SCHOPENHAUER - L'art d'avoir toujours raison (Analyse de 5 stratagèmes) 📏 (1)
je
bonjour à tous
aujourd'hui on va
heures mais on ne va
parler sous le même
angle que d'habitude puisque on ne va
pas parler de la métaphysique de
schopenhauer et métaphysique qu'il
expose dans son livre le monde comme
volonté et comme représentation car
aujourd'hui on va parler de schopenhauer
sous l'angle de la rhétorique dont il
nous parle dans un tout petit livre qui
s'intitule l'art d'avoir toujours raison
alors il se trouve que ce livre est
aujourd'hui très connu au point
d'ailleurs que schopenhauer est
aujourd'hui davantage connu pour l'art
d'avoir toujours raison que pour le
monde comme volonté et comme
représentation
bon ça peut aussi s'expliquer par le
fait que le monde comme volonté et comme
représentation c'est à peu près 1200
pages tandis que l'art d'avoir toujours
raison
c'est un petit livre qui tient en une
vingtaine ou une trentaine de pages donc
ça peut expliquer le succès de cet
ouvrage par rapport à son ouvrage de
métaphysique
l'art d'avoir toujours raison a été
publié en 1864 et ce livre regroupe 38
stratagème 38 stratagème pour gagner le
débat 38 stratagème pour avoir toujours
raison face à un adversaire
donc aujourd'hui on va s'intéresser à
cette dialectique éristique c'est à dire
à ces stratagèmes assez technique assez
ruse pour gagner un débat
alors évidemment on peut noter la
dimension sarcastique de schopenhauer
donc ce livre mais en réalité il serait
très réducteur de résumer le livre à
cette dimension sarcastique
c'est à dire que le but de ce livre
c'est aussi de proposer au lecteur un
manuel d'autodéfense rhétorique et
intellectuels qui va vous permettre de
détecter dans le discours de vos
interlocuteurs
tout ce qui va être de l'ordre des
arguments fallacieux des sophismes ou
même des techniques de comportement pour
prendre le dessus sur l'autre dans la
discussion
les stratagèmes de schopenhauer sont
donc à la fois des stratagèmes
intellectuelle mais aussi des
stratagèmes psychologique parce
qu'évidemment la discussion intègre une
dimension psychologique
c'est à dire que dans un débat les
émotions jouent un rôle les émotions ont
une influence sur notre manière de
réagir aux arguments notre interlocuteur
et donc si on veut gagner un des barbes
il faut forcément tenir compte de cette
dimension émotionnelle du débat il faut
tenir compte de la dimension
psychologique de la dispute
intellectuelle alors je disais que ce
serait une erreur de réduire le livre de
schopenhauer à une simple dénonciation
sarcastique de la malhonnêteté
intellectuelle est en effet schopenhauer
dit lui-même dans l'introduction à son
ouvrage qu'il est parfois nécessaire de
recourir à ce genre de procédés pour
défendre nos idées
qu'est ce qui fait dire ça à
schopenhauer et bien c'est tout
simplement le fait que parfois une idée
vrai l'idée juste et condamné à ne pas
être entendue donc condamné à
l'impuissance
si elle n'est pas défendu avec des armes
rhétorique efficace autrement dit pour
schopenhauer
la vérité ne suffit pas toujours et à ce
moment là il peut être utile de recourir
à des artifices rhétoriques qui vont
permettre à nos idées de gagner du
terrain
la fonction du débat remet ce n'est pas
de chercher la vérité la fonction du
débat c'est de faire triompher notre
vérité notre conception de la vérité
le but d'un débat c'est de convaincre et
convaincre c'est combattre
c'est combattre l'adversaire et
combattre l'adversaire c'est mettre en
place toute une série de techniques pour
rendre son propos moins convaincant
c'est lui opposer des arguments de telle
sorte que ces arguments vont perdre de
leur efficacité et de leur puissance de
persuasion
remarquez d'ailleurs comme le champ
lexical du débat est un champ lexical
guerrier je parlais à l'instant
d'opposer des arguments mais on parle
également de confrontation d'idées de
stratégies argumentatives d'armes
intellectuelle et de gagner le débat
donc ici schopenhauer ne se place pas du
tout dans une perspective philosophique
d'investigation du vrai il ne s'inscrit
pas dans la démarche socratique de la
dialectique de la vérité il s'inscrit
dans la dialectique éristique
c'est-à-dire dans l'art de la
controverse
alors pour ceux qui auront envie de lire
le livre je vous invite très fortement à
ne pas sauter l'introduction je vous
recommande vivement de lire
l'introduction parce que schopenhauer y
explique d'où vient notre besoin d'avoir
raison a fortiori d'avoir raison face à
quelqu'un et davantage encore en public
schopenhauer nous explique qu'en fait
c'est tout simplement lié à la nature
même de l'être humain et à une
caractéristique de l'être humain
caractéristique innée qui est la vanité
la vanité c'est l'inconsistance c'est le
fait d'être moins intéressés par le fond
des choses que par l'apparence
extérieure des choses d'être moins
intéressé par la vérité que par l'image
de nos idées
c'est la logique des apparences la
vanité c'est ce qui fait que l'être
humain préféra toujours avoir tort mais
remporter les loges qu'avoir raison et
recevoir la réprobation l'être humain
préfère les louanges à la vérité il
préfère le succès à la sagesse et c'est
pour ça que l'être humain a recours à la
rhétorique et qu'il n'hésite pas à jouer
sur les apparences pour emporter
l'adhésion du public
à cela il faut ajouter que l'être humain
a une tendance à l'obstination dans
l'erreur
c'est à dire que lorsque nous sommes
dans l'erreur il n'y a rien de pire que
de le reconnaître
pourquoi et bien tout simplement parce
qu'on considère que ça va nous faire
perdre en crédibilité et que donc c'est
un aveu de faiblesse
on considère que reconnaître une erreur
c'est prêter le flanc aux attaques
donc on préférera toujours s'obstiner
dans l'erreur quitte à faire preuve de
la plus grande des mauvaise foi du
moment qu'on peut sauver les apparences
l'être humain pense que les apparences
le sauveront
il pense que les autres ne détecteront
pas la fraude et que du moment qu'il
défend ses positions obstinément il
finira toujours par s'en sortir
bien sûr c'est une illusion mais c'est
un besoin
nous avons besoin de prouver que nous
avons raison mais nous avons besoin de
nous prouver que nous avons raison quand
on argumente avec zèle contre
n'argumente avec offensive it et ou avec
agressivité
ce n'est finalement pas tant l'autre que
nous cherchons à convaincre c'est nous
mêmes
nous voulons nous convaincre que nous
avons raison que c'est notre manière de
penser qu est la bonne parce qu'il en va
de notre estime de nous mêmes parce
qu'il en va de notre image de nous-mêmes
et c'est pourquoi nous avons sans cesse
besoin de nous justifier vis-à-vis de
nous-mêmes de nous persuader que nous
sommes dans le vrai
on pourrait comparer les croyances
humaines à un édifice qui menacerait de
s'effondrer si on retirait un étage
l'être humain passe toute sa vie à
construire un système de croyances à
système de lecture et de compréhension
du monde
une fois que ce système est construit il
est hors de question d'en changer
il est hors de question de remettre en
cause ce système
donc on préférera toujours colmater les
fissures montée des échafaudages pour
tenter de rendre cohérent un système qui
ne l'est plus pour tenter de se
convaincre que notre système est le bon
dans tous les cas il est hors de
question de laisser notre édifice de
croyance se laisser détruire
parce que sans ce système de croyances
nous ne sommes plus à l'abri
nous devenons vulnérables
nous sommes en danger
la malhonnêteté intellectuelle la
mauvaise foi le délit le mensonge
parfois des stratégies inconsciente qui
répondent d'abord un besoin de repères à
partir du moment où on vit avec les
autres on a besoin de repères
on a besoin de repères auxquels on va
s'identifier à ceux auxquels on va se
définir
et c'est très important de pouvoir se
définir
se définir auprès des autres se définir
auprès de soi même c'est ce qui fait
qu'on va très souvent défendre des idées
non pas parce qu'elles sont vraies mais
pour défendre une conception nous mêmes
et pour défendre l'image à laquelle on
veut correspondre une autre manière de
le dire c'est que on peut être de
mauvaise foi de bonne foi
on peut par exemple être certain d'avoir
raison pour justifier le recours à des
arguments fallacieux
mais le fait qu'on s'identifier à des
croyances fait qu'on va défendre ces
croyances comme si on défend des notre
propre vie et quand il s'agit de
défendre sa vie on ne se pose pas la
question de savoir qui a raison et qui a
tort
on défend sa vie
et pour défendre sa vie mme tous les
coups sont permis
que les armes sont bonnes à prendre et
donc l'appréciation de la valeur d'un
argument ne va pas se faire par rapport
à sa conformité aux vrais elle va se
faire par rapport à notre conviction
profonde et aux besoins que nous avons
de croire dans cette idée
c'est ce qui fait d'ailleurs qu'on est
beaucoup plus tolérants envers des
arguments qui vont dans notre sens y
compris quand ce sont des arguments
médiocre quand vers des arguments qui
s'opposent à notre vision du monde
je m'estime faire partie d'un camp en
lutte contre un autre camp si je me
reconnais dans un parti dans un
mouvement d'idées dans un clan je vais
me refusé à reconnaître la valeur des
arguments du clan opposé
je vais considérer que tout argument qui
émanera de ce clan sera forcément nul et
non avenu
c'est la logique même du militantisme
le militant ne pense pas parce que
penser c'est se donner l'occasion de
changer d'avis
et donc d'être dans l'inconfort voir
l'insécurité psychique
c'est à dire de voir apparaître une
fissure dans l'édifice de nos croyances
reconnaître qu'on a tort c'est très
difficile c'est très difficile car c'est
un aveu de faiblesse
en tout cas c'est ainsi que nous le
voyons c'est ainsi que nous le voyons
parce que nous avons une vision de
l'échangé intellectuel comme étant une
lutte pour la reconnaissance
c'est une des que développe le
philosophe hegel qui parle de
l'affrontement des consciences qui sont
chacune en lutte pour la reconnaissance
nous avons besoin que les autres
conscience nous reconnaissent et c'est à
ce moment là que la dispute
intellectuelle cesse d'être un
intellectuel pour devenir une lutte
d'égos une lutte pour la survie
reçoit la vie comme une lutte permanente
reconnaître qu'on a tort s'est prêté le
flanc à l'ennemi
et se mettre à découvert
c'est risquer la mort
on veut croire que la vie est une guerre
parce qu'à la guerre tous les coups sont
permis et c'est toujours plus facile
d'assumer notre agressivité
quand on part du principe que l'autre
nous veut du mal
dans cette vidéo on ne va pas se pencher
sur tous les stratagèmes présenté par
schopenhauer dans son livre on va
s'intéresser à 5 stratagème parmi les
plus utilisés par nous tous au quotidien
donc le but ça va être de réviser nos
classiques de manière un petit peu
amusante pour mieux détecter les pièges
rhétorique dans lesquels on ne manquera
pas de vouloir vous faire tomber
donc on y va on va commencer avec le
premier stratagème que j'ai retenu pour
cette vidéo le stratagème numéro 8
fâché l'adversaire soyez gentil de me
laisser parler et de cesser d'intervenir
incessamment un peu comme le roquet
écoute je n'ai pas parlé premier
ministre de la france
alors ça c'est un stratagème que j'aime
beaucoup parce que justement il met en
évidence que l'art de la controverse
ce n'est pas seulement l'art de manier
les armes de la rhétorique
ce n'est pas seulement savoir maîtriser
le langage c'est aussi savoir provoquer
des émotions c'est aussi savoir excité
l'adversaire le faire sortir de son
calme faire sortir de sa raison le rôle
donné par les romantiques à
l'appartenance face à l'idéologie d'un
homme des lumières des conçu comme son
propre fondement le mythe selon lequel
le débat intellectuel reposerait
seulement sur l'affrontement d'idées pur