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Les mots de l'actualité, REVANCHE   2010-02-09

REVANCHE 2010-02-09

La victoire de Viktor Ianoukovitch aux élections ukrainiennes a comme un goût de revanche, nous assure toute la presse d'hier. En effet, ce succès arrive comme le symétrique d'autres élections. Puisqu'en 2004, Ianoukovitch était élu lors d'un scrutin très contesté. On dénonçait des fraudes massives qui aurait permis cette élection, souvent qualifiée de truquée. Et peu après, un mouvement populaire soufflait d'une bourrasque le résultat de cette élection. Six ans plus tard, Ianoukovitch se retrouve devant son adversaire, Ioulia Timotchenko, qu'il a semble-t-il battue de façon sensible ! C'est un retour de bâton, c'est une revanche ! En effet, la situation correspond bien à ce terme : on prend sa revanche, quand on gagne contre quelqu'un qui vous a précédemment battu. Et il y a une certaine jubilation dans ce sentiment de revanche. Non seulement on rend coup pour coup, mais c'est comme si on effaçait une humiliation : on y sent un plaisir, parfois ricanant, parfois méchant. Et ceux qui aiment prendre leur revanche n'ont pas toujours bonne presse. Ils passent pour de mauvais perdants, qui n'avaient pas supporté leur première défaite, qui ne vivaient que pour l'annuler, qui nourrissaient leur rancoeur en attendant le moment propice. Ce n'est pas pour rien que le mot est de la famille de vengeance : comme si on lavait un affront, comme si une violence égale ou plus grande encore contrebalançait ce qu'on avait subi. En effet, la revanche est comme un intensif de la vengeance : on se venge, et même on se « revenge », le mot vient de là.

L'adjectif « revanchard » est d'ailleurs toujours négatif. Il s'applique souvent de façon collective à un peuple, en tout cas une importante frange de la population, pour parler par exemple d'un sentiment d'après-guerre. On a dit que l'Allemagne d'après 1918 était revancharde , et que c'était l'une des raisons du succès du nazisme. Mais le mot a bien d'autres échos. On l'utilise de manière beaucoup plus pacifique, par exemple dans le vocabulaire des jeux. La revanche est souvent synonyme de deuxième manche, quand elle n'est pas gagnée par la même équipe ou le même joueur ; et à la revanche succède la belle qui déterminera le gagnant définitif. Quant à l'expression « à charge de revanche », elle est toujours empreinte de générosité. On la dit quand on accepte que quelqu'un vous fasse une faveur, vous invite, vous donne un coup de main, et que par là, on l'assure qu'on a une dette envers lui, qu'on lui rendra la pareille quand l'occasion s'en présentera. Un dernier mot sur la locution toute faite « en revanche » , qui sert simplement à marquer une opposition : « Demain je me couche tôt.

En revanche, mardi, j'irai au bal jusqu'à pas d'heure ». Cela correspond à peu près à « par contre », dont on dit parfois que c'est une locution un peu populaire, à éviter. Alors, « en revanche » passe pour plus élégant. Mais, c'est très subjectif. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

REVANCHE   2010-02-09 REVANCHE 2010-02-09 REVENGE 2010-02-09 VENGANZA 2010-02-09 انتقام 2010-02-09 VINGANÇA 2010-02-09 复仇 2010-02-09

La victoire de Viktor Ianoukovitch aux élections ukrainiennes a comme un goût de revanche, nous assure toute la presse d'hier. A vitória de Viktor Yanukovych nas eleições ucranianas tem um sabor de vingança, segundo a imprensa de ontem. En effet, ce succès arrive comme le symétrique d'autres élections. Puisqu'en 2004, Ianoukovitch était élu lors d'un scrutin très contesté. On dénonçait des fraudes massives qui aurait permis cette élection, souvent qualifiée de truquée. Et peu après, un mouvement populaire soufflait d'une bourrasque le résultat de cette élection. Six ans plus tard, Ianoukovitch se retrouve devant son adversaire, Ioulia Timotchenko, qu'il a semble-t-il battue de façon sensible ! C'est un retour de bâton, c'est une revanche ! En effet, la situation correspond bien à ce terme : on prend sa revanche, quand on gagne contre quelqu'un qui vous a précédemment battu. Et il y a une certaine jubilation dans ce sentiment de revanche. Non seulement on rend coup pour coup, mais c'est comme si on effaçait une humiliation : on y sent un plaisir, parfois ricanant, parfois méchant. Et ceux qui aiment prendre leur revanche n'ont pas toujours bonne presse. Ils passent pour de mauvais perdants, qui n'avaient pas supporté leur première défaite, qui ne vivaient que pour l'annuler, qui nourrissaient leur rancoeur en attendant le moment propice. Ce n'est pas pour rien que le mot est de la famille de vengeance : comme si on lavait un affront, comme si une violence égale ou plus grande encore contrebalançait ce qu'on avait subi. En effet, la revanche est comme un intensif de la vengeance : on se venge, et même on se « revenge », le mot vient de là.

L'adjectif « revanchard » est d'ailleurs toujours négatif. Il s'applique souvent de façon collective à un peuple, en tout cas une importante frange de la population, pour parler par exemple d'un sentiment d'après-guerre. On a dit que l'Allemagne d'après 1918 était revancharde , et que c'était l'une des raisons du succès du nazisme. Mais le mot a bien d'autres échos. On l'utilise de manière beaucoup plus pacifique, par exemple dans le vocabulaire des jeux. La revanche est souvent synonyme de deuxième manche, quand elle n'est pas gagnée par la même équipe ou le même joueur ; et à la revanche succède la belle qui déterminera le gagnant définitif. Quant à l'expression « à charge de revanche », elle est toujours empreinte de générosité. On la dit quand on accepte que quelqu'un vous fasse une faveur, vous invite, vous donne un coup de main, et que par là, on l'assure qu'on a une dette envers lui, qu'on lui rendra la pareille quand l'occasion s'en présentera. Un dernier mot sur la locution toute faite « en revanche » , qui sert simplement à marquer une opposition : « Demain je me couche tôt.

En revanche, mardi, j'irai au bal jusqu'à pas d'heure ». Cela correspond à peu près à « par contre », dont on dit parfois que c'est une locution un peu populaire, à éviter. Alors, « en revanche » passe pour plus élégant. Mais, c'est très subjectif. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/