Journal en français facile 21/07/2022 20h00 GMT
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 22h ici à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : Et à la une ce soir, il y aura des élections législatives anticipées en Italie. Conséquence de plusieurs décisions politiques d'importance qui ont été prise aujourd'hui : la démission du Premier ministre Mario Draghi et la dissolution du Parlement par le président Sergio Mattarella.
SB : Jour de deuil national en Irak. Hier, neuf civils ont été tués dans des tirs imputés, attribués à la Turquie, la Turquie est montrée du doigt. Parmi les victimes des vacanciers profitant de quelques jours de repos dans la province semi-autonome du Kurdistan.
RA : Dans ce Journal en français facile, le nouveau moyen de pression des gangs en Haïti. Ils bloquent les terminaux pétroliers du pays, là où le carburant est acheminé et cela appauvrit encore un peu plus la population.
SB : Et puis la situation continue de s'améliorer sur le front des incendies en France. Sur la façade Atlantique les feux ne progressent plus affirment les pompiers. Plus de 20 000 hectares ont été détruits.
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SB : Cette fois le président italien a accepté la démission du Premier ministre Mario Draghi.
RA : Oui, la crise politique n'est pas nouvelle en Italie, il y a une semaine Sergio Mattarella avait refusé le départ de son Premier ministre. Mais à nouveau la coalition au pouvoir s'est fracturé aujourd'hui puisque trois partis importants de cette coalition ont annoncé qu'ils ne participeraient pas à un vote de confiance. Alors le Premier ministre n'a eu d'autres choix que de démissionner. La suite ne s'est pas fait attendre : le président Sergio Mattarella a dissous le Parlement. Des élections législatives anticipées auront donc lieu à l'automne. Sergio Mattarrela qui s'est ensuite exprimé lors d'une brève allocution télévisée, pour expliquer ce choix et rappeler aux partis politiques leurs responsabilités dans ce contexte trouble. Je vous propose de l'écouter.
« La dissolution anticipée du Parlement est toujours la dernière option à prendre. Particulièrement quand il y a de nombreux, et importants, chantiers à mener à bien dans l'intérêt de notre pays. J'ai le devoir de souligner que la période que nous traversons ne permet pas de pause dans les mesures nécessaires pour faire face aux répercussions de la crise économique et sociale et pour limiter les effets de la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Il est nécessaire de poursuivre, toujours plus activement, notre collaboration au niveau européen et international. À ces exigences, s'ajoute celle de la réalisation du Plan national de relance et résilience et le devoir de continuer à lutter contre la pandémie qui se propage encore dangereusement. Pour toutes ces raisons, je souhaite qu'il y ait de la part de tous, même dans l'intense de la campagne électorale, un esprit constructif. Et ce, dans l'intérêt suprême de l'Italie. »
RA : Sergio Mattarrela s'exprimant à la télévision suite à l'annonce d'élections législatives anticipées en Italie. Propos recueillis par notre correspondante Anne Le Nir.
SB : Le président des Etats-Unis testé positif au Covid-19.
RA : Oui, mais Joe Biden, âgé de 79 ans, se veut rassurant : « Mes amis je vais très bien » affirme-t-il dans une courte vidéo. Il rappelle qu'il est « doublement vacciné, avec deux doses de rappel », et précise que ses « symptômes sont légers ». Sa porte-parole s'était exprimé un peu plus tôt, expliquant que Joe Biden avait commencé à prendre du paxlovid, c'est le médicament anti-Covid du groupe Pfizer, qu'il allait s'isoler à la Maison Blanche jusqu'à ce qu'il soit à nouveau négatif, et que pendant ce temps-là il « continuerait à assumer la totalité de ses fonctions ».
SB : En Irak, c'était une journée de deuil national aujourd'hui.
RA : Oui, après la mort de neuf civils, tués dans des frappes imputées à la Turquie, cela veut dire que la Turquie est accusée d'être l'auteur de ces frappes. Les faits se sont produits dans la province semi-autonome du Kurdistan dans le nord du pays et alors que de nombreux Irakiens sont en vacances dans la région à cette période de l'année. D'où la colère de la population irakienne à l'égard d'Ankara. Guilhem Delteil.
En Irak, le Kurdistan est une région qui bénéficie d'un climat plus doux en période estivale et il est une zone de villégiature prisée dans un pays où le mercure frise les 50 degrés. Le parc touché ce mercredi avait donc attiré bon nombre de touristes venus d'autres régions du pays. Et c'est tout l'Irak qui est aujourd'hui en deuil. Ce jeudi, les cercueils recouverts du drapeau irakien ont été transportés d'Erbil, la capitale du Kurdistan, vers Bagdad. Et signe de l'émotion suscitée par ces décès, le cercueil d'un enfant a été transporté à bord de l'avion militaire par le ministre irakien des Affaires étrangères et le président de la région du Kurdistan. Dès hier soir et ce jeudi encore, des manifestations antiturques ont eu lieu dans plusieurs villes irakiennes : Bagdad, Najaf, Kerbala ou encore Kirkouk. Des drapeaux turcs ont été brûlés, le président Erdogan qualifié de « terroriste ». Ankara nie toute responsabilité dans ses tirs mais la Turquie mène régulièrement des opérations contre des groupes kurdes dans le nord de l'Irak. Et cette fois-ci, le ton monte entre Bagdad et Ankara. Le gouvernement irakien a rappelé son chargé d'affaires en Turquie et demande le retrait des forces turques de son territoire.
RA : Guilhem Delteil.
SB : De nouvelles conséquences de la guerre des gangs en Haïti.
RA : Les gangs ce sont ces bandes armées qui s'affront et font régner la terreur parmi la population. Au début du mois ce sont plus de 230 personnes qui auraient été tuées ou blessées en seulement quelques jours selon l'ONU dans une commune de Port-au-Prince la capitale. L'autre conséquence que l'on évoque à présent concerne le carburant. Car les gangs bloquent souvent l'accès aux terminaux pétroliers du pays, c'est là que le carburant est stocké avant d'être distribué dans les stations-services). Ces blocages appauvrissent encore un peu plus la population. Amélie Barron.
Située loin de Port-au-Prince à la pointe sud-ouest de l'île, la ville de Jérémie vit calmement, plus calmement même qu'à l'ordinaire car la pénurie de carburants y est féroce. Les prix flambent au marché noir et influencent les tarifs sur tout le reste du marché. Yvon Janvier est enseignant dans la cité des poètes. « Avec cette situation, les prix des produits de première nécessité ont grimpé énormément à Jérémie. Une marmite de sucre brun, qui autrefois, j'avais l'habitude d'acheter ça à 225 gourdes, maintenant c'est près de 500 gourdes. » Jamais la compagnie publique d'électricité n'a développé l'énergie solaire et donc partout en Haïti, l'équation est simple : pas de carburant, pas de courant. Pour ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir un circuit privé, chaque geste banal du quotidien devient un casse-tête comme le déplore Joseph Stevenson à Jacmel. « Il me faut sortir de chez moi et aller voir qui, parmi mes voisins, peut avoir du courant sur des batteries, pour charger mon téléphone. Tout le monde n'a pas ce genre d'installation. J'habite hors de la ville mais parfois il faut que j'aille jusqu'au centre pour récupérer quelques pourcentages de charge. Vous imaginez ça, au 21e siècle ? »
La compagnie EDH qui a pleinement conscience des difficultés des usagers mais qui peine à acheminer du carburant en province, surtout dans le sud, à cause du contrôle qu'ont les gangs sur l'unique route qui mène à cette moitié du pays.
RA : Amélie Barron.
SB : RFI 22h passé de 8 minutes à Paris. En France les nouvelles rassurantes se confirment sur le front des incendies.
RA : Le principal front celui situé sur la façade Atlantique, plus de 20 000 hectares ont été détruits. Mais les feux ne progressent plus affirment les pompiers. C'est une situation rendue possible par la baisse des températures. Simon Rozé.
Les pompiers préfèrent rester prudent, même si la situation s'améliore. Les incendies ne progressent certes plus depuis deux jours mais il y a un risque celui de la reprise. L'objectif est donc de protéger toute la périphérie des deux incendies, y éteindre les derniers points chauds dans la lisière, mettre en place une bande de sécurité en grattant le sol pour y retirer toute la végétation. La tâche de génie civil est colossale : 66 kilomètres à couvrir pour l'incendie de Landiras, 32 kilomètres pour celui de la Teste de Buch. Ce n'est qu'une fois cette sécurisation effectuée que les pompiers considèreront les incendies comme fixés comme ils disent dans le jargon et que l'on pourra commencer à envisager un retour des habitants évacués. Si cela marquait une étape majeure, ce ne serait pour autant pas la fin du combat. Suivront en effet plusieurs semaines de travail, au sein des plus de 20 000 hectares de pinède ravagés : identifier et éteindre les très nombreux points chauds restants. Des troncs qui brûlent encore de l'intérieur, des broussailles, des racines même. Pour y parvenir, les pompiers disposeront de moyens aériens de reconnaissance, mais également d'images satellite. Simon Rozé, La Teste de Buch RFI.
SB : Le sport, Rmain, le Danois Jonas Vingegaard, c'est ça, c'est son nom, se rapproche de la victoire dans le Tour de France.
RA : Oui, il a remporté sa deuxième étape depuis le début de la compétition. C'est son grand rival Tadej Pogacar qui est arrivé en deuxième position. Mais Vingegaard a creusé l'écart et sauf grande surprise il devrait l'emporter dimanche à Paris. En attendant demain c'est la 19e étape, les coureurs quittent les Pyrénées. Au programme : 188 kilomètres entre Castelnau-Magnoac et Cahors. Et à noter la présence du président Emmanuel Macron sur cette étape, qui est venu assister au final dans la voiture du directeur du Tour de France. C'est ainsi que s'achève ce Journal en français facile. Merci Sylvie.
SB : Avec plaisir Romain.
RA : Et bonne soirée à tous, 22h10 ici à Paris.