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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Un joyeux Noël II

Un joyeux Noël II

Pendant que Mme Marsch était occupée à chercher des habits pour la famille Hummel, ses enfants se hâtèrent de poser sur la table les présents qu'elles lui destinaient. C'était bien peu de chose ; mais il y avait beaucoup d'affection et d'abnégation dans ces quelques petits paquets-là, et le gros bouquet de roses rouges et de chrysanthèmes blancs, qu'elles mirent au milieu de la table, donnait à la chambre tout entière un air de fête.

« J'entends maman. Commencez, Beth ! Amy, ouvrez la porte ! Vite, Meg ! s'écria Jo ; allons, trois hourrahs pour maman ! »

Amy ouvrit la porte ; Beth joua, en guise de marche, un ravissant morceau de Mozart, et Meg conduisit sa mère à la place d'honneur. M me Marsch fut surprise et touchée, et des larmes brillèrent dans ses yeux lorsqu'elle examina ses cadeaux et lut les petits billets qui les accompagnaient. Elle mit immédiatement ses pantoufles, versa quelques gouttes d'eau de Cologne sur un des mouchoirs de Beth, attacha la rose à sa ceinture et dit que ses jolis gants lui allaient parfaitement. Puis vinrent beaucoup de baisers, de rires, avec accompagnement de toutes ces explications qui rendent les fêtes de famille si agréables dans le moment et si douces à se rappeler plus tard.

L'expédition charitable du matin et leur déjeuner retardé leur prirent tant de temps, que le reste de la journée fut donné aux préparatifs du drame de Jo, qui devait être joué le soir. Elles étaient trop jeunes pour aller au spectacle et pas assez riches pour dépenser beaucoup d'argent à leurs amusements ; mais, comme la nécessité est mère de l'industrie, elles pourvoyaient elles- mêmes à tout ce qui leur manquait et y réussissaient souvent fort bien. Ce jour-là, elles avaient, pour leur représentation, des guitares en carton, des lampes antiques, faites avec de vieux pots à beurre recouverts de papier d'argent, de vieilles robes étincelantes de paillettes d'or et des boucliers en papier imitant l'acier.

Aucun gentleman n'était admis dans la troupe ; aussi Jo, à son grand plaisir, jouait les rôles d'homme. Elle éprouvait un plaisir immense à mettre les bottes de peau roussâtre que lui avait données une de ses amies, laquelle les tenait d'une dame qui connaissait un peintre qui avait de tout dans son atelier. Ces bottes, un vieux fleuret et un pourpoint déchiré étaient les principaux trésors de Jo, qui ne s'en servait que dans les grandes occasions.

Le nombre des acteurs étant très limité, Meg et Jo jouaient à la fois les rôles de plusieurs personnages, et elles méritaient certainement l'indulgence du public, tant pour le travail que leur avait donné l'arrangement du théâtre que pour la peine qu'elles prenaient de remplir trois ou quatre rôles où il fallait changer de costume à tout instant. C'était un excellent exercice de mémoire et un amusement innocent. Il remplissait un certain nombre d'heures qui, sans cela, auraient été inoccupées ou employées moins utilement.

Le soir dont nous parlons, un public de choix, composé de plus d'une douzaine de petites filles du voisinage, dans un état d'impatience très flatteur pour les artistes, était assis devant le rideau d'indienne bleue et jaune qui cachait la scène. On entendait beaucoup de chuchotements et de frôlements de robes derrière le rideau ; tout à coup on sentit fortement la fumée, et on entendit Amy pousser des éclats de rire nerveux; puis succédèrent les trois coups traditionnels. Le rideau fut tiré et le spectacle commença.

L'unique programme qui avait été distribué apprenait aux spectateurs que les quelques pots de fleurs qui étaient éparpillés sur le théâtre et la serge verte qui couvrait le parquet représentaient une sombre forêt. Dans le lointain, on apercevait une caverne formée par des tréteaux, sur lesquels on avait posé une planche et dans laquelle était un petit fourneau tout rouge, qui faisait le plus bel effet au milieu de l'obscurité du théâtre. Une vieille sorcière était penchée sur une marmite noire posée sur le fourneau, et l'admiration des spectateurs fut à son comble lorsque la sorcière, ayant levé le couvercle du pot, un nuage de vapeur emplit la caverne.

Il y eut un intervalle de quelques minutes pour laisser aux spectateurs le soin de se calmer et à la sorcière celui de tousser et même d'éternuer ; puis, Hugo, le scélérat de la pièce, parut enveloppé d'un grand manteau, chaussé des fameuses bottes, et ayant un chapeau rabattu sur les yeux, de manière à ne presque rien laisser voir de sa figure qu'une épaisse barbe noire.

Meg sortit alors de la caverne. Elle avait une longue robe rouge et noire et un manteau couvert de signes cabalistiques ; de longs cheveux gris tombaient sur sa figure et elle tenait à la main une baguette qui pouvait passer pour un bâton.

On entendit alors une douce musique, et on vit apparaître derrière la caverne une jolie jeune fée enveloppée d'un nuage de mousseline ; elle avait des ailes de papillon, et une guirlande de roses était posée sur ses cheveux dorés. Elle chanta, en remuant sa baguette, un couplet dont voici le sens, adressé à Hugo :

« Et, jetant aux pieds de la sorcière un petit flacon doré, l'esprit disparut. »

Nous ne raconterons pas l'étonnant drame de Jo ; il défie l'analyse, et nous nous bornerons à dire que le tyran, le traître et la sorcière sont rudement punis à la fin des méfaits qu'ils ont commis pendant les quatre premiers actes, et qu'au cinquième, les deux jeunes personnages les plus intéressants de la pièce, après avoir, grâce à la fée, renversé tous les obstacles qui s'opposaient à leur union, finissent par se marier.

Le rideau tomba sur les fiancés agenouillés dans les poses les plus gracieuses pour remercier Dieu de leur bonheur.

De tumultueux applaudissements se firent entendre, qui récompensèrent à bon droit Jo, l'auteur, et les artistes qui avaient si puissamment aidé au succès de la Caverne de la Sorcière ; mais ils furent arrêtés d'une manière complètement imprévue, car les draperies qui formaient les loges tombèrent tout à coup sur l'auditoire, qui disparut subitement à tous les yeux. Les acteurs volèrent au secours des spectateurs. Tous furent retirés sains et saufs du filet qui les enveloppait ; mais ils riaient tellement qu'ils ne pouvaient plus parler. L'agitation était à peine calmée lorsque parut Hannah disant :

Mme Marsch envoie ses félicitations à ces dames et leur demande si elles veulent descendre pour souper. »

Lorsqu'elles arrivèrent dans la salle à manger, elles se regardèrent étonnées et ravies.

C'était bien l'habitude de leur mère de leur procurer des plaisirs ; mais, depuis qu'elles n'étaient plus riches, elles n'avaient rien vu d'aussi beau que ce qui était devant elles. Il y avait des sandwichs en abondance, deux fromages glacés, l'un blanc et l'autre rose, des gâteaux de toutes dimensions, des fruits, de charmants bonbons, et, au milieu de la table, quatre gros bouquets de fleurs de serre. Évidemment très intriguées de ces raffinements inaccoutumés, les quatre soeurs, tout interdites, ne pouvaient en croire leurs yeux. Elles regardaient leur mère, puis la table, d'un air qui paraissait amuser beaucoup Mme Marsch.

« Est-ce qu'il y a encore des fées ? demanda Amy.

– C'est le petit Noël, dit Beth.

– Le petit Noël pourrait bien être mère elle- même ! » dit Meg.

Et Meg sourit à sa maman de la manière la plus charmante, malgré sa barbe grise et ses cheveux blancs.

« Tante Marsch aura eu un bon mouvement et nous aura envoyé tout cela ! s'écria Jo, subitement inspirée.

– Rien de tout cela ; c'est le vieux monsieur Laurence, répondit Mme Marsch.

– Le grand-père du petit Laurence ! s'écria Meg. Qui est-ce qui a pu lui mettre cette idée-là dans la tête ? Nous ne le connaissons pas.

– Hannah a raconté notre course de ce matin à un de ses domestiques ; cela a plu au vieux monsieur, qui est très original. Ayant connu mon mari autrefois, il m'a envoyé, cette après-midi, un billet très poli, pour me dire qu'il espérait que je lui permettrais d'exprimer son amitié pour mes enfants, en leur envoyant quelques bagatelles en l'honneur de Noël. Je n'ai pas cru devoir refuser, et c'est ainsi que vous avez une si jolie fête ce soir, pour compenser le pain et le lait de votre déjeuner.

– C'est son petit-fils qui le lui a mis dans la tête, j'en suis sûre, dit Jo, comme la glace commençait à disparaître dans la bouche des convives avec des oh ! et des ah ! de satisfaction, Il paraît très gentil, et je voudrais bien le connaître ; il a l'air d'en avoir bien envie aussi ; mais il est ou timide ou fier, et Meg ne veut pas nous permettre d'entrer en conversation avec lui quand nous le rencontrons.

– Vous parlez des personnes qui habitent la grande maison voisine de la vôtre, n'est-ce pas ? demanda une des petites invitées. Maman connaît le vieux monsieur ; mais elle dit qu'il est très hautain et ne veut voir personne. Il ne laisse sortir son petit fils que pour se promener avec son précepteur, ou monter à cheval ; on le fait terriblement travailler. Nous l'avons invité une fois, mais il n'est pas venu. Maman dit qu'il est très aimable, quoiqu'il ne parle jamais aux jeunes filles.

– Un jour, notre chat s'est sauvé, c'est lui qui nous l'a ramené, et nous avons causé ensemble par-dessus la haie ; nous nous amusions beaucoup à parler de jeux et de toutes sortes de choses, lorsque Meg est arrivée, et il est parti. Je veux arriver à le connaître, car il a besoin de gaieté, j'en suis sûre ! dit Jo d'un ton décidé.

– Il a de très bonnes manières et semble, en effet, être un vrai gentleman, répondit M me Marsch ; je n'ai aucune objection à ce que vous fassiez connaissance avec lui si vous en trouvez l'occasion. Il a apporté lui-même les fleurs, et je lui aurais demandé de rester si j'avais été sûre de la manière dont vous vous tiriez d'affaire là- haut ; il avait l'air si triste en s'en allant d'entendre votre tapage sans y participer, qu'il était évident qu'il n'avait en réserve aucun amusement pour lui.

– C'est bien heureux que vous ne l'ayez pas invité, mère, dit Jo en regardant ses bottes ; mais, une autre fois, nous jouerons quelque chose qu'il puisse voir, et peut-être voudra-t-il se charger d'un rôle. Nous aurions ainsi un vrai homme, et ce serait très amusant. »

Mme Marsch ne put se retenir de rire. Jo avait, du reste, la spécialité de dérider tout le monde.

« Voilà la première fois que j'ai un bouquet à moi sans l'avoir cueilli, dit Meg en examinant ses fleurs roses avec grand intérêt ; il faut convenir qu'il est très joli.

– Il est charmant, mais les roses de Beth me font encore plus de plaisir », dit Mme Marsch en regardant la rose posée à sa ceinture. »

Beth se rapprocha alors de sa mère et murmura :

« Je voudrais pouvoir envoyer le mien à papa ; je crains bien qu'il n'ait pas eu un aussi joyeux Noël que nous. »

Un joyeux Noël II Ein frohes Weihnachtsfest II A Merry Christmas II メリー・クリスマスII 메리 크리스마스 II Vrolijk kerstfeest II Um Feliz Natal II Счастливое Рождество II

Pendant que Mme Marsch était occupée à chercher des habits pour la famille Hummel, ses enfants se hâtèrent de poser sur la table les présents qu'elles lui destinaient. While Mrs. Marsch was busy looking for clothes for the Hummel family, her children hurried to place the gifts they had intended for her on the table. Mientras la Sra. Marsch se afanaba en buscar ropa para la familia Hummel, sus hijos se apresuraban a colocar sobre la mesa los regalos que le habían destinado. C'était bien peu de chose ; mais il y avait beaucoup d'affection et d'abnégation dans ces quelques petits paquets-là, et le gros bouquet de roses rouges et de chrysanthèmes blancs, qu'elles mirent au milieu de la table, donnait à la chambre tout entière un air de fête. It was not much, but there was a lot of affection and self-sacrifice in those few little packages, and the big bouquet of red roses and white chrysanthemums, which they put in the middle of the table, gave the whole room a festive air. No era mucho, pero había mucho afecto y abnegación en esos pocos paquetitos, y el gran ramo de rosas rojas y crisantemos blancos que colocaron en el centro de la mesa daba a toda la habitación un aire festivo.

« J'entends maman. "I hear Mom. Commencez, Beth ! Get started, Beth! Amy, ouvrez la porte ! Amy, open the door! Vite, Meg ! Quick, Meg! s'écria Jo ; allons, trois hourrahs pour maman ! cried Jo; come on, three cheers for Mum! »

Amy ouvrit la porte ; Beth joua, en guise de marche, un ravissant morceau de Mozart, et Meg conduisit sa mère à la place d'honneur. Amy opened the door; Beth played a lovely Mozart piece as a march, and Meg led her mother to the place of honor. Amy abrió la puerta, Beth tocó una preciosa pieza de Mozart a modo de marcha y Meg condujo a su madre al lugar de honor. M me Marsch fut surprise et touchée, et des larmes brillèrent dans ses yeux lorsqu'elle examina ses cadeaux et lut les petits billets qui les accompagnaient. Mrs. Marsch was surprised and touched, and tears welled up in her eyes as she examined her gifts and read the small bills that accompanied them. Elle mit immédiatement ses pantoufles, versa quelques gouttes d'eau de Cologne sur un des mouchoirs de Beth, attacha la rose à sa ceinture et dit que ses jolis gants lui allaient parfaitement. She immediately put on her slippers, poured a few drops of cologne on one of Beth's handkerchiefs, tied the rose to her belt, and said that her pretty gloves fit perfectly. Puis vinrent beaucoup de baisers, de rires, avec accompagnement de toutes ces explications qui rendent les fêtes de famille si agréables dans le moment et si douces à se rappeler plus tard. Then came a lot of kisses and laughter, accompanied by all those explanations that make family celebrations so pleasant in the moment and so sweet to remember later.

L'expédition charitable du matin et leur déjeuner retardé leur prirent tant de temps, que le reste de la journée fut donné aux préparatifs du drame de Jo, qui devait être joué le soir. The morning's charitable expedition and their delayed lunch took up so much of their time, that the rest of the day was given over to preparations for Jo's drama, which was to be performed that evening. Elles étaient trop jeunes pour aller au spectacle et pas assez riches pour dépenser beaucoup d'argent à leurs amusements ; mais, comme la nécessité est mère de l'industrie, elles pourvoyaient elles- mêmes à tout ce qui leur manquait et y réussissaient souvent fort bien. They were too young to go to the show and not rich enough to spend much money on their amusements; but, as necessity is the mother of industry, they provided themselves for all that they lacked and often succeeded very well. Ce jour-là, elles avaient, pour leur représentation, des guitares en carton, des lampes antiques, faites avec de vieux pots à beurre recouverts de papier d'argent, de vieilles robes étincelantes de paillettes d'or et des boucliers en papier imitant l'acier. That day, they had, for their performance, cardboard guitars, antique lamps, made with old butter pots covered with silver paper, old dresses sparkling with gold sequins and paper shields imitating steel. Ese día, tenían guitarras de cartón para su actuación, lámparas antiguas hechas con viejos tarros de mantequilla cubiertos de papel de plata, vestidos viejos brillantes con lentejuelas doradas y escudos de papel que imitaban el acero.

Aucun gentleman n'était admis dans la troupe ; aussi Jo, à son grand plaisir, jouait les rôles d'homme. No gentlemen were allowed in the troupe, so Jo, to her great delight, played the men's parts. Elle éprouvait un plaisir immense à mettre les bottes de peau roussâtre que lui avait données une de ses amies, laquelle les tenait d'une dame qui connaissait un peintre qui avait de tout dans son atelier. She took great pleasure in putting on the russet boots given to her by a friend of hers, who got them from a lady who knew a painter who had everything in his studio. Le gustaba mucho ponerse las botas rojas que le había regalado una de sus amigas, que se las había regalado una señora que conocía a un pintor que tenía de todo en su estudio. Ces bottes, un vieux fleuret et un pourpoint déchiré étaient les principaux trésors de Jo, qui ne s'en servait que dans les grandes occasions. These boots, an old foil and a torn pourpoint were Jo's main treasures, and he only used them on special occasions. Estas botas, un viejo florete y un pourpoint rasgado eran los principales tesoros de Jo, que sólo los utilizaba en ocasiones especiales.

Le nombre des acteurs étant très limité, Meg et Jo jouaient à la fois les rôles de plusieurs personnages, et elles méritaient certainement l'indulgence du public, tant pour le travail que leur avait donné l'arrangement du théâtre que pour la peine qu'elles prenaient de remplir trois ou quatre rôles où il fallait changer de costume à tout instant. The number of actors being very limited, Meg and Jo played the parts of several characters at once, and they certainly deserved the indulgence of the audience, both for the work that the arrangement of the theater had given them and for the trouble they took in filling three or four roles in which a change of costume was necessary at any moment. C'était un excellent exercice de mémoire et un amusement innocent. It was a great memory exercise and innocent fun. Fue un gran ejercicio de memoria y una diversión inocente. Il remplissait un certain nombre d'heures qui, sans cela, auraient été inoccupées ou employées moins utilement. It filled a number of hours that otherwise would have been unoccupied or less usefully employed. Ocupó una serie de horas que, de otro modo, habrían estado desocupadas o habrían sido menos útiles.

Le soir dont nous parlons, un public de choix, composé de plus d'une douzaine de petites filles du voisinage, dans un état d'impatience très flatteur pour les artistes, était assis devant le rideau d'indienne bleue et jaune qui cachait la scène. On the evening of which we speak, a select audience, consisting of more than a dozen little girls from the neighborhood, in a state of impatience very flattering to the performers, was seated in front of the blue and yellow Indian curtain which hid the stage. En la velada de la que hablamos, un selecto público de más de una docena de niñas del barrio, en un estado de impaciencia muy halagador para los artistas, estaba sentado frente al telón indio azul y amarillo que ocultaba el escenario. On entendait beaucoup de chuchotements et de frôlements de robes derrière le rideau ; tout à coup on sentit fortement la fumée, et on entendit Amy pousser des éclats de rire nerveux; puis succédèrent les trois coups traditionnels. There was much whispering and rustling of dresses behind the curtain; suddenly the smoke was strongly felt, and Amy was heard to burst into nervous laughter; then followed the traditional three knocks. Se oyeron muchos susurros y el crujir de los vestidos detrás de la cortina; de repente se percibió un fuerte olor a humo y se oyó a Amy soltar una carcajada nerviosa; luego llegaron los tradicionales tres golpes. Le rideau fut tiré et le spectacle commença. The curtain was drawn and the show began. Se abrió el telón y comenzó el espectáculo.

L'unique programme qui avait été distribué apprenait aux spectateurs que les quelques pots de fleurs qui étaient éparpillés sur le théâtre et la serge verte qui couvrait le parquet représentaient une sombre forêt. The only program that had been distributed told the audience that the few flowerpots that were scattered around the theater and the green serge that covered the floor represented a dark forest. Dans le lointain, on apercevait une caverne formée par des tréteaux, sur lesquels on avait posé une planche et dans laquelle était un petit fourneau tout rouge, qui faisait le plus bel effet au milieu de l'obscurité du théâtre. In the distance, one could see a cavern formed by trestles, on which a board had been placed and in which was a small red stove, which made the most beautiful effect in the middle of the darkness of the theater. Une vieille sorcière était penchée sur une marmite noire posée sur le fourneau, et l'admiration des spectateurs fut à son comble lorsque la sorcière, ayant levé le couvercle du pot, un nuage de vapeur emplit la caverne. An old witch was bent over a black pot on the stove, and the admiration of the spectators was at its height when the witch, having lifted the lid of the pot, a cloud of steam filled the cavern. Una vieja bruja estaba inclinada sobre una olla negra en la estufa, y la admiración de los espectadores llegó al máximo cuando la bruja levantó la tapa de la olla y una nube de vapor llenó la caverna.

Il y eut un intervalle de quelques minutes pour laisser aux spectateurs le soin de se calmer et à la sorcière celui de tousser et même d'éternuer ; puis, Hugo, le scélérat de la pièce, parut enveloppé d'un grand manteau, chaussé des fameuses bottes, et ayant un chapeau rabattu sur les yeux, de manière à ne presque rien laisser voir de sa figure qu'une épaisse barbe noire. There was an interval of a few minutes to allow the spectators to calm down and the witch to cough and even sneeze; then Hugo, the villain of the piece, appeared wrapped in a large coat, wearing the famous boots, and having a hat pulled down over his eyes, so as to show almost nothing of his face but a thick black beard. Hubo un intervalo de unos minutos para que los espectadores se calmaran y para que la bruja tosiera e incluso estornudara; entonces apareció Hugo, el villano de la pieza, envuelto en un gabán, con las famosas botas y un sombrero calado sobre los ojos de modo que no se le veía nada de la cara, salvo una espesa barba negra.

Meg sortit alors de la caverne. Meg then came out of the cave. Elle avait une longue robe rouge et noire et un manteau couvert de signes cabalistiques ; de longs cheveux gris tombaient sur sa figure et elle tenait à la main une baguette qui pouvait passer pour un bâton. She had a long red and black dress and a cloak covered with cabalistic signs; long gray hair fell over her face and she held in her hand a wand that could pass for a stick. Llevaba un largo vestido rojo y negro y una capa cubierta de signos cabalísticos; su largo pelo gris le caía sobre la cara y sostenía en la mano una varita que podía pasar por un bastón.

On entendit alors une douce musique, et on vit apparaître derrière la caverne une jolie jeune fée enveloppée d'un nuage de mousseline ; elle avait des ailes de papillon, et une guirlande de roses était posée sur ses cheveux dorés. Then sweet music was heard, and behind the cave appeared a pretty young fairy wrapped in a cloud of muslin; she had butterfly wings, and a garland of roses was placed on her golden hair. Entonces se oyó una dulce música, y detrás de la caverna apareció una joven y bonita hada envuelta en una nube de muselina; tenía alas de mariposa y una guirnalda de rosas en sus cabellos dorados. Elle chanta, en remuant sa baguette, un couplet dont voici le sens, adressé à Hugo : She sang, waving her wand, a couplet whose meaning, addressed to Hugo, is as follows: Mientras agitaba la batuta, cantó una copla dirigida a Hugo:

« Et, jetant aux pieds de la sorcière un petit flacon doré, l'esprit disparut. "And, throwing a small golden bottle at the witch's feet, the spirit disappeared. "Y, arrojando una botellita de oro a los pies de la bruja, el espíritu desapareció. »

Nous ne raconterons pas l'étonnant drame de Jo ; il défie l'analyse, et nous nous bornerons à dire que le tyran, le traître et la sorcière sont rudement punis à la fin des méfaits qu'ils ont commis pendant les quatre premiers actes, et qu'au cinquième, les deux jeunes personnages les plus intéressants de la pièce, après avoir, grâce à la fée, renversé tous les obstacles qui s'opposaient à leur union, finissent par se marier. We will not recount Jo's astonishing drama; it defies analysis, and we will limit ourselves to saying that the tyrant, the traitor and the witch are harshly punished at the end of the misdeeds they have committed during the first four acts, and that in the fifth act, the two most interesting young characters of the play, after having, thanks to the fairy, overthrown all the obstacles that opposed their union, end up getting married. No relataremos el asombroso drama de Jo, que desafía el análisis, y nos limitaremos a decir que el tirano, el traidor y la bruja son severamente castigados al final por las fechorías que han cometido durante los cuatro primeros actos, y que en el quinto acto, los dos jóvenes personajes más interesantes de la obra, después de haber superado, gracias al hada, todos los obstáculos que se oponían a su unión, acaban casándose.

Le rideau tomba sur les fiancés agenouillés dans les poses les plus gracieuses pour remercier Dieu de leur bonheur. The curtain fell on the engaged couple kneeling in the most graceful poses to thank God for their happiness. El telón cayó sobre la pareja de novios, arrodillados en las poses más elegantes para dar gracias a Dios por su felicidad.

De tumultueux applaudissements se firent entendre, qui récompensèrent à bon droit Jo, l'auteur, et les artistes qui avaient si puissamment aidé au succès de la Caverne de la Sorcière ; mais ils furent arrêtés d'une manière complètement imprévue, car les draperies qui formaient les loges tombèrent tout à coup sur l'auditoire, qui disparut subitement à tous les yeux. Tumultuous applause was heard, which rightly rewarded Jo, the author, and the artists who had so powerfully assisted in the success of the Witch's Cave; but it was stopped in a completely unexpected manner, for the draperies which formed the boxes suddenly fell over the audience, which suddenly disappeared to all eyes. Estalló un aplauso tumultuoso, recompensando con razón a Jo, al autor y a los artistas que tan poderosamente habían contribuido al éxito de La cueva de la bruja; pero se interrumpió de forma totalmente inesperada, pues los cortinajes que formaban los palcos cayeron de pronto sobre el público, que desapareció súbitamente de la vista. Les acteurs volèrent au secours des spectateurs. The actors flew to the rescue of the spectators. Tous furent retirés sains et saufs du filet qui les enveloppait ; mais ils riaient tellement qu'ils ne pouvaient plus parler. All were pulled out safely from the net that enveloped them, but they laughed so hard that they could not speak. Todos fueron rescatados ilesos de la red que los envolvía, pero se reían tanto que ya no podían hablar. L'agitation était à peine calmée lorsque parut Hannah disant : The commotion had barely subsided when Hannah appeared saying: Apenas se había calmado el alboroto cuando apareció Hannah y dijo:

Mme Marsch envoie ses félicitations à ces dames et leur demande si elles veulent descendre pour souper. Mrs. Marsch sends her congratulations to the ladies and asks if they would like to come down for dinner. La Sra. Marsch felicita a las damas y les pregunta si quieren bajar a cenar. »

Lorsqu'elles arrivèrent dans la salle à manger, elles se regardèrent étonnées et ravies. When they arrived in the dining room, they looked at each other in amazement and delight. Cuando llegaron al comedor, se miraron asombrados y encantados.

C'était bien l'habitude de leur mère de leur procurer des plaisirs ; mais, depuis qu'elles n'étaient plus riches, elles n'avaient rien vu d'aussi beau que ce qui était devant elles. It was their mother's habit to provide them with pleasures; but since they were no longer rich, they had not seen anything as beautiful as what was in front of them. Il y avait des sandwichs en abondance, deux fromages glacés, l'un blanc et l'autre rose, des gâteaux de toutes dimensions, des fruits, de charmants bonbons, et, au milieu de la table, quatre gros bouquets de fleurs de serre. There were plenty of sandwiches, two iced cheeses, one white and one pink, cakes of all sizes, fruit, lovely candies, and, in the middle of the table, four large bunches of greenhouse flowers. Había muchos bocadillos, dos quesos helados, uno blanco y otro rosa, pasteles de todos los tamaños, fruta, dulces deliciosos y, en el centro de la mesa, cuatro grandes ramos de flores de invernadero. Évidemment très intriguées de ces raffinements inaccoutumés, les quatre soeurs, tout interdites, ne pouvaient en croire leurs yeux. Obviously very intrigued by these unaccustomed refinements, the four sisters, all prohibited, could not believe their eyes. Obviamente muy intrigadas por estos refinamientos desacostumbrados, las cuatro hermanas no podían creer lo que veían. Elles regardaient leur mère, puis la table, d'un air qui paraissait amuser beaucoup Mme Marsch. They looked at their mother, then at the table, with an air that seemed to amuse Mrs. Marsch a lot.

« Est-ce qu'il y a encore des fées ? "Are there still fairies? demanda Amy.

– C'est le petit Noël, dit Beth. - It's little Christmas," says Beth.

– Le petit Noël pourrait bien être mère elle- même ! - Little Christmas could be Mother herself! » dit Meg.

Et Meg sourit à sa maman de la manière la plus charmante, malgré sa barbe grise et ses cheveux blancs. And Meg smiled at her mom in the most charming way, despite her gray beard and white hair. Y Meg sonrió a su madre de la forma más encantadora, a pesar de su barba gris y su pelo blanco.

« Tante Marsch aura eu un bon mouvement et nous aura envoyé tout cela ! "Aunt Marsch will have had a good move and sent us all this! s'écria Jo, subitement inspirée. cried Jo, suddenly inspired.

– Rien de tout cela ; c'est le vieux monsieur Laurence, répondit Mme Marsch. - Nothing of the sort; it's old Mr. Laurence," replied Mrs. Marsch.

– Le grand-père du petit Laurence ! - The grandfather of little Laurence! s'écria Meg. Qui est-ce qui a pu lui mettre cette idée-là dans la tête ? Who could have put this idea in his head? Nous ne le connaissons pas. We don't know him.

– Hannah a raconté notre course de ce matin à un de ses domestiques ; cela a plu au vieux monsieur, qui est très original. - Hannah told one of her servants about our errand this morning; the old gentleman liked it, and he is very original. Ayant connu mon mari autrefois, il m'a envoyé, cette après-midi, un billet très poli, pour me dire qu'il espérait que je lui permettrais d'exprimer son amitié pour mes enfants, en leur envoyant quelques bagatelles en l'honneur de Noël. Having known my husband once, he sent me a very polite bill this afternoon, saying that he hoped I would allow him to express his friendship for my children, by sending them some trifles in honor of Christmas. Je n'ai pas cru devoir refuser, et c'est ainsi que vous avez une si jolie fête ce soir, pour compenser le pain et le lait de votre déjeuner. I didn't think I should refuse, and so you have such a lovely party tonight, to make up for the bread and milk of your lunch.

– C'est son petit-fils qui le lui a mis dans la tête, j'en suis sûre, dit Jo, comme la glace commençait à disparaître dans la bouche des convives avec des oh ! - His grandson put it in his head, I'm sure," said Jo, as the ice cream began to disappear into the mouths of the guests with oh! - Seguro que fue su nieto quien se lo metió en la cabeza", dijo Jo, mientras el helado empezaba a desaparecer en las bocas de los invitados con un ¡oh! et des ah ! de satisfaction, Il paraît très gentil, et je voudrais bien le connaître ; il a l'air d'en avoir bien envie aussi ; mais il est ou timide ou fier, et Meg ne veut pas nous permettre d'entrer en conversation avec lui quand nous le rencontrons. of satisfaction, He seems very nice, and I would like to get to know him; he seems to want to as well; but he is either shy or proud, and Meg won't let us enter into conversation with him when we meet him. de satisfacción, Parece muy simpático, y me gustaría conocerlo; él también parece quererlo; pero es tímido u orgulloso, y Meg no nos deja hablar con él cuando nos encontramos.

– Vous parlez des personnes qui habitent la grande maison voisine de la vôtre, n'est-ce pas ? - You're talking about the people who live in the big house next to yours, right? demanda une des petites invitées. Maman connaît le vieux monsieur ; mais elle dit qu'il est très hautain et ne veut voir personne. Mom knows the old man; but she says he is very haughty and doesn't want to see anyone. Mamá conoce al viejo, pero dice que es muy altivo y no quiere ver a nadie. Il ne laisse sortir son petit fils que pour se promener avec son précepteur, ou monter à cheval ; on le fait terriblement travailler. He only lets his grandson go out for a walk with his tutor, or to ride a horse; he is made to work terribly. Nous l'avons invité une fois, mais il n'est pas venu. We invited him once, but he didn't come. Maman dit qu'il est très aimable, quoiqu'il ne parle jamais aux jeunes filles. Mom says he is very friendly, although he never talks to the girls.

– Un jour, notre chat s'est sauvé, c'est lui qui nous l'a ramené, et nous avons causé ensemble par-dessus la haie ; nous nous amusions beaucoup à parler de jeux et de toutes sortes de choses, lorsque Meg est arrivée, et il est parti. - One day our cat ran away, he brought him back to us, and we talked together over the hedge; we were having a lot of fun talking about games and all sorts of things, when Meg came along, and he left. - Un día, nuestro gato se escapó, él nos lo trajo de vuelta, y charlamos juntos sobre el seto; lo estábamos pasando muy bien hablando de juegos y de todo tipo de cosas, cuando llegó Meg y él se marchó. Je veux arriver à le connaître, car il a besoin de gaieté, j'en suis sûre ! I want to get to know him, because he needs to be cheerful, I'm sure! Quiero conocerlo, ¡porque seguro que necesita un poco de diversión! dit Jo d'un ton décidé. Jo said decisively.

– Il a de très bonnes manières et semble, en effet, être un vrai gentleman, répondit M me Marsch ; je n'ai aucune objection à ce que vous fassiez connaissance avec lui si vous en trouvez l'occasion. - He has very good manners and seems, indeed, a true gentleman," replied Mrs. Marsch, "I have no objection to your making his acquaintance if you find the opportunity. Il a apporté lui-même les fleurs, et je lui aurais demandé de rester si j'avais été sûre de la manière dont vous vous tiriez d'affaire là- haut ; il avait l'air si triste en s'en allant d'entendre votre tapage sans y participer, qu'il était évident qu'il n'avait en réserve aucun amusement pour lui. He brought the flowers himself, and I would have asked him to stay if I had been sure of how you were doing up there; he looked so sad as he went away to hear your fuss without taking part in it, that it was evident he had no amusement in store for himself. Trajo las flores él mismo, y le habría pedido que se quedara si hubiera estado segura de cómo te iba allí arriba; parecía tan triste cuando se marchó para oír tu alboroto sin participar en él, que era evidente que no tenía ninguna diversión reservada para él.

– C'est bien heureux que vous ne l'ayez pas invité, mère, dit Jo en regardant ses bottes ; mais, une autre fois, nous jouerons quelque chose qu'il puisse voir, et peut-être voudra-t-il se charger d'un rôle. - It's a good thing you didn't invite him, Mother," said Jo, looking down at her boots, "but some other time we'll play something he can see, and maybe he'll want to take on a part. - Menos mal que no le has invitado, madre -dijo Jo, mirándose las botas-, pero en otra ocasión haremos algo que él pueda ver y quizá quiera participar. Nous aurions ainsi un vrai homme, et ce serait très amusant. Then we would have a real man, and it would be great fun. Entonces tendríamos un hombre de verdad, y sería muy divertido. »

Mme Marsch ne put se retenir de rire. Mrs. Marsch couldn't help but laugh. Jo avait, du reste, la spécialité de dérider tout le monde. Jo had a specialty for making everyone laugh. Jo también tenía talento para divertir a todo el mundo.

« Voilà la première fois que j'ai un bouquet à moi sans l'avoir cueilli, dit Meg en examinant ses fleurs roses avec grand intérêt ; il faut convenir qu'il est très joli. "This is the first time I've had a bouquet of my own without picking it," said Meg, examining her pink flowers with great interest; "I must admit it is very pretty. Es la primera vez que tengo un ramo propio sin haberlo recogido -dijo Meg, examinando sus flores rosas con gran interés-, y debo decir que es muy bonito.

– Il est charmant, mais les roses de Beth me font encore plus de plaisir », dit Mme Marsch en regardant la rose posée à sa ceinture. - He's lovely, but Beth's roses give me even more pleasure," said Mrs. Marsch, looking at the rose on her belt. »

Beth se rapprocha alors de sa mère et murmura : Beth then moved closer to her mother and whispered:

« Je voudrais pouvoir envoyer le mien à papa ; je crains bien qu'il n'ait pas eu un aussi joyeux Noël que nous. "I wish I could send mine to Dad; I'm afraid he didn't have as merry a Christmas as we did. "Ojalá pudiera enviarle la mía a papá; me temo que él no pasó unas Navidades tan felices como nosotros. »