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Les mots de l'actualité, CLANDESTIN   2010-02-03

CLANDESTIN 2010-02-03

Notre société déteste les clandestins. Elle veut mettre tout le monde en fiche et quand on parle de clandestins, la police semble, tout de suite, hausser le sourcil.

L'origine du mot va donner de bons indices sur sa signification. L'adverbe clam signifie en latin, en cachette. Et tout procède de là : la clandestinité, c'est ce qui se fait en cachette. En cachette de qui ? Du pouvoir, et souvent d'un pouvoir qui veut inspecter, savoir ce qui se passe, contrôler. La clandestinité échappe au contrôle en se cachant.

On trouve l'adjectif clandestin associé de façon très habituelle à différents noms : « passager clandestin » par exemple. L'expression s'emploie essentiellement pour les bateaux, et elle est un peu vieillie. Elle date d'une époque où les grands voyages se faisaient par mer, où les traversées étaient souvent assez longues, sur des bâtiments très grands. On avait alors le loisir de se mêler à quelques milliers de personnes, se perdre dans la foule du paquebot. Dans un avion, ce n'est guère possible. Et dans un train, si l'on n'a pas payé son billet, on est juste un contrevenant. On parle aussi, bien sur, d'« immigrés clandestins », ceux qui entre sur le territoire national sans être en règle, et puis de « travail clandestin ». Et puis, on parle aussi de « clandestinité ».C'est un nom qui est moins employé aujourd'hui, et qui renvoie plus à des situations de guerre. Notamment, celle des résistants de l'époque de l'Occupation, ceux qui avaient « pris le maquis » comme on disait, qui avaient déserté leur vie quotidienne pour se cacher, soit dans la nature, soit sous de fausses identités ou de faux papiers. Il y a bien sûr tout un mystère romantique et héroïque qui s'attache à ce qui est devenu un sujet de film et de littérature. Ce qui explique que l'expression « entrer dans la clandestinité » n'est pas aujourd'hui perçue comme franchement négative. Alors, on a d'autres mots, des abréviations : un « clandé » , par exemple. C'est un mot d'argot ancien qui désignait une maison de prostitution clandestine. Et puis on parle aussi de « clandos ». Et ça, on en parle dans différentes situation et pas toujours en France, c'est un mot qu'on entend beaucoup en Afrique, où le clando est un chauffeur de taxi qui n'est pas encarté comme un chauffeur de taxi. C'est-à-dire qu'il n'a pas régulièrement payé sa patente, il n'a pas régulièrement l'autorisation d'utiliser sa voiture pour gagner sa vie. Mais, il le fait quand même, et il le fait en se cachant. Il le fait d'une certaine façon, sans qu'on le voie et on l'appellera, de ce nom abrégé qui vient de clandestin, un clando ou même, un taxi clando. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

CLANDESTIN   2010-02-03 CLANDESTINE 2010-02-03 UNDERGROUND 2010-02-03 SUBTERRÂNEO 2010-02-03

Notre société déteste les clandestins. A nossa sociedade odeia os ilegais. Elle veut mettre tout le monde en fiche et quand on parle de clandestins, la police semble, tout de suite, hausser le sourcil. Quer registar toda a gente e, quando se fala em imigrantes ilegais, a polícia parece levantar imediatamente uma sobrancelha.

L'origine du mot va donner de bons indices sur sa signification. L'adverbe clam signifie en latin, en cachette. Et tout procède de là : la clandestinité, c'est ce qui se fait en cachette. En cachette de qui ? Du pouvoir, et souvent d'un pouvoir qui veut inspecter, savoir ce qui se passe, contrôler. La clandestinité échappe au contrôle en se cachant.

On trouve l'adjectif clandestin associé de façon très habituelle à différents noms : « passager clandestin » par exemple. L'expression s'emploie essentiellement pour les bateaux, et elle est un peu vieillie. Elle date d'une époque où les grands voyages se faisaient par mer, où les traversées étaient souvent assez longues, sur des bâtiments très grands. On avait alors le loisir de se mêler à quelques milliers de personnes, se perdre dans la foule du paquebot. Dans un avion, ce n'est guère possible. Et dans un train, si l'on n'a pas payé son billet, on est juste un contrevenant. On parle aussi, bien sur, d'« immigrés clandestins », ceux qui entre sur le territoire national sans être en règle, et puis de « travail clandestin ». Et puis, on parle aussi de « clandestinité ».C'est un nom qui est moins employé aujourd'hui, et qui renvoie plus à des situations de guerre. Notamment, celle des résistants de l'époque de l'Occupation, ceux qui avaient « pris le maquis » comme on disait, qui avaient déserté leur vie quotidienne pour se cacher, soit dans la nature, soit sous de fausses identités ou de faux papiers. Il y a bien sûr tout un mystère romantique et héroïque qui s'attache à ce qui est devenu un sujet de film et de littérature. Ce qui explique que l'expression « entrer dans la clandestinité » n'est pas aujourd'hui perçue comme franchement négative. Alors, on a d'autres mots, des abréviations : un « clandé » , par exemple. C'est un mot d'argot ancien qui désignait une maison de prostitution clandestine. Et puis on parle aussi de « clandos ». Et ça, on en parle dans différentes situation et pas toujours en France, c'est un mot qu'on entend beaucoup en Afrique, où le clando est un chauffeur de taxi qui n'est pas encarté comme un chauffeur de taxi. C'est-à-dire qu'il n'a pas régulièrement payé sa patente, il n'a pas régulièrement l'autorisation d'utiliser sa voiture pour gagner sa vie. Mais, il le fait quand même, et il le fait en se cachant. Il le fait d'une certaine façon, sans qu'on le voie et on l'appellera, de ce nom abrégé qui vient de clandestin, un clando ou même, un taxi clando. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/