Journal en français facile 14/04/2020 20h00 GMT
Jérome Bastion : Bienvenue sur Radio France internationale, il est 22h à Paris, 20h en temps universel, et c'est l'heure de votre Journal en français facile ! La pandémie de Covid-19 et ses répercussions en Europe et dans le monde à la Une de l'actualité, encore et toujours, de ce mardi 14 avril : - et malgré les bilans qui continuent parfois à s'alourdir, comme en France, l'heure est à la planification du déconfinement, mais l'Europe craint que cela se fasse en ordre dispersé et tente de coordonner les mesures locales. - pas de confinement au Japon, où la culture du travail en entreprise ne s'accommode que très mal du télétravail, mais les citoyens, de plus en plus inquiets du renforcement de l'épidémie sur l'archipel, dénoncent de l'irresponsabilité. - et puis nous irons aux États-Unis où, en marge d'une épidémie de Covid-19 toujours plus meurtrière, la campagne électorale pour la présidentielle se poursuit bon an mal an, et le candidat Joe Biden reçoit le soutien de Barack Obama dans le camp démocrate. ----- JB : Mauvaise nouvelle en France sur le front de la lutte contre le coronavirus : les autorités médicales annoncent un nombre record de 762 décès depuis lundi et nombre total de 15 729 victimes mortelles. Cependant, le ralentissement de la propagation de la maladie se confirme, selon la Direction générale de la Santé. Et après les annonces du président français Emmanuel Macron sur l'extension du confinement jusqu'au 11 mai prochain, l'attitude des pouvoirs publics face à la pandémie est à la une des préoccupations en France, et elles sont identiques pour les citoyens des autres pays européens. Mais la situation est très variable puisqu'elle oscille entre, d'un côté, de nouvelles mesures de renforcement du confinement et, de l'autre, des décisions de réouverture progressive parfois déjà en œuvre. Pierre Bénazet. Au Royaume-Uni, le pic de la pandémie n'est toujours pas atteint selon le premier ministre par intérim, en Roumanie, le président a annoncé un prolongement d'un mois du confinement avec une réouverture des écoles qui ne surviendrait pas avant la mi-mai, la Belgique envisage ce mardi soir un éventuel renforcement des mesures et aux portes de l'Union européenne, la Russie doit se préparer aux scénarios les plus graves selon Vladimir Poutine. À l'inverse, plusieurs pays ont d'ores et déjà entamé le déconfinement. L'Autriche a rouvert mardi ses petits commerces et ses jardins publics, l'Espagne a autorisé ceux qui ne peuvent pas télétravailler à reprendre le chemin de leur emploi, le Danemark prévoit une réouverture des écoles ce mercredi et l'Italie a autorisé certains commerces comme les fleuristes ou les librairies à rouvrir leurs portes. Cette situation qui part dans toutes les directions inquiète l'Union européenne et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen va présenter ce mercredi des propositions pour coordonner le déconfinement. L'idée serait par exemple de se mettre d'accord à 27 sur un seuil de baisse des cas pour déconfiner ou rouvrir les frontières de manière à éviter de nouvelles contamination. JB : Et justement, le gouvernement tchèque a présenté mardi un plan visant à lever progressivement les mesures de confinement imposées au pays depuis la mi-mars, en cinq étapes du 20 avril au 8 juin. Par ailleurs, Emmanuel Macron sera l'invité de RFI demain matin à 4h40, 5h40 et 6h30 Temps universel pour détailler les mesures d'annulation de la dette aux pays les plus pauvres, parmi lesquels une quarantaine de pays africains, comme il l'a proposé lors de son allocution de lundi soir. Au Japon, qui a décrété l'état d'urgence sanitaire mardi dernier dans les régions où le nombre quotidien de contaminations ne cesse d'augmenter, il n'est pas question de confinement. Une semaine plus tard, on dénombre environ 8 500 malades et 160 morts. C'est peu pour un pays de 125 millions d'habitants, mais, malgré l'état d'urgence, la situation continue d'empirer de jour en jour et c'est la responsabilité des entreprises qui commence à être pointée du doigt. À Tokyo, Bruno Duval. Épidémie ou pas, la plupart des employeurs japonais exigent toujours que leurs salariés soient physiquement présents au bureau. Cette culture d'entreprise conservatrice, qui ne tolère pas le télétravail, cela agace beaucoup de Tokyoïtes. « Je ne demanderais pas mieux que de télétravailler, mais on m'a dit que ce n'était pas possible dans mon entreprise ». « La consigne, c'est de venir travailler tous les jours. Je ne peux pas m'y opposer : j'ai besoin de mon salaire pour vivre ». «Je commence une demi-heure plus tard le matin, donc je prends un train un peu moins bondé. Mais est-ce que ça suffit à me protéger ? » «Chez nous, c'est la double peine : on doit venir au bureau mais on n'a plus le droit d'aller boire dans les bars entre collègues après la journée de travail. » Depuis l'état d'urgence, les transports publics à Tokyo sont un peu moins fréquentés aux heures de pointe, mais ils restent tout sauf des lieux de distanciation sociale, ce qui inquiète les usagers. «Chaque fois que je prends le train, j'ai vraiment la boule au ventre. » «Si j'en avais les moyens, j'irais bosser en taxi : ce serait nettement plus prudent.» «Cela favorise les contagions, évidemment, ces gares bondées. C'est de la folie et ça m'effraie. » Le gouvernement vient de sommer les entreprises de généraliser le télétravail, seule manière selon lui d'éviter la catastrophe sanitaire que redoutent tous les experts. JB : La pandémie de coronavirus a fait plus de 120 000 morts dans le monde, dont près de 70 % en Europe, d'après le bilan quotidien de l'agence France-Presse. Aux États-Unis, je vous le disais, la campagne pour la présidentielle se poursuit bon an, mal an (l'élection se tiendra début novembre) et Barack Obama annonce son soutien à Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. L'ancien Président américain a attendu que le candidat marxiste Bernie Sanders se rallie officiellement à l'ex vice-Président pour sortir du bois à son tour. Il l'a fait par vidéo interposée; enregistrement où il expose pendant dix minutes les qualités de celui qu'il considère naturellement comme le mieux placé pour occuper le bureau ovale à partir de janvier 2021. On écoute un extrait de ce discours de Barack Obama. S'il y a une chose que l'on apprise en tant que pays dans les moments de grande crise, c'est que le soin que l'on doit porter aux autres ne peut pas se limiter à nos maisons, nos lieux de travail, nos voisinages, nos paroisses. Cet esprit d'entraide doit aussi être reflété par notre gouvernement national, avec des dirigeants guidés par le savoir, l'expérience, l'honnêteté et l'humilité, l'empathie et la grâce. Ce genre de dirigeant ne doit pas se trouver seulement à la tête de nos États ou de nos mairies, mais aussi à la Maison Blanche. C'est pour cela que je suis très fier de soutenir la candidature de Joe Biden à la Présidence. Choisir Joe Biden comme vice-Président est l'une des meilleures décisions que j'ai prises et il est devenu un ami proche. Je pense que Joe a toutes les qualités dont nous avons besoin à la présidence en ce moment. Sa propre vie lui a enseigné la persévérance, il sait se relever quand il a été mis à terre. Joe a le caractère et l'expérience pour nous guider à travers l'une des époques les plus sombres, et nous soigner pendant notre longue convalescence. Et je sais qu'il s'entourera de gens biens, d'experts, de scientifiques, de militaires qui savent comment conduire un gouvernement, qui savent comment travailler avec nos alliés, et qui placeront toujours les intérêts du peuple américain avant les leurs. JB : Côté bilan, les États-Unis ont enregistré 1 802 nouveaux morts dans les dernières 24h, c'est le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 24 737 décès pour 592 743 cas. Parmi les annonces, hier soir, du chef de l'État français Emmanuel Macron : l'interdiction des grands rassemblements - y compris les festivals - jusqu'à mi-juillet au moins. Musique, théâtre, danse, etc... les annulations se succèdent dans une filière au bord de l'effondrement. Et ce n'est sans doute pas fini, Sébastien Jédor. À leur tour, le cœur lourd, ils ont annoncé qu'ils jetaient l'éponge : les grand-messe de la chanson et du rock : les Francofolies de La Rochelle, dans l'Ouest, de la France, et le Main Square d'Arras dans le Nord, 2 festivals prévus début juillet. Idem pour les Eurockéennes de Belfort, dans l'Est. À chaque fois, entre 100 000 et 150 000 festivaliers étaient attendus. À Avignon, Olivier Py, le directeur du plus grand rendez-vous de théâtre du monde, y aura cru jusqu'au bout mais hier soir, peu après l'intervention d'Emmanuel Macron, Avignon, qui attire 700 000 spectateurs en juillet, a annoncé son annulation. Pas encore d'annonce officielle en revanche pour les Vieilles Charrues, l'un des plus gros festivals musicaux français, mais l'organisateur se dit très pessimiste. Enfin, le festival de Cannes, qui envisageait un report à fin juin- début juillet, devra trouver une autre date ou tout annuler. Franck Riester, le ministre français de la Culture, a promis un plan de soutien spécifique au secteur. Des milliers d'emplois sont menacés et pour longtemps. En Allemagne, l'Académie des sciences envisage la fermeture des stades et salles de concerts pendant 1 an et demi, dans le pire des cas. Même prédiction d'un expert américain en santé publique, Emmanuel Zeke, dans le New York Times. Les mois à venir seront terriblement silencieux. JB : Même chose dans les sports : le Tour de France est reporté de deux mois et aura lieu du 29 août au 20 septembre. C'est la fin de ce journal, merci à vous de l'avoir suivi !