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L'Histoire nous le dira - Seconde guerre mondiale, 1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous le dira (2)

1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous le dira (2)

idéologie totalitaire comme celle du communisme semble être contenue à la seule Russie,

ce serait faire abstraction de la montée du fascisme, qui lui aussi, comme idéologie

politique, cherche à régler les problèmes à sa manière.

Le premier cas qui marque les esprits se produit en Italie en octobre 1922. Bien que le pays

ait combattu aux côtés des Alliés jusqu'en 1918, l'Italie est littéralement insatisfaite

des retombées du Traité de Versailles. C'est alors qu'un vétéran de l'armée

nommé Benito Mussolini et son mouvement des « chemises noires » marchent sur Rome. Le

dirigeant fasciste se fait confier le pouvoir et ne tarde pas à instaurer un régime politique

nationaliste et autoritaire.

L'autre exemple d'un pays « démocratique » qui sombre dans la dictature est bien entendu

celui de l'Allemagne. Adolf Hitler, lui aussi vétéran de la Grande Guerre, finit,

par diverses manœuvres politiques, par obtenir du parlement Allemand les pleins pouvoirs

en janvier 1933. Le régime Nazi se met en place.

Hitler n'hésite pas à éliminer tous ceux qui sont susceptibles de lui barrer la route.

Il se débarrasse d'anciens alliés comme les S.A. au cours de la tristement célèbre

Nuit des Longs Couteaux en 1934. L'année suivante, Hitler fait promulguer

les lois de Nuremberg qui, grosso modo, institutionnalisent la discrimination envers les Juifs et fournissent

un cadre légal aux persécutions systématiques contre ceux-ci. Oui, vous avez bien compris.

C'est désormais légal de s'en prendre aux Juifs.

Hitler va même plus loin encore à l'égard des Juifs, puisque ces derniers sont victimes,

en 1938, des pogroms durant de la terrible Nuit de Cristal dans laquelle des synagogues

et des commerces sont incendiés. Les victimes juives se comptent par milliers

en termes de morts, de blessés et de déportés dans des camps de concentration. La Nuit de

Cristal de novembre 1938 semble être le prélude cauchemardesque de ce qui attend les Juifs

au moment de l'Holocauste, durant les années de guerre.

Un peu comme en Union Soviétique, la dictature Nazie finit par pénétrer toutes les sphères

de la société Allemande de l'époque. En plus de prôner des politiques nationalistes

et expansionnistes, le régime Nazi d'Adolf Hitler s'affiche ouvertement raciste et

antisémite.

La montée des régimes fascistes en Allemagne et en Italie inquiète au plus haut point,

notamment parce que ces régimes ont des visées politiques clairement expansionnistes.

D'ailleurs, le régime Nazi semble toujours pousser l'audace un peu plus loin. Par exemple,

Hitler ordonne à ses troupes, dans ce qui apparaît comme une violation claire des clauses

du Traité de Versailles, de réoccuper militairement la Rhénanie en mars 1936.

Cette région riche en ressources naturelles et fortement industrialisée située près

des frontières avec la Belgique et la France en fait un secteur clairement stratégique

pour la remilitarisation de l'Allemagne.

Toujours en 1936, l'Allemagne et le Japon signent le Pacte Anti-Komintern, c'est-à-dire

le pacte anti-communiste officiellement dirigé contre l'Internationale communiste et dans

lequel les signataires jurent de se prêter une assistance en cas de guerre contre l'URSS

et de ses alliés. Un peu plus tard, en mars 1938, Hitler fait

marcher ses troupes sur l'Autriche, dans ce qu'on appelle l'Anschluss, c'est-à-dire

l'annexion pure et simple du pays par l'Allemagne. Les forces Nazies marchent sur Vienne sans

qu'aucun coup de feu ne soit tiré.

Il apparaît désormais évident qu'Hitler cherche à réunifier sous son régime toutes

les populations germanophones. D'ailleurs, toujours en 1938, en septembre, l'Allemagne

est l'hôte d'une conférence à Munich. Cette conférence débouche sur un accord

important pour Hitler. Les puissances occidentales, notamment la Grande-Bretagne et la France,

acceptent que l'Allemagne annexe les Sudètes, qui constituent une partie de la Tchécoslovaquie

peuplée de nombreux germanophones.

Le tout en échange de la paix. Mais pour combien de temps encore ? Rien ne semble arrêter

Hitler!

Profitant à nouveau de la volonté des puissances occidentales de sauvegarder la paix à tout

prix, il ordonne, dans ce qui est une violation claire des accords de Munich, que soit occupées

et annexées des régions Tchèques de la Bohème et de la Moravie-Silésie.

Comme en Italie, l'Allemagne sous Hitler n'accepte pas les clauses contraignantes

et humiliantes du Traité de Versailles. La politique de détente voulue par la Grande-Bretagne

et la France est un échec. La nouvelle guerre semble en marche.

En fait, peut-on dire qu'il existe une paix quelconque après 1918 ? On dit qu'officiellement

la Seconde Guerre mondiale débute en 1939, mais les faits montrent qu'on se bat dans

plusieurs régions du monde bien avant cette date.

Par exemple, l'Italie fasciste de Mussolini part à la conquête de l'Éthiopie en 1935

et 1936, provocant du coup un scandale au sein de la Société des Nations et dans une

bonne partie de l'opinion publique internationale.

L'imposition d'un embargo contre le régime de Mussolini, notamment sur le pétrole, n'a

que peu d'effets et ne ralentit en rien la marche des fascistes contre cette Éthiopie

qui est alors l'un des rares pays Africains indépendants.

Par ailleurs, de 1936 à 1939, l'Espagne est confrontée à une terrible guerre civile

dans le contexte d'un coup d'État orchestré par des militaires sous la gouverne du général

Franco. Victorieux, ce dernier met en place une dictature également nationaliste, conservatrice

et teintée d'un fort catholicisme.

Du côté de l'Extrême-Orient, le Japon profite de l'instabilité politique chronique

en Chine afin de poursuivre une politique expansionniste durant les années 1930.

Le Japon y fait notamment la conquête de la Mandchourie en 1931, à la suite de ce

qu'on appelle l'incident de Mukden, qui est en fait un incident d'auto-sabotage

d'installations ferroviaires délibérément orchestré par le Japon pour forcer la guerre

avec la Chine.

Par la suite, les belligérants s'affrontent le long des provinces côtières Chinoises

à la fin de la décennie, tout comme les armées Japonaises combattent les forces Soviétiques

pour des territoires situés dans la région de la Mongolie actuelle.

Cette guerre Sino-japonaise qui débute en 1931 finit par s'apaiser quelque peu au

fil des années, mais elle reprend de plus belle à l'été 1937.

Les combats sont particulièrement sauvages dans Shanghai, de même que dans Nankin, où

les Japonais massacrent plusieurs dizaines de milliers de Chinois parmi les militaires

et les civils. D'ailleurs, avec l'ampleur des conquêtes

et des massacres opérés par l'armée Nippone en territoire Chinois, certains historiennes

et historiens en viennent à penser que la Seconde Guerre mondiale a pu débuter aussitôt

qu'au début des années 1930, au lieu de la date de 1939 traditionnellement retenue.

Et à l'instar de ce que fait Hitler en Allemagne, les dirigeants Japonais finissent

par instaurer dans leur pays et en territoires conquis un régime de dictature militaire

ouvertement expansionniste, nationaliste et raciste.

Par conséquent, on retient que le monde à la fin des années 1930 est loin d'aspirer

à la paix collective tel qu'envisagé par la SDN. Cette dernière est littéralement

impuissante à instaurer une quelconque paix globale dans le monde.

Dans ce contexte, peut-on penser que la montée du fascisme et du communisme puisse marquer

une étape décisive vers une autre guerre généralisée?

Comme on le voit en Italie et en Allemagne, le fascisme n'hésite pas à mobiliser à

son profit la colère de certains individus ou classes de la société laissés pour compte

par la misère économique et financière. Le fascisme constitue un mouvement qui s'en

prend à la démocratie libérale, n'hésitant pas du coup à ridiculiser ses échecs à

résoudre les problèmes sociétaux, tout en s'en prenant aux minorités religieuses

et ethniques, qui, la plupart du temps, servent de boucs émissaires.

Bref, on a la certitude que le monde s'en va à nouveau vers une catastrophe généralisée.

Rendu en 1939, le doute n'est plus possible.

Imaginez alors la situation. Nous sommes au début de 1939. On peut désormais dire que

l'Allemagne est réunifiée et prend de l'expansion, tout comme l'Italie et le

Japon. L'alliance entre les régimes fascistes

se fait de plus en plus précise. L'Italie finit par rejoindre le pacte anti-komintern

et elle signe avec l'Allemagne, au mois de mai, le Pacte d'acier, qui est carrément

une alliance politique et militaire.

Mais le comble du comble réside dans la conclusion d'une entente secrète conclue entre l'Allemagne

de Hitler et l'Union Soviétique de Staline au mois d'août.

Imaginez! Vous avez deux régimes totalitaires aux idées politiques complètement opposées

qui signent secrètement un pacte de non-agression quelques jours à peine avant que ne débute

officiellement la Seconde Guerre mondiale!

Ce pacte, qu'on appelle le pacte Ribbentrop-Molotov, du nom des ministres des affaires étrangères

Allemand et Soviétique, concerne la division puis l'occupation de territoires en Europe

de l'Est une fois que débuteront les hostilités. En clair, le pacte prévoit la division puis

l'occupation conjointe de la Pologne par les troupes Allemandes et Soviétiques, et

l'occupation Soviétique des pays baltes.

Qui plus est - et c'est fondamental pour les Allemands -, l'entente écarte la menace

d'une attaque Soviétique contre l'Allemagne au moment de l'invasion de la Pologne. Ainsi,

l'Allemagne peut avoir les mains libres sur le front ouest en cas d'une déclaration

de guerre venant de la France et de la Grande-Bretagne.

Maintenant que la menace d'une guerre avec l'URSS est écartée, Hitler a les mains

libres pour décider où et quand il va frapper mais c'est un secret de polichinelle, dans

la mesure où il apparaît évident que sa prochaine cible est la Pologne.

Tous les prétextes sont bons pour l'envahir. Par exemple, Hitler exige que soit rattaché

à l'Allemagne le fameux corridor qui divise les deux États : le corridor de la ville

de Dantzig. La municipalité qui, elle-même, est censée avoir un statut de cité libre,

fait partie des objectifs revendiqués.

À cet effet, et dans le cadre du pacte Ribbentrop-Molotov, Hitler envoie le 30 août un ultimatum à

la Pologne réclamant les territoires du corridor polonais et la cité de Dantzig. L'ultimatum

reste sans réponse et les armées Allemandes se mobilisent à la frontière Polonaise.

Le lendemain, le 31, des incidents frontaliers montés de toutes pièces par les Nazis se

déroulent le long de la frontière dans le but de faire croire que les Polonais ont agressé

les Allemands. La réalité est toute autre, mais la réponse de Hitler s'avère brutale.

Certes, on voit la guerre venir, mais l'opinion publique internationale reste quand même

sous le choc. La guerre est désormais une réalité. Le monde se prépare au pire.

Par conséquent, le 1er septembre 1939, les soldats Allemands foncent en Pologne. La Seconde

Guerre mondiale débute!

Je vais donc analyser les principales phases des opérations de l'année 1939 selon les

différents théâtres d'opérations. Voyons ce qui se passe d'abord en Pologne, au cours

d'une campagne militaire qui se déroule officiellement du 1er septembre au 6 octobre

1939.

Les Allemands disposent d'effectifs considérables. En fait, ils rassemblent la très grande majorité

de leurs ressources militaires disponibles à cette date.

On parle d'environ 2 millions de soldats appuyés par près de 10 000 canons, 2 800

chars d'assaut et près de 2 500 avions. En face, l'armée Polonaise parvient à

mobiliser 1 million d'hommes supportés par un peu plus de 4 000 canons, 200 chars

et 800 avions.

Comme vous pouvez le constater, les Allemands semblent à première vue disposer d'un

avantage numérique, mais le moral des Polonais est très bon malgré les circonstances puisqu'ils

défendent le territoire national, la mère-patrie. Et j'aurais le goût de vous raconter à

quel point l'armée Allemande performe de manière extraordinaire en ayant recours à

la tactique de la Blitzkrieg, c'est-à-dire cette forme de guerre éclair où se marie

à merveille l'utilisation d'une infanterie mécanisée, de chars d'assaut dernier cri

et d'une aviation capable d'appuyer en toutes circonstances les forces terrestres.

Mais la réalité de la campagne Polonaise de 1939 pour les Allemands est quelque peu

différente. Certes, ils disposent d'effectifs considérables et quand même bien entraînés

et équipés, mais certains bémols peuvent être soulevés.

Évidemment, l'économie Allemande produit de plus en plus de matériels militaires durant

les années 1930 et ceux-ci sont relativement de bonne qualité.

Qui plus est, il est vrai que la Blitzkrieg, même si non parfaitement exécutée, a pu

percer des brèches importantes dans les défenses Polonaises, au point de disloquer le front

ennemi à différents endroits et même dans des moments critiques.

Rappelons toutefois que l'économie du IIIe Reich en 1939 n'est pas parfaitement préparée

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1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous le dira (2) 1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous dira (2) 1939 - Segunda guerra mundial tomo 1 | La historia nos lo dirá (2)

idéologie totalitaire comme celle du communisme semble être contenue à la seule Russie,

ce serait faire abstraction de la montée du fascisme, qui lui aussi, comme idéologie

politique, cherche à régler les problèmes à sa manière.

Le premier cas qui marque les esprits se produit en Italie en octobre 1922. Bien que le pays

ait combattu aux côtés des Alliés jusqu'en 1918, l'Italie est littéralement insatisfaite

des retombées du Traité de Versailles. C'est alors qu'un vétéran de l'armée

nommé Benito Mussolini et son mouvement des « chemises noires » marchent sur Rome. Le

dirigeant fasciste se fait confier le pouvoir et ne tarde pas à instaurer un régime politique

nationaliste et autoritaire.

L'autre exemple d'un pays « démocratique » qui sombre dans la dictature est bien entendu

celui de l'Allemagne. Adolf Hitler, lui aussi vétéran de la Grande Guerre, finit,

par diverses manœuvres politiques, par obtenir du parlement Allemand les pleins pouvoirs

en janvier 1933. Le régime Nazi se met en place.

Hitler n'hésite pas à éliminer tous ceux qui sont susceptibles de lui barrer la route.

Il se débarrasse d'anciens alliés comme les S.A. au cours de la tristement célèbre

Nuit des Longs Couteaux en 1934. L'année suivante, Hitler fait promulguer

les lois de Nuremberg qui, grosso modo, institutionnalisent la discrimination envers les Juifs et fournissent

un cadre légal aux persécutions systématiques contre ceux-ci. Oui, vous avez bien compris.

C'est désormais légal de s'en prendre aux Juifs.

Hitler va même plus loin encore à l'égard des Juifs, puisque ces derniers sont victimes,

en 1938, des pogroms durant de la terrible Nuit de Cristal dans laquelle des synagogues

et des commerces sont incendiés. Les victimes juives se comptent par milliers

en termes de morts, de blessés et de déportés dans des camps de concentration. La Nuit de

Cristal de novembre 1938 semble être le prélude cauchemardesque de ce qui attend les Juifs

au moment de l'Holocauste, durant les années de guerre.

Un peu comme en Union Soviétique, la dictature Nazie finit par pénétrer toutes les sphères

de la société Allemande de l'époque. En plus de prôner des politiques nationalistes

et expansionnistes, le régime Nazi d'Adolf Hitler s'affiche ouvertement raciste et

antisémite.

La montée des régimes fascistes en Allemagne et en Italie inquiète au plus haut point,

notamment parce que ces régimes ont des visées politiques clairement expansionnistes.

D'ailleurs, le régime Nazi semble toujours pousser l'audace un peu plus loin. Par exemple,

Hitler ordonne à ses troupes, dans ce qui apparaît comme une violation claire des clauses

du Traité de Versailles, de réoccuper militairement la Rhénanie en mars 1936.

Cette région riche en ressources naturelles et fortement industrialisée située près

des frontières avec la Belgique et la France en fait un secteur clairement stratégique

pour la remilitarisation de l'Allemagne.

Toujours en 1936, l'Allemagne et le Japon signent le Pacte Anti-Komintern, c'est-à-dire

le pacte anti-communiste officiellement dirigé contre l'Internationale communiste et dans

lequel les signataires jurent de se prêter une assistance en cas de guerre contre l'URSS

et de ses alliés. Un peu plus tard, en mars 1938, Hitler fait

marcher ses troupes sur l'Autriche, dans ce qu'on appelle l'Anschluss, c'est-à-dire

l'annexion pure et simple du pays par l'Allemagne. Les forces Nazies marchent sur Vienne sans

qu'aucun coup de feu ne soit tiré.

Il apparaît désormais évident qu'Hitler cherche à réunifier sous son régime toutes

les populations germanophones. D'ailleurs, toujours en 1938, en septembre, l'Allemagne

est l'hôte d'une conférence à Munich. Cette conférence débouche sur un accord

important pour Hitler. Les puissances occidentales, notamment la Grande-Bretagne et la France,

acceptent que l'Allemagne annexe les Sudètes, qui constituent une partie de la Tchécoslovaquie

peuplée de nombreux germanophones.

Le tout en échange de la paix. Mais pour combien de temps encore ? Rien ne semble arrêter

Hitler!

Profitant à nouveau de la volonté des puissances occidentales de sauvegarder la paix à tout

prix, il ordonne, dans ce qui est une violation claire des accords de Munich, que soit occupées

et annexées des régions Tchèques de la Bohème et de la Moravie-Silésie.

Comme en Italie, l'Allemagne sous Hitler n'accepte pas les clauses contraignantes

et humiliantes du Traité de Versailles. La politique de détente voulue par la Grande-Bretagne

et la France est un échec. La nouvelle guerre semble en marche.

En fait, peut-on dire qu'il existe une paix quelconque après 1918 ? On dit qu'officiellement

la Seconde Guerre mondiale débute en 1939, mais les faits montrent qu'on se bat dans

plusieurs régions du monde bien avant cette date.

Par exemple, l'Italie fasciste de Mussolini part à la conquête de l'Éthiopie en 1935

et 1936, provocant du coup un scandale au sein de la Société des Nations et dans une

bonne partie de l'opinion publique internationale.

L'imposition d'un embargo contre le régime de Mussolini, notamment sur le pétrole, n'a

que peu d'effets et ne ralentit en rien la marche des fascistes contre cette Éthiopie

qui est alors l'un des rares pays Africains indépendants.

Par ailleurs, de 1936 à 1939, l'Espagne est confrontée à une terrible guerre civile

dans le contexte d'un coup d'État orchestré par des militaires sous la gouverne du général

Franco. Victorieux, ce dernier met en place une dictature également nationaliste, conservatrice

et teintée d'un fort catholicisme.

Du côté de l'Extrême-Orient, le Japon profite de l'instabilité politique chronique

en Chine afin de poursuivre une politique expansionniste durant les années 1930.

Le Japon y fait notamment la conquête de la Mandchourie en 1931, à la suite de ce

qu'on appelle l'incident de Mukden, qui est en fait un incident d'auto-sabotage

d'installations ferroviaires délibérément orchestré par le Japon pour forcer la guerre

avec la Chine.

Par la suite, les belligérants s'affrontent le long des provinces côtières Chinoises

à la fin de la décennie, tout comme les armées Japonaises combattent les forces Soviétiques

pour des territoires situés dans la région de la Mongolie actuelle.

Cette guerre Sino-japonaise qui débute en 1931 finit par s'apaiser quelque peu au

fil des années, mais elle reprend de plus belle à l'été 1937.

Les combats sont particulièrement sauvages dans Shanghai, de même que dans Nankin, où

les Japonais massacrent plusieurs dizaines de milliers de Chinois parmi les militaires

et les civils. D'ailleurs, avec l'ampleur des conquêtes

et des massacres opérés par l'armée Nippone en territoire Chinois, certains historiennes

et historiens en viennent à penser que la Seconde Guerre mondiale a pu débuter aussitôt

qu'au début des années 1930, au lieu de la date de 1939 traditionnellement retenue.

Et à l'instar de ce que fait Hitler en Allemagne, les dirigeants Japonais finissent

par instaurer dans leur pays et en territoires conquis un régime de dictature militaire

ouvertement expansionniste, nationaliste et raciste.

Par conséquent, on retient que le monde à la fin des années 1930 est loin d'aspirer

à la paix collective tel qu'envisagé par la SDN. Cette dernière est littéralement

impuissante à instaurer une quelconque paix globale dans le monde.

Dans ce contexte, peut-on penser que la montée du fascisme et du communisme puisse marquer

une étape décisive vers une autre guerre généralisée?

Comme on le voit en Italie et en Allemagne, le fascisme n'hésite pas à mobiliser à

son profit la colère de certains individus ou classes de la société laissés pour compte

par la misère économique et financière. Le fascisme constitue un mouvement qui s'en

prend à la démocratie libérale, n'hésitant pas du coup à ridiculiser ses échecs à

résoudre les problèmes sociétaux, tout en s'en prenant aux minorités religieuses

et ethniques, qui, la plupart du temps, servent de boucs émissaires.

Bref, on a la certitude que le monde s'en va à nouveau vers une catastrophe généralisée.

Rendu en 1939, le doute n'est plus possible.

Imaginez alors la situation. Nous sommes au début de 1939. On peut désormais dire que

l'Allemagne est réunifiée et prend de l'expansion, tout comme l'Italie et le

Japon. L'alliance entre les régimes fascistes

se fait de plus en plus précise. L'Italie finit par rejoindre le pacte anti-komintern

et elle signe avec l'Allemagne, au mois de mai, le Pacte d'acier, qui est carrément

une alliance politique et militaire.

Mais le comble du comble réside dans la conclusion d'une entente secrète conclue entre l'Allemagne

de Hitler et l'Union Soviétique de Staline au mois d'août.

Imaginez! Vous avez deux régimes totalitaires aux idées politiques complètement opposées

qui signent secrètement un pacte de non-agression quelques jours à peine avant que ne débute

officiellement la Seconde Guerre mondiale!

Ce pacte, qu'on appelle le pacte Ribbentrop-Molotov, du nom des ministres des affaires étrangères

Allemand et Soviétique, concerne la division puis l'occupation de territoires en Europe

de l'Est une fois que débuteront les hostilités. En clair, le pacte prévoit la division puis

l'occupation conjointe de la Pologne par les troupes Allemandes et Soviétiques, et

l'occupation Soviétique des pays baltes.

Qui plus est - et c'est fondamental pour les Allemands -, l'entente écarte la menace

d'une attaque Soviétique contre l'Allemagne au moment de l'invasion de la Pologne. Ainsi,

l'Allemagne peut avoir les mains libres sur le front ouest en cas d'une déclaration

de guerre venant de la France et de la Grande-Bretagne.

Maintenant que la menace d'une guerre avec l'URSS est écartée, Hitler a les mains

libres pour décider où et quand il va frapper mais c'est un secret de polichinelle, dans

la mesure où il apparaît évident que sa prochaine cible est la Pologne.

Tous les prétextes sont bons pour l'envahir. Par exemple, Hitler exige que soit rattaché

à l'Allemagne le fameux corridor qui divise les deux États : le corridor de la ville

de Dantzig. La municipalité qui, elle-même, est censée avoir un statut de cité libre,

fait partie des objectifs revendiqués.

À cet effet, et dans le cadre du pacte Ribbentrop-Molotov, Hitler envoie le 30 août un ultimatum à

la Pologne réclamant les territoires du corridor polonais et la cité de Dantzig. L'ultimatum

reste sans réponse et les armées Allemandes se mobilisent à la frontière Polonaise.

Le lendemain, le 31, des incidents frontaliers montés de toutes pièces par les Nazis se

déroulent le long de la frontière dans le but de faire croire que les Polonais ont agressé

les Allemands. La réalité est toute autre, mais la réponse de Hitler s'avère brutale.

Certes, on voit la guerre venir, mais l'opinion publique internationale reste quand même

sous le choc. La guerre est désormais une réalité. Le monde se prépare au pire.

Par conséquent, le 1er septembre 1939, les soldats Allemands foncent en Pologne. La Seconde

Guerre mondiale débute!

Je vais donc analyser les principales phases des opérations de l'année 1939 selon les

différents théâtres d'opérations. Voyons ce qui se passe d'abord en Pologne, au cours

d'une campagne militaire qui se déroule officiellement du 1er septembre au 6 octobre

1939.

Les Allemands disposent d'effectifs considérables. En fait, ils rassemblent la très grande majorité

de leurs ressources militaires disponibles à cette date.

On parle d'environ 2 millions de soldats appuyés par près de 10 000 canons, 2 800

chars d'assaut et près de 2 500 avions. En face, l'armée Polonaise parvient à

mobiliser 1 million d'hommes supportés par un peu plus de 4 000 canons, 200 chars

et 800 avions.

Comme vous pouvez le constater, les Allemands semblent à première vue disposer d'un

avantage numérique, mais le moral des Polonais est très bon malgré les circonstances puisqu'ils

défendent le territoire national, la mère-patrie. Et j'aurais le goût de vous raconter à

quel point l'armée Allemande performe de manière extraordinaire en ayant recours à

la tactique de la Blitzkrieg, c'est-à-dire cette forme de guerre éclair où se marie

à merveille l'utilisation d'une infanterie mécanisée, de chars d'assaut dernier cri

et d'une aviation capable d'appuyer en toutes circonstances les forces terrestres.

Mais la réalité de la campagne Polonaise de 1939 pour les Allemands est quelque peu

différente. Certes, ils disposent d'effectifs considérables et quand même bien entraînés

et équipés, mais certains bémols peuvent être soulevés.

Évidemment, l'économie Allemande produit de plus en plus de matériels militaires durant

les années 1930 et ceux-ci sont relativement de bonne qualité.

Qui plus est, il est vrai que la Blitzkrieg, même si non parfaitement exécutée, a pu

percer des brèches importantes dans les défenses Polonaises, au point de disloquer le front

ennemi à différents endroits et même dans des moments critiques.

Rappelons toutefois que l'économie du IIIe Reich en 1939 n'est pas parfaitement préparée