Tirer les vers du nez
Tirer les vers du nez veut dire réussir adroitement à faire parler quelqu'un (sur un sujet ou des informations qu'il ne voulait pas aborder ou divulguer).
Vous savez qu'il y a très très longtemps, les larves de mouches, entre autres, servaient à guérir les plaies car elles ne se nourrissaient que des tissus morts. Eh bien actuellement, alors que les antibiotiques sont de plus en plus inefficaces, ce traitement revient en grâce et semble soigner efficacement certaines plaies difficiles à guérir autrement. On pourrait donc imaginer que, suite à une blessure dans le nez soignée de cette manière, il faudrait bien finir par en retirer les asticots voraces qui y grouillent avant qu'ils se transforment en insectes volants. Mais on peut légitimement se demander quel serait alors le lien avec les informations qu'on réussit à extirper à quelqu'un, non ? En fait, les hypothèses sur l'origine de cette expression qui est attestée depuis le XVe siècle sont multiples mais aucune n'est réellement satisfaisante.
Une qui semble séduisante viendrait d'une déformation du latin 'verum', 'le vrai'.
On tirerait donc la vérité du nez. Mais pourquoi du nez ? Et pourquoi 'les vers' au pluriel ? En outre Alain Rey réfute cette hypothèse en ajoutant que la version anglaise "to worm a secret out of somebody" évoque bien un ver de terre et non la vérité. Mais je ne suis pas sûr que cela suffise à la rejeter car cette expression anglaise pourrait simplement être une traduction approximative de la française. D'autres personnes évoquent les charlatans de l'époque qui prétendaient guérir les gens en leur retirant par le nez les vers qui étaient forcément la cause de leur(s) maladie(s).
Il y a même eu Littré qui faisait un rapprochement hasardeux avec les comédons (ou points noirs) qu'on extirpe du dessus du nez et qui, s'ils ont bien la pointe noire, ont plutôt l'apparence de plus ou moins mini asticots blancs. Voilà donc encore une autre expression qui garde son mystère.