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Actualité du jour, Falloujah : Apocalypse Now

Falloujah : Apocalypse Now

De l'aveu même des généraux américains, “Falloujah a été la bataille la plus dure depuis le Vietnam”. Une sorte d'Apocalypse now. C'était en 2004. L'armée américaine venait d'intervenir en Irak et de renverser Saddam Hussein. Dans différentes villes, des insurrections grondaient contre ces libérateurs très vite perçus comme des envahisseurs. Al Qaïda et son chef en Irak Zarkaoui n'ont pas tardé à capitaliser sur cette colère. Peu à peu, Falloujah est devenu une ville en ébullition. Le 31 mars 2004, 4 américains travaillant pour la société Blackwater, supplétifs de l'armée américaine, sont lynchés par la foule. Leur corps démembrés et carbonisés sont trainés dans la ville puis pendus à un pont. Les images frappent l'opinion américaine. L'armée lance une opération de ratissage et boucle la ville avec l'aide de l'armée irakienne puis en ressort après avoir constaté que les djihadistes étaient déjà bien implantés. En novembre une véritable offensive est lancée. Et la plus grande armée du monde trébuche. A l'intérieur, l'intensité des combats est terrible. Les pertes sont lourdes. La détermination des combattants irakiens étonne. Leur jusqu'au-boutisme qui confine à la cruauté sidère les soldats qui rentreront marqués au fer rouge par cette expérience. Pour toucher du doigt ce qu'a été Falloujah, il faut voir American Sniper de Clint Eastwood. Tout y est. Un cauchemar. A cette époque, autour de Zarkaoui, d'autres groupes islamistes se coalisent. Certains font leurs armes dans cette bataille fondatrice. L'horreur n'a aucune limite. Quelques années plus tard, après la mort de Zarkaoui, éliminé par une bombe américaine, ils formeront une nouvelle entité avec une ambition territoriale plus grande. Former un califat. Ce sera l'Etat islamique. Falloujah, comme mythe fondateur de l'EI. C'est là que Daesh a replanté son drapeau depuis deux ans et demi. À 60 kilomètres de Bagdad. Un verrou vers l'ouest. Deux ans et demi sous la loi de l'EI. Les populations ont souffert. D'autres se sont convertis de force. On voit dit-on depuis le début de l'offensive des djihadistes fuir déguisés en femmes sous des burkas. Mais ceux qui voient dans l'EI une bande de trouillards ne devraient pas se réjouir trop vite. Sur les images que les télés reçoivent, on voit une armée irakienne avancer progressivement, bombarder de loin. La bataille n'est pas là. Dans la ville, des milices ont engagé le fer contre l'EI. Milices chiites qui dans le registre de la cruauté n'ont rien à envier aux combattants de Daesh. Rue par rue. Maison par maison. Si Falloujah est libérée, ce sera dans des rivières de sang. Les soldats réguliers irakiens le savent. Il suffit de regarder attentivement les images pour comprendre qu'ils ne sont pas pressés de se retrouver nez à nez avec l'ennemi.

Falloujah : Apocalypse Now Fallujah: Apocalypse Now Faluya: Apocalipsis Now

De l'aveu même des généraux américains, “Falloujah a été la bataille la plus dure depuis le Vietnam”. Une sorte d'Apocalypse now. C'était en 2004. L'armée américaine venait d'intervenir en Irak et de renverser Saddam Hussein. Dans différentes villes, des insurrections grondaient contre ces libérateurs très vite perçus comme des envahisseurs. Al Qaïda et son chef en Irak Zarkaoui n'ont pas tardé à capitaliser sur cette colère. Peu à peu, Falloujah est devenu une ville en ébullition. Le 31 mars 2004, 4 américains travaillant pour la société Blackwater, supplétifs de l'armée américaine, sont lynchés par la foule. Leur corps démembrés et carbonisés sont trainés dans la ville puis pendus à un pont. Les images frappent l'opinion américaine. L'armée lance une opération de ratissage et boucle la ville avec l'aide de l'armée irakienne puis en ressort après avoir constaté que les djihadistes étaient déjà bien implantés. En novembre une véritable offensive est lancée. Et la plus grande armée du monde trébuche. A l'intérieur, l'intensité des combats est terrible. Les pertes sont lourdes. La détermination des combattants irakiens étonne. Leur jusqu'au-boutisme qui confine à la cruauté sidère les soldats qui rentreront marqués au fer rouge par cette expérience. Pour toucher du doigt ce qu'a été Falloujah, il faut voir American Sniper de Clint Eastwood. Tout y est. Un cauchemar. A cette époque, autour de Zarkaoui, d'autres groupes islamistes se coalisent. Certains font leurs armes dans cette bataille fondatrice. L'horreur n'a aucune limite. Quelques années plus tard, après la mort de Zarkaoui, éliminé par une bombe américaine, ils formeront une nouvelle entité avec une ambition territoriale plus grande. Former un califat. Ce sera l'Etat islamique. Falloujah, comme mythe fondateur de l'EI. C'est là que Daesh a replanté son drapeau depuis deux ans et demi. À 60 kilomètres de Bagdad. Un verrou vers l'ouest. Deux ans et demi sous la loi de l'EI. Les populations ont souffert. D'autres se sont convertis de force. On voit dit-on depuis le début de l'offensive des djihadistes fuir déguisés en femmes sous des burkas. Mais ceux qui voient dans l'EI une bande de trouillards ne devraient pas se réjouir trop vite. Sur les images que les télés reçoivent, on voit une armée irakienne avancer progressivement, bombarder de loin. La bataille n'est pas là. Dans la ville, des milices ont engagé le fer contre l'EI. Milices chiites qui dans le registre de la cruauté n'ont rien à envier aux combattants de Daesh. Rue par rue. Maison par maison. Si Falloujah est libérée, ce sera dans des rivières de sang. Les soldats réguliers irakiens le savent. Il suffit de regarder attentivement les images pour comprendre qu'ils ne sont pas pressés de se retrouver nez à nez avec l'ennemi.