Journal en français facile 28/09/2021 20h00 GMT
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Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. À la Une :
Les États-Unis. La commission des forces armées du Sénat auditionnait aujourd'hui les principaux responsables militaires. Parmi eux : le général Mark Milley, mis en cause pour des échanges téléphoniques avec Pékin.
La France réduit le nombre de visas accordés aux Marocains, aux Algériens et aux Tunisiens. Rabat déplore une décision « injustifiée ». Explications à suivre.
L'Ukraine soupçonne les services de renseignement russes d'avoir commis un acte terroriste dans l'ouest de son territoire. L'affaire concerne l'explosion d'un stock de munitions, il y a quatre ans.
Et puis, au Royaume-Uni, la crise des stations-service inquiète le secteur de la santé. Les soignants pourraient être empêchés de travailler s'ils ne peuvent pas faire le plein d'essence.
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CP : Aux États-Unis, les principaux responsables militaires étaient auditionnés aujourd'hui par la commission des forces armées du Sénat. Le sujet principal de ces auditions : le retrait américain d'Afghanistan. Et puis, autre sujet qui s'est invité dans les discussions : les appels du chef d'état-major américain à son homologue chinois. C'était dans les dernières semaines de la présidence de Donald Trump. Le général Mark Milley est mis en cause par les élus républicains. Il s'est expliqué pour la première fois et il affirme être resté dans ses attributions, c'est-à-dire être resté dans le cadre des pouvoirs que lui confère son poste. À Washington, Guillaume Naudin.
C'est vrai, Mark Milley a appelé deux fois son homologue chinois, parce que c'est son travail et pour le rassurer sur les intentions des États-Unis à l'égard de son pays. Des appels coordonnés avec les autorités politiques civiles dont les ministres de la Défense successifs de l'époque Trump et même ordonnés par eux. Des appels passés en présence de témoins. Huit pour le premier, onze pour le second. Des appels dont les comptes-rendus ont ensuite été distribués aux mêmes responsables. C'est sa réponse aux républicains dont Donald Trump qui l'accusent de trahison. Pas question de démission donc. Mark Milley va plus loin et il se dit certain que Donald Trump ne voulait pas attaquer la Chine. Il ne nie pas un appel avec la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi. Mais il lui a alors expliqué les procédures de déclenchement des frappes nucléaires par le président, seul autorité à en avoir le pouvoir et que son rôle se limitait à de l'information et du conseil, ajoutant qu'il n'était pas compétent pour juger de la santé mentale du président. Poussé par les élus, le général Milley a profité de l'occasion pour réaffirmer sa loyauté à l'égard du commandant en chef et des institutions. Guillaume Naudin, Washington, RFI.
CP : Dans l'actualité également, le Maroc déplore une décision « injustifiée » de la France. Paris a décidé de réduire le nombre de visas accordés aux Marocains, aux Algériens et aux Tunisiens. Les autorités françaises reprochent aux autorités de ces trois pays de ne pas reprendre leurs ressortissants lorsqu'ils sont refoulés, c'est-à-dire lorsque la France ne leur accorde pas l'asile. Explications de Pierre Olivier.
Après avoir tenté la diplomatie puis les menaces, l'exécutif est finalement passé aux sanctions. En cause, le faible nombre de ressortissants Algériens, Marocains et Tunisiens qui sont effectivement reconduits dans leur pays après une obligation de quitter la France, la fameuse OQTF. Dans le cas de l'Algérie par exemple, pendant les six premiers mois de 2021, la justice française a ordonné près de 8 000 OQTF, mais seulement 22 personnes sont effectivement retournées dans leur pays. Un constat qui s'explique notamment par le refus de l'Algérie de délivrer des laissez-passer consulaires, document sans lequel il est impossible de renvoyer un individu chez lui. En conséquence, il y a un mois, très discrètement Emmanuel Macron a décidé de diviser par deux le nombre de visas pour l'Algérie et le Maroc et de 30% pour la Tunisie, en prenant l'année 2020 comme référence. Ainsi si l'on garde l'exemple de l'Algérie, 63 000 visas ont été délivrés entre janvier et juillet 2020. Il n'y en aura donc que 31 500 pour les six prochains mois. Une baisse drastique des visas qui n'aura cependant aucun impact sur le nombre de migrants illégaux qui pourrait même augmenter suite à ce tour de vis.
CP : Et la France a par ailleurs signé un accord pour vendre trois frégates à la Grèce. Paris et Athènes ont également conclu un partenariat stratégique. L'annonce a été faite aujourd'hui. Elle intervient dix jours après l'affaire dite des sous-marins australiens.
Et puis toujours, en France, un mot de la présidentielle 2022. Yannick Jadot sera le candidat des écologistes, il a remporté la primaire de son parti face à Sandrine Rousseau. Avec une courte avance : Yannick Jadot a obtenu 51,03% des voix au deuxième tour de cette primaire, organisée en ligne.
La Corée du Nord poursuit ses manœuvres militaires. Le pays a tiré en mer ce qui semble être un missile de courte portée, selon l'armée sud-coréenne. Moins d'une heure après ce lancement, l'ambassadeur de Corée du Nord auprès de l'ONU a défendu le « droit légitime » de son pays à tester des armes et à renforcer ses capacités de défense. C'est ce qu'a déclaré Kim Song, à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Une question à présent : les services de renseignement russes sont-ils coupables d'actes de terrorisme dans un pays tiers ? C'est en tout cas l'avis de trois pays : la République tchèque, la Bulgarie et plus récemment, l'Ukraine. Les autorités de Kiev accusent le renseignement militaire russe d'avoir fait exploser un immense stock de munitions dans l'ouest de l'Ukraine, il y a quatre ans. Elles viennent de l'annoncer. Correspondance de Stéphane Siohan.
En septembre 2017, une série d'explosions ravage pendant quatre jours l'entrepôt de munitions de Kalynivka, près de Vinnytsia, à l'ouest de l'Ukraine, un des plus gros stocks d'armement de l'armée ukrainienne, alors en guerre depuis trois ans avec la Russie dans le Donbass. Des dizaines de milliers de projectiles, principalement destinés à équiper des tanks, sont conservés sur le site, dont la destruction ne fait pas de victime, mais entraîne l'évacuation de 30 000 personnes. C'est la seconde explosion de stock militaire à intervenir cette année-là. Ce lundi, trois ans après les faits, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, a annoncé que le Parquet avait accumulé suffisamment de preuves pour prouver que l'explosion de Kalynivka avait été provoquée par un acte de terrorisme, soupçonnant le GRU, le renseignement militaire russe. La justice ukrainienne a demandé une assistance légale internationale aux enquêteurs de Prague qui ont enquêté sur l'explosion de deux entrepôts en République tchèque à l'automne 2014, qui avaient entraîné la mort de deux personnes et une grave crise diplomatique entre Prague et Moscou. La Bulgarie également soupçonne six ressortissants russes d'être responsables d'au moins quatre explosions, dont les dernières se sont déroulées en 2015 et en 2020. Dans tous les cas, il semble que les commanditaires présumés aient voulu couper des livraisons d'armes à l'armée ukrainienne. Stéphane Siohan, Kiev, RFI.
CP : Et pendant ce temps, en Russie, l'opposant emprisonné, Alexeï Navalny, est visé par une nouvelle enquête. Il est accusé d'avoir fondé et dirigé un groupe extrémiste. Il risque jusqu'à dix ans de prison supplémentaire. Alexeï Navalny purge déjà une peine de deux ans et demi de prison pour avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle dans le cadre d'une affaire de détournements de fonds.
Au Royaume-Uni, l'armée mobilisée pour répondre aux pénuries, aux manques, d'essence. Elle va acheminer du carburant vers les stations-service, d'ici à la fin de la semaine prochaine. Information du média Skynews. Aujourd'hui encore, la crise s'est poursuivie, et le secteur de la santé s'inquiète : certains soignants pourraient être empêchés de venir travailler, s'ils ne trouvent pas d'essence. Notre correspondante à Londres, Marie Boëda, a rencontré une infirmière. Reportage.
Elisabeth est infirmière, elle passe beaucoup de temps sur la route, elle vient de trouver une place dans une station-service. : « Je travaille à deux minutes d'ici. Je cherche de l'essence depuis vendredi dernier. Je travaille pour le NHS, le service national de santé, et je me rends chez les personnes âgées. » Depuis quatre jours les queues ne réduisent pas devant les stations. La population s'affole. Elle stocke de l'essence. Elizabeth ne cache pas son agacement :« C'est ridicule, il n'y a pas de pénurie, c'est juste les gens qui paniquent. » Depuis deux jours, les représentants des services de santé s'inquiètent. Le plus gros syndicat du service public Unison a demandé au gouvernement de réserver des stations-service pour les travailleurs essentiels. Sur la BBC, l'Association des soins à domicile s'aligne. Les soignants doivent être prioritaires : « Nous avons vraiment besoin que le gouvernement reconnaisse qu'il y a un risque pour la santé et pour la sécurité des personnes. L'année dernière, les travailleurs à domicile ont fabriqué leurs propres masques, que sont-ils censés faire maintenant pour construire des raffineries dans leurs jardins ? » Dix compagnies pétrolières viennent de signer une tribune, elles affirment qu'elles ne sont pas en pénurie de carburant. Selon le gouvernement, les acheteurs paniqués ont maintenant fait le plein. Il espère que la situation va s'apaiser. Depuis le début de la semaine, il est critiqué pour son inaction. Marie Boëda, Londres, RFI.
CP : À Londres justement, le tout nouveau James Bond arrive sur grand écran. Le film s'intitule Mourir peut attendre. Il a été projeté en avant-première, ce soir, dans la capitale britannique. C'est la dernière fois que l'acteur britannique Daniel Craig, 53 ans, se glisse dans le smoking du plus célèbre des agents secrets.