Pêche : la fin de l'abondance?
aujourd'hui je vais vous parler de la
surexploitation de la pêche à travers le
monde parce que la nature même du milieu
marin rend finalement assez peu visible
les dégâts qui sont faits sur la faune
marine
alors je vais essayer de vous expliquer
les mécanismes qui conduisent à de tels
dégâts dans les océans
la première dimension que l'on peut
avoir à l'esprit c'est tout simplement
la densité humaine le long des côtes
on considère que la moitié de la
population mondiale vit à moins de 60 km
des côtes
et ce mouvement n'est pas propre à notre
époque les hommes ont toujours vécu le
long des fleuves et le nom des maires
car ils permettent et de circuler et se
nourrir sa deuxième carte que l'on peut
regarder est celle des principales zones
de pêche dans le monde
elles sont elles aussi surtout côtière
car la haute mer plus éloignés et plus
coûteuse d'accès est aussi plus
dangereuse
ces zones de pêche ne sont pas également
répartis dans le monde
on voit en plus clair celles où les
rendements annuels sont les plus
importants en amérique en europe à
l'ouest de l'afrique et au nord du
continent asiatique
alors on le voit les rendements de la
pêche marine ne sont pas équivalents
dans la géographie mondiale mais ils ne
sont pas non plus constant dans
l'histoire
regardez ce graphique il montre
l'évolution des captures de poissons
entre 1950 et 2008 tout stock confondues
et il permet de mesurer l'augmentation
des prises
et c'est justement à partir des années
50 que commencent à se poser la question
de la surpêche dans l'atlantique nord la
morue est une ressource recherché par
l'ensemble des pays côtiers
l'islande qui a bâti son économie sur
cette activité élargi la limite de ses
eaux territoriales réservé aux pêcheurs
islandais en 1958 en 1972 et en 1975 et
à chaque extension de la zone de pêche
des affrontements entre navires éclate
entre float islandaise et flotte
britannique
au point que l'otan doit proposer une
médiation entre les deux états autre
exemple le canada
confrontée à une augmentation puis à un
effondrement des prises de morue que
vous pouvez repérer sur ce graphique
le canada a ainsi tué en 1977 autour de
terre-neuve une zone d'exploitation
exclusive de 200 milles nautiques afin
de réserver les bancs de morues aux
pêcheurs canadiens le gouvernement
subventionne l'achat de bateaux la
modernisation des outils ce qui entraîne
une augmentation des emplois dans ce
secteur de la pêche
résultat la zone exclusive institué ne
vient pas préserver les stocks de morue
restants mais au contraire renforce la
surexploitation
car les captures s'effondre
ultérieurement et le canada en 1992 doit
décréter un moratoire à la pêche à la
morue entraînant alors la suppression de
près de 30000 emplois liés à cette
activité
la pêche est ouverte en 1980 18 mai
alors plus la moindre morue à l'horizon
des pêcheries ferme quelques années plus
tard cette fois définitivement ce qui
prouve que le moratoire n'a pas permis
la reconstitution des stocks
alors d'où vient ce problème de la
surexploitation leur premier facteur
c'est la pression démographique et les
changements des comportements
alimentaires
en 1960 on consommait en moyenne 10 kg
de poissons par personne et par an et on
en consomme 17 kg en 2008 et la
consommation de poisson a de plus suivi
le rythme de la croissance démographique
mondiale qui a plus que doublé sur la
même période
pourtant les raisons de la surpêche sont
plutôt à rechercher dans le
bouleversement des équipements des
navires et pêcheries s'industrialise le
tonnage des bateaux augmente et ils
deviennent de véritables usines
flottantes
à titre de comparaison pour obtenir un
million et demi de tonnes d'anchois
il fallait en 1987 336 jours de pêche et
en 1994 il fallait 12 jours de pêche
pour une quantité identique
sans oublier les radars et les sonars
aidant à repérer et à suivre les bancs
de poissons
et permettant de pêcher de plus en plus
loin et de plus en plus profond en 50
ans la pêche industrielle est passé
d'une profondeur moyenne de 100 150
mètres à plus de 300 mètres aujourd'hui
dans ses profondeurs on exploite donc de
nouvelles espèces telles que l'emprunt
poisson peut contaminer pauvre grèce
donc très attractif commercialement or
comme ces espèces combine une grande
longévité jusqu'à 150 ans de vie pour
l'empereur et une croissance faible et
très lentes les stocks s'épuisent plus
rapidement on est donc dans un cercle
vicieux puisque les investissements
coûteux impose aux pêcheurs d'accroître
leur productivité donc leurs prises
et comme dans les zones de pêche le
poisson se raréfient ils sont contraints
de pêcher les poissons plus petits plus
jeunes qui ne peuvent pas se reproduire
et donc les stocks se réduisent alors où
en est-on exactement aujourd'hui la fao
publie régulièrement un état de la pêche
mondiale
et d'après les derniers chiffres la
production globale de poissons de mer
étaient 200 millions de tonnes en 2009
et si on exclut les 20 % provenant de
l'aquaculture et capturant milieux
sauvages représentent donc 80 millions
de tonnes
ce rapport de la fao a l'inconvénient
d'être établi sur la base de chiffres
fournis par les états qui peuvent donc
être largement sous-estimées et qui
viennent à leur tour des captures
annoncé par les pêcheurs après son sur
carte serait pêcher illégalement
c'est à dire hors des espèces des zones
où des périodes de pêche autorisés et
ces données ne tiennent même pas compte
des prises pour rejeter à la mer
donc en résumé on estime que 3 % des
stocks de poissons dans le monde sont
épuisés 28% sont surexploités et 1% est
en voie de repeuplement
alors comment gérer les ressources de
manière soutenable
c'est en 1981 deux cas été ouverte à la
signature une convention dite de montego
bay qui définit les zones économiques
exclusives dit est 2e
située entre la mer territoriale et la
haute mer est limité à 200 milles marins
l'un des deux doit assurer aux états la
responsabilité économique de
l'exploitation mais aussi en principe
une gestion responsable des ressources
vivantes
pendant les fêtes pzd eux servent
uniquement à assurer l'exploitation
maximale des états sur leurs ressources
et le toute façon il n'y a pas
d'autorité de contrôle et encore moins
de sanctions
ôta des deux ce sont les eaux
internationales qui constitue 64 % de la
totalité des océans et toutes les
ressources halieutiques qui s'y trouvent
devrait logiquement relevé d'une gestion
internationale or il n'y en a pas la
gestion est confiée au niveau régional à
des organisations que vous voyez là sur
la carte
ces organisations sont nombreuses et
elles s'occupent soit de l'ensemble des
espèces d'une région précise souad une
espèce particulière comme par exemple
fait l'iccat est à dire la commission
internationale pour la conservation des
thonidés de l'atlantique
et bien justement arrêtons nous un
moment sur cette question du thon rouge
vous voyez sur cette courbe l'évolution
des captures de thon rouge déclaré dans
l'atlantique et en méditerranée à partir
des années 80 le développement du marché
japonais de sushis et de sa chimie puis
la large diffusion de cette pratique
alimentaire provoque un accroissement de
l'exploitation du thon rouge et
l'extension de la pêche industrielle en
1998 l'iccat fixe des quotas pêches pour
la méditerranée la tentive de l'est
d'après le graphique on pourrait penser
que ces quotas ont atteint leur but en
réduisant les captures en fait il n'en
est rien d'une part les quantités
pêchées dépasse le seuil fixé le 30 de
milton et d'autre part on ne voit pas
sur le graphique
les captures illégales et non déclarés
sont estimées à environ 30 mille tonnes
alors face à la chute alarmante des
stocks en méditerranée
en 2008 le comité scientifique de
l'iccat demande de réduire les quotas à
15 mille tonnes pour permettre le
renouvellement des stocks mais
l'opposition des pêcheurs
conduit les états à s'accorder
finalement sur le chiffre de 22 mille
tonnes alors pour sauver le thon rouge
la principauté de monaco décide d'aller
plus loin et proposent de l'inscrire au
nombre des espèces menacées dont le
commerce est interdit
le japon principal importateur de thon
rouge opère un intense lobbying face à
une union européennes hésitantes et
après avoir rallié nombreux pays à sa
cause
tokyo parvient à faire rejeter la
proposition en 2010 le thon rouge reste
donc du ressort de l'iccat qui a fixé de
nouveaux quotas pour 2011 les plaçant à
12 milles 900 tonnes de prises
autorisées
face à l'inefficacité des mesures
actuelles comment envisager l'avenir
l'aquaculture est présenté comme une
solution à la surpêche
reprenons le graphique des captures en
milieu sauvage et ajoutons-y l'évolution
de la production aquacole on voit que la
progression est constante depuis une
vingtaine d'années cette pratique
permettrait de maîtriser les aléas de la
production halieutique tout en étant à
reconstituer les stocks
mais la question reste comment nourrir
les poissons d'élevage la farine de
poisson traditionnellement utilisés pour
l'alimentation animale est de plus en
plus employée pour les élevages de
saumons de bach ou de daurade cette
demande accroît mécaniquement la
pression sur les espèces telles que
l'anchois du pérou destinée quasi
exclusivement à la farine de poisson
dont on voit ici la zone de pêche à
l'anchois est d'ores et déjà
surexploitées et face à l'essor de
l'aquaculture surtout en asie
la situation risque encore d'empirer
voilà vous l'avez mesurer ce dossier de
la pêche est complexe c'est un secteur
clé comme l'agriculture pour les
questions économiques sociales mais
aussi électorale et en même temps on
comprend très bien pourquoi année après
année
les pêcheries et même les pêcheurs
s'obstine à détruire finalement leur
propre outil de travail leur propre
outil économique
une fois plus on est dans le court terme
alors il convient bien sûr d'augmenter
la superficie des parcs nationaux marins
protégés il n'y a qu'un pour cent à
travers le monde dans les océans comme
parc protégé et d'autre part une fois
plus c'est à nous les consommateurs
d'être attentif de faire des choix
par exemple de ne pas consommer les
poissons des grandes profondeurs comme
l'empereur et d'exiger une parfaite
traçabilité des produits de la pêche que
nous consommons pour approfondir ce
dossier je vous conseille vivement la
lecture du livre de philip currie et ils
miseraient une mer sans poissons qui est
édité chez calmann lévy c'est un dossier
très complet et particulièrement sérieux
et puis je vous signale que dans notre
collection nous publions un nouveau dvd
richesse et pauvreté des nations donc
est édité chez arte éditions