Journal en français facile 15/10/2022
Sylvie Berruet : Vous écoutez RFI, il est 22 heures ici à Paris, et 20 heures en temps universel. Bonsoir Sophie.
Sophie Pouzeratte : Bonsoir Sylvie, bonsoir à tous.
SB : Et dans ce journal, vous nous parlerez de l'arrivée des militaires russes en Biélorussie.
SP : Oui, ces soldats font partie d'un régiment commun entre la Russie et Minsk. Une décision redoutée par l'Ukraine qui craint de voir la Biélorussie prendre part au conflit.
De son côté, l'Arabie Saoudite va donner 400 millions de dollars d'aide à l'Ukraine. Une annonce qui montre la position particulière du royaume face aux acteurs du conflit.
À la Une également, la Turquie compte ses morts après l'explosion survenue dans une mine de charbon, le bilan définitif est de 41 victimes.
Et puis, nous irons en Corée du Sud à la fin de ce journal. Le groupe de musique BTS a donné un concert gratuit devant des dizaines de milliers de fans.
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SB : Le gouvernement biélorusse a montré les premières images des soldats russes arrivant dans le pays.
SP : Ces militaires sont envoyés par Minsk pour faire partie d'un régiment commun avec l'armée russe. En effet, les deux pays ont annoncé la création d'une force armée commune, cette semaine. Une mauvaise nouvelle pour l'Ukraine, car Kiev redoute de voir la Biélorussie aider activement son allié russe et participer directement au conflit. Explications par Daniel Vallot.
Les images ont été publiées par le ministère biélorusse de la Défense. On y voit des trains, des camions militaires et des soldats russes accueillis par des femmes en tenue folkloriques, leur représentant, conformément à la tradition slave, du pain et du sel en signe de bienvenue. Selon les autorités biélorusses, ces soldats sont les premiers éléments du groupement militaire commun qui sera formé par les deux pays. La création de ce régiment est mise en oeuvre sans que l'on sache davantage sur ses effectifs et surtout sur son ordre de mission. La Biélorussie assure que la force commune sera uniquement défensive et qu'elle vise à sécuriser sa frontière, menacée selon elle à la fois par l'Ukraine, par la Lituanie et par la Pologne. Un discours qui suscite le scepticisme de ces trois pays qui s'inquiètent, eux, d'une participation directe de la Biélorussie à l'offensive russe menée contre l'Ukraine. Jusqu'à présent, la Biélorussie a servi de base arrière à l'armée russe, mais elle n'a pas envoyé un seul homme combattre en Ukraine. « Personne ne nous a demandé de participer à cette opération », a déclaré ce vendredi Alexandre Loukachenko, le dirigeant biélorusse, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine NBC.
SP : Les détails de Daniel Vallot.
SB : Et dans ce contexte, le royaume d'Arabie Saoudite vient de débloquer 400 millions de dollars pour aider l'Ukraine.
SP : Le prince héritier du pays, Mohammed Ben Salman, a eu une conversation par téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à ce sujet. Cette annonce montre une fois de plus la position particulière de l'Arabie Saoudite face aux acteurs de la guerre en Ukraine. Une position qui peut parfois provoquer la polémique, par exemple vis-à-vis des États-Unis. Nicolas Falez.
« Soutenir tout ce qui contribuera à la désescalade. » C'est en ces termes que l'Arabie Saoudite justifie le versement de cette aide humanitaire à l'Ukraine. Le geste survient dans un moment particulier, en pleine crispation entre Riyad et Washington. L'Arabie Saoudite a en effet refusé d'ouvrir les vannes de la production de pétrole. Elle est restée sourde aux demandes des États-Unis, qui la pressaient d'agir pour atténuer les effets de la crise énergétique. La décision a été prise dans le cadre de l'Opep+, dont la Russie est également membre. La Russie, qui comme les autres producteurs de pétrole, doit bénéficier du maintien des prix de l'or noir. Dans ce contexte, les 400 millions de dollars d'aide humanitaire à l'Ukraine suffiront-ils à apaiser la colère de tous ceux qui accusent l'Arabie Saoudite de faire le jeu de Moscou ? Rien n'est moins sûr. Le président américain a promis des « conséquences pour ce que les Saoudiens ont fait avec la Russie. » Fin de citation. Le royaume, de son côté, rejette les critiques américaines et assure que sa décision a été prise en fonction de considérations économiques uniquement.
SP : Les précisions de Nicolas Falez.
Et pour fermer ce chapitre sur la guerre en Ukraine, la France va elle aussi fournir une aide. Dans une interview au journal français Le Parisien, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, annonce que jusqu'à 2 000 soldats ukrainiens vont être formés sur le territoire français. Il précise que la France ne prend pas part au conflit, mais qu'elle aide un pays qui est en guerre.
SB : En Turquie à présent, l'explosion, qui a eu lieu dans une mine de charbon, a fait 41 victimes, selon un bilan officiel.
SP : Les équipes de secours ont arrêté les recherches ce samedi. L'accident s'est produit à Bartin, une ville située sur la côte de la mer Noire, dans le nord-ouest du pays. La région est connue pour ses mines. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu sur place. Il a promis que l'État allait protéger les familles des victimes. Leurs enterrements ont déjà été organisés ce samedi dans les villages voisins. Correspondance d'Anne Andlauer à Istanbul.
Les sauveteurs ont extrait la dernière victime en début d'après-midi ce samedi, près de 20 heures après l'explosion. C'est le chef de l'État, présent sur place qui a annoncé la fin des recherches et le bilan définitif. Un bilan très lourd, le plus lourd de la décennie, dans une mine de charbon turque après la catastrophe de Soma en 2014, qui avait tué 301 personnes. Même s'il a promis que la justice mènerait une enquête complète et désignerait, je cite, « les responsables s'il y en a », Recep Tayyip Erdogan a aussi invoqué le destin pour expliquer cette explosion dans la mine de Bartin, décrite comme dotée des moyens les plus avancés. « Ces accidents existeront toujours, nous devons le savoir », a ajouté le président turc. Après le drame de Soma, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait été très critiqué pour avoir qualifié les accidents miniers de « choses ordinaires ». Les mines de charbon turques sont les plus meurtrières d'Europe, selon un rapport de l'Assemblée pour la santé des travailleurs et la sécurité au travail publié en décembre 2021. Au moins 1 890 mineurs auraient perdu la vie depuis fin 2002 en Turquie, dont 68 l'année dernière. Anne Andlauer, Istanbul, RFI.
SB : Les manifestations continuent en Iran.
SP : La population continue de protester contre le pouvoir en place dans le pays. Des nouveaux rassemblements ont eu lieu ce samedi. Ils durent depuis un mois. Les manifestations ont commencé après la mort de Mahsa Amini, cette jeune Iranienne de 22 ans qui est morte après avoir été arrêtée par la police parce qu'elle ne respectait pas le code vestimentaire imposé aux femmes en Iran.
SB : La Chine prépare le congrès du Parti communiste.
SP : Le parti au pouvoir dans le pays va se réunir pour la 20e fois. Le Congrès commencera ce dimanche et il va désigner les dirigeants politiques pour les cinq prochaines années. Il doit notamment élire le président de la République. Sans surprise, le dirigeant actuel Xi Jinping, devrait être réélu. Au pouvoir depuis 2012, il entamera un troisième mandat à la tête de l'État s'il est réélu président de la Chine.
SB : Et toujours sur le continent asiatique, le groupe de musique BTS a donné un concert dans la ville de Busan, ce samedi.
SP : C'est notamment grâce à ses sept chanteurs que la K-pop, c'est à dire la musique pop coréenne, est devenue populaire dans le monde. BTS a donné un concert gratuit devant des dizaines de milliers de fans pour promouvoir la candidature de Busan à l'exposition universelle de 2030. Les fans étaient ravis de revoir leur groupe favori sur scène, mais ils s'inquiètent aussi pour l'avenir des chanteurs. Notre envoyé spécial à Busan, Nicolas Rocca, a assisté au concert.
Près de deux heures d'un impressionnant spectacle musical ponctué par d'immenses feux d'artifices. Le plus grand concert des BTS dans leur pays d'origine n'a pas l'air d'avoir déçu les fans du groupe. Dynamite, Butter, Yet To Come, qui a donné son nom au concert. Les sept garçons ont enchaîné leurs plus grands succès devant des dizaines de milliers de fans conquis : « Le concert était incroyable. C'est mon meilleur concert en Corée du Sud. Je suis du Mexique. L'expérience était phénoménale. Je me sens tellement bien. Le spectacle était vraiment parfait. » « C'était vraiment super, incroyable, exceptionnel, à couper le souffle. C'était sidérant. Les feux d'artifice étaient vraiment géniaux. J'étais trop heureuse de pouvoir assister à ce concert. » Malgré la joie d'avoir pu assister au premier concert du groupe dans son pays depuis mars, Park Ji-min craint que cela puisse être le dernier avant bien longtemps. En décembre, le gouvernement doit annoncer s'ils doivent ou non effectuer leur service militaire : « Je pense que ça pourrait être la dernière fois qu'on les voit tous les sept en concert et c'est pour ça que je suis venue ici, que j'ai laissé mon mari, mes deux enfants à la maison. J'ai réussi à avoir mon ticket... Je devais y aller ! » Comme elle, 52 000 chanceux ont pu voir le spectacle au stade, mais ils étaient des dizaines de millions à suivre l'événement en ligne. Nicolas Rocca, Busan, RFI.
SP : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir suivi.