Tout ne va pas si mal (enregistré avant la guerre en Ukraine) - Français Authentique (1)
Salut, les amis ! Merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode de « Marcher avec Johan ». Je suis un peu déçu là, parce que j'avais enregistré un épisode, l'épisode du jour, sur « tout ne va pas si mal » et j'étais assez content de moi, je pense que j'ai parlé, je ne sais pas, 12-15 minutes, j'ai partagé un petit peu mon opinion sur un sujet, et à la fin de l'épisode, j'ai voulu couper le micro et j'ai fait tomber mon enregistreur par terre et tout s'est éteint et j'ai perdu mon enregistrement, donc je dois recommencer à zéro.
Crois-moi, si tu as déjà créé du contenu, tu sauras ce que je ressens. C'est très frustrant quand tu as donné le meilleur de toi-même et que tu enregistres quelque chose et tu t'aperçois que tu dois recommencer. Mais c'est la vie, c'est comme ça que ça marche.
Avant de passer au contenu du jour… Tu vas voir, je vais le faire encore mieux cette fois que je ne l'avais fait la première fois. Avant de passer au contenu du jour, tu peux aller suivre le premier lien dans la description de cet épisode pour rejoindre la lettre d'information de Français Authentique. Ça te permettra de découvrir un petit peu toutes les ressources de Français Authentique. Tu auras plein de contenus gratuits de développement personnel, d'apprentissage du français etc.
Le sujet du jour dont je viens te parler et qui sera un épisode perdu pour l'éternité, ce que j'expliquais, c'est que je vois actuellement un grand pessimisme, je vois beaucoup de pessimisme en général aussi bien chez mes connaissances, les gens que je rencontre, que je vois, que j'entends en amenant les enfants à l'école, et également dans tout ce qu'on peut lire dans les nouvelles, dans tout ce qu'on peut entendre à la télévision même si je ne la regarde pas. Le peu de fois où j'entends une télévision, on entend que des mauvaises nouvelles, que des choses pessimistes.
Bien sûr, ça se comprend. Aujourd'hui, moi, j'ai envie d'être réaliste, je vais te recommander de ne pas être pessimiste, mais ça ne veut pas dire qu'il faut considérer qu'il n'y a aucun problème, que tout va bien, qu'il n'y a absolument aucun souci, qu'il ne faut rien changer, que la situation est toute rose et superbe. Non, bien sûr, ce n'est pas le cas. On n'est pas là pour ignorer les problèmes.
Évidemment, ça se comprend que des gens soient pessimistes. Il y a des raisons à être parfois un peu négatif. On sort quand même d'une pandémie qui a duré deux ans et on n'est même pas encore sûr à 100% d'en être sorti. En tout cas, l'expérience nous a montré qu'il fallait être très prudent. On a été pendant deux ans privés de liberté. Ce qui est quand même, la liberté, une des choses sacrées chez les êtres humains.
Il y a des gens qui ont souffert, des gens qui ont été très malades, des gens qui sont morts, beaucoup de gens qui sont morts, des gens qui ont été un peu malades mais qui ont perdu des proches. Il y a eu beaucoup de malheurs liés à cette pandémie. Il y a actuellement… moi j'enregistre cet épisode, nous sommes le 8 mars, il va être publié dans un mois à peu près, on voit bien qu'il y a énormément de tensions et les tensions ont même commencé à se transformer en guerre, donc on a un grand conflit en Ukraine.
Bien sûr, juste après avoir eu l'impression d'être dans une bonne situation, de sortir de la spirale Covid, on arrive dans cette nouvelle crise. Forcément c'est terrible, surtout pour les peuples qui souffrent directement. Même si on va tous plus ou moins indirectement souffrir de ce conflit, il est évident qu'il y a des personnes qui sont vraiment touchées directement au quotidien. Donc, c'est un autre élément qui peut nous pousser au pessimisme.
Encore une fois, ça se comprend, il y a des raisons. Là, on entend énormément parler d'inflation, les prix qui augmentent, les prix de l'énergie, mais pas seulement, de toutes les matières premières. Et ça, c'était avant le conflit déjà en Ukraine. Aujourd'hui, ça va encore plus vite.
J'ai un peu l'impression qu'on va utiliser ou que nos politiques vont utiliser ce prétexte aussi pour dire : « Vous voyez, il y a de l'inflation, tous les prix augmentent, mais ce n'est pas de notre faute à nous, c'est la faute à la guerre. S'il n'y avait pas eu la guerre, ça aurait été OK. Mais vu qu'il y a la guerre, les prix augmentent ».
Je suis persuadé qu'ils vont, les politiques, utiliser ce prétexte alors que finalement l'inflation, un phénomène macro-économique comme l'inflation, il ne vient pas seulement d'un événement comme celui-là, aussi majeur soit-il. C'est toujours un ensemble de facteurs.
Je ne suis pas du tout un économiste, mais il est clair que les politiques qui ont été menées pendant le Covid, qui étaient sûrement nécessaires, en tout cas tous les experts le reconnaissent, tous les experts disent que c'était nécessaire d'avoir mis beaucoup d'argent dans l'économie, eh bien ça, ça avait des effets inflationnistes, c'est-à-dire que le fait de créer de la monnaie, puisque c'est ce que les grandes puissances ont fait, ils ont créé plein de dollars, créé plein d'euros, créé toutes les monnaies du monde en grande quantité pour sauver l'économie, ça a forcément des conséquences. On ne peut pas créer des milliards et des milliards de monnaies comme ça sans qu'il y ait une conséquence.
Et la conséquence numéro 1, c'était l'inflation. Donc ça, c'était relativement prévisible et elle est là et ça va s'accentuer et elle sera très pénalisante surtout, comme d'habitude, pour ceux qui ont le moins de moyens, malheureusement.
Bien sûr… alors là, on ne va pas entrer dans le détail, mais la crise climatique qui est déjà là et qui ne va cesser de s'accentuer, donc on a forcément des raisons d'être inquiet, d'être négatif, d'être pessimiste. Tu vois que la presse, les journalistes en général, d'une certaine catégorie en tout cas, ils en rajoutent, c'est-à-dire qu'on entend parler que de ça. Dans n'importe quel journal, pendant deux ans, c'était le Covid, tous les jours, avec le décompte des cas, des hospitalisations, des morts et des explications parfois contradictoires, des projections qui se sont démontrées ou qui ne se sont pas produites etc.
Aujourd'hui, d'une journée à l'autre, la presse est passée du sujet Covid au sujet guerre en Ukraine. On sent bien que… Et il y a eu des études qui ont été faites d'un point de vue marketing, il a été prouvé que les titres de presse qui créaient de la peur, faisaient plus vendre. On vendait plus de journaux quand on avait des titres qui créaient la peur. C'est malheureusement presque devenu une obligation pour les journalistes d'attirer l'attention, surtout aujourd'hui dans notre société, et de faire peur. Tout ça, ça rajoute du pessimisme, quand tous les jours tu as des titres qui te font peur, forcément.
Tout ça, je ne suis pas là pour le nier et pour dire « ça n'existe pas », mais je préfère aussi me dire, c'est en tout cas ce que je fais à chaque fois que je vois des gens vraiment défaitistes, pessimistes mais pessimistes extrêmes, je ne peux pas m'empêcher de penser que ça a toujours été dur. L'histoire de l'humanité est remplie de difficultés.
En tout cas, je n'ai jamais lu, peut-être que ça existait, et s'il y une période comme celle-là, il faudrait me renvoyer vers elle, mais je n'ai pas vu dans toutes les choses que j'ai pu lire sur l'histoire de périodes pendant lesquelles tout était parfait, il n'y avait pas de violence, pas de conflit, pas de problème, pas de risque, tout était parfait, super, génial, sublime. J'ai quand même l'impression, en lisant l'histoire, que ça a toujours été dur. Je dirais même, j'irai même un peu plus loin en disant que ça a toujours été plus dur, encore plus dur, que ça ne l'est actuellement.
J'ai déjà utilisé ces petits exemples dans des épisodes de « Marcher avec Johan » et j'aime prendre cet exemple qui me paraît être à la fois vrai et simple, c'est que je suis né en 1982 et je pense que c'est une chance. J'ai eu de la chance d'être né en 1982, parce que si on change ne serait-ce qu'un chiffre et qu'on dise : « OK. Je ne suis pas né en 1982 mais 1882 ». On transforme un 9 en 8, ce n'est pas grand-chose. Si ça avait été le cas, en 1914, j'aurais eu 32 ans. J'aurais eu 32 ans en 1914. Autant dire que j'avais de grandes chances de ne pas survivre au-delà de mes 30 ans. Si j'avais pour autant survécu, en 1940, lorsque l'armée allemande a occupé la France, puisque je suis originaire des Ardennes, du Nord de la France, donc j'aurais été dans la partie occupée, eh bien j'aurais eu 58 ans et j'aurais finalement passé ma vie dans la négativité et dans la crise et gestion de crise.
Donc, on peut me dire quand je dis ça : « Oui, mais Johan, tu as choisi quand même le siècle de toutes les guerres, tu as volontairement pris un exemple qui montre que tu as de la chance d'être né en 1982 ». Refaisons l'expérience, poussons un peu et disons : « OK. Je ne suis pas né en 1882 mais en 1782 ». Là, j'aurais eu 7 ans au moment où la Révolution française a éclaté et où la France s'est déchirée, littéralement déchirée, et où l'Europe s'est aussi littéralement déchirée, le continent s'est déchiré. Il y a eu énormément de guerres. On parle des guerres napoléoniennes.
Quand on parle des guerres napoléoniennes, il ne s'agit pas de guerres uniquement liées à une volonté de domination de Napoléon Bonaparte. On en parle d'ailleurs dans l'académie Français Authentique, j'ai fait un module complet sur Napoléon Bonaparte, on parle de ça, et on en parle un peu dans le module sur la Révolution française. Les guerres napoléoniennes, c'est essentiellement le prolongement de la Révolution française puisqu'il y a eu tout un ensemble de coalitions et ce sont tous les rois d'Europe qui ne voulaient pas que l'Europe se transforme en un ensemble de républiques. Tous les rois d'Europe se sont alliés pour faire la guerre à la France et à ses révolutionnaires.
Donc, si jamais j'étais né en 1782, j'aurais vécu la Révolution française à mes 7 ans, mais j'aurais passé toute ma jeunesse, mon adolescence et même jusqu'à mes 32 ans, puisque les guerres napoléoniennes ont duré jusqu'en 1814-1815, je crois que c'est 1814, j'aurais eu 32 ans, donc jusqu'à mes 32 ans, j'aurais vécu la guerre. Et encore une fois, il y avait de grandes chances pour que je ne survive pas à toutes ces guerres.
Et ce n'était pas fini. Si j'avais eu la chance de survivre, ça n'était pas terminé puisque, encore une fois, ceux qui sont membres de l'académie et qui ont vu le module, on a fait un module qui s'appelle « L'histoire de France de la Révolution française jusqu'à aujourd'hui », l'histoire de France depuis la Révolution française, on t'explique un peu comment tout a fonctionné. On te montre la Première République, l'Empire de Napoléon, les restaurations, les rois qui sont revenus, Deuxième République, Troisième République. On parle aussi de… d'ailleurs, c'est entre les deux, entre la deuxième et la troisième, du Second Empire etc. Et jusqu'à la Cinquième République, on explique un peu comment tout ça s'est enchaîné. C'est vraiment une histoire passionnante.
Si j'avais survécu à ces guerres napoléoniennes, en 1830, j'aurais eu 48 ans. Et en 1830, il y a une grande révolution en France. On appelle ça « la deuxième Révolution française ». J'aurais eu 48 ans. Et si j'avais encore survécu, à 66 ans c'était encore une grande révolution, en 1848. Donc, j'aurais vécu une vie de violence.
Tout ça, j'ai juste pris des éléments historiques, je ne prends pas tous les aspects confort. Aujourd'hui, on a un confort formidable dans nos maisons. On appuie sur un bouton, on a de la lumière, ce qui n'était pas le cas, ce qui n'aurait pas été le cas si j'étais né 100 ou 200 ans plus tôt. On a du chauffage. Aujourd'hui, on se dit : « Waouh ! La crise énergétique fait que l'essence est chère et le gaz est cher etc. » mais oui, et c'est terrible surtout pour, comme d'habitude, ceux qui ont le moins de moyens, mais jusqu'à preuve du contraire, on n'en manque pas et je ne pense pas qu'on va en manquer, je ne pense pas qu'il va arriver un moment où on va dire : « On ne peut plus se chauffer parce qu'il n'y a plus de gaz ». Je ne l'imagine pas.