65 ans de la Banque européenne d'investissement
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Vice-présidents, Mesdames et Messieurs, l'année 2023 marque les 65 ans d'existence de la Banque européenne d'investissement.
En cette date anniversaire, force est de constater que l'histoire n'a fait que valider l'existence et l'action de la BEI.
Elle est plus indispensable aujourd'hui que jamais pour nous aider à bâtir une Europe souveraine, c'est-à-dire unie et maîtresse de son destin.
Projets d'infrastructures de transport, de déplacements urbains, projets énergétiques, appui aux jeunes entreprises innovantes, dans les secteurs des technologies médicales ou de l'intelligence artificielle, voilà quelques exemples de l'expertise et de la contribution du groupe BEI, qui se traduisent en actions très concrètes pour nos entreprises et nos territoires, à travers toute l'Union européenne.
Nous en avons particulièrement besoin aujourd'hui pour la pleine souveraineté de notre Europe, alors même que notre partenaire américain déploie un plan d'investissement massif.
C'est un savoir-faire précieux qu'il nous faut également mobiliser au-delà de l'Union, en Afrique, mais également sur le reste du territoire européen.
Je pense tout particulièrement à l'Ukraine.
La BEI est notre Banque européenne du climat.
Elle est pionnière dans l'alignement de son portefeuille sur l'Accord de Paris, et elle mobilise 1 000 milliards d'euros en faveur de l'action climat sur la décennie.
Face au défi de la sortie des fossiles et alors que nous accélérons notre agenda européen de transition climatique et énergétique, nous devons maintenant prendre la mesure des enjeux et faire un constat lucide.
Il nous faut nous appuyer pleinement sur l'ensemble des technologies bas carbone à notre disposition, y compris le nucléaire, dans le respect des choix de mix énergétique nationaux, et donc soutenir l'ensemble de ces solutions en conséquence.
Cela implique de décarboner, d'innover, de changer nos pratiques et de mettre tout cela à la portée de nos entreprises, y compris les plus petites.
La BEI joue ici un rôle majeur, pour financer les phases amont de recherche et développement, et pour soutenir les phases de production pilote et de commercialisation.
Sur l'innovation, nous devons encore davantage accompagner, soutenir le développement des technologies de pointe, et mettre en place un écosystème propice à la prise de risques et à l'innovation.
Je salue, à ce titre, la contribution de 500 millions d'euros du groupe BEI à Scale-up Europe, qui aidera à faire émerger des fonds paneuropéens afin d'accélérer la croissance des licornes et des champions de la tech européenne.
C'est une initiative que nous avons beaucoup poussée sous présidence française, et à laquelle la BEI participe ô combien.
La BEI doit poursuivre sur cette voie, et oser un financement toujours plus élevé du risque pour l'entrepreneuriat et pour l'innovation.
La BEI est pleinement au service de la souveraineté économique européenne et elle a, de ce fait, un rôle majeur et évident à jouer dans la politique industrielle renouvelée que nous sommes en train de mettre en place en Européens.
Alors que l'impératif de la transition écologique, les prix de l'énergie, les défis de la transition numérique, la perturbation des chaînes de valeurs mondiales et les tentations, chez certains de nos partenaires, de revenir à des pratiques distorsives de concurrence pourraient remettre tout en cause, et que bien évidemment le retour de la guerre sur notre continent est là, c'est, à l'inverse, un devoir d'une action plus coordonnée et plus ambitieuse qui est le nôtre.
À ce titre, la BEI joue un rôle central.
Elle tient entre ses mains une grande partie des outils dont nous avons besoin pour y répondre.
Je sais que la BEI s'est déjà saisie de l'ambition commune que nous avons définie lors du sommet de Versailles, en mars 2022, pour l'énergie, le numérique, les semi-conducteurs , la santé, les matières premières, les produits alimentaires et, bien sûr, la défense, sujet sur lequel nous devons maintenant pleinement assumer de faire plus, y compris par l'action de la banque, alors que la guerre est revenue sur notre continent.
Le groupe BEI agit et agira encore plus dans les mois qui viennent, j'en suis certain.
Il agira davantage pour soutenir la vitalité et l'innovation de notre tissu productif, pour maintenir l'emploi, pour lutter contre la désindustrialisation, pour investir davantage dans les secteurs stratégiques et géostratégiques, notamment l'énergie bas carbone, pour parier davantage sur les innovations de rupture, pour participer à l'effort commun de simplification de toutes nos procédures et de réduction des délais de traitement qui sont aujourd'hui souvent très difficiles pour nos entreprises, mais également pour communiquer davantage, comme une équipe européenne pleinement unie, afin d'offrir aussi plus de lisibilité à nos entreprises sur le soutien que nous apportons, Union et États membres réunis, à notre activité économique.
C'est de cela dont nos entreprises ont besoin, de simplicité, de rapidité, d'ambition, d'investissement et de savoir qu'un grand acteur européen, fort de sa puissance financière et de son expertise reconnue, est à leur service pour leurs projets de développement.
Ce qui fait la force d'une institution, c'est avant tout l'engagement de ses agents.
C'est pourquoi mes remerciements vont aux équipes du groupe BEI, de la Banque et de sa filiale, le Fonds européen d'investissement Toutes ces équipes oeuvrent au quotidien pour donner vie à des projets d'investissement qui ancrent dans le concret et le réel nos politiques publiques.
Je sais pouvoir compter sur votre engagement pour les défis que je viens rapidement de balayer, qui sont nos défis d'aujourd'hui et de demain.
Je veux avoir un mot tout particulier pour votre Président Werner Hoyer.
Cher Werner, merci pour ces années à la tête de la BEI, pour ton ambition et ta détermination.
Je veux ici te dire la reconnaissance et l'amitié de la France pour toutes ces années et les jalons posés pour l'avenir.
Merci à tous.