Journal en français facile 10/08/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 16h00 à New York, 20h00 en temps universel, 23h00 à Kiev.
Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie !
Sylvie Berruet : Bonsoir Clémentine.
CP : L'explosion d'hier en Crimée annexée fait couler beaucoup d'encre.
L'Ukraine et la Russie démentent tout bombardement de Kiev. L'origine de l'explosion est toujours inconnue.
Donald Trump dénonce un acharnement contre lui. L'ancien président des États-Unis a été auditionné, c'est-à-dire entendu, par la procureure générale de New York. Il a choisi de garder le silence.
CP : Les États-Unis changent leur politique migratoire. Ils vont arrêter de renvoyer des demandeurs d'asile au Mexique lorsque leur dossier est en cours d'examen par la justice.
SB : Et puis, au Royaume-Uni, c'est parti pour trois mois de procès. Le footballeur français Benjamin Mendy est accusé de plusieurs viols. Il risque la prison à vie.
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SB : L'origine des explosions d'hier en Crimée annexée pose toujours question.
CP : Le ministre ukrainien de la Défense refuse de commenter une éventuelle implication de son armée. Il affirme même que ces explosions pourraient être dues à des cigarettes mal éteintes. Pour rappel, l'incident s'est produit dans un dépôt de munition. Elle a fait un mort et plusieurs blessés. L'armée russe a rapidement affirmé qu'aucun tir ni bombardement ukrainien n'avait eu lieu. Kiev confirme cette version, mais les médias internationaux s'interrogent. Certains pensent qu'il pourrait s'agir d'une attaque ukrainienne. Romain Lemaresquier.
Les images diffusées ce mardi montraient des colonnes de fumée, dignes de celles que l'on peut voir après un bombardement. Mais officiellement ce serait un accident qui aurait provoqué ces explosions sur cet aérodrome militaire de Saki, situé à environ 70 kilomètres de Sébastopol. Une version qui ne convainc pas l'ancien chef de la mission française auprès des Nations unies, le général Dominique Trinquand : « Un accident peut naturellement provoquer ces dégâts. Toutefois, ceci rentre vraiment dans la stratégie ukrainienne qui est de frapper dans la profondeur tous les éléments logistiques concernant la Russie et en particulier les dépôts de munitions, les dépôts de carburant. » Alors, pourquoi un tel silence du côté russe et du côté ukrainien ? L'explication est toute simple selon le général Trinquand : « Les Ukrainiens savent ce qu'ils font, les Russes savent ce que font les Ukrainiens, mais aucun ne l'avoue. Pour la Russie, ce serait avoué a un élément de faiblesse dans sa protection, comme cela a été le cas il n'y a pas si longtemps que ça lors de la fête de la Marine où, en fait, un drone ukrainien à frapper le bâtiment de la Marine à Sébastopol. » Côté Ukrainien, les autorités n'ont également aucun intérêt à confirmer des attaques sur le sol russe, de peur d'aggraver le conflit, ce qui avait également été le cas lors de la première attaque sur le territoire russe à Belgorod, le 1er avril dernier, alors que des hélicoptères ukrainiens avaient bien été identifiés.
SB : La première cargaison de céréales ukrainiennes a trouvé un nouvel acheteur.
CP : Selon plusieurs sites de traçage, le Razoni a finalement accosté en Turquie. le navire transporte 26 mille tonnes de maïs. Il était attendu dimanche, à Tripoli, dans le nord du Liban, mais le premier acheteur a annulé sa commande, en raison du retard de livraison. Un retard qui s'explique évidemment par la guerre en Ukraine. Pour rappel, le bateau a quitté le port ukrainien d'Odessa le 1er août.
SB : Donald Trump garde le silence devant la procureure générale de New York.
CP : L'ancien président américain était auditionné, entendu, aujourd'hui, pour des soupçons de fraude financière au sein de son groupe, la Trump Organization, mais il a invoqué le cinquième amendement de la Constitution américaine. Le texte autorise à ne pas témoigner contre soi-même. Cette audition intervient en pleine tempête politique. Il y a deux jours, des agents du FBI ont perquisitionné, c'est-à-dire qu'ils ont fouillé, la résidence de Donald Trump en Floride. L'ancien dirigeant crie à la persécution, à l'acharnement politique, et il met en avant une nouvelle théorie du complot. Stefanie Schüler.
Ce mercredi, Donald Trump a publié un message sur sa plateforme Truth Social : l'ex-président y suggère que les agents de la police fédérale américaine pourraient avoir « placé » des preuves contre lui dans sa résidence de Mar-a-Lago. Aucun élément ne permet d'étayer ces propos, mais Donald Trump s'appuie sur le fait que personne, pas même ses avocats, n'était autorisé à être présent lors de la perquisition. L'absence de tout témoin lors d'une intervention du FBI est pourtant la norme, répliquent les experts américains. Cette nouvelle théorie de complot avait commencé à circuler sur les réseaux sociaux dès lundi soir. Selon le site américain Vice, elle émane d'un compte anonyme de droite sur Twitter suivi par 800 mille personnes et a été immédiatement reprise par des internautes proches de l'ex-président, puis, dès mardi, par ses avocats et la chaîne Fox News. Prétendre à son tour que le FBI aurait placé des preuves contre lui à son domicile permet à Donald Trump de rallier derrière lui les conservateurs en attisant leur colère contre l'administration Biden et les institutions américaines.
SB : Le gouvernement américain va arrêter d'envoyer vers le Mexique des demandeurs d'asile pendant que la justice examine leurs dossiers.
CP : Oui, cette mesure avait été mise en place sous, justement, l'ancien président Donald Trump, en 2019. Plus de 70 000 personnes auraient été envoyées au Mexique à ce titre. Alors que va changer la fin de cette politique migratoire ? Éléments de réponse avec Justine Fontaine et Melissa Barra.
Résultat direct, les demandeurs d'asile ne seront plus forcés d'attendre au Mexique une réponse du juge des migrations. Alors que jusqu'à maintenant, ils et elles se retrouvaient dans les régions près de la frontière, exposés à des trafics, ou même des viols et des meurtres. Conrado Zepeda, directeur au Mexique du service jésuite d'aide aux réfugiés, salue donc cette décision. Mais les personnes qui font appel à son organisation ne sont pas soulagées pour autant : « Les migrants que nous rencontrons sont frustrés, désespérés pour certains, car ils savent qu'ils ne peuvent pas obtenir l'asile s'ils ont quitté le pays pour des raisons économiques. Et donc même avec la fin de la politique appelée “Restez au Mexique”, le nombre de migrants qui pourra entrer aux États-Unis va diminuer. » Pour lui, l'annonce de la fin de cette mesure à trois mois des élections de mi-mandat est aussi un coup politique de Joe Biden face aux États conservateurs comme le Texas, qui souhaitait le maintien de cette politique. À noter aussi : pour l'instant les dispositions mises en place au début de la pandémie pour expulser rapidement les migrants, sans qu'ils aient le temps de déposer une demande d'asile, vont continuer de s'appliquer aux frontières des États-Unis.
SB : En bref, le gigantesque incendie à Cuba est « sous contrôle ».
CP : Ce sont les pompiers qui l'annoncent. Ils luttent contre les flammes depuis vendredi dernier. Le feu s'est déclaré dans un dépôt de pétrole, situé à l'est de La Havane, la capitale. Selon le bilan provisoire, une personne est morte et 14 pompiers sont toujours portés disparus.
SB : Et puis, Clémentine, le procès de Benjamin Mendy s'est ouvert à Chester, en Angleterre.
CP : Le footballeur français, champion du monde en 2018, est accusé de sept viols, d'une tentative de viol et d'une agression sexuelle, par sept femmes différentes. Le procès doit durer trois mois. Le défenseur de Manchester City risque la prison à perpétuité. Benjamin Mendy est resté quasi silencieux toute la journée. Correspondance d'Emeline Vin.
L'international français n'aura pris la parole que deux fois, ce mercredi. La première pour confirmer son identité, la seconde pour plaider non coupable à la huitième accusation de viol dont il fait l'objet et sur laquelle il n'avait pas encore pu s'exprimé. Benjamin Mendy et son co-accusé sont restés impassibles à la lecture de l'acte d'accusation : dix chefs contre le joueur de Manchester City, dont huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle. Le reste de l'affaire, lui, ne sera évoqué que la semaine prochaine. Le juge a accepté de réduire les couvre-feux des deux accusés, actuellement en liberté sous caution, pour leur permettre de faire du sport avant et après les audiences. Cette première journée a surtout été consacrée à la sélection du jury : huit hommes, quatre femmes et deux suppléantes. Ils vont siéger ces quinze prochaines semaines, entendre les quinze accusatrices -absentes ce mercredi- et juger Mendy et Matturie coupables ou non. Le verdict n'est pas attendu avant la mi-novembre. Emeline Vin, Londres, RFI.
SB : L'Afrique lance sa Super Ligue de football.
CP : Une compétition qui regroupera 24 clubs de 16 pays du continent. L'annonce a été officialisée aujourd'hui par la confédération africaine de foot. La première édition devrait se tenir d'aout 2023 à mai 2024. « Notre objectif est que le football de club africain soit de classe mondiale et rivalise avec les meilleurs du monde », c'est ce qu'a déclaré le président de la CAF, Patrice Motsepe.
C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à vous de l'avoir suivi et très belle soirée.