41b. « 5 sur 5 » : Christel Beltran à TEDxMontpellier. Partie 2/2.
{Vidéo : 05:02}
Nous pouvons aussi imaginer une autre application, par exemple dans un service de néonatalité, où tous les pleurs, mais aussi les expressions des bébés pourraient être analysés, codifiés, de façon à pouvoir savoir quand un bébé pleure, s'il a faim, il a froid, il est mouillé... ou s'il nous exprime une douleur, une pathologie qui est en train d'évoluer ou de se créer, et on sait que dans ces cas-là, la réactivité et le traitement de ces informations peut complètement changer l'issue du traitement qui est en place.
Le goût : alors là, c'est passionnant le goût. L'idée est de rendre la nourriture qui nous fait du bien, de la rendre savoureuse, de la rendre attractive, de saliver plus devant un plat de légumes qui serait assaisonné d'une certaine façon plus que devant un paquet de chips ou de sucreries comme nous le faisons actuellement.
Le goût naît sur la langue qui analyse les molécules, les substances… les substances chimiques, et les envoie à nos terminaisons nerveuses, qui est ensuite traité par le cerveau, mélangé avec d'autres informations de types olfactif, visuel, et ensuite, le cerveau décide si nous aimons ou nous n'aimons pas cette nourriture.
Les chercheurs développent déjà actuellement un système qui décompose les aliments au niveau moléculaire qui mélange cette chimie des aliments avec la psychologie de l'être… de l'être humain pour comprendre ce qui se cache derrière nos préférences, derrière nos goûts, en incluant aussi bien sûr tous les aspects culturels qui peuvent être liés à ces critères.
Les résultats de ces recherches pourront être utilisés pour élaborer de nouveaux types de menus qui soient plus adaptés aussi bien à notre profil médical à nos besoins, mais aussi à nos goûts, de façon à rendre l'efficacité, le suivi des indications des médecins beaucoup plus efficaces.
Alors bien sûr, on peut penser à des applications dans les cantines scolaires par exemple, où les menus sont équilibrés à la base, a priori, maintenant, mais où ils ne le sont plus à la fin, parce que les enfants ne mangent que ce qu'ils aiment. Et donc là, tout ce travail, cette adéquation entre les goûts des enfants et ce qui est bon pour eux, pourrait permettre d'avoir des menus qui soient en terme de couleurs, de goûts, de formes, complètement adaptés - ou mieux adaptés - à ce que les enfants reçoivent.
On pense aussi aux diabétiques, bien entendu. Les diabétiques qui tout en devant contrôler leur glycémie, pour autant s'ils aimaient le sucre n'arrêtent pas d'aimer le sucre. Donc on pourrait rendre leur qualité de vie et leur frustration par rapport à leur traitement moindre en adaptant le type de menus, en leur proposant des types de menus adaptés à leur type de pathologie.
Et l'odorat enfin pour terminer. Alors l'odorat, bien sûr, commence par le nez, qui peut sentir un millier de substances chimiques ; mais ces substances sont ensuite interprétées par le cerveau en fonction du contexte pour prendre des… pour prendre des décisions.
On peut prendre un exemple : qui n'a pas goûté un vin dans un verre noir ? Et en fait, le fait de ne pas pouvoir voir, de ne pas pouvoir avoir toutes les informations auxquelles nous sommes habitués, on ne sait plus si c'est un vin blanc ou un vin rouge sauf à être vraiment expert sur le sujet.
Bientôt, des petits capteurs dans notre environnement, sur notre téléphone, pourront détecter, par exemple, si on est en train de tomber malade, si on est en train d'attraper un rhume, si on est en train d'attraper la grippe. Et l'impact est important en terme de comment se soigner, mais aussi on peut imaginer tout l'impact que ça peut avoir en terme de prévention des épidémies et de la contagion, ne serait-ce que dans notre environnement le plus proche.
Alors, euh… En analysant les odeurs, les marqueurs biologiques des milliers de molécules présents dans l'haleine, un médecin à distance pourrait imaginer aussi de recevoir des informations sur son patient, et donc de pouvoir découvrir des informations sur le suivi de sa pathologie ou sur la survenue d'un autre type de pathologie, l'asthme, le diabète… les affections liées au foie, aux reins, ou d'autres types d'affections encore.
Nous avons vu les cinq sens, nous avons vu certains exemples d'applications. L'espoir est que ces nouvelles capacités sensorielles et leurs traitements par des ordinateurs cognitifs qui permettront d'analyser toutes ces informations puissent nous permettre de prendre des décisions de façon plus informée, puissent nous permettre d'améliorer notre qualité de vie, d'améliorer notre santé.
Et nous espérons commencer à abattre certaines des barrières géographiques, linguistiques, culturelles, économiques et financières qui nous entourent aujourd'hui.
Je vous remercie.
(Applaudissements)