Journal en français facile 31/07/2021 20h00 GMT
Vous écoutez Radio France internationale, il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel et 5 heures à Tokyo.
Marion Cazanove : Bienvenue à vous si vous nous rejoignez, j'ai le plaisir de présenter ce Journal en français facile avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
SB : Bonsoir Marion, bonsoir à tous.
MC : À la Une de ce journal, le triplé jamaïcain au sprint aujourd'hui. L'or, l'argent et le bronze revient aux athlètes jamaïcaines, avec même un record battu pour ces Jeux olympiques.
Israël accuse l'Iran d'être à l'origine de l'attaque de drone sur un cargo israélien qui a fait deux morts, cette semaine, dans le golfe persique.
Et puis, la mort de Jacob Desvarieux, père du zouk et membre du groupe Kassav'. Le guadeloupéen est mort à 65 ans des suites du coronavirus.
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SB : Direction Tokyo, tout d'abord, avec cette nouvelle journée de compétition aux Jeux olympiques. À retenir, aujourd'hui, le sourire des coureuses jamaïcaines.
MC : Belles performances, en effet, elles ont tout gagné en finale du 100 mètres : l'or, le bronze et l'argent. Un podium 100% jamaïcain et avec la déception de l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou. La sprinteuse termine en quatrième position, comme aux Jeux de Rio en 2016. Et comme à Rio aussi, l'or est pour Elaine Thompson, auteure d'une ligne droite époustouflante. Christophe Jousset.
Elaine Thompson a fait mieux que Florence Griffith-Joyner. Pour un centième, la Jamaïquaine a battu le record olympique que l'Américaine avait établi aux Jeux de Séoul en 1988 en laissant à l'époque l'impression que personne ne pourrait faire mieux. « Comme quoi tout est possible », a commenté la désormais double championne olympique. 10 secondes 61, c'est aussi le deuxième chrono de l'histoire derrière le record du monde de la même Flo-Jo. Elaine Thompson peut jubiler. Elle a survolé cette course en reléguant à bonne distance toute la concurrence y compris ses deux compatriotes, Shelly-Ann Fraser alias « Mommy Rocket » prenant encore à 34 ans une superbe deuxième place. Shericka Jackson complète ce podium « made in Jamaica ». Les trois médailles du 100 m féminin pour un seul pays aux JO, on l'avait déjà vu une fois. C'était en 2008 et c'était déjà les Jamaïquaines. Depuis, de Jeux en Jeux, elles n'ont jamais laissé échapper le titre de femme la plus rapide du monde. Christophe Jousset, Tokyo, RFI.
SB : Le judo français a aussi brillé aujourd'hui : médaille d'or remporté en équipe mixte, emmenée par Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou.
MC : En tennis, pas de podium, mais beaucoup de grimaces pour Novak Djokovic. Le Serbe qui venait chercher une médaille d'or, le seul titre majeur qui manque à sa carrière, a perdu contre l'Espagnol Carreno Busta qui rafle donc le bronze. Après sa défaite, il a aussi déclaré forfait pour le match qu'il devait disputer en double mixte pour la médaille de bronze également.
SB : La tension monte dans le golfe persique, après cette attaque de drone sur un cargo israélien. Attaque pour le moment non revendiquée survenue jeudi, au large du sultanat d'Oman. Israël accuse l'Iran.
MC : Israël annonce d'ailleurs sa volonté de porter l'affaire devant l'ONU. Deux membres de l'équipage de ce pétrolier ont été tués. Pour les experts militaires, il s'agit là d'un nouvel épisode de la guerre que mènent dans ce secteur Israël et l'Iran. À Jérusalem, les précisions de Michel Paul.
L'attaque a fait deux morts parmi l'équipage du Mercer Street, un navire battant pavillon libérien qui appartient à un milliardaire israélien, un ressortissant britannique et un marin d'origine roumaine. C'est le quartier résidentiel du cargo qui a été touché de plein fouet par au moins un drone kamikaze. Selon une source au sein des services de renseignement israélien citée par le New York Times, l'attaque a été menée par l'Iran pour riposter aux raids aériens israéliens en Syrie. Il s'agit du cinquième incident de ce genre dans le golfe persique ces derniers mois. Mais c'est la première fois qu'il y a des victimes. L'attaque a donné lieu à des consultations sécuritaires en Israël en plein Shabbat. « L'Iran n'est pas seulement le problème d'Israël, c'est un problème mondial », a proclamé Yaïr Lapid, le ministre israélien des Affaires étrangères. Et les commentateurs sont unanimes : une riposte israélienne est inévitable. Michel Paul, Jérusalem, RFI.
SB : Dès demain, ambassades et consulats américains en Russie ne pourront plus faire travailler des Russes. Une nouvelle mesure prise par Moscou, en réaction aux sanctions américaines.
MC : Des dizaines d'employés ont déjà été renvoyés. Moscou riposte ainsi aux sanctions décrétées par Joe Biden en mai dernier, Washington accuse la Russie d'ingérence électorale, c'est-à-dire d'une intervention illégale dans les élections présidentielles. Les Etats-Unis dénonce aussi des cyberattaques, des attaques en ligne.
SB : Les services américains sur le sol russe vont donc être fortement affectés, c'est-à-dire touchés par cette nouvelle contrainte, comme l'explique Jean-Didier Revoin à Moscou.
Depuis le 19 juillet et jusqu'à nouvel ordre, les services consulaires américains tournent au ralenti. Ils ne délivrent plus de visa ni de passeports ni même de certificats de naissance pour les nouveaux nés dont les parents sont américains. Seules exceptions : un passeport sera renouvelé seulement si son titulaire a besoin pour rester en conformité avec le droit russe et pour le cas d'une urgence vitale démontrée de se rendre aux États-Unis. Cette situation est dictée par un durcissement des règles russes. À partir du 1er août, Moscou a interdit aux missions américaines d'employer des ressortissants russes ou d'un pays tiers. Dans les faits, cela se traduit par le licenciement de 182 employés et de dizaines de vacataires collaborant avec l'ambassade et les consulats américains en Russie. Cette mesure a été décrétée par Moscou en mai dernier, après que l'administration Biden a imputé à la Russie de nouvelles cyberattaques et interdit aux banques américaines d'acheter de la dette russe. Alors, même si Moscou et Washington affichent leur volonté commune de restaurer leur relation, cette situation illustre la profonde dégradation des liens entre la Russie et les États-Unis. Jean-Didier Revoin, Moscou, RFI.
SB : La fonte des glaces au Groenland s'est accélérée ces derniers jours.
MC : D'après des glaciologues danois, des experts, huit milliards de tonnes de glace ont fondu chaque jour depuis mercredi, soit le double du rythme moyen observé en été. Un épisode de « fonte massive » qui s'explique par des températures anormalement élevées, avec jusqu'à 20 degrés de plus que les moyennes saisonnières. Des records ont été battus.
SB : Le père du zouk antillais Jacob Desvarieux est mort à 65 ans des suites du coronavirus. Les hommages se multiplient dans le monde de la musique, pour le chanteur et guitariste guadeloupéen, membre emblématique de Kassav'.
MC : Le chanteur sénégalais Youssou N'Dour a réagi sur Twitter : « Les Antilles, l'Afrique et la musique perdent l'un de ses plus grands ambassadeurs », dit-il. Le judoka guadeloupéen Teddy Riner, récemment médaillé à Tokyo, a salué « une immense voix des Antilles ». Retour sur une carrière internationale, avec Muriel Maalouf.
« À travers notre musique, nous interrogions nos origines. Qu'est-ce qu'on faisait là, nous qui étions noirs et parlions français ? » Ainsi s'exprimait Jacob Desvarieux à l'origine du zouk avec son groupe au milieu des années 80. Kassav' - en référence à la cassave, une galette de manioc - est fondé en 1979 par des artistes guadeloupéens, Pierre-Édouard Decimus et Freddy Marshall. Ils recrutent d'autres musiciens, dont Desvarieux, né en 1955 à Paris. Le guitariste, revendique alors des influences rock. La base du style du groupe Kassav' est le gwo ka, musique guadeloupéenne marquée par les tambours avec d'autres ingrédients des Caraïbes - compas haïtien, biguine... - et un emballage moderne, avec de la basse, des cuivres et des claviers. Ce cocktail donnera naissance à des tubes festifs chantés en créole, comme en 1984 : Zouk la sé sèl médikaman nou ni, « le zouk est le seul médicament que nous avons », ou Syé bwa (1987). Kassav' atteint le pic de sa popularité à la fin des années 80. Il signe un contrat avec la multinationale du disque CBS, sort l'album Vini Pou en 1987 - disque de platine. Monument aux Antilles et star en métropole, le groupe est aussi très connu en Afrique. Le clip de Syé Bwa a d'ailleurs été tourné à Kinshasa.
MC : Voilà, on termine ce Journal en français facile avec cette voix emblématique des Antilles, celle de Jacob Desvarieux. Et c'est ainsi que se termine cette édition présentée avec Sylvie Berruet, merci Sylvie.
SB : Merci Marion, à demain.
MC : RFI, est maintenant 22 heures 10 à Paris