×

LingQをより快適にするためCookieを使用しています。サイトの訪問により同意したと見なされます クッキーポリシー.

image

Cinq semaines en ballon de Jules Verne, CHAPITRE XXX

CHAPITRE XXX

Mosfeia.—Le cheik.—Denham, Clapperton, Oudney.—Vogel.—La capitale du Loggoum.—Toole.—Calme au-dessus du Kernak.—Le gouverneur et sa cour.—L'attaque.—Les pigeons incendiaires. Le lendemain, 1er mai, le Victoria reprit sa course aventureuse ; les voyageurs avaient en lui la confiance d'un marin pour son navire. D'ouragans terribles, de chaleurs tropicales, de départs dangereux, de descentes plus dangereuses encore, il s'était partout et toujours tiré avec bonheur. On peut dire que Fergusson le guidait d'un geste ; aussi, sans connaître le point d'arrivée, le docteur n'avait plus de craintes sur l'issue du voyage. Seulement, dans ce pays de barbares et de fanatiques, la prudence l'obligeait à prendre les plus sévères précautions ; il recommanda donc à ses compagnons d'avoir l' il ouvert à tout venant et à toute heure. Le vent les ramenait un peu plus au nord, et vers neuf heures, ils entrevirent la grande ville de Mosfeia, bâtie sur une éminence encaissée elle-même entre deux hautes montagnes ; elle était située dans une position inexpugnable ; une route étroite entre un marais et un bois y donnait seule accès.

En ce moment, un cheik, accompagné d'une escorte à cheval, revêtu de vêtements aux couleurs vives, précédé de joueurs de trompette et de coureurs qui écartaient les branches sur son passage, faisait son entrée dans la ville. Le docteur descendit, afin de contempler ces indigènes de plus prés ; mais, à mesure que le ballon grossissait à leurs yeux, les signes d'une profonde terreur se manifestèrent, et ils ne tardèrent pas à détaler de toute la vitesse de leurs jambes ou de celles de leurs chevaux. Seul, le cheik ne bougea pas ; il prit son long mousquet, l'arma et attendit fièrement. Le docteur s'approcha à cent cinquante pieds à peine, et, de sa plus belle voix, il lui adressa le salut en arabe. Mais, à ces paroles descendues du ciel, le cheik mit pied à terre, se prosterna sur la poussière du chemin, et le docteur ne put le distraire de son adoration.

« Il est impossible, dit-il, que ces gens-là ne nous prennent pas pour des êtres surnaturels, puisque, à l'arrivée des premiers Européens parmi eux, ils les crurent d'une race surhumaine. Et quand ce cheik parlera de cette rencontre, il ne manquera pas d'amplifier le fait avec toutes les ressources d'une imagination arabe. Jugez donc un peu de ce que les légendes feront de nous quelque jour.

—Ce sera peut-être fâcheux, répondit le chasseur ; au point de vue de la civilisation, il vaudrait mieux passer pour de simples hommes ; cela donnerait à ces nègres une bien autre idée de la puissance européenne.

—D'accord, mon cher Dick ; mais que pouvons-nous y faire ? Tu expliquerais longuement aux savants du pays le mécanisme d'un aérostat, qu'ils ne sauraient te comprendre, et admettraient toujours là une intervention surnaturelle. —Monsieur, demanda Joe, vous avez parlé des premiers Européens qui ont exploré ce pays ; quels sont-ils donc, s'il vous plaît ? —Mon cher garçon, nous sommes précisément sur la route du major Denham ; c'est à Mosfeia même qu il fut reçu par le sultan du Mandara ; il avait quitté le Bornou, il accompagnait le cheik dans une expédition contre les Fellatahs, il assista à l'attaque de la ville, qui résista bravement avec ses flèches aux balles arabes et mit en fuite les troupes du cheik ; tout cela n était que prétexte à meurtres, à pillages, à razzias ; le major fut complètement dépouillé, mis à nu, et sans un cheval sous le ventre duquel il se glissa et qui lui permit de fuir les vainqueurs par son galop effréné, il ne fût jamais rentré dans Kouka, la capitale du Bornou. —Mais quel était ce major Denham ?

—Un intrépide Anglais, qui de 1822 à 1821 commanda une expédition dans le Bornou en compagnie du capitaine Clapperton et du docteur Oudney. Ils partirent de Tripoli au mois de mars, parvinrent à Mourzouk, la capitale du Fezzan, et, suivant le chemin que plus tard devait prendre le docteur Barth pour revenir en Europe, ils arrivèrent le 16 février 1823 à Kouka, prés du lac Tchad. Denham fit diverses explorations dans le Bornou, dans le Mandara, et aux rives orientales du lac ; pendant ce temps, le l5 décembre 1823, le capitaine Clapperton et le docteur Oudney s'enfonçaient dans le Soudan jusqu'à Sackatou, et Oudney mourait de fatigue et d'épuisement dans la ville de Murmur. —Cette partie de l'Afrique, demanda Kennedy, a donc payé un large tribut de victimes à la science ! —Oui, cette contrée est fatale ! Nous marchons directement vers le royaume de Barghimi, que Vogel traversa en 1856 pour pénétrer dans le Wadaï, où il a disparu. Ce jeune homme, à vingt-trois ans, était envoyé pour coopérer aux travaux du docteur Barth ; ils se rencontrèrent tous deux le 1er décembre 1854 ; puis Vogel commença les explorations du pays ; vers 1856, il annonça dans ses dernières lettres son intention de reconnaître le royaume du Wadaï, dans lequel aucun Européen n'avait encore pénétré ; il parait qu'il parvint jusqu'à Wara, la capitale, où il fut fait prisonnier suivant les uns, mis à mort suivant les autres, pour avoir tenté l'ascension d'une montagne sacrée des environs ; mais il ne faut pas admettre légèrement la mort des voyageurs, car cela dispense d'aller à leur recherche ; ainsi, que de fois la mort du docteur Barth n'a-t-elle pas été officiellement répandue, ce qui lui a causé souvent une légitime irritation ! Il est donc fort possible que Vogel soit retenu prisonnier par le sultan du Wadaï, qui espère le rançonner. Le baron de Neimans se mettait en route pour le Wadaï, quand il mourut au Caire en 1855. Nous savons maintenant que M. de Heuglin, avec l'expédition envoyée de Leipzig, s'est lancé sur les traces de Vogel. Ainsi nous devrons être prochainement fixés sur le sort de ce jeune et intéressant voyageur [ Depuis le départ du docteur, des lettres adressées d'El'Obeid par M. Munzinger, le nouveau chef de l'expédition, ne, laissent malheureusement plus de doute sur la mort de Vogel ] . Mosfeia avait depuis longtemps déjà disparu à l'horizon. Le Mandara développait sous les regards des voyageurs son étonnante fertilité avec les forêts d'acacias, de locustes aux fleurs rouges, et les plantes herbacées des champs de cotonniers et d'indigotiers ; le Shari, qui va se jeter quatre-vingts milles plus loin dans le Tchad, roulait son cours impétueux. Le docteur le fit suivre à ses compagnons sur les cartes de Barth.

« Vous voyez, dit-il, que les travaux de ce savant sont d'une extrême précision ; nous nous dirigeons droit sur le district au Loggoum, et peut-être même sur Kernak, sa capitale. C'est là que mourut le pauvre Toole, à peine Agé de vingt-deux ans : c'était un jeune Anglais, enseigne au 80e régiment, qui avait depuis quelques semaines rejoint le major Denham en Afrique, et il ne tarda pas à y rencontrer la mort. Ah ! l'on peut appeler justement cette immense contrée le cimetière des Européens ! Quelques canots, longs de cinquante pieds, descendaient le cours du Shari ; le Victoria , à l,000 pieds de terre, attirait peu l'attention des indigènes ; mais le vent, qui jusque-là soufflait avec une certaine force, tendit à diminuer. « Est-ce que nous allons encore être pris par un calme plat ? dit le docteur.

—Bon, mon maître ! nous n'aurons toujours ni le manque d'eau ni le désert à craindre. —Non, mais des populations plus redoutables encore.

—Voici, dit Joe, quelque chose qui ressemble à une ville.

—C'est Kernak. Les derniers souffles du vent nous y portent, et, si cela nous convient, nous pourrons en lever le plan exact.

—Ne nous rapprocherons-nous pas ? demanda Kennedy.

—Rien n'est plus facile, Dick ; nous sommes droit au-dessus de la ville ; permets-moi de tourner un peu le robinet du chalumeau, et nous ne tarderons pas à descendre. Le Victoria , une demi-heure après, se maintenait immobile à deux cents pieds du sol.

« Nous voici plus près de Kernak, dit le docteur, que ne le serait de Londres un homme juché dans la boule de Saint-Paul. Ainsi nous pouvons voir à notre aise.

—Quel est donc ce bruit de maillets que l'on entend de tous côtés ? Joe regarda attentivement, et vit que ce bruit était produit par les nombreux tisserands qui frappaient en plein air leurs toiles tendues sur de vastes troncs d'arbres. La capitale du Loggoum se laissait saisir alors dans tout son ensemble, comme sur un plan déroulé ; c'était une véritable ville, avec des maisons alignées et des rues assez larges ; au milieu d'une vaste place se tenait un marché d'esclaves ; il y avait grande affluence de chalands, car les mandaraines, aux pieds et aux mains d'une extrême petitesse, sont fort recherchées et se placent avantageusement. A la vue du Victoria , l'effet si souvent produit se reproduisit encore : d'abord des cris, puis une stupéfaction profonde ; les affaires furent abandonnées, les travaux suspendus, le bruit cessa. Les voyageurs demeuraient dans une immobilité parfaite et ne perdaient pas un détail de cette populeuse cité ; ils descendirent même à soixante pieds du sol.

Alors le gouverneur de Loggoum sortit de sa demeure, déployant son étendard vert, et accompagné de ses musiciens qui soufflaient à tout rompre, excepté leurs poumons, dans de rauques cornes de buffle. La foule se rassembla autour de lui. Le docteur Fergusson voulut se faire entendre ; il ne put y parvenir.

Cette population au front haut, aux cheveux bouclés, au nez presque aquilin, paraissait fière et intelligente ; mais la présence du Victoria la troublait singulièrement ; on voyait des cavaliers courir dans toutes les directions ; bientôt il devint évident que les troupes du gouverneur se rassemblaient pour combattre un ennemi si extraordinaire Joe eut beau déployer des mouchoirs de toutes les couleurs, il n'obtint aucun résultat. Cependant le cheik, entouré de sa cour, réclama le silence et prononça un discours auquel le docteur ne put rien comprendre ; de l'arabe mêlé de baghirmi ; seulement il reconnut, à la langue universelle des gestes, une invitation expresse de s'en aller ; il n'eut pas mieux demandé, mais, faute de vent, cela devenait impossible Son immobilité exaspéra le gouverneur, et ses courtisans se prirent à hurler pour obliger le monstre à s'enfuir. C'étaient de singuliers personnages que ces courtisans, avec leurs cinq ou six chemises bariolées sur le corps ; ils avaient des ventres énormes, dont quelques-uns semblaient postiches. Le docteur étonna ses compagnons en leur apprenant que c'était la manière de faire sa cour au sultan. La rotondité de l'abdomen indiquait l'ambition des gens. Ces gros hommes gesticulaient et criaient, un d'entre eux surtout, qui devait être premier ministre, si son ampleur trouvait ici-bas sa récompense. La foule des nègres unissait ses hurlements aux cris de la cour, répétant ses gesticulations à la manière des singes, ce qui produisait un mouvement unique et instantané de dix mille bras

A ces moyens d'intimidation qui furent jugés insuffisants, s'en joignirent d'autres plus redoutables. Des soldats armés d'arcs et de flèches se rangèrent en ordre de bataille ; mais déjà le Victoria se gonflait et s'élevait tranquillement hors de leur portée. Le gouverneur, saisissant alors un mousquet, le dirigea vers le ballon. Mais Kennedy le surveillait, et, d'une balle de sa carabine, il brisa l'arme dans la main du cheik. A ce coup inattendu, ce fut une déroute générale ; chacun rentra au plus vite dans sa case, et, pendant le reste du jour, la ville demeura absolument déserte.

La nuit vint. Le vent ne soufflait plus. Il fallut se résoudre à rester immobile à trois cents pieds du sol. Pas un feu ne brillait dans l'ombre ; il régnait un silence de mort. Le docteur redoubla de prudence ; ce calme pouvait cacher un piège.

Et Fergusson eut raison de veiller. Vers minuit, toute la ville parut comme embrasée ; des centaines de raies de feu se croisaient comme des fusées, formant un enchevêtrement de lignes de flamme.

« Voilà qui est singulier ! fit le docteur.

—Mais, Dieu me pardonne ! répliqua Kennedy, on dirait que l'incendie monte et s'approche de nous. En effet, au bruit de cris effroyables et des détonations des mousquets, cette masse de feu s'élevait vers le Victoria . Joe se prépara à jeter du lest. Fergusson ne tarda pas à avoir l'explication de ce phénomène. Des milliers de pigeons, la queue garnie de matières combustibles, avaient été lancés contre le Victoria ; effrayés, ils montaient en traçant dans l'atmosphère leurs zigzags de feu. Kennedy se mit à faire une décharge de toutes ses armes au milieu de cette masse ; mais que pouvait-il contre une innombrable armée ! Déjà les pigeons environnaient la nacelle et le ballon dont les parois, réfléchissant cette lumière, semblaient enveloppées dans un réseau de feu.

Le docteur n'hésita pas, et précipitant un fragment de quartz, il se tint hors des atteintes de ces oiseaux dangereux. Pendant deux heures, on les aperçut courant çà et là dans la nuit ; puis peu à peu leur nombre diminua, et ils s'éteignirent Maintenant nous pouvons dormir tranquilles, dit le docteur.

—Pas mal imaginé pour des sauvages ! fit Joe.

—Oui, ils emploient assez communément ces pigeons pour incendier les chaumes des villages ; mais cette fois, le village volait encore plus haut que leurs volatiles incendiaires !

Décidément un ballon n'a pas d'ennemis à craindre, dit Kennedy. —Si fait, répliqua le docteur.

—Lesquels, donc ?

—Les imprudents qu'il porte dans sa nacelle ; ainsi, mes amis, de la vigilance partout, de la vigilance toujours.

Learn languages from TV shows, movies, news, articles and more! Try LingQ for FREE

CHAPITRE XXX CHAPTER XXX CAPÍTULO XXX CAPÍTULO XXX

Mosfeia.—Le cheik.—Denham, Clapperton, Oudney.—Vogel.—La capitale du Loggoum.—Toole.—Calme au-dessus du Kernak.—Le gouverneur et sa cour.—L'attaque.—Les pigeons incendiaires. ||||||||||||||above|||||||court||||incendiary Le lendemain, 1er mai, le  Victoria reprit sa course aventureuse ; les voyageurs avaient en lui la confiance d'un marin pour son navire. D'ouragans terribles, de chaleurs tropicales, de départs dangereux, de descentes plus dangereuses encore, il s'était partout et toujours tiré avec bonheur. ||||||||||||||||||pulled|| Terrible hurricanes, tropical heat, dangerous departures, even more dangerous descents, he had everywhere and always fired with happiness. On peut dire que Fergusson le guidait d'un geste ; aussi, sans connaître le point d'arrivée, le docteur n'avait plus de craintes sur l'issue du voyage. We can say that Fergusson guided him with a gesture; also, without knowing the point of arrival, the doctor no longer feared the outcome of the trip. Seulement, dans ce pays de barbares et de fanatiques, la prudence l'obligeait à prendre les plus sévères précautions ; il recommanda donc à ses compagnons d'avoir l' il ouvert à tout venant et à toute heure. Only, in this country of barbarians and fanatics, prudence compelled him to take the most severe precautions; he therefore recommended to his companions to have the eye open to all comers and at all hours. Le vent les ramenait un peu plus au nord, et vers neuf heures, ils entrevirent la grande ville de Mosfeia, bâtie sur une éminence encaissée elle-même entre deux hautes montagnes ; elle était située dans une position inexpugnable ; une route étroite entre un marais et un bois y donnait seule accès. ||||||||||||||glimpsed|||||||||eminence|encased||||||||||||||||narrow|||swamp||||||| The wind brought them a little further north, and around nine o'clock they caught a glimpse of the great city of Mosfeia, built on a hillock itself enclosed between two high mountains; it was located in an impregnable position; a narrow road between a swamp and a wood gave only access to it.

En ce moment, un cheik, accompagné d'une escorte à cheval, revêtu de vêtements aux couleurs vives, précédé de joueurs de trompette et de coureurs qui écartaient les branches sur son passage, faisait son entrée dans la ville. ||||||||||dressed|||||||||||||||cleared||||||||||| At this moment, a sheik, accompanied by an escort on horseback, dressed in brightly colored clothing, preceded by trumpet players and runners who spread the branches in its path, entered the city. Le docteur descendit, afin de contempler ces indigènes de plus prés ; mais, à mesure que le ballon grossissait à leurs yeux, les signes d'une profonde terreur se manifestèrent, et ils ne tardèrent pas à détaler de toute la vitesse de leurs jambes ou de celles de leurs chevaux. |||||||indigenous||||||||||grew|||||||||||||||||bolt|||||||||||||horses The doctor went down, to contemplate these natives more closely; but, as the balloon grew in their eyes, the signs of a deep terror appeared, and they were not long in running away with all the speed of their legs or those of their horses. Seul, le cheik ne bougea pas ; il prit son long mousquet, l'arma et attendit fièrement. ||||||||||musketeer|||| Alone, the sheik did not move; he took his long musket, cocked it and waited proudly. Le docteur s'approcha à cent cinquante pieds à peine, et, de sa plus belle voix, il lui adressa le salut en arabe. The doctor scarcely approached a hundred and fifty feet, and in his most beautiful voice greeted him in Arabic. Mais, à ces paroles descendues du ciel, le cheik mit pied à terre, se prosterna sur la poussière du chemin, et le docteur ne put le distraire de son adoration. |||||||||||||||||dust|||||||||||| But at these words descended from the sky, the sheik dismounted, bowed down on the dust of the road, and the doctor could not distract him from his worship.

« Il est impossible, dit-il, que ces gens-là ne nous prennent pas pour des êtres surnaturels, puisque, à l'arrivée des premiers Européens parmi eux, ils les crurent d'une race surhumaine. "It is impossible," he said, "that these people do not take us for supernatural beings, since, when the first Europeans arrived among them, they believed them to be of a superhuman race. Et quand ce cheik parlera de cette rencontre, il ne manquera pas d'amplifier le fait avec toutes les ressources d'une imagination arabe. And when this sheik speaks of this meeting, he will not fail to amplify the fact with all the resources of an Arab imagination. Jugez donc un peu de ce que les légendes feront de nous quelque jour. So judge what legends will make of us some day.

—Ce sera peut-être fâcheux, répondit le chasseur ; au point de vue de la civilisation, il vaudrait mieux passer pour de simples hommes ; cela donnerait à ces nègres une bien autre idée de la puissance européenne. ||||troublesome||||||||||||||||||||||||||||||| "It may be unfortunate," replied the hunter; from the point of view of civilization, it would be better to pass for simple men; that would give these negroes a very different idea of European power.

—D'accord, mon cher Dick ; mais que pouvons-nous y faire ? Tu expliquerais longuement aux savants du pays le mécanisme d'un aérostat, qu'ils ne sauraient te comprendre, et admettraient toujours là une intervention surnaturelle. You would explain at length to the scholars of the country the mechanism of an aerostat, which they could not understand you, and would always admit a supernatural intervention there. —Monsieur, demanda Joe, vous avez parlé des premiers Européens qui ont exploré ce pays ; quels sont-ils donc, s'il vous plaît ? |||||||||||||||||therefore||| “Sir,” asked Joe, “you spoke of the first Europeans who explored this country; what are they, please? —Mon cher garçon, nous sommes précisément sur la route du major Denham ; c'est à Mosfeia même qu il fut reçu par le sultan du Mandara ; il avait quitté le Bornou, il accompagnait le cheik dans une expédition contre les Fellatahs, il assista à l'attaque de la ville, qui résista bravement avec ses flèches aux balles arabes et mit en fuite les troupes du cheik ; tout cela n était que prétexte à meurtres, à pillages, à razzias ; le major fut complètement dépouillé, mis à nu, et sans un cheval sous le ventre duquel il se glissa et qui lui permit de fuir les vainqueurs par son galop effréné, il ne fût jamais rentré dans Kouka, la capitale du Bornou. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||bullets|||||||||||||||||||||raids|||||stripped||||||||||||||||||||||||||frantic||||||||||| “My dear boy, we are precisely on the road to Major Denham; it was at Mosfeia itself that he was received by the sultan of Mandara; he had left Bornou, he accompanied the sheik on an expedition against the Fellatahs, he witnessed the attack on the city, which bravely resisted with its arrows the Arab bullets and fled the sheik's troops; all this was only a pretext for murder, looting, raiding; the major was completely stripped, stripped naked, and without a horse under whose belly he slipped and which allowed him to flee the victors by his frantic gallop, he had never returned to Kouka, the capital of Bornou. —Mais quel était ce major Denham ?

—Un intrépide Anglais, qui de 1822 à 1821 commanda une expédition dans le Bornou en compagnie du capitaine Clapperton et du docteur Oudney. Ils partirent de Tripoli au mois de mars, parvinrent à Mourzouk, la capitale du Fezzan, et, suivant le chemin que plus tard devait prendre le docteur Barth pour revenir en Europe, ils arrivèrent le 16 février 1823 à Kouka, prés du lac Tchad. ||||||||arrived|||||||||||||||||||||||||||||||| Denham fit diverses explorations dans le Bornou, dans le Mandara, et aux rives orientales du lac ; pendant ce temps, le l5 décembre 1823, le capitaine Clapperton et le docteur Oudney s'enfonçaient dans le Soudan jusqu'à Sackatou, et Oudney mourait de fatigue et d'épuisement dans la ville de Murmur. |||||||||||||||||||||||||||||were sinking||||||||||||||||| —Cette partie de l'Afrique, demanda Kennedy, a donc payé un large tribut de victimes à la science ! "This part of Africa," asked Kennedy, "has paid a large tribute to science! —Oui, cette contrée est fatale ! ||region|| "Yes, this country is fatal!" Nous marchons directement vers le royaume de Barghimi, que Vogel traversa en 1856 pour pénétrer dans le Wadaï, où il a disparu. Ce jeune homme, à vingt-trois ans, était envoyé pour coopérer aux travaux du docteur Barth ; ils se rencontrèrent tous deux le 1er décembre 1854 ; puis Vogel commença les explorations du pays ; vers 1856, il annonça dans ses dernières lettres son intention de reconnaître le royaume du Wadaï, dans lequel aucun Européen n'avait encore pénétré ; il parait qu'il parvint jusqu'à Wara, la capitale, où il fut fait prisonnier suivant les uns, mis à mort suivant les autres, pour avoir tenté l'ascension d'une montagne sacrée des environs ; mais il ne faut pas admettre légèrement la mort des voyageurs, car cela dispense d'aller à leur recherche ; ainsi, que de fois la mort du docteur Barth n'a-t-elle pas été officiellement répandue, ce qui lui a causé souvent une légitime irritation ! |||||||||||||||||||||||||||||||||announced||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||attempted||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||reported||||||||| This young man, at twenty-three, was sent to cooperate in the work of Doctor Barth; they both met on December 1, 1854; then Vogel began exploring the country; around 1856, he announced in his last letters his intention to recognize the kingdom of Wadai, in which no European had yet entered; it seems that he reached Wara, the capital, where he was taken prisoner according to some, put to death according to others, for having attempted the ascent of a sacred mountain in the vicinity; but the death of travelers must not be lightly admitted, for that dispenses with going to their search; how often Doctor Barth's death was not officially reported, which often caused him legitimate irritation! Il est donc fort possible que Vogel soit retenu prisonnier par le sultan du Wadaï, qui espère le rançonner. ||||||||||||||||||ransom It is therefore quite possible that Vogel will be held prisoner by the Sultan of Wadai, who hopes to ransom him. Le baron de Neimans se mettait en route pour le Wadaï, quand il mourut au Caire en 1855. Baron de Neimans was on his way to Wadai, when he died in Cairo in 1855. Nous savons maintenant que M. de Heuglin, avec l'expédition envoyée de Leipzig, s'est lancé sur les traces de Vogel. We now know that M. de Heuglin, with the expedition sent from Leipzig, set out in Vogel's footsteps. Ainsi nous devrons être prochainement fixés sur le sort de ce jeune et intéressant voyageur [ Depuis le départ du docteur, des lettres adressées d'El'Obeid par M. Munzinger, le nouveau chef de l'expédition, ne, laissent malheureusement plus de doute sur la mort de Vogel ] . So we will soon be fixed on the fate of this young and interesting traveler. on Vogel's death]. Mosfeia avait depuis longtemps déjà disparu à l'horizon. Mosfeia had long since disappeared on the horizon. Le Mandara développait sous les regards des voyageurs son étonnante fertilité avec les forêts d'acacias, de locustes aux fleurs rouges, et les plantes herbacées des champs de cotonniers et d'indigotiers ; le Shari, qui va se jeter quatre-vingts milles plus loin dans le Tchad, roulait son cours impétueux. |||||||||||||||||||||||||||cotton plants||of indigo||||||||||||||||||impetuous The Mandara developed under the eyes of travelers its astonishing fertility with the acacia forests, locusts with red flowers, and the herbaceous plants of the cotton and indigo fields; the Shari, which will throw itself eighty miles further into Chad, was rolling its impetuous course. Le docteur le fit suivre à ses compagnons sur les cartes de Barth. The doctor forwarded it to his companions on Barth's maps.

« Vous voyez, dit-il, que les travaux de ce savant sont d'une extrême précision ; nous nous dirigeons droit sur le district au Loggoum, et peut-être même sur Kernak, sa capitale. "You see," he said, "that the work of this scientist is extremely precise; we are heading straight for the district at Loggoum, and perhaps even for Kernak, its capital. C'est là que mourut le pauvre Toole, à peine Agé de vingt-deux ans : c'était un jeune Anglais, enseigne au 80e régiment, qui avait depuis quelques semaines rejoint le major Denham en Afrique, et il ne tarda pas à y rencontrer la mort. It was there that poor Toole, barely twenty-two years old, died: he was a young Englishman, taught at the 80th regiment, who had joined Major Denham in Africa a few weeks ago, and he was not long in arriving there. meet death. Ah ! l'on peut appeler justement cette immense contrée le cimetière des Européens ! we can rightly call this immense region the cemetery of Europeans! Quelques canots, longs de cinquante pieds, descendaient le cours du Shari ; le  Victoria , à l,000 pieds de terre, attirait peu l'attention des indigènes ; mais le vent, qui jusque-là soufflait avec une certaine force, tendit à diminuer. |canoes|||||||||||||||||attracted|||||||||||||||||| Some canoes, fifty feet long, descended the course of the Shari; the Victoria, at 1,000 feet of land, attracted little attention from the natives; but the wind, which until then had been blowing with a certain force, tended to diminish. « Est-ce que nous allons encore être pris par un calme plat ? "Are we still going to be taken by a dead calm?" dit le docteur.

—Bon, mon maître ! "Good, my master!" nous n'aurons toujours ni le manque d'eau ni le désert à craindre. we will always have neither the lack of water nor the desert to fear. —Non, mais des populations plus redoutables encore. |||||formidable| "No, but still more formidable populations.

—Voici, dit Joe, quelque chose qui ressemble à une ville.

—C'est Kernak. Les derniers souffles du vent nous y portent, et, si cela nous convient, nous pourrons en lever le plan exact. The last breaths of the wind carry us there, and, if that suits us, we can lift the exact plan.

—Ne nous rapprocherons-nous pas ? "Shall we not come nearer?" demanda Kennedy.

—Rien n'est plus facile, Dick ; nous sommes droit au-dessus de la ville ; permets-moi de tourner un peu le robinet du chalumeau, et nous ne tarderons pas à descendre. ||||||||||||||||||||tap||||||||| “Nothing is easier, Dick; we are straight above the city; allow me to turn on the torch tap a bit, and we will be down soon. Le  Victoria , une demi-heure après, se maintenait immobile à deux cents pieds du sol.

« Nous voici plus près de Kernak, dit le docteur, que ne le serait de Londres un homme juché dans la boule de Saint-Paul. |||||||||||||||||perched|||||| "Here we are nearer to Kernak," said the doctor, "than a man perched in Saint Paul's ball would be to London." Ainsi nous pouvons voir à notre aise. ||||||ease So we can see at ease.

—Quel est donc ce bruit de maillets que l'on entend de tous côtés ? ||||||mallets|||||| "So what is the noise of mallets that we hear from all sides?" Joe regarda attentivement, et vit que ce bruit était produit par les nombreux tisserands qui frappaient en plein air leurs toiles tendues sur de vastes troncs d'arbres. |||||||||||||weavers||||||||||||trunks| Joe looked closely, and saw that this noise was produced by the many weavers who were knocking on the open air their fabrics stretched over vast tree trunks. La capitale du Loggoum se laissait saisir alors dans tout son ensemble, comme sur un plan déroulé ; c'était une véritable ville, avec des maisons alignées et des rues assez larges ; au milieu d'une vaste place se tenait un marché d'esclaves ; il y avait grande affluence de chalands, car les mandaraines, aux pieds et aux mains d'une extrême petitesse, sont fort recherchées et se placent avantageusement. |||||||||||||||||||real|||||||||||||||||||||||||||traders|||mandarins||||||||||||||| The capital of Loggoum let itself be seized as a whole, as on an unrolled plan; it was a real city, with aligned houses and fairly wide streets; in the middle of a large square stood a slave market; there was a large influx of barges, because the mandarins, with feet and hands of extreme smallness, are very sought after and are placed advantageously. A la vue du  Victoria , l'effet si souvent produit se reproduisit encore : d'abord des cris, puis une stupéfaction profonde ; les affaires furent abandonnées, les travaux suspendus, le bruit cessa. |||||||||||||||||stupification||||||||||| Les voyageurs demeuraient dans une immobilité parfaite et ne perdaient pas un détail de cette populeuse cité ; ils descendirent même à soixante pieds du sol. The travelers remained in perfect stillness and did not lose a detail of this populous city; they even descended sixty feet from the ground.

Alors le gouverneur de Loggoum sortit de sa demeure, déployant son étendard vert, et accompagné de ses musiciens qui soufflaient à tout rompre, excepté leurs poumons, dans de rauques cornes de buffle. |||||||||||banner|||||||||||||||||raucous|horns||buffle Then the governor of Loggoum came out of his house, deploying his green standard, and accompanied by his musicians who were blowing out of breath, except their lungs, in raucous buffalo horns. La foule se rassembla autour de lui. Le docteur Fergusson voulut se faire entendre ; il ne put y parvenir. |||||||||||succeed Doctor Fergusson wanted to be heard; he could not do it.

Cette population au front haut, aux cheveux bouclés, au nez presque aquilin, paraissait fière et intelligente ; mais la présence du  Victoria la troublait singulièrement ; on voyait des cavaliers courir dans toutes les directions ; bientôt il devint évident que les troupes du gouverneur se rassemblaient pour combattre un ennemi si extraordinaire Joe eut beau déployer des mouchoirs de toutes les couleurs, il n'obtint aucun résultat. |||front||||||||||proud||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||deploy||handkerchiefs|||||||| This population with a high forehead, curly hair, an almost aquiline nose, seemed proud and intelligent; but the presence of the Victoria disturbed her singularly; we saw horsemen running in all directions; soon it became obvious that the governor's troops were gathering to fight such an extraordinary enemy Joe might deploy tissues of all colors, but he got no results. Cependant le cheik, entouré de sa cour, réclama le silence et prononça un discours auquel le docteur ne put rien comprendre ; de l'arabe mêlé de baghirmi ; seulement il reconnut, à la langue universelle des gestes, une invitation expresse de s'en aller ; il n'eut pas mieux demandé, mais, faute de vent, cela devenait impossible Son immobilité exaspéra le gouverneur, et ses courtisans se prirent à hurler pour obliger le monstre à s'enfuir. ||||||||||||||||||||||||||||recognized|||||||||||||||||||||||||||exasperated||||||||||||||| However, the sheik, surrounded by his court, called for silence and made a speech which the doctor could not understand; Arabic mixed with baghirmi; only he recognized, by the universal language of gestures, an express invitation to go away; he could not have asked for better, but, due to the lack of wind, it was becoming impossible. His stillness exasperated the governor, and his courtiers began to howl to force the monster to flee. C'étaient de singuliers personnages que ces courtisans, avec leurs cinq ou six chemises bariolées sur le corps ; ils avaient des ventres énormes, dont quelques-uns semblaient postiches. ||||||courtisans|||||||multicolored|||||||||||||prosthetic These courtiers, with their five or six colorful shirts on their bodies, were singular characters; they had huge bellies, some of which seemed false. Le docteur étonna ses compagnons en leur apprenant que c'était la manière de faire sa cour au sultan. The doctor surprised his companions by teaching them that this was the way to pay their court to the Sultan. La rotondité de l'abdomen indiquait l'ambition des gens. The roundness of the abdomen indicated people's ambition. Ces gros hommes gesticulaient et criaient, un d'entre eux surtout, qui devait être premier ministre, si son ampleur trouvait ici-bas sa récompense. These fat men gesticulated and shouted, one of them especially, who must be Prime Minister, if his size finds its reward here below. La foule des nègres unissait ses hurlements aux cris de la cour, répétant ses gesticulations à la manière des singes, ce qui produisait un mouvement unique et instantané de dix mille bras ||||united||||||||||||||||||||||||||| The crowd of negroes united their screams with the cries of the court, repeating their postures like monkeys, which produced a unique and instantaneous movement of ten thousand arms.

A ces moyens d'intimidation qui furent jugés insuffisants, s'en joignirent d'autres plus redoutables. ||||||||||||formidable In addition to these means of intimidation, which were deemed insufficient, others were more formidable. Des soldats armés d'arcs et de flèches se rangèrent en ordre de bataille ; mais déjà le  Victoria se gonflait et s'élevait tranquillement hors de leur portée. |||of bows|||||||||||||||was inflating||||out||| Soldiers armed with bows and arrows ranged in battle order; but already the Victoria swelled and rose quietly beyond their reach. Le gouverneur, saisissant alors un mousquet, le dirigea vers le ballon. Mais Kennedy le surveillait, et, d'une balle de sa carabine, il brisa l'arme dans la main du cheik. But Kennedy was watching him, and with a bullet from his rifle he broke the weapon in the sheik's hand. A ce coup inattendu, ce fut une déroute générale ; chacun rentra au plus vite dans sa case, et, pendant le reste du jour, la ville demeura absolument déserte. At this unexpected blow, it was a general rout; each returned to his hut as quickly as possible, and for the rest of the day the town remained absolutely deserted.

La nuit vint. Le vent ne soufflait plus. Il fallut se résoudre à rester immobile à trois cents pieds du sol. Pas un feu ne brillait dans l'ombre ; il régnait un silence de mort. Le docteur redoubla de prudence ; ce calme pouvait cacher un piège. ||redoubled||||||||trap The doctor redoubled his prudence; this calm could hide a trap.

Et Fergusson eut raison de veiller. And Fergusson was right to watch. Vers minuit, toute la ville parut comme embrasée ; des centaines de raies de feu se croisaient comme des fusées, formant un enchevêtrement de lignes de flamme. |||||||ablaze|||||||||||rockets||||||| Towards midnight the whole town seemed to be on fire; hundreds of lines of fire crossed like rockets, forming a tangle of lines of flame.

« Voilà qui est singulier ! "This is singular! fit le docteur.

—Mais, Dieu me pardonne ! répliqua Kennedy, on dirait que l'incendie monte et s'approche de nous. En effet, au bruit de cris effroyables et des détonations des mousquets, cette masse de feu s'élevait vers le  Victoria . Joe se prépara à jeter du lest. ||||||lest Joe prepared to throw ballast. Fergusson ne tarda pas à avoir l'explication de ce phénomène. Fergusson was not long in having the explanation of this phenomenon. Des milliers de pigeons, la queue garnie de matières combustibles, avaient été lancés contre le  Victoria ; effrayés, ils montaient en traçant dans l'atmosphère leurs zigzags de feu. ||||||adorned||||||||||scared||||tracing|||||| Thousands of pigeons, tailed with combustible materials, had been thrown against the Victoria; frightened, they went up, tracing their zigzags of fire in the atmosphere. Kennedy se mit à faire une décharge de toutes ses armes au milieu de cette masse ; mais que pouvait-il contre une innombrable armée ! Kennedy began to fire all his weapons in the midst of this mass; but what could he do against an innumerable army! Déjà les pigeons environnaient la nacelle et le ballon dont les parois, réfléchissant cette lumière, semblaient enveloppées dans un réseau de feu. |||||||||||walls|||||||||| Already the pigeons surrounded the basket and the balloon whose walls, reflecting this light, seemed enveloped in a network of fire.

Le docteur n'hésita pas, et précipitant un fragment de quartz, il se tint hors des atteintes de ces oiseaux dangereux. ||||||||||||kept||||||| The doctor did not hesitate, and precipitating a fragment of quartz, he stood out of the reach of these dangerous birds. Pendant deux heures, on les aperçut courant çà et là dans la nuit ; puis peu à peu leur nombre diminua, et ils s'éteignirent ||||||||||||||||||||||went out For two hours they were seen running here and there in the night; then gradually their number decreased, and they died out Maintenant nous pouvons dormir tranquilles, dit le docteur.

—Pas mal imaginé pour des sauvages ! “Not badly imagined for savages! fit Joe.

—Oui, ils emploient assez communément ces pigeons pour incendier les chaumes des villages ; mais cette fois, le village volait encore plus haut que leurs volatiles incendiaires ! ||||||||||stubble||||||||||||||volatiles|incendiary - Yes, they use these pigeons quite commonly to burn the stubble of the villages; but this time, the village was flying even higher than their arsonists!

Décidément un ballon n'a pas d'ennemis à craindre, dit Kennedy. Certainly a balloon has no enemies to fear, says Kennedy. —Si fait, répliqua le docteur. "If so," replied the doctor.

—Lesquels, donc ? "Which ones, then?"

—Les imprudents qu'il porte dans sa nacelle ; ainsi, mes amis, de la vigilance partout, de la vigilance toujours. |imprudent|||||||||||||||| - The imprudent ones he carries in his basket; so, my friends, vigilance everywhere, vigilance always.