#112 - Le lycée français 2.0 (1)
Hugo: [00:00:07] Salut à toutes et à tous ! C'est Hugo et je suis ravi de vous retrouver aujourd'hui en compagnie d'Ingrid.
Ingrid: [00:00:20] Salut à toutes et à tous ! Salut Hugo !
Hugo: [00:00:23] Alors c'est bientôt les vacances. On prépare le dernier épisode de la saison. Ce n'est pas encore cet épisode, là, c'est l'avant dernier épisode. Et ensuite, en juillet et en août, on va faire une petite pause. On va prendre des vacances. Et à cette occasion, on va repenser un peu le futur du podcast. Et on aimerait vous demander votre avis pour savoir dans quelle direction on doit emmener, on doit développer le podcast innerFrench. Donc pour ça, on va vous envoyer un petit sondage dans les prochains jours. Je vous invite à checker votre boîte email pour nous aider à décider notamment du financement du podcast. C'est une question qu'on se pose depuis plusieurs mois dans l'équipe : comment faire pour financer le podcast ? On a réfléchi à peut-être intégrer des publicités ou bien à proposer un abonnement avec des épisodes spéciaux réservés aux abonnés, des bonus, etc. Mais on a envie de vous laisser choisir la solution qui vous semble la plus adaptée. Donc c'est pour ça qu'on organise ce sondage. Et dedans on va aussi vous demander quel type de sujet vous préférez, quel format vous voulez pour les épisodes. Est-ce que vous voulez des épisodes plus longs, plus courts ? Est-ce que vous voulez plus d'épisodes en solo, plus de conversations, plus d'interviews avec des experts, etc., etc. ? Donc c'est un sondage qui va être très important pour nous. On vous invite vraiment à y répondre pour donner votre avis. Donc voilà, vérifiez votre boîte email dans les prochains jours.
Ingrid: [00:01:58] Oui, parce que c'est vrai que pour l'instant, on tâtonne un peu. Tâtonner, c'est chercher vaguement comment faire les choses. On a testé plein de choses. Nous, on s'amuse beaucoup à faire le podcast, notamment les conversations comme celle qu'on va avoir aujourd'hui, dans lesquelles on raconte un peu nos vies. Mais on ne sait pas forcément si c'est ce qui vous plaît le plus ou d'autres types de sujets, ou peut-être des épisodes plus courts. Donc voilà, ce sera à vous de nous dire. Mais en attendant, on va partir aujourd'hui sur un sujet d'actualité. Et en fait, on va plutôt utiliser ce sujet d'actualité pour vous raconter un peu nos expériences et pour se raconter, entre nous, nos expériences de lycéens de l'époque où on avait dix-sept, dix-huit ans.
Hugo: [00:02:50] Et de lycéenne.
Ingrid: [00:02:51] Et de lycéenne, oui. J'ai beau être féministe, la langue inclusive à l'oral en français, c'est difficile et un peu lourd, mais oui, c'est vrai pour moi, j'étais lycéenne. Pourquoi aujourd'hui ? Aujourd'hui, on est le mercredi 15 juin, donc au moment où on enregistre et les lycéens viennent de passer l'épreuve du baccalauréat de philosophie. Alors un détail, « passer », ça veut dire seulement « faire l'épreuve.» On sait que ça peut être un peu compliqué parfois. Dans d'autres langues, on a des mots qui ressemblent à « passer » qui veulent dire « réussir.» Eh bien non ! Les lycéens aujourd'hui ont seulement répondu, fait leur rédaction de philosophie et on ne sait pas encore si ils ont réussi l'épreuve. Donc c'est une épreuve du baccalauréat qui est très importante dans la symbolique française. Depuis des années, on en parle aux informations, on cite les sujets. C'est toujours un sujet de reportage qui revient régulièrement. À la radio, on essaye de répondre au sujet à la place des lycéens, donc c'est un rendez-vous assez important. Cependant, cette année, c'était pas vraiment la même chose qu'à notre époque et on va parler un peu de ça dans ce podcast.
Hugo: [00:04:15] Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui le lycée n'a plus grand-chose à voir avec celui qu'on a connu, toi et moi, Ingrid. Alors ne plus avoir grand-chose à voir ou ne plus avoir rien à voir, c'est une expression pour dire que ça ne se ressemble pas, qu'il n'y a plus vraiment de points communs. Par exemple, on peut dire : la cuisine thaïlandaise et la cuisine mexicaine, ça n'a rien à voir. Autrement dit, il n'y a aucune ressemblance. Bon, ce n'est pas vrai parce que c'est deux cuisines qui sont assez épicées. On peut trouver quelques points communs. Et là, c'est la même chose : le lycée qu'on a connu est le lycée actuel, il y a quand même encore certaines ressemblances. Mais il y a eu plusieurs changements assez majeurs pendant ces dernières années, qui concernent à la fois la scolarité (donc les trois années que les lycéens passent au lycée) et le bac, qui est cet examen final qui termine en fait cette scolarité au lycée avant que les lycéens ne deviennent des étudiants. Donc avant qu'ils ne commencent leurs études supérieures.
Ingrid: [00:05:28] Oui, le bac, c'est quelque chose qui en fait existe dans d'autres pays, probablement aussi chez vous. Je sais qu'il y a le bachillerato, les SAT je crois aux Etats-Unis. Bon, c'est des équivalents. C'est un examen qui permet d'entrer à l'université ou dans les études supérieures. Et cet examen existe depuis très longtemps, mais il a connu plusieurs réformes. Et notamment très récemment, il y a eu une grosse réforme et maintenant il est différent. On va essayer d'en parler un petit peu, mais même nous, on n'a pas tout compris ! C'est toujours un peu compliqué.
Hugo: [00:06:08] C'est assez complexe, c'est vrai. Et ça fait longtemps, très longtemps, plusieurs dizaines d'années que les politiciens parlent de réformer le bac, mais c'est vraiment une institution en France. Il y a toujours eu beaucoup de réticences à le faire. Et là, c'est la première fois qu'il y a une réforme aussi profonde. Donc effectivement, c'est quelque chose d'assez important. On en parle beaucoup en France. Et ça a été rendu encore plus complexe par le Covid, parce que la réforme a commencé en pleine pandémie, ce qui a aussi changé beaucoup l'organisation des cours, des examens, etc. Et là, c'est vraiment la première année que les lycéens passent le bac dans son nouveau format et en intégralité. Donc on va parler de ça. On va essayer de voir un peu à quoi ressemble la scolarité d'un lycéen ou d'une lycéenne française aujourd'hui. Et puis on s'est dit que cet épisode serait utile pour vous, parce que comme ça…
Ingrid: [00:07:07] Vous allez pouvoir réviser du vocabulaire, tout simplement ! Vous allez pouvoir aussi avoir du vocabulaire très utile suivant votre situation. Si vous avez des enfants qui vont au lycée français dans vos pays, si vous déménagez en France, si vous vivez en France. Bref, peut-être même qu'il y a des jeunes qui peuvent éventuellement faire une année d'études au lycée en France. Donc voilà, vous êtes… Ça va être intéressant, j'espère et utile pour votre vocabulaire.
Hugo: [00:07:39] On commence ?
Ingrid: [00:07:39] Eh bah oui, c'est parti !
Ingrid: [00:07:52] Avant de vous parler du baccalauréat qui termine la scolarité avant les études supérieures, on va rapidement rappeler comment se passe la scolarité en France. La scolarité en France commence à l'âge de trois ans avec l'école maternelle, dont d'ailleurs je vous ai parlé il n'y a pas si longtemps dans un épisode sur la garde d'enfants. Donc ça, c'est jusqu'à six ans, les petits petits. Ensuite, on a la primaire pour les enfants de six à onze / douze ans, à peu près. Ensuite, on a le collège, plutôt pour les pré-adolescents, donc jusqu'à quatorze / quinze ans. Et enfin, les trois dernières années de scolarité, c'est le lycée. C'est ce qui va nous intéresser, de quinze à dix-sept, dix-huit ans. Donc vous voyez, le bac, on le passe au moment où on devient adulte.
Hugo: [00:08:47] Ouais. Et d'ailleurs, le nom des classes, je sais que ça peut prêter à confusion parfois parce qu'on commence, quand les élèves entrent au collège, la classe, c'est la sixième. Donc ils commencent par la sixième, l'année suivante, cinquième, quatrième, troisième. Là, c'est la fin du collège. Ensuite, ils entrent au lycée. Et au lycée, la première classe, c'est la seconde, ensuite la première et pour finir la terminale. Ça, c'est les trois années du lycée : seconde, première, terminale.
Ingrid: [00:09:19] C'est un peu n'importe quoi quand on y pense !
Hugo: [00:09:23] Ça peut, ça semble pas… Bon, c'est logique, mais on fait les classes dans l'ordre décroissant, en commençant par la sixième.
[00:09:32] Alors, l'école en France est obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans. Ça vaut le coup de le rappeler parce que ce n'est pas la même chose dans tous les pays. Mais ça ne veut pas dire que tous les Français vont au lycée. Après le collège, les collégiens ont deux options pour leur orientation : soit ils vont au lycée qu'on appelle « général et technologique », soit ils vont plutôt dans la filière professionnelle. Et dans la filière professionnelle, ils ont deux options aussi : le lycée professionnel et le Certificat d'Aptitude Professionnelle. Ce certificat dure deux ans, ce qui fait que le collège, ils le terminent à quatorze ans. Ensuite, ils ont deux ans de CAP, et ils terminent le CAP à seize ans. Donc tout le monde en France finit… enfin, tout le monde en France reste à l'école au moins jusqu'à l'âge de seize ans.
Hugo: [00:10:23] Si on prend un peu la répartition des élèves, 50 % des élèves vont au lycée général et 20 % au lycée technologique. Donc ça, c'est la filière générale et technologique, ça représente 70 % des élèves. Et le reste, environ 30 % vont dans la filière professionnelle. Donc dans la filière professionnelle, il y a plus de cours qui concernent vraiment la pratique. C'est des cours qui sont moins généraux et qui forment plutôt à un métier spécifique dans plein de domaines différents. Les élèves peuvent choisir les métiers qui les intéressent le plus, alors que dans la filière générale, on a encore le temps de choisir son orientation plus tard et, en général, on va à l'université après et on continue les études. Alors que dans la filière professionnelle, souvent les élèves commencent à travailler dès l'âge de dix-huit ans, voire seize ans pour certains.
Ingrid: [00:11:21] Je pense que ça pourrait être intéressant de développer un jour en faisant des recherches et en discutant notamment avec les personnes concernées de la filière professionnelle. Mais pour l'instant, donc, quand on parle du bac, on parle du lycée général surtout. Surtout que, comme c'est la grande majorité des jeunes Français juste avant dix-huit ans, donc pour l'instant, on va, on va parler de ça aujourd'hui.
Hugo: [00:11:49] Ouais. Alors on va peut-être parler un peu de nos années au lycée, de notre scolarité ?
Ingrid: [00:11:54] Bah allez, c'est parti !
Hugo: [00:11:56] Alors est-ce que tu te souviens de ta rentrée en seconde ?
Ingrid: [00:12:00] Alors la rentrée exactement, je me souviens pas vraiment précisément. Mais plus ou moins je me rappelle du début du lycée, en tout cas : la découverte de cet endroit, la découverte des matières. Personnellement, ça n'a pas été un saut dans le vide, ça n'a pas été si différent. Mon lycée, c'était le lycée de secteur, à cinq minutes à pied de chez moi. Mon collège, c'était le collège de secteur (bon, j'avais déménagé entre temps, mais dans la même ville, donc je retrouvais exactement les mêmes camarades au lycée). Alors il faut savoir que dans chaque ville, il y a des collèges et il y a des lycées. Et il y a beaucoup plus de collèges que de lycées. Et puis il y a encore plus d'écoles primaires que de collèges, etc. Donc plus on avance dans les études… Enfin, plus on avance dans les classes d'école, plus on se retrouve avec plus d'élèves. Donc quand je suis arrivée au lycée, il y avait tous mes camarades du collège, plus des camarades qui venaient d'autres collèges. Ça, ça a été la grosse différence, c'est qu'on était encore plus nombreux. Je ne sais plus combien c'était, mais c'était plus gros. Et toi ?
Hugo: [00:13:13] Dans les classes aussi, il y a plus d'élèves. On est une trentaine en général au lycée, il y a une trentaine d'élèves par classe.