Rire sous cape
Rire ou se réjouir sans le montrer
Origine
Avant d'arriver jusqu'à nous au XVIIe siècle, le mot 'cape' est passé par une trajectoire bizarre.
Issu du bas latin 'cappa' qui, au VIIe siècle, désignait un 'capuchon' ou un "manteau à capuchon" (et, plus précisément, un "vêtement de moine" avant 850), le mot 'cape' est apparu au XIe siècle avant de se transformer en 'chape' au XIIe. Parallèlement, 'cappa' a donné 'capa' en provençal, mot qui, par mélange avec 'cape', la forme normande de 'chape', a finit par (re)devenir 'cape' à partir de 1671. La cape est donc ce long manteau, avec ou sans capuchon, derrière un pan duquel il est facile de dissimuler son visage lorsqu'on veut rire discrètement, sans que quelqu'un s'aperçoive de notre hilarité.
Par extension, même si la cape n'est plus portée de nos jours, on peut toujours rire sous cape lorsqu'on ne veut pas montrer son sourire.
Au XVIe siècle, on disait "rire sous son chapeau" et Molière utilise encore "rire sous chape", sachant que "sous chape" ou "sous cape" veut dire "discrètement" ou "en se cachant".