark, ils suppriment tous les restrictions et les obligations, et ce sont des pays qui ont un taux de vaccination moins important que le Canada. Mais ici au Canada nous avons un Premier ministre qui refuse de diriger et qui au lieu de cela divise. » Si le gouvernement fédéral ne bouge pas, certaines provinces viennent d'annoncer qu'elles renoncent au pass vaccinal. Et le Québec donne pour la première fois un calendrier pour de futurs allègements.
ZK : Christophe Paget. Puis aux États-Unis voisins, dans l'État de New York, les habitants vont pouvoir, eux, retirer leur masque.
AC : La mesure a été annoncée aujourd'hui : le masque ne sera plus obligatoire dans les lieux fermés comme les commerces, restaurants ou salles de spectacles. Il faudra en revanche le conserver dans les écoles, maisons de retraite et prisons. New York a été très sévèrement touchée par le Covid, mais le nombre de contaminations est en chute libre aux États-Unis.
ZK : La récente tournée d'Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin a atteint son « objectif ».
AC : C'est en tout cas ce que dit la présidence française. Paris assure que le voyage d'Emmanuel Macron a permis « d'avancer » pour faire baisser la tension entre la Russie et l'Ukraine. De son côté la Russie parle de premiers « signaux positifs ». En Ukraine aussi, on mise sur un apaisement de la crise : « il y a de vraies chances pour un règlement diplomatique » a dit le ministre des Affaires étrangères ukrainien.
ZK : Le gouvernement irlandais doit renforcer sa défense notamment pour faire face à la menace russe. C'est ce que dit un rapport de la Commission des forces de défense de ce pays.
AC : L'Irlande a le budget de défense le plus bas de l'Union européenne. La commission de défense veut qu'il augmente. Son rapport parle de la menace terroriste dans le monde, mais surtout des activités russes. Moscou mène en ce moment des entraînements militaires au large des côtes irlandaises. Laura Taouchanov.
Il faudrait 24 avions de combat pour protéger son espace aérien contre zéro aujourd'hui. Le budget de défense de l'Irlande est le plus bas de l'Europe. Alors en cas d'intrusion aérienne étrangère, un accord prévoit l'intervention des forces britanniques, mais les Irlandais ne veulent plus uniquement compter sur leurs alliés pour se protéger. Le gouvernement est aussi encouragé à renforcer sa flotte navale avec 12 navires supplémentaires pour couvrir toute sa zone économique exclusive, c'est dans ces eaux que devaient initialement se tenir les entraînements de l'armée russe, contrainte de les déplacer face à la grogne du ministre des Affaires étrangères et de quelques pêcheurs irlandais furieux. Mais le problème, c'est que pour naviguer ces bateaux ou faire voler ces avions, il faudrait 10 000 hommes en plus et l'Irlande fait face à une forte pénurie de personnel. Résultat : les experts estiment que l'Irlande est trop engagée dans des missions de maintien de la paix à l'étranger, ils pressent le gouvernement à augmenter son budget de 50 % minimum par an. Laura Taouchanov, Dublin, RFI.
ZK : Des talibans afghans reçus en Europe. L'image aurait été encore impossible l'an passé Anne.
AC : Oui, mais depuis la chute de Kaboul, l'été dernier, le nouveau régime afghan multiplie les rencontres plus ou moins officielles sur le sol européen. Il cherche à être reconnu et respecté sur la scène internationale. Des représentants du pouvoir taliban se trouvent donc en ce moment à Genève. Ils sont invités par une association spécialisée dans le respect des normes humanitaires. À Genève, Jérémie Lanche.
Les discussions ont lieu à huis clos, toute la semaine. Avec l'organisation de l'Appel de Genève. Déjà présente en Afghanistan. Officiellement, il s'agit d'avancer sur le respect des normes humanitaires et l'acheminent de l'aide vers les civils. Alain Délétroz, le directeur de l'Appel de Genève, espère des résultats concrets sur le terrain comme il l'a expliqué à la radio télévisée suisse : « nous ça fait des années qu'on travaille avec beaucoup de mouvements armés dans le monde et on essaye toujours d'entrer avec l'idée qu'on pourra les convaincre de faire des efforts et de faire des progrès. Et pour nous les personnes qui sont arrivées ici à Genève sont des personnes qui ont été déléguées par le pouvoir en place à Kaboul et dont nous espérons qu'elles ont les moyens d'assurer que les normes humanitaires sont respectées en Afghanistan ». La réalité, c'est que l'aide internationale est totalement bloquée depuis la prise de pouvoir des islamistes. Les pays occidentaux veulent conditionner sa reprise au respect des droits humains par les talibans. En se rendant à Genève pour aborder ce sujet, les nouveaux maitres de Kaboul espèrent donc aussi donner le change. Et poursuivre leur opération respectabilité. Des échanges avec des officiels du ministère suisse la défense sont d'ailleurs également au programme. Mais pas question, a prévenu Berne, de considérer la rencontre comme une légitimation du régime Taliban. Jérémie Lanche, Genève, RFI.
ZK : Ils n'ont été lancés que la semaine dernière et ils vont déjà retomber. Des satellites de la constellation Starlink de SpaceX sont victimes d'une tempête solaire.
AC : Et ils vont brûler dans l'atmosphère dans les jours qui viennent, 40 engins sur les 49 mis en orbite sont concernés. Simon Rozé.
Space X venait de mettre en orbite 49 satellites de sa constellation Starlink. Une orbite assez basse, 210 kilomètres d'altitude, suffisante cependant pour que ses engins ne frottent pas contre l'atmosphère. Tout devait bien se passer, mais c'était sans compter sur les humeurs du soleil. Vendredi, une de ses tempêtes a frappé la terre. Un flux de particules très énergétiques. Pas d'inquiétude au sol : elles sont en majorité bloquées par le champ magnétique de notre planète, mais là-haut, quelques effets se sont tout de même fait ressentir. Conséquence : l'atmosphère s'est un peu réchauffée, s'est dilatée et a gagné en altitude. Pas grand-chose, mais suffisamment pour qu'elle atteigne les satellites en question. Ceux-ci ont alors ralenti à cause des frottements, ils sont passés en mode sans échec le temps que les choses se calment. Malheureusement pour eux, ils n'en sont jamais sortis. Ils vont donc continuer à perdre de la vitesse et descendre, jusqu'à brûler complétement dans les heures et jours qui viennent. Il ne s'agissait même pas d'une tempête solaire de grande intensité, celles-ci vont d'ailleurs être de plus en plus puissantes jusqu'en 2025. Le moment où notre étoile connaitra comme tous les 11 ans son pic d'activité.
ZK : Simon Rozé. Et puis un nouveau bilan, Anne, du passage du cyclone Batsirai à Madagascar.
AC : Au moins 92 personnes ont été tuées selon les autorités. Plus de 60 000 personnes ont dû quitter leurs habitations détruites par les vents et les pluies. Les récoltes de riz sont perdues.
ZK : Enfin, le footballeur Kurt Zouma sanctionné par son club.
AC : Une vidéo a été diffusée où on le voit frapper son chat. Elle a provoqué un scandale en Angleterre. Son club veut lui imposer une amende de près de 300 000 euros. La compagnie Adidas a annoncé la rupture de son contrat avec le joueur. Vous écoutez RFI, c'est la fin de cette édition du Journal en français facile.