Journal en français facile 16/04/2022 20h00 GMT
Mayeule de Charon : RFI, il est 20h en temps universel, 22h à Paris. L'heure de votre Journal en français facile. Avec Zéphyrin Kouadio, nous sommes ensemble dix minutes pour un tour du monde de l'actualité. Bonjour Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonjour Mayeule, bonsoir à toutes et à tous.
MDC : Et au sommaire, l'exode des Ukrainiens se poursuit, plus d'un mois et demi après l'invasion russe. 40 000 personnes ont fui le pays ces dernières 24 heures, mais certains décident de rester. Nous entendrons le témoignage d'Olga, habitante de Slaviansk, dans l'est, dans ce journal.
ZK : La Russie multiplie les intimidations militaires à l'égard du Japon. Elle veut dissuader le pays de prendre de nouvelles sanctions à son encontre. Les Japonais sont inquiets. Reportage à Tokyo à suivre dans ce journal.
MDC : La campagne présidentielle se poursuite en France. Emmanuel Macron était en meeting à Marseille cet après-midi. Le président sortant a mis l'accent sur l'écologie pour tenter de convaincre les électeurs de gauche.
ZK : On connait le premier finaliste de la Coupe d'Angleterre de football. Liverpool a battu Manchester City 3 buts à 2. Son attaquant sénégalais Sadio Mané a encore été décisif.
-----
MDC : Plus de 40 000 personnes ont fui l'Ukraine ces dernières 24 heures. L'annonce a été faite aujourd'hui par le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU. Au total 5 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion russe le 24 février.
ZK : À Slaviansk dans le Donbass, à l'est de l'Ukraine, près de la moitié des habitants sont partis. La ville est bombardée. Le bruit des sirènes résonne nuit et jour. La nourriture, les médicaments ou l'essence manquent.
MDC : Mais certains habitants ont décidé de rester, c'est le cas d'Olga. Comme de nombreuses personnes âgées, cette habitante ne veut pas quitter sa maison.
« Où va-t-on aller, dites-moi ? Qu'est-ce qui nous attend ailleurs ? Un appartement, une maison ? Je suis née ici, mes parents sont enterrés ici. J'ai déjà 70 ans. Où vais-je aller, qui m'attend ? Je partirais si je pouvais retrouver mes conditions de vie actuelles à Kramatorsk. Mes enfants sont déjà partis. J'ai un appartement ici, mais je ne sais pas si j'en aurai encore un quand les Russes vont arriver. Les hommes politiques doivent réussir à s'entendre. Depuis toujours, ils arrivent à signer des accords de paix. Pourquoi n'y arrive-t-on pas aujourd'hui ? Je ne comprends pas. Sommes-nous plus stupides aujourd'hui ? Est-ce que notre coeur est plus dur ? Pourquoi cette guerre ? Je ne comprends pas. Nous savons qu'ici, à Slaviansk, nous sommes dans le viseur. Nous sommes à 20, 30 kilomètres du front. Et voilà déjà les bombardements, avec leur lot de victimes et de destructions. Nous savons que c'est très dangereux de rester. Mais c'est ma terre, c'est là que je vis. »
ZK : Le témoignage d'Olga habitante de Slaviansk au micro des envoyés spéciaux de RFI, Marie Normand et Julien Boileau.
MDC : Le président ukrainien Volodymyr Zelenksy lance un avertissement à Moscou. L'élimination des derniers soldats présents dans la ville de Marioupol mettrait fin à toute négociation de paix.
ZK : La ville portuaire située dans le sud du pays est bombardée et assiégée depuis plus d'un mois et demi. Selon les autorités ukrainiennes 20 000 personnes y sont mortes.
MDC : Et sur le terrain les combats continuent. Les forces russes ont visé la capitale ukrainienne aujourd'hui. Ce sont des représailles, c'est-à-dire une vengeance, après le naufrage de son navire amiral, le bateau le plus imposant de la flotte russe.
ZK : Une usine de réparation de véhicules blindés a été touchée dans le sud-est de Kiev selon Moscou. Une personne a été tuée et plusieurs blessées annonce le maire de la capitale, Vitali Klitschko.
MDC : Pendant que le monde entier a les yeux tournés vers l'Ukraine, la Russie multiplie les intimidations militaires envers le Japon.
ZK : Ces dernières semaines, l'armée russe a procédé à des manoeuvres d'une ampleur sans précédent, à côté de l'archipel japonais.
L'objectif est de dissuader le pays de durcir les sanctions envers Moscou. Entre le Japon et Moscou, la tension monte de jour en jour, et cette escalade effraie les Japonais, leur fait peur. Écoutez le reportage de Bruno Duval à Tokyo pour RFI.
Pour la troisième fois en moins d'un mois, des exercices militaires russes de grande envergure viennent d'avoir lieu dans l'archipel des Kouriles, à quelques kilomètres à peine de l'île nippone d'Hokkaïdo. En mer du Japon également, l'armée russe accentue la pression. Jeudi, elle y a effectué des tirs de missiles de croisière à longue portée. Comme elle l'avait déjà fait fin février. Les médias japonais parlent de « bruits de bottes » russes, et cela affole ces Tokyoïtes : « Dorénavant, la Russie considère le Japon comme un pays “inamical”. Tôt ou tard, pour sûr, on va le payer. Quand je vois à la télé l'Ukraine dévastée par les bombes, je me dis que des missiles russes sur nos villes japonaises si densément peuplées, ce serait un carnage. Je suis très inquiet. » « Ça me fait peur. On dit beaucoup que la Chine pourrait un jour envahir Taïwan mais, moi, je me demande de plus en plus si, avant cela, ce n'est pas le Japon qui va être attaqué par les Russes. Tout cela n'est vraiment pas rassurant... » Selon les experts, au moins 320 chasseurs-bombardiers, 260 destroyers et plusieurs sous-marins nucléaires russes sont désormais stationnés à proximité du Japon. Le Premier ministre Fumio Kishida a fait part de sa « vive préoccupation », mais il refuse de courber l'échine face à ces intimidations à répétition. Et les Japonais saluent sa détermination : une majorité de sondés s'oppose à l'allègement des sanctions. Bruno Duval, Tokyo, RFI.
ZK : En France, la campagne présidentielle se poursuit. Emmanuel Macron était à Marseille, cet après-midi, pour son premier grand meeting de l'entre-deux-tours.
MDC : Le président sortant a annoncé que s'il est élu, le Premier ministre sera « directement chargé de la planification écologique ». Il « aura pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon », c'est-à-dire à ne plus les utiliser.
ZK : Emmanuel Macron s'en est aussi pris à son adversaire Marine Le Pen. Il a voulu marquer sa différence avec la candidate du Rassemblement national en matière d'écologie.
MDC : Mais Emmanuel Macron qui veut convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot de voter pour lui le 24 avril.
« À tous nos compatriotes qui aujourd'hui hésitent, se sont abstenus ou n'étaient pas à nos côtés, le choix est clair, aujourd'hui : l'extrême droite est un projet climatosceptique, un projet qui veut sortir des ambitions actuelles de l'Europe, du climat, qui veut détruire les éoliennes ; l'un des seuls projets de cette campagne, qui n'y croient pas. Nous, nous y croyons, et nous, nous le ferons ! Ne cédez pas à la peur, aux “à quoi bon”, ne cédez pas au grand relativisme qui consisterait à dire tout se vaut, celui que l'on n'aime pas forcément et qui est encore en marche, et l'extrême droite parce qu'on nous a farci la tête que c'était la même chose. Non, ce n'est pas la même chose ! »
MDC : Des propos recueillis par Valérie Gas.
ZK : Marine Le Pen a, elle, promis de diriger la France comme une mère de famille et de défendre les plus vulnérables.
La candidate du Rassemblement national était en déplacement en terrain conquis à Saint-Rémy-sur-Avre en Eure-et-Loir. Une commune de 4 000 habitants où 37 % des électeurs ont voté pour elle.
ZK : Et contre le Rassemblement national, au moins 22 000 personnes ont manifesté à Paris et dans une trentaine de villes selon le ministère de l'Intérieur.
MDC : Leur slogan : « Dire non à l'extrême droite ». Les manifestants ont appelé à ne pas voter pour Marine Le Pen, mais sans afficher un soutien à Emmanuel Macron.
ZK : On connait ce soir le premier finaliste de la Coupe d'Angleterre de Football. Ce sera Liverpool.
MDC : Les Reds se sont logiquement imposés face à Manchester City, 3 buts à 2 samedi après-midi. Un match dominé par les hommes de Jürgen Klopp. Et parmi eux, l'attaquant sénégalais Sadio Mané a encore été décisif. Sophiane Amazian.
Une sortie sous l'ovation du public de Wembley, Sadio Mané a une nouvelle fois éclaboussé un match de sa classe et de son talent. Le succès in extremis des Reds face au rival Cityzens, 3 buts à 2, porte le sceau du récent champion d'Afrique. D'abord par ses buts. Un premier, plein de malice après un pressing bien senti sur le gardien remplaçant de Manchester City, Zackary Stephen. Puis un autre, d'une reprise de volée sèche dans le petit filet. Sadio Mané s'est aussi distingué par son activité, intenable sur son côté, toujours juste dans ses passes, le Sénégalais a donné des mots de tête à ses adversaires, à l'image du milieu brésilien Fernandinho, coupable d'une violente faute juste après la mi-temps. Son remplacement coïncide avec la baisse de régime des Reds, fébriles jusqu'au coup de sifflet final. Mais le plus important est ailleurs puisque grâce notamment à Sadio Mané, déjà buteur face à Manchester City le week-end dernier en championnat, Jurgen Klopp peut sourire car Liverpool retrouve la finale de FA Cup, 15 ans après sa victoire face à West Ham.
ZK : Sophiane Amazian.
Et puis, noter que Liverpool affrontera mi-mai en finale le gagnant du match qui se tiendra demain entre Chelsea et Crystal Palace.
MDC : Il y avait du football à suivre aussi en France pour la 32e journée de Ligue 1. Monaco s'est imposé à Rennes cet après-midi, 3 à 2. Saint-Etienne sort de la zone rouge après sa victoire face à Brest.