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Les mots de l'actualité (2009), FORCING   2009-03-18

FORCING 2009-03-18

« Le forcing gagnant d'Andry TGV ». C'est le titre d'un article qu'on peut lire sur le site de RFI, et qui rend compte de la prise de pouvoir, à Madagascar, par le maire d'Antananarivo. Le vocabulaire utilisé a une certaine importance. On ne parle pas de coup d'État, mais on sait bien, en même temps, que celui qui vient de prendre le pouvoir ne l'a pas fait exactement dans les formes prévues par la Constitution et par une alternance ordinaire d'un pouvoir à l'autre. Et pourtant, l'épreuve de force armée n'a pas eu lieu. Mais il y a eu un certain pourrissement du pouvoir en place et une évolution du rapport de force en faveur d'Andry Rajoelina qui a permis à celui-ci de s'emparer du pouvoir. Au moment opportun, il force un peu les choses, et il arrive où il voulait.

Est-ce bien ce qui est exprimé par cette formulation de « forcing gagnant » ? À peu près. On a l'idée d'un genre de coup de pouce. Peut-être même un peu plus qu'un simple coup de pouce, mais pas tellement. Il s'agit de la poussée supplémentaire qui fait céder la dernière résistance. Et pourtant, l'expression de « forcing » donne bien l'idée que, précisément, on force les choses, on va contre la volonté de quelqu'un, ou contre la disposition d'une certaine situation. Forcer les choses, c'est insister, ne pas s'arrêter au premier blocage, et en particulier repartir à l'attaque après un non, un refus, une fin de non recevoir. Faire quelque chose au forcing, c'est donc ne pas se laisser décourager par un premier échec et revenir à la charge. L'expression s'emploie notamment lorsqu'on essaie d'obtenir quelque chose de quelqu'un qui vous le refuse. On va insister, souvent au-delà de la bienséance, au-delà des règles, et parfois au-delà de la loi. On finit par forcer la main de celui qui refuse de dire oui, on parle à sa place, on prend la décision à sa place, et on substitue une parole à la sienne. Ça tient donc un peu du harcèlement, sans que ce soit toujours une agression explicite.

Le mot apparaît au début du XXe siècle. Sa terminaison indique évidemment l'emprunt à l'anglais, mais la compréhension n'est pas difficile, puisqu'il est formé à partir d'un radical présent en français. Faire du forcing, c'est y aller en forçant. On trouve d'abord le mot avec un emploi assez différent, dans le monde du sport. Le forcing est une attaque incessante, sans répit, et la boxe est la première discipline dans laquelle le terme a été utilisé. Il donne donc l'idée d'une surattaque, qui va au-delà de ce qui était prévisible. Et dans ce sens, il peut encore s'employer dans un lexique militaire ou guerrier. Un forcing, c'est une montée en puissance de l'agression qui finit par avoir raison des forces adverses. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


FORCING   2009-03-18 FORCING 2009-03-18

« Le forcing gagnant d'Andry TGV ». C'est le titre d'un article qu'on peut lire sur le site de RFI, et qui rend compte de la prise de pouvoir, à Madagascar, par le maire d'Antananarivo. Le vocabulaire utilisé a une certaine importance. On ne parle pas de coup d'État, mais on sait bien, en même temps, que celui qui vient de prendre le pouvoir ne l'a pas fait exactement dans les formes prévues par la Constitution et par une alternance ordinaire d'un pouvoir à l'autre. Et pourtant, l'épreuve de force armée n'a pas eu lieu. Mais il y a eu un certain pourrissement du pouvoir en place et une évolution du rapport de force en faveur d'Andry Rajoelina qui a permis à celui-ci de s'emparer du pouvoir. Au moment opportun, il force un peu les choses, et il arrive où il voulait.

Est-ce bien ce qui est exprimé par cette formulation de « forcing gagnant » ? À peu près. On a l'idée d'un genre de coup de pouce. Peut-être même un peu plus qu'un simple coup de pouce, mais pas tellement. Il s'agit de la poussée supplémentaire qui fait céder la dernière résistance. Et pourtant, l'expression de « forcing » donne bien l'idée que, précisément, on force les choses, on va contre la volonté de quelqu'un, ou contre la disposition d'une certaine situation. Forcer les choses, c'est insister, ne pas s'arrêter au premier blocage, et en particulier repartir à l'attaque après un non, un refus, une fin de non recevoir. Faire quelque chose au forcing, c'est donc ne pas se laisser décourager par un premier échec et revenir à la charge. L'expression s'emploie notamment lorsqu'on essaie d'obtenir quelque chose de quelqu'un qui vous le refuse. On va insister, souvent au-delà de la bienséance, au-delà des règles, et parfois au-delà de la loi. On finit par forcer la main de celui qui refuse de dire oui, on parle à sa place, on prend la décision à sa place, et on substitue une parole à la sienne. Ça tient donc un peu du harcèlement, sans que ce soit toujours une agression explicite.

Le mot apparaît au début du XXe siècle. Sa terminaison indique évidemment l'emprunt à l'anglais, mais la compréhension n'est pas difficile, puisqu'il est formé à partir d'un radical présent en français. Faire du forcing, c'est y aller en forçant. On trouve d'abord le mot avec un emploi assez différent, dans le monde du sport. Le forcing est une attaque incessante, sans répit, et la boxe est la première discipline dans laquelle le terme a été utilisé. Il donne donc l'idée d'une surattaque, qui va au-delà de ce qui était prévisible. Et dans ce sens, il peut encore s'employer dans un lexique militaire ou guerrier. Un forcing, c'est une montée en puissance de l'agression qui finit par avoir raison des forces adverses. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/