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Enlevé Kidnapped, Enlevé ! Chapitre 29

Enlevé ! Chapitre 29

Durant plusieurs minutes, Alan heurta sur l'huis à tour de bras, sans que ses coups éveillassent d'autres échos que ceux de la maison et du voisinage. À la fin, cependant, je perçus le bruit d'une fenêtre qu'on relevait doucement. À l'obscure clarté du ciel, il devait voir Alan debout comme une ombre noire, sur le perron ; les trois témoins étaient cachés entièrement à ses regards ; de sorte qu'il n'y avait là rien de susceptible d'alarmer un honnête propriétaire. Néanmoins, il scruta d'abord en silence son visiteur, et quand il parla, sa voix eut un accent de menace. – Qu'est-ce que c'est ? dit-il. Ce n'est pas une heure pour les gens convenables ; et je n'ai rien à faire avec les hiboux de nuit. Que venez-vous faire ? J'ai ici un tromblon. – Est-ce vous monsieur Balfour ? répliqua Alan, faisant un pas en arrière et regardant au-dessus de lui dans les ténèbres. Prenez garde avec ce tromblon ; c'est dangereux quand ces outils-là explosent. – Que venez-vous faire ? et qui êtes-vous ? reprit mon oncle, avec colère. – Je n'ai aucune envie de crier mon nom à tout le voisinage, dit Alan ; mais ce que je viens faire est une autre histoire, car cela vous regarde plus que moi ; et si vous y tenez pour de bon, je vais le mettre en musique et vous le chanter. – Et de quoi s'agit-il ? demanda mon oncle. – De David, répondit Alan. – De quoi, de quoi ? s'écria mon oncle, d'une voix toute changée. – Faut-il vous dire le reste du nom ? Il y eut un silence ; puis : – Je crois qu'il vaut mieux vous faire entrer, dit mon oncle avec une hésitation. – Je le suppose, dit Alan, mais reste à voir si j'y consentirai. Or, je vais vous dire ce que je pense. Je pense que c'est ici sur le pas de la porte que nous devons conférer de cette affaire ; et ce sera ici ou nulle part ; car je tiens à vous faire comprendre que je suis un gentilhomme aussi roide d'échine que vous, et de meilleure famille. Ce changement de ton déconcerta Ebenezer ; il resta un moment à le digérer ; puis il dit : – Bon, bon, il faut ce qu'il faut ! Et il referma la fenêtre. Mais il mit longtemps à descendre l'escalier, et plus longtemps encore à déverrouiller la porte, envahi de regrets (je suppose) et de nouveaux accès de crainte, toutes les deux marches et à chaque verrou et barre. À la fin, pourtant, les gonds grincèrent, mon oncle se glissa au-dehors, et, comme Alan s'était reculé d'un pas ou deux, s'assit sur la marche supérieure du perron, toujours armé de son tromblon. – Et souvenez-vous que j'ai ici mon tromblon, et que si vous avancez d'un pas vous êtes mort. – Voilà un discours bien civil, dit Alan, pas de doute. – Mais aussi, dit mon oncle, ce n'est pas une façon de faire, et il faut que je me tienne prêt à tout. Et puisque nous nous comprenons tous les deux, vous pouvez dire ce qui vous amène. – Eh bien, dit Alan, vous qui êtes si malin, vous n'aurez pas manqué de voir que je suis un gentilhomme des Highlands. Mon nom n'a rien à voir dans l'affaire ; mais le comté de mes amis n'est pas loin de cette île de Mull, dont vous avez ouï parler. Or, un bateau a fait naufrage de ce côté ; et un beau jour qu'un gentilhomme de ma famille était à chercher du bois pour son feu sur les sables, il rencontra un jeune homme à demi noyé. Il le fait revenir à lui ; et, de concert avec d'autres gentilshommes, il le prend et l'enferme dans un vieux château en ruine où, depuis ce jour, il n'a cessé d'être une grande cause de dépense pour mes amis. Mes amis sont un tantinet sauvages, et moins scrupuleux au sujet de la loi que tels que je pourrais nommer ; et découvrant que le jeune homme avait des relations convenables, et qu'il était votre propre neveu, monsieur Balfour, ils m'ont demandé de venir un peu vous voir et conférer avec vous de cette matière. Et je puis vous dire avant toute chose que, si nous ne tombons d'accord sur les conditions, il est peu vraisemblable que vous entendiez plus jamais parler de lui. Car mes amis, ajouta Alan avec simplicité, ne sont pas très versés dans les belles manières. Mon oncle s'éclaircit la gorge. – Je m'en soucie fort peu, dit-il. Ce n'était qu'un mauvais garnement, et je ne veux plus rien avoir à démêler avec lui. – Oui, dit Alan, je vois où vous voulez en venir : vous faites semblant de n'en avoir cure, afin de diminuer sa rançon. – Non, dit mon oncle, c'est la vérité vraie. Je ne me soucie aucunement du jeune homme, et je ne paierai pas la moindre rançon, et vous pouvez faire de lui des choux ou des raves, pour ce que j'en ai cure. – Baste, monsieur ! dit Alan. « Le sang est plus épais que de l'eau », nom d'un diable ! Vous ne pouvez décemment abandonner le fils de votre frère ; et si vous le faisiez, et qu'on vînt à le savoir, vous ne seriez pas très populaire dans votre voisinage, ou je me trompe beaucoup. – Je ne suis déjà pas très populaire, de toute façon, répliqua Ebenezer ; et je ne vois pas comment on viendrait à le savoir. Pas par moi, en tout cas ; non plus que par vous ni vos amis. Ainsi donc, voilà du verbiage inutile, mon bon. – Ce sera donc David qui racontera tout, dit Alan. – Comment ça ? dit mon oncle vivement. – Oh ! c'est tout simple, dit Alan. Mes amis garderaient sans doute votre neveu aussi longtemps qu'il y aurait quelque apparence de tirer de l'argent de lui ; mais faute de cela, je suis bien persuadé qu'ils le laisseront aller où il voudra, et que le diable l'emporte ! – Oui, mais c'est que je ne tiens guère à cela non plus, dit mon oncle. Je ne verrais pas volontiers la chose. – Je le pensais bien, dit Alan. – Et pourquoi donc ? demanda Ebenezer. – Eh bien, M. Ebenezer, à ce qu'il me semble, c'est de deux choses l'une : ou bien vous aimez David et vous payez pour le ravoir ; ou bien vous ne manquez pas de bonnes raisons pour n'avoir pas envie de lui, et vous payez pour que nous le gardions. Le premier cas étant éliminé, reste donc le deuxième, et je serais fort désireux que vous disiez oui, car cela ferait un joli sou dans ma poche et dans celles de mes amis. – Je ne comprends pas très bien, dit mon oncle. – Non ? dit Alan. Eh bien, écoutez : vous ne tenez pas à ravoir le jeune homme ; alors, que voulez-vous qu'on fasse de lui, et combien êtes-vous disposé à payer ? Mon oncle ne fit pas de réponse, mais s'agita désespérément sur son siège. – Allons, monsieur, s'écria Alan. Je tiens à vous faire savoir que je suis gentilhomme ; je porte un nom royal ; je n'ai pas envie de faire le pied de grue à la porte de votre maison. Ou bien répondez-moi civilement, et cela sur-le-champ ; ou, par le pic de Glencoe ! Je vous passe trois pieds de fer au travers des boyaux ! – Eh, l'ami ! s'écria mon oncle en se redressant, donnez-moi une minute ! Qui vous fâche ainsi ? Je ne suis qu'un homme tout simple, et non un maître à danser ; et je m'efforce d'être civil, autant qu'il est moralement possible. Quant à votre discours farouche, il ne vous fait pas honneur. Des boyaux ! dites-vous ? Que deviendrais-je sans mon tromblon ? – De la poudre et vos vieilles mains ne sont rien que l'escargot vis-à-vis de l'hirondelle, comparé à l'acier brillant aux mains d'Alan, dit l'autre. Avant que votre doigt vacillant ait trouvé la détente, ma garde résonnera sur votre bréchet. – Eh, l'ami ! qui songe à le nier ? dit mon oncle. Agissez à votre guise, je ne vous contredis pas. Dites-moi seulement combien vous voulez, et vous verrez que nous nous entendrons fort bien. – Ma foi, monsieur, je ne désire rien qu'un marché honnête. En deux mots voulez-vous que le jeune homme soit tué ou séquestré ? – Ô Seigneur ! s'écria Ebenezer. Seigneur mon Dieu ! quel langage est-ce là ? – Tué ou séquestré ? répéta Alan. – Oh ! séquestré, séquestré, vagit mon oncle. Pas de sang, s'il vous plaît. – Comme vous voudrez ; mais ce sera plus cher. – Plus cher ? Irez-vous souiller vos mains d'un crime ? – Baste ! dit Alan, les deux sont un crime. Et tuer est plus facile, plus bref et plus sûr. Garder le jeune homme est besogne fâcheuse et fastidieuse. – Je tiens à ce qu'il soit gardé, cependant, répliqua mon oncle. Je n'ai jamais rien eu à faire avec quoi que ce soit de moralement mauvais et je ne vais pas commencer pour faire plaisir à un sauvage Highlander. – Vous êtes singulièrement scrupuleux, dit-il. – Je suis un homme de principes, dit Ebenezer, simplement ; et si je dois payer pour cela, je paierai. Et d'ailleurs, ajouta-t-il, vous oubliez que le jeune homme est le fils de mon frère. – Bon, bon, dit Alan. Causons maintenant du prix. Je ne vois pas très bien comment je le fixerai. J'aimerais d'abord avoir quelques petits détails. J'aimerais savoir, par exemple, ce que vous avez donné à Hoseason la première fois. – Hoseason ! s'écria mon oncle, ahuri. Pourquoi ? – Pour enlever David, dit Alan. – C'est un mensonge ! c'est un mensonge noir ! Il n'a jamais été enlevé ! Il a menti par sa gorge, celui qui vous a raconté cela ! Enlevé ? jamais de la vie ! – Ce n'est pas ma faute, ni la vôtre, dit Alan, ni celle de Hoseason, si l'on ne peut se fier à lui. – Que voulez-vous dire ? s'écria Ebenezer. Hoseason vous a-t-il raconté ? – Voyons, sinistre crapule, comment le saurais-je autrement ? s'écria Alan. Hoseason et moi sommes associés ; nous partageons les bénéfices ; aussi vous pouvez voir combien cela vous sert de mentir. Et je vous dirai tout franc que vous avez fait un marché de dupe, en laissant un homme comme le marin pénétrer si avant dans vos affaires privées. Mais il est trop tard pour y remédier ; et il vous faut vous coucher comme vous avez fait votre lit. Et la question présente est celle-ci : combien lui avez-vous donné ? – Vous l'a-t-il dit ? demanda mon oncle. – Cela me regarde, dit Alan. – Eh bien, dit mon oncle, peu m'importe ce qu'il vous a raconté, il en a menti, et la vérité solennelle de Dieu est celle-ci : je lui ai donné vingt livres. Mais je serai tout à fait franc avec vous : à part cela il devait vendre le jeune homme à la Caroline, ce qui lui eût rapporté davantage encore, mais pas de ma poche, voyez-vous. – Merci, monsieur Thomson, c'est tout à fait suffisant, dit le notaire en s'avançant. Et puis, avec beaucoup de politesse : – Bonsoir, monsieur Balfour, dit-il. Et : – Bonsoir, oncle Ebenezer, dis-je. Et : – Charmante nuit, monsieur Balfour, ajouta Torrance. Mon oncle ne prononça pas une parole, d'un sens ni de l'autre ; mais il resta assis à sa place sur la marche supérieure du perron à nous regarder comme un homme changé en statue. Alan lui retira son tromblon ; et le notaire, le prenant par le bras, le fit lever du seuil, l'emmena dans la cuisine, où nous le suivîmes tous, et l'assit sur une chaise devant l'âtre où le feu s'éteignait parmi les tisons à demi consumés. Une fois là, nous restâmes tous à le considérer un moment, fort réjouis de notre succès, mais éprouvant néanmoins une sorte de commisération devant la honte de cet homme. – Allons, allons, monsieur Ebenezer, dit le notaire, il ne faut pas vous laisser abattre, car je vous garantis que nous ne vous ferons pas des conditions trop dures. En attendant, donnez-nous les clefs de la cave, et Torrance ira nous chercher une bouteille de vin de votre père, à l'occasion de cet événement. Puis, se tournant vers moi et me serrant la main : – Monsieur David, dit-il, je vous souhaite toute la prospérité possible dans votre nouvelle fortune, que je crois méritée. Et puis, à Alan, avec une malice piquante : – Monsieur Thomson, je vous fais mon compliment ; vous avez conduit les choses avec une parfaite maestria ; mais en un point vous avez tant soit peu dépassé les limites de ma compréhension. Dois-je entendre que votre nom est James ? ou Charles ? à moins que ce ne soit George, peut-être ? – Et pourquoi serait-ce un de ces trois noms-là, monsieur ? riposta Alan, se redressant comme s'il eût flairé une offense. – C'est, monsieur, que vous parliez d'un nom de roi, reprit Rankeillor, et comme il n'y eut jamais de roi Thomson, ou que, du moins, sa renommée n'est pas venue jusqu'à moi je me figurais que vous faisiez allusion à votre nom de baptême.C'était là probablement le coup qu'Alan devait ressentir le plus vivement, et je dois avouer qu'il le prit très mal. Il ne répondit rien, mais se retira dans le fond de la cuisine, où il s'assit, boudant. Mais je m'en allai le retrouver, lui pris la main, et le remerciai d'avoir été l'instrument principal de mon succès ; et alors il retrouva peu à peu son sourire, et se laissa enfin persuader de se joindre à la société. Cependant, on avait rallumé le feu et débouché une bouteille de vin ; on tira du panier un bon souper, auquel Torrance et moi fîmes honneur, ainsi qu'Alan. Le notaire et mon oncle passèrent dans la pièce voisine pour délibérer. Ils restèrent enfermés une heure ; durant ce laps de temps, un accord fut conclu, et mon oncle et moi scellâmes le contrat d'une cérémonieuse poignée de main. Aux termes de cet acte, mon oncle s'engageait à solder les honoraires de M. Rankeillor et à me payer les deux tiers nets du revenu annuel de Shaws. Ainsi le mendiant de la ballade était de retour chez lui ; et quand je me couchai cette nuit-là sur les coffres de la cuisine, j'étais un homme riche et portant un nom dans le pays. Alan, Torrance et Rankeillor dormirent et ronflèrent sur leurs dures couches ; mais pour moi qui avais passé sous le ciel et sur la terre et les cailloux tant de jours et de nuits, et souvent l'estomac vide et dans la crainte de la mort, cet heureux changement dans ma situation me démoralisa plus que nulle autre des néfastes vicissitudes qui l'avaient précédé ; et je restai jusqu'à l'aube à regarder les reflets du feu au plafond et à faire des plans d'avenir.


Enlevé ! Chapitre 29 Kidnapped! Chapter 29 Secuestrados Capítulo 29 Sequestrado! Capítulo 29

Durant plusieurs minutes, Alan heurta sur l'huis à tour de bras, sans que ses coups éveillassent d'autres échos que ceux de la maison et du voisinage. For several minutes, Alan pounded on the door, but his blows did not arouse any echoes other than those of the house and the neighborhood. À la fin, cependant, je perçus le bruit d'une fenêtre qu'on relevait doucement. At the end, however, I heard the sound of a window being gently raised. À l'obscure clarté du ciel, il devait voir Alan debout comme une ombre noire, sur le perron ; les trois témoins étaient cachés entièrement à ses regards ; de sorte qu'il n'y avait là rien de susceptible d'alarmer un honnête propriétaire. In the obscure light of the sky, he must have seen Alan standing like a black shadow on the stoop; the three witnesses were entirely hidden from his view, so there was nothing there to alarm an honest landowner. Néanmoins, il scruta d'abord en silence son visiteur, et quand il parla, sa voix eut un accent de menace. Nevertheless, at first he silently scrutinized his visitor, and when he spoke, his voice had an accent of menace. – Qu'est-ce que c'est ? - What is it? dit-il. he says. Ce n'est pas une heure pour les gens convenables ; et je n'ai rien à faire avec les hiboux de nuit. This is no time for decent people; and I have nothing to do with night owls. Que venez-vous faire ? What are you doing here? J'ai ici un tromblon. I have a blunderbuss here. – Est-ce vous monsieur Balfour ? - Is that you, Mr. Balfour? répliqua Alan, faisant un pas en arrière et regardant au-dessus de lui dans les ténèbres. Alan replied, taking a step backwards and looking up into the darkness. Prenez garde avec ce tromblon ; c'est dangereux quand ces outils-là explosent. Be careful with that blunderbuss; it's dangerous when these tools explode. – Que venez-vous faire ? - What are you doing here? et qui êtes-vous ? and who are you? reprit mon oncle, avec colère. said my uncle, angrily. – Je n'ai aucune envie de crier mon nom à tout le voisinage, dit Alan ; mais ce que je viens faire est une autre histoire, car cela vous regarde plus que moi ; et si vous y tenez pour de bon, je vais le mettre en musique et vous le chanter. - I don't feel like shouting my name to the whole neighborhood," says Alan, "but what I'm here to do is another story, because it's more your business than mine, and if you're serious about it, I'll set it to music and sing it to you. – Et de quoi s'agit-il ? - And what's it all about? demanda mon oncle. my uncle asked. – De David, répondit Alan. - From David," answered Alan. – De quoi, de quoi ? - Of what, of what? s'écria mon oncle, d'une voix toute changée. cried my uncle, his voice all changed. – Faut-il vous dire le reste du nom ? - Need I tell you the rest of the name? Il y eut un silence ; puis : – Je crois qu'il vaut mieux vous faire entrer, dit mon oncle avec une hésitation. There was silence; then: - "I think we'd better let you in," said my uncle hesitantly. – Je le suppose, dit Alan, mais reste à voir si j'y consentirai. - I suppose so," says Alan, "but it remains to be seen whether I'll agree to it. Or, je vais vous dire ce que je pense. But I'll tell you what I think. Je pense que c'est ici sur le pas de la porte que nous devons conférer de cette affaire ; et ce sera ici ou nulle part ; car je tiens à vous faire comprendre que je suis un gentilhomme aussi roide d'échine que vous, et de meilleure famille. I think it's here on the doorstep that we should discuss this matter; and it'll be here or nowhere; for I want you to understand that I'm a gentleman as stiff-necked as you, and from a better family. Ce changement de ton déconcerta Ebenezer ; il resta un moment à le digérer ; puis il dit : – Bon, bon, il faut ce qu'il faut ! This change in tone disconcerted Ebenezer; he stood for a moment digesting it; then he said: - Well, well, it takes what it takes! Et il referma la fenêtre. And he closed the window. Mais il mit longtemps à descendre l'escalier, et plus longtemps encore à déverrouiller la porte, envahi de regrets (je suppose) et de nouveaux accès de crainte, toutes les deux marches et à chaque verrou et barre. But it took him a long time to get down the stairs, and even longer to unlock the door, overcome with regret (I suppose) and new bouts of fear, every two steps and at every lock and bar. À la fin, pourtant, les gonds grincèrent, mon oncle se glissa au-dehors, et, comme Alan s'était reculé d'un pas ou deux, s'assit sur la marche supérieure du perron, toujours armé de son tromblon. In the end, however, the hinges creaked, my uncle slipped outside, and, as Alan had backed away a step or two, sat on the top step of the stoop, still armed with his blunderbuss. – Et souvenez-vous que j'ai ici mon tromblon, et que si vous avancez d'un pas vous êtes mort. - And remember, I've got my blunderbuss here, and if you take one step forward you're dead. – Voilà un discours bien civil, dit Alan, pas de doute. - That's a very civil speech," says Alan, "no doubt about it. – Mais aussi, dit mon oncle, ce n'est pas une façon de faire, et il faut que je me tienne prêt à tout. - But also," says my uncle, "that's no way to do it, and I have to be ready for anything. Et puisque nous nous comprenons tous les deux, vous pouvez dire ce qui vous amène. And since we both understand each other, you can say what brings you here. – Eh bien, dit Alan, vous qui êtes si malin, vous n'aurez pas manqué de voir que je suis un gentilhomme des Highlands. - Well," says Alan, "you're so clever, you couldn't fail to notice that I'm a Highland gentleman. Mon nom n'a rien à voir dans l'affaire ; mais le comté de mes amis n'est pas loin de cette île de Mull, dont vous avez ouï parler. My name has nothing to do with the matter; but the county of my friends is not far from this Isle of Mull, of which you have heard. Or, un bateau a fait naufrage de ce côté ; et un beau jour qu'un gentilhomme de ma famille était à chercher du bois pour son feu sur les sables, il rencontra un jeune homme à demi noyé. Now, a boat was wrecked on this side; and one fine day when a gentleman of my family was looking for wood for his fire on the sands, he came across a half-drowned young man. Il le fait revenir à lui ; et, de concert avec d'autres gentilshommes, il le prend et l'enferme dans un vieux château en ruine où, depuis ce jour, il n'a cessé d'être une grande cause de dépense pour mes amis. He made him come back to him, and in concert with other gentlemen, he took him and locked him up in an old ruined castle where, since that day, he has never ceased to be a great cause of expense to my friends. Mes amis sont un tantinet sauvages, et moins scrupuleux au sujet de la loi que tels que je pourrais nommer ; et découvrant que le jeune homme avait des relations convenables, et qu'il était votre propre neveu, monsieur Balfour, ils m'ont demandé de venir un peu vous voir et conférer avec vous de cette matière. My friends are a trifle wild, and less scrupulous about the law than such as I could name; and discovering that the young man had suitable connections, and that he was your own nephew, Mr. Balfour, they asked me to come and see you a little, and confer with you on the matter. Et je puis vous dire avant toute chose que, si nous ne tombons d'accord sur les conditions, il est peu vraisemblable que vous entendiez plus jamais parler de lui. And I can tell you first and foremost that, unless we agree on terms, it's unlikely you'll ever hear from him again. Car mes amis, ajouta Alan avec simplicité, ne sont pas très versés dans les belles manières. For my friends," Alan added simply, "are not very well versed in manners. Mon oncle s'éclaircit la gorge. My uncle cleared his throat. – Je m'en soucie fort peu, dit-il. - I don't really care," he says. Ce n'était qu'un mauvais garnement, et je ne veux plus rien avoir à démêler avec lui. He was just a bad boy, and I don't want anything more to do with him. – Oui, dit Alan, je vois où vous voulez en venir : vous faites semblant de n'en avoir cure, afin de diminuer sa rançon. - Yes," says Alan, "I can see what you're getting at: you're pretending not to care, in order to reduce his ransom. – Non, dit mon oncle, c'est la vérité vraie. - No," says my uncle, "it's the real truth. Je ne me soucie aucunement du jeune homme, et je ne paierai pas la moindre rançon, et vous pouvez faire de lui des choux ou des raves, pour ce que j'en ai cure. I don't care about the young man at all, and I won't pay any ransom, and you can make cabbages or turnips out of him, for all I care. – Baste, monsieur ! - Baste, sir! dit Alan. says Alan. « Le sang est plus épais que de l'eau », nom d'un diable ! "Blood is thicker than water! Vous ne pouvez décemment abandonner le fils de votre frère ; et si vous le faisiez, et qu'on vînt à le savoir, vous ne seriez pas très populaire dans votre voisinage, ou je me trompe beaucoup. You can't decently abandon your brother's son; and if you did, and it came to light, you wouldn't be very popular in your neighborhood, or I'm very much mistaken. – Je ne suis déjà pas très populaire, de toute façon, répliqua Ebenezer ; et je ne vois pas comment on viendrait à le savoir. - I'm already not very popular, anyway," replied Ebenezer, "and I don't see how anyone could find out. Pas par moi, en tout cas ; non plus que par vous ni vos amis. Not by me, not by you, not by your friends. Ainsi donc, voilà du verbiage inutile, mon bon. So that's a lot of useless verbiage, my good man. – Ce sera donc David qui racontera tout, dit Alan. - So it'll be David who tells the story," says Alan. – Comment ça ? - What do you mean? dit mon oncle vivement. my uncle said sharply. – Oh ! - Oh! c'est tout simple, dit Alan. It's very simple," says Alan. Mes amis garderaient sans doute votre neveu aussi longtemps qu'il y aurait quelque apparence de tirer de l'argent de lui ; mais faute de cela, je suis bien persuadé qu'ils le laisseront aller où il voudra, et que le diable l'emporte ! My friends would no doubt keep your nephew as long as there was some appearance of getting money out of him; but failing that, I'm quite sure they'll let him go wherever he wants, and may the devil take him! – Oui, mais c'est que je ne tiens guère à cela non plus, dit mon oncle. - Yes, but I don't really want that either," says my uncle. Je ne verrais pas volontiers la chose. I wouldn't dream of it. – Je le pensais bien, dit Alan. - I thought so," says Alan. – Et pourquoi donc ? - And why is that? demanda Ebenezer. Ebenezer asked. – Eh bien, M. Ebenezer, à ce qu'il me semble, c'est de deux choses l'une : ou bien vous aimez David et vous payez pour le ravoir ; ou bien vous ne manquez pas de bonnes raisons pour n'avoir pas envie de lui, et vous payez pour que nous le gardions. - Well, Mr. Ebenezer, as it seems to me, it's one of two things: either you love David and you'll pay to have him back; or you have no lack of good reasons for not wanting him, and you'll pay for us to keep him. Le premier cas étant éliminé, reste donc le deuxième, et je serais fort désireux que vous disiez oui, car cela ferait un joli sou dans ma poche et dans celles de mes amis. With the first case out of the way, that leaves the second, and I'd be very keen for you to say yes, as it would put a pretty penny in my pocket and those of my friends. – Je ne comprends pas très bien, dit mon oncle. - I don't quite understand," says my uncle. – Non ? - No? dit Alan. says Alan. Eh bien, écoutez : vous ne tenez pas à ravoir le jeune homme ; alors, que voulez-vous qu'on fasse de lui, et combien êtes-vous disposé à payer ? Well, listen: you don't want the young man back, so what do you want us to do with him, and how much are you willing to pay? Mon oncle ne fit pas de réponse, mais s'agita désespérément sur son siège. My uncle made no reply, but fidgeted desperately in his seat. – Allons, monsieur, s'écria Alan. - Come on, sir," cried Alan. Je tiens à vous faire savoir que je suis gentilhomme ; je porte un nom royal ; je n'ai pas envie de faire le pied de grue à la porte de votre maison. I'd like you to know that I'm a gentleman; I bear a royal name; I have no desire to stand in line at the door of your house. Ou bien répondez-moi civilement, et cela sur-le-champ ; ou, par le pic de Glencoe ! Either answer me civilly, and that at once; or, by the peak of Glencoe! Je vous passe trois pieds de fer au travers des boyaux ! I'll put three feet of iron through your guts! – Eh, l'ami ! - Hey, buddy! s'écria mon oncle en se redressant, donnez-moi une minute ! exclaimed my uncle as he straightened up, giving me a minute! Qui vous fâche ainsi ? Who's making you so angry? Je ne suis qu'un homme tout simple, et non un maître à danser ; et je m'efforce d'être civil, autant qu'il est moralement possible. I'm just a simple man, not a dancing master, and I try to be as civil as morally possible. Quant à votre discours farouche, il ne vous fait pas honneur. As for your fierce rhetoric, it does you no credit. Des boyaux ! Guts! dites-vous ? you say? Que deviendrais-je sans mon tromblon ? What would become of me without my blunderbuss? – De la poudre et vos vieilles mains ne sont rien que l'escargot vis-à-vis de l'hirondelle, comparé à l'acier brillant aux mains d'Alan, dit l'autre. - Powder and your old hands are nothing but a snail in front of a swallow, compared to the shining steel in Alan's hands," says the other. Avant que votre doigt vacillant ait trouvé la détente, ma garde résonnera sur votre bréchet. Before your wavering finger has found the trigger, my guard will resonate on your wishbone. – Eh, l'ami ! - Hey, buddy! qui songe à le nier ? who would deny it? dit mon oncle. said my uncle. Agissez à votre guise, je ne vous contredis pas. Do as you please, I won't contradict you. Dites-moi seulement combien vous voulez, et vous verrez que nous nous entendrons fort bien. Just tell me how much you want, and you'll see that we'll get along just fine. – Ma foi, monsieur, je ne désire rien qu'un marché honnête. - Well, sir, all I want is an honest deal. En deux mots voulez-vous que le jeune homme soit tué ou séquestré ? In two words, do you want the young man to be killed or sequestered? – Ô Seigneur ! - O Lord! s'écria Ebenezer. Ebenezer exclaimed. Seigneur mon Dieu ! Lord my God! quel langage est-ce là ? what language is this? – Tué ou séquestré ? - Killed or sequestered? répéta Alan. Alan repeated. – Oh ! - Oh! séquestré, séquestré, vagit mon oncle. sequestered, sequestered," vagitated my uncle. Pas de sang, s'il vous plaît. No blood, please. – Comme vous voudrez ; mais ce sera plus cher. - As you wish, but it will be more expensive. – Plus cher ? - More expensive? Irez-vous souiller vos mains d'un crime ? Will you sully your hands with a crime? – Baste ! - Baste! dit Alan, les deux sont un crime. says Alan, both are a crime. Et tuer est plus facile, plus bref et plus sûr. And killing is easier, shorter and safer. Garder le jeune homme est besogne fâcheuse et fastidieuse. Guarding the young man is a tedious job. – Je tiens à ce qu'il soit gardé, cependant, répliqua mon oncle. - I'd like to keep it, though," replied my uncle. Je n'ai jamais rien eu à faire avec quoi que ce soit de moralement mauvais et je ne vais pas commencer pour faire plaisir à un sauvage Highlander. I've never had anything to do with anything morally wrong and I'm not going to start to please some wild Highlander. – Vous êtes singulièrement scrupuleux, dit-il. - You're singularly scrupulous," he says. – Je suis un homme de principes, dit Ebenezer, simplement ; et si je dois payer pour cela, je paierai. - I'm a man of principle, Ebenezer says, simply; and if I have to pay for it, I'll pay. Et d'ailleurs, ajouta-t-il, vous oubliez que le jeune homme est le fils de mon frère. And besides," he added, "you're forgetting that the young man is my brother's son. – Bon, bon, dit Alan. - Good, good," says Alan. Causons maintenant du prix. Now let's talk price. Je ne vois pas très bien comment je le fixerai. I don't really see how I can fix it. J'aimerais d'abord avoir quelques petits détails. First, I'd like to know a few things. J'aimerais savoir, par exemple, ce que vous avez donné à Hoseason la première fois. I'd like to know, for example, what you gave Hoseason the first time. – Hoseason ! - Hoseason! s'écria mon oncle, ahuri. exclaimed my uncle, bewildered. Pourquoi ? Why? – Pour enlever David, dit Alan. - To kidnap David," says Alan. – C'est un mensonge ! - It's a lie! c'est un mensonge noir ! it's a black lie! Il n'a jamais été enlevé ! It's never been removed! Il a menti par sa gorge, celui qui vous a raconté cela ! He lied through his throat, whoever told you that! Enlevé ? Removed? jamais de la vie ! never in a million years! – Ce n'est pas ma faute, ni la vôtre, dit Alan, ni celle de Hoseason, si l'on ne peut se fier à lui. - It's not my fault, nor yours," says Alan, "nor Hoseason's, if he can't be trusted. – Que voulez-vous dire ? - What do you mean? s'écria Ebenezer. Ebenezer exclaimed. Hoseason vous a-t-il raconté ? Did Hoseason tell you? – Voyons, sinistre crapule, comment le saurais-je autrement ? - Come on, you sinister scoundrel, how else would I know? s'écria Alan. Alan exclaimed. Hoseason et moi sommes associés ; nous partageons les bénéfices ; aussi vous pouvez voir combien cela vous sert de mentir. Hoseason and I are partners; we share the profits; so you can see how much it serves you to lie. Et je vous dirai tout franc que vous avez fait un marché de dupe, en laissant un homme comme le marin pénétrer si avant dans vos affaires privées. And I'll tell you straight out that you've made a fool's bargain, by letting a man like the sailor penetrate so far into your private affairs. Mais il est trop tard pour y remédier ; et il vous faut vous coucher comme vous avez fait votre lit. But it's too late to do anything about it; and you need to go to bed as you made your bed. Et la question présente est celle-ci : combien lui avez-vous donné ? And the question is: how much did you give him? – Vous l'a-t-il dit ? - Did he tell you? demanda mon oncle. my uncle asked. – Cela me regarde, dit Alan. - That's my business," says Alan. – Eh bien, dit mon oncle, peu m'importe ce qu'il vous a raconté, il en a menti, et la vérité solennelle de Dieu est celle-ci : je lui ai donné vingt livres. - Well, says my uncle, I don't care what he told you, he lied about it, and God's solemn truth is this: I gave him twenty pounds. Mais je serai tout à fait franc avec vous : à part cela il devait vendre le jeune homme à la Caroline, ce qui lui eût rapporté davantage encore, mais pas de ma poche, voyez-vous. But I'll be perfectly frank with you: apart from that, he had to sell the young man to Carolina, which would have brought him even more money, but not from my pocket, you see. – Merci, monsieur Thomson, c'est tout à fait suffisant, dit le notaire en s'avançant. - Thank you, Mr Thomson, that's quite enough," said the notary, stepping forward. Et puis, avec beaucoup de politesse : – Bonsoir, monsieur Balfour, dit-il. And then, with great politeness: "Good evening, Mr. Balfour," he said. Et : – Bonsoir, oncle Ebenezer, dis-je. And: - Good evening, Uncle Ebenezer, I said. Et : – Charmante nuit, monsieur Balfour, ajouta Torrance. And: - Charming night, Mr. Balfour," added Torrance. Mon oncle ne prononça pas une parole, d'un sens ni de l'autre ; mais il resta assis à sa place sur la marche supérieure du perron à nous regarder comme un homme changé en statue. My uncle didn't say a word, one way or the other, but sat in his place on the top step of the stoop, looking at us like a man turned into a statue. Alan lui retira son tromblon ; et le notaire, le prenant par le bras, le fit lever du seuil, l'emmena dans la cuisine, où nous le suivîmes tous, et l'assit sur une chaise devant l'âtre où le feu s'éteignait parmi les tisons à demi consumés. Alan withdrew his blunderbuss; and the notary, taking him by the arm, raised him from the threshold, led him into the kitchen, where we all followed him, and seated him on a chair in front of the hearth where the fire was dying down among the half-burnt firebrands. Une fois là, nous restâmes tous à le considérer un moment, fort réjouis de notre succès, mais éprouvant néanmoins une sorte de commisération devant la honte de cet homme. Once there, we all stood looking at him for a while, delighted at our success, but nonetheless feeling a kind of commiseration at the man's shame. – Allons, allons, monsieur Ebenezer, dit le notaire, il ne faut pas vous laisser abattre, car je vous garantis que nous ne vous ferons pas des conditions trop dures. - Come, come, Mr Ebenezer," said the notary, "you mustn't let it get you down, because I can guarantee you that we won't make any harsh conditions. En attendant, donnez-nous les clefs de la cave, et Torrance ira nous chercher une bouteille de vin de votre père, à l'occasion de cet événement. In the meantime, give us the keys to the cellar, and Torrance will fetch us a bottle of your father's wine to mark the occasion. Puis, se tournant vers moi et me serrant la main : – Monsieur David, dit-il, je vous souhaite toute la prospérité possible dans votre nouvelle fortune, que je crois méritée. Then, turning to me and shaking my hand: "Mr David," he said, "I wish you every success in your new fortune, which I believe you have earned. Et puis, à Alan, avec une malice piquante : – Monsieur Thomson, je vous fais mon compliment ; vous avez conduit les choses avec une parfaite maestria ; mais en un point vous avez tant soit peu dépassé les limites de ma compréhension. And then, to Alan, with piquant malice: - Mr Thomson, my compliments; you've handled things with perfect mastery; but in one respect you've gone a little beyond my comprehension. Dois-je entendre que votre nom est James ? Do I hear your name is James? ou Charles ? or Charles? à moins que ce ne soit George, peut-être ? unless it's George, perhaps? – Et pourquoi serait-ce un de ces trois noms-là, monsieur ? - And why would it be one of these three names, sir? riposta Alan, se redressant comme s'il eût flairé une offense. Alan retorted, straightening up as if he'd sensed an offense. – C'est, monsieur, que vous parliez d'un nom de roi, reprit Rankeillor, et comme il n'y eut jamais de roi Thomson, ou que, du moins, sa renommée n'est pas venue jusqu'à moi je me figurais que vous faisiez allusion à votre nom de baptême.C'était là probablement le coup qu'Alan devait ressentir le plus vivement, et je dois avouer qu'il le prit très mal. - It's just that, sir, you were talking about a king's name," Rankeillor continued, "and as there never was a King Thomson, or at least his fame didn't reach me, I assumed you were referring to your Christian name.This was probably the blow Alan felt most keenly, and I must confess he took it very hard. Il ne répondit rien, mais se retira dans le fond de la cuisine, où il s'assit, boudant. He answered nothing, but retreated to the back of the kitchen, where he sat sulking. Mais je m'en allai le retrouver, lui pris la main, et le remerciai d'avoir été l'instrument principal de mon succès ; et alors il retrouva peu à peu son sourire, et se laissa enfin persuader de se joindre à la société. But I went off to find him, took his hand, and thanked him for having been the main instrument of my success; and then he gradually regained his smile, and at last allowed himself to be persuaded to join the company. Cependant, on avait rallumé le feu et débouché une bouteille de vin ; on tira du panier un bon souper, auquel Torrance et moi fîmes honneur, ainsi qu'Alan. However, we had rekindled the fire and uncorked a bottle of wine; a good supper was drawn from the basket, which Torrance and I honored, as did Alan. Le notaire et mon oncle passèrent dans la pièce voisine pour délibérer. The notary and my uncle went into the next room to deliberate. Ils restèrent enfermés une heure ; durant ce laps de temps, un accord fut conclu, et mon oncle et moi scellâmes le contrat d'une cérémonieuse poignée de main. They stayed locked up for an hour, during which time an agreement was reached, and my uncle and I sealed the deal with a ceremonious handshake. Aux termes de cet acte, mon oncle s'engageait à solder les honoraires de M. Rankeillor et à me payer les deux tiers nets du revenu annuel de Shaws. Under the terms of this deed, my uncle agreed to pay Mr. Rankeillor's fees and to pay me two-thirds net of Shaws' annual income. Ainsi le mendiant de la ballade était de retour chez lui ; et quand je me couchai cette nuit-là sur les coffres de la cuisine, j'étais un homme riche et portant un nom dans le pays. So the beggar of the ballad was home again; and when I lay down that night on the kitchen chests, I was a rich man with a name in the land. Alan, Torrance et Rankeillor dormirent et ronflèrent sur leurs dures couches ; mais pour moi qui avais passé sous le ciel et sur la terre et les cailloux tant de jours et de nuits, et souvent l'estomac vide et dans la crainte de la mort, cet heureux changement dans ma situation me démoralisa plus que nulle autre des néfastes vicissitudes qui l'avaient précédé ; et je restai jusqu'à l'aube à regarder les reflets du feu au plafond et à faire des plans d'avenir. Alan, Torrance and Rankeillor slept and snored on their hard beds; but for me, who had spent so many days and nights under the sky and on the earth and pebbles, and often on an empty stomach and in fear of death, this happy change in my situation demoralized me more than any of the nefarious vicissitudes that had preceded it; and I stayed until dawn watching the reflections of the fire on the ceiling and making plans for the future.