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Le Mystère de la chambre jaune, Chapitre 17. La galerie inexplicable

Chapitre 17. La galerie inexplicable

Chapitre 17. La galerie inexplicable

Mlle Mathilde Stangerson apparut sur le seuil de son antichambre, continue toujours le carnet de Rouletabille. Nous étions presque à sa porte, dans cette galerie où venait de se passer l'incroyable phénomène. Il y a des moments où l'on sent sa cervelle fuir de toutes parts. Une balle dans la tête, un crâne qui éclate, le siège de la logique assassiné, la raison en morceaux... tout cela était sans doute comparable à la sensation, qui m'épuisait, « qui me vidait », du déséquilibre de tout, de la fin de mon moi pensant, pensant avec ma pensée d'homme ! La ruine morale d'un édifice rationnel, doublé de la ruine réelle de la vision physiologique, alors que les yeux voient toujours clair, quel coup affreux sur le crâne ! Heureusement, Mlle Mathilde Stangerson apparut sur le seuil de son antichambre. Je la vis ; et ce fut une diversion à ma pensée en chaos... Je la respirai... « je respirai son parfum de la dame en noir... Chère dame en noir, chère dame en noir » que je ne reverrai jamais plus ! Mon Dieu ! dix ans de ma vie, la moitié de ma vie pour revoir la dame en noir ! Mais, hélas ! Je ne rencontre plus, de temps en temps, et encore ! ... et encore ! ... que le parfum, à peu près le parfum dont je venais respirer la trace, sensible pour moi seul, dans le parloir de ma jeunesse ! ... c'est cette réminiscence aiguë de ton cher parfum, dame en noir, qui me fit aller vers celle-ci que voilà tout en blanc, et si pâle, si pâle, et si belle sur le seuil de la « galerie inexplicable » ! Ses beaux cheveux dorés relevés sur la nuque laissent voir l'étoile rouge de sa tempe, la blessure dont elle faillit mourir... Quand je commençais seulement à prendre ma raison par le bon bout, dans cette affaire, j'imaginais que, la nuit du mystère de la « Chambre Jaune », Mlle Stangerson portait les cheveux en bandeaux... « Mais, avant mon entrée dans la « Chambre Jaune », comment aurais-je raisonné sans la chevelure aux bandeaux » ? Et maintenant, je ne raisonne plus du tout, depuis le fait de la « galerie inexplicable » ; je suis là, stupide, devant l'apparition de Mlle Stangerson, pâle et si belle. Elle est vêtue d'un peignoir d'une blancheur de rêve. On dirait une apparition, un doux fantôme. Son père la prend dans ses bras, l'embrasse avec passion, semble la reconquérir une fois de plus, puisqu'une fois de plus elle eût pu, pour lui, être perdue ! Il n'ose l'interroger... Il l'entraîne dans sa chambre où nous les suivons... car, enfin, il faut savoir ! ... La porte du boudoir est ouverte... Les deux visages épouvantés des gardes-malades sont penchés vers nous... « Mlle Stangerson demande ce que signifie tout ce bruit. » « Voilà, dit-elle, c'est bien simple ! ... » — Comme c'est simple ! comme c'est simple ! — ... Elle a eu l'idée de ne pas dormir cette nuit dans sa chambre, de se coucher dans la même pièce que les gardes- malades, dans le boudoir... Et elle a fermé, sur elles trois, la porte du boudoir... Elle a, depuis la nuit criminelle, des craintes, des peurs soudaines fort compréhensibles, n'est-ce pas ? ... Qui comprendra pourquoi, cette nuit justement « où il devait revenir », elle s'est enfermée par un « hasard » très heureux avec ses femmes ? Qui comprendra pourquoi elle repousse la volonté de M. Stangerson de coucher dans le salon de sa fille, puisque sa fille a peur ? Qui comprendra pourquoi la lettre, qui était tout à l'heure sur la table de la chambre, « n'y est plus » ! ... Celui qui comprendra cela dira : Mlle Stangerson savait que l'assassin devait revenir... elle ne pouvait l'empêcher de revenir... elle n'a prévenu personne parce qu'il faut que l'assassin reste inconnu... inconnu de son père, inconnu de tous... excepté de Robert Darzac. Car M. Darzac doit le connaître maintenant... Il le connaissait peut-être avant ! Se rappeler la phrase du jardin de l'Élysée : « Me faudra-t-il, pour vous avoir, commettre un crime ? » Contre qui, le crime, sinon « contre l'obstacle », contre l'assassin ? Se rappeler encore cette phrase de M. Darzac en réponse à ma question : « Cela ne vous déplairait-il point que je découvre l'assassin ?—Ah ! Je voudrais le tuer de ma main ! » Et je lui ai répliqué : « Vous n'avez pas répondu à ma question ! » Ce qui était vrai. En vérité, en vérité, M. Darzac connaît si bien l'assassin qu'il a peur que je le découvre, « tout en voulant le tuer ». Il n'a facilité mon enquête que pour deux raisons : d'abord parce que je l'y ai forcé ; ensuite, pour mieux veiller sur elle... Je suis dans la chambre... dans sa chambre... je la regarde, elle... et je regarde aussi la place où était la lettre tout à l'heure... Mlle Stangerson s'est emparée de la lettre ; cette lettre était pour elle, évidemment... évidemment... Ah ! comme la malheureuse tremble... Elle tremble au récit fantastique que son père lui fait de la présence de l'assassin dans sa chambre et de la poursuite dont il a été l'objet... Mais il est visible... il est visible qu'elle n'est tout à fait rassurée que lorsqu'on lui affirme que l'assassin, par un sortilège inouï, a pu nous échapper. Et puis il y a un silence... Quel silence ! ... Nous sommes tous là, à « la » regarder... Son père, Larsan, le père Jacques et moi... Quelles pensées roulent dans ce silence autour d'elle ? ... Après l'événement de ce soir, après le mystère de la « galerie inexplicable », après cette réalité prodigieuse de l'installation de l'assassin dans sa chambre, à elle, il me semble que toutes les pensées, toutes, depuis celles qui se traînent sous le crâne du père Jacques, jusqu'à celles qui « naissent » sous le crâne de M. Stangerson, toutes pourraient se traduire par ces mots qu'on lui adresserait, à elle : « Oh ! toi qui connais le mystère, explique-le- nous, et nous te sauverons peut-être ! » Ah ! comme je voudrais la sauver... d'elle-même, et de l'autre ! ... J'en pleure... Oui, je sens mes yeux se remplir de larmes devant tant de misère si horriblement cachée. Elle est là, celle qui a le parfum de « la dame en noir »... je la vois enfin, chez elle, dans sa chambre, dans cette chambre où elle n'a pas voulu me recevoir... dans cette chambre « où elle se tait », où elle continue de se taire. Depuis l'heure fatale de la « Chambre Jaune », nous tournons autour de cette femme invisible et muette pour savoir ce qu'elle sait. Notre désir, notre volonté de savoir doivent lui être un supplice de plus. Qui nous dit que, si « nous apprenons », la connaissance de « son » mystère ne sera pas le signal d'un drame plus épouvantable que ceux qui se sont déjà déroulés ici ? Qui nous dit qu'elle n'en mourra pas ? Et cependant, elle a failli mourir... et nous ne savons rien... Ou plutôt il y en a qui ne savent rien... mais moi... si je savais « qui », je saurais tout... Qui ? qui ? qui ? ... et ne sachant pas qui, je dois me taire, par pitié pour elle, car il ne fait point de doute qu'elle sait, elle, comment « il » s'est enfui, lui, de la « Chambre Jaune », et cependant elle se tait. Pourquoi parlerais-je ? Quand je saurai qui, « je lui parlerai, à lui ! Elle nous regarde maintenant... mais de loin... comme si nous n'étions pas dans sa chambre... M. Stangerson rompt le silence. M. Stangerson déclare que, désormais, il ne quittera plus l'appartement de sa fille. C'est en vain que celle-ci veut s'opposer à cette volonté formelle, M. Stangerson tient bon. Il s'y installera dès cette nuit même, dit-il. Sur quoi, uniquement occupé de la santé de sa fille, il lui reproche de s'être levée... puis il lui tient soudain de petits discours enfantins... Il lui sourit... il ne sait plus beaucoup ni ce qu'il dit, ni ce qu'il fait... L'illustre professeur perd la tête... Il répète des mots sans suite qui attestent le désarroi de son esprit... celui du nôtre n'est guère moindre. Mlle Stangerson dit alors, avec une voix si douloureuse, ces simples mots : « Mon père ! mon père ! » que celui-ci éclate en sanglots. Le père Jacques se mouche et Frédéric Larsan, lui-même, est obligé de se détourner pour cacher son émotion. Moi, je n'en peux plus... je ne pense plus, je ne sens plus, je suis au-dessous du végétal. Je me dégoûte.

C'est la première fois que Frédéric Larsan se trouve, comme moi, en face de Mlle Stangerson, depuis l'attentat de la « Chambre Jaune ». Comme moi, il avait insisté pour pouvoir interroger la malheureuse ; mais, pas plus que moi, il n'avait été reçu. À lui comme à moi, on avait toujours fait la même réponse : Mlle Stangerson était trop faible pour nous recevoir, les interrogatoires du juge d'instruction la fatiguaient suffisamment, etc... Il y avait là une mauvaise volonté évidente à nous aider dans nos recherches qui, « moi », ne me surprenait pas, mais qui étonnait toujours Frédéric Larsan. Il est vrai que Frédéric Larsan et moi avons une conception du crime tout à fait différente...

... Ils pleurent... Et je me surprends encore à répéter au fond de moi : La sauver ! ... la sauver malgré elle ! la sauver sans la compromettre ! La sauver sans qu'« il » parle ! Qui : « il ? » — « Il », l'assassin... Le prendre et lui fermer la bouche ! ... Mais M. Darzac l'a fait entendre : « pour lui fermer la bouche, il faut le tuer ! » Conclusion logique des phrases échappées à M. Darzac. Ai-je le droit de tuer l'assassin de Mlle Stangerson ? Non ! ... Mais qu'il m'en donne seulement l'occasion. Histoire de voir s'il est bien, réellement, en chair et en os ! Histoire de voir son cadavre, puisqu'on ne peut saisir son corps vivant ! Ah ! comment faire comprendre à cette femme, qui ne nous regarde même pas, qui est toute à son effroi et à la douleur de son père, que je suis capable de tout pour la sauver... Oui... oui... je recommencerai à prendre ma raison par le bon bout et j'accomplirai des prodiges... Je m'avance vers elle... je veux parler, je veux la supplier d'avoir confiance en moi... je voudrais lui faire entendre par quelques mots, compris d'elle seule et de moi, que je sais comment son assassin est sorti de la « Chambre Jaune », que j'ai deviné la moitié de son secret... et que je la plains, elle, de tout mon coeur... Mais déjà son geste nous prie de la laisser seule, exprime la lassitude, le besoin de repos immédiat... M. Stangerson nous demande de regagner nos chambres, nous remercie, nous renvoie... Frédéric Larsan et moi saluons, et, suivis du père Jacques, nous regagnons la galerie. J'entends Frédéric Larsan qui murmure : « Bizarre ! bizarre ! ... » Il me fait signe d'entrer dans sa chambre. Sur le seuil, il se retourne vers le père Jacques. Il lui demande :

« Vous l'avez bien vu, vous ? — Qui ?

— L'homme ! — Si je l'ai vu ! ... Il avait une large barbe rousse, des cheveux roux...

— C'est ainsi qu'il m'est apparu, à moi, fis-je. — Et à moi aussi », dit Frédéric Larsan.

Le grand Fred et moi nous sommes seuls, maintenant, à parler de la chose, dans sa chambre. Nous en parlons une heure, retournant l'affaire dans tous les sens. Il est clair que Fred, aux questions qu'il me pose, aux explications qu'il me donne, est persuadé — malgré ses yeux, malgré mes yeux, malgré tous les yeux — que l'homme a disparu par quelque passage secret de ce château qu'il connaissait. « Car il connaît le château, me dit-il ; il le connaît bien...

— C'est un homme de taille plutôt grande, bien découplé... — Il a la taille qu'il faut... murmure Fred... — Je vous comprends, dis-je... mais comment expliquez-vous la barbe rousse, les cheveux roux ?

— Trop de barbe, trop de cheveux... Des postiches, indique Frédéric Larsan.

— C'est bientôt dit... Vous êtes toujours occupé par la pensée de Robert Darzac... Vous ne pourrez donc vous en débarrasser jamais ? ... Je suis sûr, moi, qu'il est innocent... — Tant mieux ! Je le souhaite... mais vraiment tout le condamne... Vous avez remarqué les pas sur le tapis ? ... Venez les voir...

— Je les ai vus... Ce sont « les pas élégants » du bord de l'étang. — Ce sont les pas de Robert Darzac ; le nierez-vous ?

— Évidemment, on peut s'y méprendre... — Avez-vous remarqué que la trace de ces pas « ne revient pas » ? Quand l'homme est sorti de la chambre, poursuivi par nous tous, ses pas n'ont point laissé de traces... — L'homme était peut-être dans la chambre « depuis des heures ». La boue de ses bottines a séché et il glissait avec une telle rapidité sur la pointe de ses bottines... On le voyait fuir, l'homme... on ne l'entendait pas... » Soudain, j'interromps ces propos sans suite, sans logique, indignes de nous. Je fais signe à Larsan d'écouter : « Là, en bas... on ferme une porte... »

Je me lève ; Larsan me suit ; nous descendons au rez-de-chaussée du château ; nous sortons du château. Je conduis Larsan à la petite pièce en encorbellement dont la terrasse donne sous la fenêtre de la galerie tournante. Mon doigt désigne cette porte fermée maintenant, ouverte tout à l'heure, sous laquelle filtre de la lumière. « Le garde ! dit Fred.

— Allons-y ! » lui soufflai-je...

Et, décidé, mais décidé à quoi, le savais-je ? décidé à croire que le garde est le coupable ? l'affirmerais-je ? je m'avance contre la porte, et je frappe un coup brusque. Certains penseront que ce retour à la porte du garde est bien tardif... et que notre premier devoir à tous, après avoir constaté que l'assassin nous avait échappé dans la galerie, était de le rechercher partout ailleurs, autour du château, dans le parc... Partout... Si l'on nous fait une telle objection, nous n'avons pour y répondre que ceci : c'est que l'assassin était disparu de telle sorte de la galerie « que nous avons réellement pensé qu'il n'était plus nulle part » ! Il nous avait échappé quand nous avions tous la main dessus, quand nous le touchions presque... nous n'avions plus aucun ressort pour nous imaginer que nous pourrions maintenant le découvrir dans le mystère de la nuit et du parc. Enfin, je vous ai dit de quel coup cette disparition m'avait choqué le crâne ! ... Aussitôt que j'eus frappé, la porte s'ouvrit ; le garde nous demanda d'une voix calme ce que nous voulions. Il était en chemise « et il allait se mettre au lit » ; le lit n'était pas encore défait... Nous entrâmes ; je m'étonnai. « Tiens ! vous n'êtes pas encore couché ? ...

— Non ! répondit-il d'une voix rude... J'ai été faire une tournée dans le parc et dans les bois... J'en reviens... Maintenant, j'ai sommeil... bonsoir ! ...

— Écoutez, fis-je... Il y avait tout à l'heure, auprès de votre fenêtre, une échelle... — Quelle échelle ? Je n'ai pas vu d'échelle ! ... Bonsoir ! Et il nous mit à la porte tout simplement.

Dehors, je regardai Larsan. Il était impénétrable.

« Eh bien ? fis-je...

— Eh bien ? répéta Larsan...

— Cela ne vous ouvre-t-il point des horizons ? Sa mauvaise humeur était certaine. En rentrant au château, je l'entendis qui bougonnait : « Il serait tout à fait, mais tout à fait étrange que je me fusse trompé à ce point ! ... »

Et, cette phrase, il me semblait qu'il l'avait plutôt prononcée à mon adresse qu'il ne se la disait à lui-même. Il ajouta :

« Dans tous les cas, nous serons bientôt fixés... Ce matin il fera jour.

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Chapitre 17. Chapter 17. The inexplicable gallery Capítulo 17. La galería inexplicable Capítulo 17. A galeria inexplicável La galerie inexplicable

Chapitre 17. La galerie inexplicable The inexplicable gallery

Mlle Mathilde Stangerson apparut sur le seuil de son antichambre, continue toujours le carnet de Rouletabille. |||||||||||||notebook|| Miss Mathilde Stangerson appeared on the threshold of her anteroom, still carrying on Rouletabille's notebook. Nous étions presque à sa porte, dans cette galerie où venait de se passer l'incroyable phénomène. We were almost at his door, in this gallery where the incredible phenomenon had just happened. Il y a des moments où l'on sent sa cervelle fuir de toutes parts. |||||||||brain|||| Es gibt Momente, in denen man das Gefühl hat, dass einem das Gehirn aus allen Nähten platzt. There are times when you feel your brain leaking from all sides. Une balle dans la tête, un crâne qui éclate, le siège de la logique assassiné, la raison en morceaux... tout cela était sans doute comparable à la sensation, qui m'épuisait, « qui me vidait », du déséquilibre de tout, de la fin de mon moi pensant, pensant avec ma pensée d'homme ! |||||||||||||||||||||||||||||was exhausting me||||||||||||||||||| Eine Kugel im Kopf, ein Schädel, der zerspringt, der Sitz der Logik ermordet, die Vernunft in Stücke gerissen ... all das war wohl vergleichbar mit dem Gefühl, das mich erschöpfte, "das mich leer machte", des Ungleichgewichts von allem, des Endes meines denkenden Ichs, das mit meinem Denken als Mensch dachte! A bullet in the head, a shattering skull, the seat of murdered logic, reason in pieces ... all that was probably comparable to the sensation, which exhausted me, "which emptied me", of the imbalance of everything , from the end of my thinking self, thinking with my human thought! Uma bala na cabeça, um crânio despedaçado, a sede da lógica assassinada, a razão em pedaços ... tudo isso era sem dúvida comparável ao sentimento, que me exauria, "que me esvaziava", do desequilíbrio de tudo., De o fim do meu eu pensante, pensando com meu pensamento humano! La ruine morale d'un édifice rationnel, doublé de la ruine réelle de la vision physiologique, alors que les yeux voient toujours clair, quel coup affreux sur le crâne ! الخراب الأخلاقي للهيكل العقلاني ، إلى جانب الخراب الحقيقي للرؤية الفسيولوجية ، عندما ترى العين دائمًا بوضوح ، ما هي ضربة فظيعة على الجمجمة! The moral ruin of a rational building, coupled with the real ruin of the physiological vision, while the eyes always see clearly, what a terrible blow on the skull! Heureusement, Mlle Mathilde Stangerson apparut sur le seuil de son antichambre. لحسن الحظ ، ظهرت الآنسة Mathilde Stangerson على عتبة غرفة الانتظار الخاصة بها. Fortunately, Miss Mathilde Stangerson appeared on the threshold of her antechamber. Je la vis ; et ce fut une diversion à ma pensée en chaos... Je la respirai... « je respirai son parfum de la dame en noir... Chère dame en noir, chère dame en noir » que je ne reverrai jamais plus ! أنا أعيشها ؛ وكان تسريبًا من تفكيري في حالة من الفوضى ... لقد تنفست ... "لقد تنفست عطرها للسيدة باللون الأسود ... عزيزي السيدة باللون الأسود ، السيدة العزيزة باللون الأسود" التي لن أراها أبدًا مرة أخرى! Ich sah sie; und das war eine Ablenkung von meinem Gedankenchaos... Ich atmete sie ein ... Ich atmete den Duft der Dame in Schwarz ein ...". Liebe Dame in Schwarz, liebe Dame in Schwarz", die ich nie mehr wiedersehen werde! I saw her; and it was a diversion from my chaotic thoughts... I breathed her in... "I breathed in her perfume of the lady in black... Dear lady in black, dear lady in black" whom I will never see again! Mon Dieu ! إلهي ! My God ! dix ans de ma vie, la moitié de ma vie pour revoir la dame en noir ! عشر سنوات من حياتي ، نصف حياتي لرؤية سيدة باللون الأسود مرة أخرى! ten years of my life, half of my life to see the lady in black again! Mais, hélas ! But unfortunately ! Je ne rencontre plus, de temps en temps, et encore ! Ich treffe mich nicht mehr, ab und zu, und dann wieder! I don't meet anymore, from time to time, and again! ... et encore ! ...and more! ... que le parfum, à peu près le parfum dont je venais respirer la trace, sensible pour moi seul, dans le parloir de ma jeunesse ! ||||||||||||||||||||Sprechzimmer||| ... als das Parfüm, ungefähr das Parfüm, dessen Spur ich einatmete, spürbar für mich allein, im Sprechzimmer meiner Jugend! ...that the perfume, almost the perfume whose trace I came to breathe, perceptible to me alone, in the parlor of my youth! ... c'est cette réminiscence aiguë de ton cher parfum, dame en noir, qui me fit aller vers celle-ci que voilà tout en blanc, et si pâle, si pâle, et si belle sur le seuil de la « galerie inexplicable » ! |||acute|||||||||||||||||||||||||||||||||| ... it was this acute reminiscence of your dear perfume, lady in black, which made me go towards this one who is there all in white, and so pale, so pale, and so beautiful on the threshold of the "inexplicable gallery"! Ses beaux cheveux dorés relevés sur la nuque laissent voir l'étoile rouge de sa tempe, la blessure dont elle faillit mourir... Quand je commençais seulement à prendre ma raison par le bon bout, dans cette affaire, j'imaginais que, la nuit du mystère de la « Chambre Jaune », Mlle Stangerson portait les cheveux en bandeaux... « Mais, avant mon entrée dans la « Chambre Jaune », comment aurais-je raisonné sans la chevelure aux bandeaux » ? ||||||||||||||Schläfe||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||hair|| Her beautiful golden hair raised on the nape of the neck lets see the red star of her temple, the wound from which she almost died ... When I only began to take my reason by the right end, in this case, I imagined that, the night of the mystery of the "Yellow Room", Miss Stangerson wore her hair in bands ... "But, before I entered the" Yellow Room ", how would I have reasoned without my hair in bands"? Et maintenant, je ne raisonne plus du tout, depuis le fait de la « galerie inexplicable » ; je suis là, stupide, devant l'apparition de Mlle Stangerson, pâle et si belle. And now, I no longer reason at all, since the fact of the "inexplicable gallery"; I am there, stupid, before the appearance of Miss Stangerson, pale and so beautiful. Elle est vêtue d'un peignoir d'une blancheur de rêve. ||||Bademantel|||| ||||robe|||| Sie ist mit einem traumhaft weißen Bademantel bekleidet. She is dressed in a dream white robe. On dirait une apparition, un doux fantôme. Es ist wie eine Erscheinung, ein sanfter Geist. It looks like an appearance, a sweet ghost. Son père la prend dans ses bras, l'embrasse avec passion, semble la reconquérir une fois de plus, puisqu'une fois de plus elle eût pu, pour lui, être perdue ! Her father takes her in his arms, kisses her passionately, seems to win her back once more, since once again she could have been lost to him! Il n'ose l'interroger... Il l'entraîne dans sa chambre où nous les suivons... car, enfin, il faut savoir ! Er wagt es nicht, sie zu befragen... Er zieht sie in ihr Zimmer, wo wir ihnen folgen ... denn schließlich müssen wir es wissen! He dares not question him ... He takes him to his room where we follow them ... because, finally, you have to know! ... La porte du boudoir est ouverte... Les deux visages épouvantés des gardes-malades sont penchés vers nous... « Mlle Stangerson demande ce que signifie tout ce bruit. |||||||||terrified|||||||||||||||| ... The boudoir door is open ... The two frightened faces of the nurses are leaning towards us ... "Miss Stangerson asks what all this noise means. ... A porta do boudoir está aberta ... Os dois rostos assustados das enfermeiras se inclinam em nossa direção ... "Dona Stangerson pergunta o que significa todo esse barulho. » « Voilà, dit-elle, c'est bien simple ! "Here," she said, "it's very simple!" ... » — Comme c'est simple ! ... "- How simple! comme c'est simple ! how simple it is! — ... Elle a eu l'idée de ne pas dormir cette nuit dans sa chambre, de se coucher dans la même pièce que les gardes- malades, dans le boudoir... Et elle a fermé, sur elles trois, la porte du boudoir... Elle a, depuis la nuit criminelle, des craintes, des peurs soudaines fort compréhensibles, n'est-ce pas ? — ... She had the idea of not sleeping in her room tonight, of going to bed in the same room as the nurses, in the boudoir... And she closed the door of the boudoir on the three of them... Since the criminal night, she has had fears, sudden fears that are very understandable, don't you think? ... Qui comprendra pourquoi, cette nuit justement « où il devait revenir », elle s'est enfermée par un « hasard » très heureux avec ses femmes ? ... Who will understand why, on that very night "when he was supposed to return", she locked herself away by a very happy "chance" with her women? ... Quem vai entender por que, naquela mesma noite "para onde ele tinha que voltar", ela se trancou por um "acaso" muito feliz com suas esposas? Qui comprendra pourquoi elle repousse la volonté de M. Stangerson de coucher dans le salon de sa fille, puisque sa fille a peur ? ||||repels|||||||||||||||||| Wer versteht, warum sie den Wunsch von Herrn Stangerson, im Wohnzimmer seiner Tochter zu schlafen, zurückweist, da seine Tochter Angst hat? Who will understand why she rejects Mr. Stangerson's desire to sleep in his daughter's living room, since her daughter is afraid? Quem vai entender por que ela rejeita o desejo do Sr. Stangerson de dormir na sala de sua filha, já que sua filha está com medo? Qui comprendra pourquoi la lettre, qui était tout à l'heure sur la table de la chambre, « n'y est plus » ! Who will understand why the letter, which was just now on the bedroom table, "is no longer there"! ... Celui qui comprendra cela dira : Mlle Stangerson savait que l'assassin devait revenir... elle ne pouvait l'empêcher de revenir... elle n'a prévenu personne parce qu'il faut que l'assassin reste inconnu... inconnu de son père, inconnu de tous... excepté de Robert Darzac. ... Wer das versteht, wird sagen: Fräulein Stangerson wusste, dass der Mörder zurückkommen musste ... sie konnte ihn nicht daran hindern ... sie hat niemanden gewarnt, weil der Mörder unbekannt bleiben muss ... unbekannt für ihren Vater, unbekannt für alle ... außer für Robert Darzac. ... Whoever understands this will say: Miss Stangerson knew that the assassin must return ... she could not prevent him from returning ... she did not warn anyone because the assassin must remain unknown. .. unknown to his father, unknown to everyone ... except Robert Darzac. Car M. Darzac doit le connaître maintenant... Il le connaissait peut-être avant ! Denn Herr Darzac muss ihn jetzt kennen... Vielleicht kannte er ihn schon vorher! Because Mr. Darzac must know him now ... He may have known him before! Se rappeler la phrase du jardin de l'Élysée : « Me faudra-t-il, pour vous avoir, commettre un crime ? Sich an den Satz im Garten des Élysée-Palastes erinnern: "Muss ich, um Sie zu bekommen, ein Verbrechen begehen? Remember the sentence from the Élysée garden: "Will I have to commit a crime to get you?" Lembre-se da frase do jardim do Eliseu: "Tenho que cometer um crime para ter você?" » Contre qui, le crime, sinon « contre l'obstacle », contre l'assassin ? Against whom, the crime, if not "against the obstacle", against the murderer? Se rappeler encore cette phrase de M. Darzac en réponse à ma question : « Cela ne vous déplairait-il point que je découvre l'assassin ?—Ah ! Er erinnerte sich an den Satz von Herrn Darzac auf meine Frage: "Würde es Ihnen nicht missfallen, wenn ich den Mörder entdeckte? Remember again this sentence of M. Darzac in answer to my question: "Would you not like it if I discovered the murderer?" Je voudrais le tuer de ma main ! I would kill him with my hand! » Et je lui ai répliqué : « Vous n'avez pas répondu à ma question ! And I replied, "You haven't answered my question!" » Ce qui était vrai. " Was auch stimmte. " Which was true. En vérité, en vérité, M. Darzac connaît si bien l'assassin qu'il a peur que je le découvre, « tout en voulant le tuer ». In Wahrheit, in Wahrheit kennt Herr Darzac den Mörder so gut, dass er Angst hat, ich könnte ihn entdecken, "während er ihn töten will". In truth, in truth, Mr. Darzac knows the assassin so well that he is afraid that I will discover him, "while wanting to kill him." Il n'a facilité mon enquête que pour deux raisons : d'abord parce que je l'y ai forcé ; ensuite, pour mieux veiller sur elle... Er hat meine Ermittlungen nur aus zwei Gründen erleichtert: Erstens, weil ich ihn dazu gezwungen habe; zweitens, um besser auf sie aufpassen zu können... He only made my investigation easier for two reasons: first, because I forced him to; second, to keep a better eye on her... Je suis dans la chambre... dans sa chambre... je la regarde, elle... et je regarde aussi la place où était la lettre tout à l'heure... Mlle Stangerson s'est emparée de la lettre ; cette lettre était pour elle, évidemment... évidemment... Ah ! I am in the room... in her room... I look at her... and I also look at the place where the letter was just now... Miss Stangerson has taken hold of the letter; this letter was for her, obviously... obviously... Ah! comme la malheureuse tremble... Elle tremble au récit fantastique que son père lui fait de la présence de l'assassin dans sa chambre et de la poursuite dont il a été l'objet... Mais il est visible... il est visible qu'elle n'est tout à fait rassurée que lorsqu'on lui affirme que l'assassin, par un sortilège inouï, a pu nous échapper. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||Zauberei||||| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||spell|unheard-of|||| how the unfortunate woman trembles... She trembles at the fantastic story that her father tells her of the presence of the murderer in her room and of the pursuit to which he was subjected... But it is visible... it is visible that she is only completely reassured when she is assured that the murderer, by an incredible spell, was able to escape us. Et puis il y a un silence... Quel silence ! And then there is silence... What silence! ... Nous sommes tous là, à « la » regarder... Son père, Larsan, le père Jacques et moi... Quelles pensées roulent dans ce silence autour d'elle ? |||||||||||||||||roll||||| ... We are all there, "watching" her ... Her father, Larsan, Father Jacques and me ... What thoughts roll in this silence around her? ... Après l'événement de ce soir, après le mystère de la « galerie inexplicable », après cette réalité prodigieuse de l'installation de l'assassin dans sa chambre, à elle, il me semble que toutes les pensées, toutes, depuis celles qui se traînent sous le crâne du père Jacques, jusqu'à celles qui « naissent » sous le crâne de M. Stangerson, toutes pourraient se traduire par ces mots qu'on lui adresserait, à elle : « Oh ! ... After tonight's event, after the mystery of the “inexplicable gallery”, after this prodigious reality of the assassin's installation in her room, to her, it seems to me that all thoughts, all, from those which drag themselves under the skull of Father Jacques, to those which "are born" under the skull of Mr. Stangerson, all could be translated by these words which one would address to him, to her: "Oh! ... Depois do acontecimento desta noite, depois do mistério da “inexplicável galeria”, depois desta realidade estupenda da instalação do assassino no seu quarto, parece-me que todos os pensamentos, todos, daqueles que se arrastam sob a caveira do Padre Jacques, para aqueles que "nascem" sob o crânio do Sr. Stangerson, tudo poderia ser traduzido por estas palavras que se diria a ele, a ela: "Oh! toi qui connais le mystère, explique-le- nous, et nous te sauverons peut-être ! you who know the mystery, explain it to us, and maybe we'll save you! você que conhece o mistério, explique-nos, e podemos salvá-lo! » Ah ! " Ah! comme je voudrais la sauver... d'elle-même, et de l'autre ! wie gerne würde ich sie retten - vor sich selbst und vor dem anderen! how I would like to save her... from herself, and from the other! ... J'en pleure... Oui, je sens mes yeux se remplir de larmes devant tant de misère si horriblement cachée. ... Ich weine ... Ja, ich spüre, wie sich meine Augen mit Tränen füllen, weil so viel Elend so schrecklich verborgen ist. ...I cry... Yes, I feel my eyes filling with tears at the sight of so much misery so horribly hidden. Elle est là, celle qui a le parfum de « la dame en noir »... je la vois enfin, chez elle, dans sa chambre, dans cette chambre où elle n'a pas voulu me recevoir... dans cette chambre « où elle se tait », où elle continue de se taire. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||remain silent There she is, the one who has the scent of "the lady in black" ... I finally see her, at home, in her room, in this room where she did not want to receive me ... in this room " where it is silent ”, where it continues to be silent. Depuis l'heure fatale de la « Chambre Jaune », nous tournons autour de cette femme invisible et muette pour savoir ce qu'elle sait. |||||||||||||||stumm||||| Since the fatal hour of the "Yellow Room", we have been walking around this invisible and dumb woman to find out what she knows. Desde a hora fatal da “Sala Amarela”, circulamos em torno desta mulher invisível e silenciosa para descobrir o que ela sabe. Notre désir, notre volonté de savoir doivent lui être un supplice de plus. ||||||||||Qual|| ||||||||||supplement|| Our desire, our will to know, must be another torture. Qui nous dit que, si « nous apprenons », la connaissance de « son » mystère ne sera pas le signal d'un drame plus épouvantable que ceux qui se sont déjà déroulés ici ? Who tells us that, if "we learn", the knowledge of "his" mystery will not be the signal of a more terrible drama than those which have already taken place here? Qui nous dit qu'elle n'en mourra pas ? Who tells us that she will not die? Et cependant, elle a failli mourir... et nous ne savons rien... Ou plutôt il y en a qui ne savent rien... mais moi... si je savais « qui », je saurais tout... Qui ? ||||almost|||||||||||||||||||||||||| And yet, she almost died ... and we know nothing ... Or rather there are some who know nothing ... but me ... if I knew "who", I would know everything ... Who ? qui ? Who ? qui ? Who ? ... et ne sachant pas qui, je dois me taire, par pitié pour elle, car il ne fait point de doute qu'elle sait, elle, comment « il » s'est enfui, lui, de la « Chambre Jaune », et cependant elle se tait. ||||||||be silent|||||||||||||||||||||||||||| ...and not knowing who, I must keep quiet, out of pity for her, because there is no doubt that she knows how "he" escaped from the "Yellow Room", and yet she remains silent. Pourquoi parlerais-je ? Why should I speak? Quand je saurai qui, « je lui parlerai, à lui ! When I know who, "I'll talk to him! Elle nous regarde maintenant... mais de loin... comme si nous n'étions pas dans sa chambre... M. Stangerson rompt le silence. She is looking at us now... but from afar... as if we were not in her room... Mr. Stangerson breaks the silence. M. Stangerson déclare que, désormais, il ne quittera plus l'appartement de sa fille. ||||now|||||||| Mr. Stangerson says he will never leave his daughter's apartment again. C'est en vain que celle-ci veut s'opposer à cette volonté formelle, M. Stangerson tient bon. It is in vain that the latter wants to oppose this formal will, Mr. Stangerson stands firm. Il s'y installera dès cette nuit même, dit-il. He will settle there this very night, he said. Sur quoi, uniquement occupé de la santé de sa fille, il lui reproche de s'être levée... puis il lui tient soudain de petits discours enfantins... Il lui sourit... il ne sait plus beaucoup ni ce qu'il dit, ni ce qu'il fait... L'illustre professeur perd la tête... Il répète des mots sans suite qui attestent le désarroi de son esprit... celui du nôtre n'est guère moindre. ||||||||||||||||||||||||childish|||||||||||||||||||||||||||||||disarray||||||||| Daraufhin, nur mit der Gesundheit seiner Tochter beschäftigt, wirft er ihr vor, dass sie aufgestanden ist ... dann hält er ihr plötzlich kleine kindliche Reden ... Er lächelt sie an... Er weiß nicht mehr, was er sagt und was er tut... Der berühmte Professor verliert den Kopf ... Er wiederholt unzusammenhängende Worte, die von der Verwirrung seines Geistes zeugen ... die unseres Geistes ist kaum geringer. Whereupon, solely concerned with the health of his daughter, he reproaches her for getting up ... then he suddenly gives her little childish speeches ... He smiles at her ... he no longer knows much or what he says, nor what he does ... The illustrious professor loses his head ... He repeats words without follow-up which attest to the confusion of his mind ... that of ours is hardly less. Mlle Stangerson dit alors, avec une voix si douloureuse, ces simples mots : « Mon père ! Miss Stangerson then said, in such a pained voice, these simple words: "My father!" mon père ! » que celui-ci éclate en sanglots. |||||sobs »That he bursts into tears. Le père Jacques se mouche et Frédéric Larsan, lui-même, est obligé de se détourner pour cacher son émotion. ||||sich die Nase putzen|||||||||||||| ||||blows his nose|||||||||||||| Father Jacques blows his nose and Frédéric Larsan himself is forced to turn away to hide his emotion. Moi, je n'en peux plus... je ne pense plus, je ne sens plus, je suis au-dessous du végétal. Ich selbst kann nicht mehr ... Ich denke nicht mehr, ich fühle nicht mehr, ich bin unterhalb der Pflanzenwelt. I can't take it anymore ... I no longer think, I no longer feel, I'm below the plant. Je me dégoûte. ||ekel I disgust myself.

C'est la première fois que Frédéric Larsan se trouve, comme moi, en face de Mlle Stangerson, depuis l'attentat de la « Chambre Jaune ». This is the first time that Frédéric Larsan has found himself, like me, in front of Mlle Stangerson, since the attack on the “Yellow Room”. Comme moi, il avait insisté pour pouvoir interroger la malheureuse ; mais, pas plus que moi, il n'avait été reçu. Like me, he had insisted on being able to question the unfortunate woman; but, no more than I, he had not been received. À lui comme à moi, on avait toujours fait la même réponse : Mlle Stangerson était trop faible pour nous recevoir, les interrogatoires du juge d'instruction la fatiguaient suffisamment, etc... Il y avait là une mauvaise volonté évidente à nous aider dans nos recherches qui, « moi », ne me surprenait pas, mais qui étonnait toujours Frédéric Larsan. To him as to me, we had always made the same answer: Miss Stangerson was too weak to receive us, the examinations of the investigating judge tired her enough, etc ... There was there an obvious ill will to help us in our research which, “me”, did not surprise me, but which always surprised Frédéric Larsan. Il est vrai que Frédéric Larsan et moi avons une conception du crime tout à fait différente... It is true that Frédéric Larsan and I have a completely different conception of crime ...

... Ils pleurent... Et je me surprends encore à répéter au fond de moi : La sauver ! ... Sie weinen ... Und ich ertappe mich immer noch dabei, wie ich in meinem Inneren wiederhole: Sie retten! ... They cry ... And I still find myself repeating inside of me: Save her! ... la sauver malgré elle ! |save|despite| ... sie gegen ihren Willen retten! ... save her in spite of herself! la sauver sans la compromettre ! sie retten, ohne sie zu kompromittieren! save it without compromising it! La sauver sans qu'« il » parle ! Sie retten, ohne dass "er" spricht! Saving her without "him" talking! Qui : « il ? Who: "he? » — « Il », l'assassin... Le prendre et lui fermer la bouche ! "-" He ", the assassin ... Take him and shut his mouth!" ... Mais M. Darzac l'a fait entendre : « pour lui fermer la bouche, il faut le tuer ! ... But Mr. Darzac made him hear: "To shut his mouth, you have to kill him!" » Conclusion logique des phrases échappées à M. Darzac. Logical conclusion of the sentences escaped from Mr. Darzac. Ai-je le droit de tuer l'assassin de Mlle Stangerson ? Do I have the right to kill Miss Stangerson's assassin? Non ! No ! ... Mais qu'il m'en donne seulement l'occasion. ... But let me just give me the opportunity. Histoire de voir s'il est bien, réellement, en chair et en os ! History to see if it is good, really, in the flesh! Histoire de voir son cadavre, puisqu'on ne peut saisir son corps vivant ! History to see his corpse, since we cannot seize his living body! Ah ! Ah! comment faire comprendre à cette femme, qui ne nous regarde même pas, qui est toute à son effroi et à la douleur de son père, que je suis capable de tout pour la sauver... Oui... oui... je recommencerai à prendre ma raison par le bon bout et j'accomplirai des prodiges... |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||prodiges How can I make this woman, who doesn't even look at us, who is completely absorbed in her fear and in her father's pain, understand that I am capable of anything to save her... Yes... yes... I will start to approach my reason by the right end again and I will accomplish wonders... Je m'avance vers elle... je veux parler, je veux la supplier d'avoir confiance en moi... je voudrais lui faire entendre par quelques mots, compris d'elle seule et de moi, que je sais comment son assassin est sorti de la « Chambre Jaune », que j'ai deviné la moitié de son secret... et que je la plains, elle, de tout mon coeur... Mais déjà son geste nous prie de la laisser seule, exprime la lassitude, le besoin de repos immédiat... M. Stangerson nous demande de regagner nos chambres, nous remercie, nous renvoie... Frédéric Larsan et moi saluons, et, suivis du père Jacques, nous regagnons la galerie. I go towards her... I want to speak, I want to beg her to trust me... I would like to make her understand in a few words, understood only by her and by me, that I know how her assassin got out of the "Yellow Room", that I have guessed half of her secret... and that I pity her, with all my heart... But already her gesture asks us to leave her alone, expresses weariness, the need for immediate rest... Mr. Stangerson asks us to return to our rooms, thanks us, sends us away... Frédéric Larsan and I greet each other, and, followed by Father Jacques, we return to the gallery. J'entends Frédéric Larsan qui murmure : « Bizarre ! I hear Frédéric Larsan murmuring: “Strange! bizarre ! weird ! ... » Il me fait signe d'entrer dans sa chambre. ... » He motions for me to enter his room. Sur le seuil, il se retourne vers le père Jacques. On the threshold, he turns to Father Jacques. Il lui demande : He asks him:

« Vous l'avez bien vu, vous ? “Did you see it well?” — Qui ? - Who ?

— L'homme ! — Man! — Si je l'ai vu ! - Doch, ich habe ihn gesehen! — Yes I saw it! ... Il avait une large barbe rousse, des cheveux roux... ...He had a large red beard, red hair...

— C'est ainsi qu'il m'est apparu, à moi, fis-je. - So ist er mir erschienen", sagte ich. "That's how it appeared to me," I said. — Et à moi aussi », dit Frédéric Larsan. —And to me too,” said Frédéric Larsan.

Le grand Fred et moi nous sommes seuls, maintenant, à parler de la chose, dans sa chambre. Big Fred and I are alone now, talking about the thing, in his room. Nous en parlons une heure, retournant l'affaire dans tous les sens. We talked about it for an hour, turning it over in our minds. Il est clair que Fred, aux questions qu'il me pose, aux explications qu'il me donne, est persuadé — malgré ses yeux, malgré mes yeux, malgré tous les yeux — que l'homme a disparu par quelque passage secret de ce château qu'il connaissait. |||||||||||||||||despite|||||||||||||||||||||| Es ist klar, dass Fred aufgrund der Fragen, die er mir stellt, und der Erklärungen, die er mir gibt, davon überzeugt ist - trotz seiner Augen, trotz meiner Augen, trotz aller Augen -, dass der Mann durch irgendeinen Geheimgang in diesem Schloss, das er kannte, verschwunden ist. It is clear that Fred, from the questions he asks me, from the explanations he gives me, is convinced - despite his eyes, despite my eyes, despite all eyes - that the man has disappeared through some secret passage of this castle he knew. « Car il connaît le château, me dit-il ; il le connaît bien... “Because he knows the castle,” he told me; “he knows it well...

— C'est un homme de taille plutôt grande, bien découplé... ||||||||gebaut — He is a rather tall man, well built... - Es un hombre bastante alto, bien constituido... — Il a la taille qu'il faut... murmure Fred... — He's the right size... Fred murmurs... — Je vous comprends, dis-je... mais comment expliquez-vous la barbe rousse, les cheveux roux ? — I understand you, I said... but how do you explain the red beard, the red hair?

— Trop de barbe, trop de cheveux... Des postiches, indique Frédéric Larsan. |||||||Postiche||| |||||||wigs||| — Too much beard, too much hair... Hairpieces, says Frédéric Larsan. - Muita barba, muito cabelo ... Apliques, indica Frédéric Larsan.

— C'est bientôt dit... Vous êtes toujours occupé par la pensée de Robert Darzac... Vous ne pourrez donc vous en débarrasser jamais ? — It's soon said... You are always occupied by the thought of Robert Darzac... So you will never be able to get rid of him? ... Je suis sûr, moi, qu'il est innocent... ...I am sure that he is innocent... — Tant mieux ! - So much the better ! Je le souhaite... mais vraiment tout le condamne... Vous avez remarqué les pas sur le tapis ? |||||||condemns|||||||| I wish so... but really everything condemns it... Did you notice the footsteps on the carpet? ... Venez les voir... ...Come see them...

— Je les ai vus... Ce sont « les pas élégants » du bord de l'étang. ||||||||||||the pond — I saw them... They are the "elegant steps" from the edge of the pond. - Eu os vi ... São "os degraus elegantes" da beira do lago. — Ce sont les pas de Robert Darzac ; le nierez-vous ? ||||||||deny| — These are the steps of Robert Darzac; will you deny it?

— Évidemment, on peut s'y méprendre... - Natürlich kann man das falsch verstehen... - Obviously, we can be mistaken ... — Avez-vous remarqué que la trace de ces pas « ne revient pas » ? - Have you noticed that the trace of these steps "does not come back"? Quand l'homme est sorti de la chambre, poursuivi par nous tous, ses pas n'ont point laissé de traces... Als der Mann aus dem Zimmer kam, von uns allen verfolgt, haben seine Schritte keine Spuren hinterlassen... When the man left the room, pursued by all of us, his footsteps left no mark ... Quando o homem saiu da sala, perseguido por todos nós, seus passos não deixaram marcas ... — L'homme était peut-être dans la chambre « depuis des heures ». — The man may have been in the room “for hours.” La boue de ses bottines a séché et il glissait avec une telle rapidité sur la pointe de ses bottines... On le voyait fuir, l'homme... on ne l'entendait pas... » |mud||||||||||||||||||||||||||| The mud on his boots dried and he was sliding so quickly on the tips of his boots... We could see him fleeing, the man... we couldn't hear him..." Soudain, j'interromps ces propos sans suite, sans logique, indignes de nous. ||||||||unworthy|| Suddenly, I interrupt these words without any follow-up, without logic, unworthy of us. Je fais signe à Larsan d'écouter : I motion for Larsan to listen: « Là, en bas... on ferme une porte... » "There, down there... we close a door..." "Lá, lá embaixo ... fechamos uma porta ..."

Je me lève ; Larsan me suit ; nous descendons au rez-de-chaussée du château ; nous sortons du château. I get up; Larsan follows me; we go down to the ground floor of the castle; we leave the castle. Je conduis Larsan à la petite pièce en encorbellement dont la terrasse donne sous la fenêtre de la galerie tournante. I lead Larsan to the small corbelled room whose terrace opens under the window of the revolving gallery. Levo Larsan até a pequena sala com mísulas, cujo terraço dá para a janela da galeria giratória. Mon doigt désigne cette porte fermée maintenant, ouverte tout à l'heure, sous laquelle filtre de la lumière. My finger points to this door now closed, opened just now, under which light filters. « Le garde ! " The guard ! dit Fred. said Fred.

— Allons-y ! — Let's go! » lui soufflai-je... " I whispered to him... Eu sussurrei para ele ...

Et, décidé, mais décidé à quoi, le savais-je ? Und, entschlossen, aber entschlossen zu was, wusste ich das? And, decided, but decided what, did I know? décidé à croire que le garde est le coupable ? decided to believe that the guard is the culprit? l'affirmerais-je ? would I say so? je m'avance contre la porte, et je frappe un coup brusque. I walk towards the door and knock sharply. Certains penseront que ce retour à la porte du garde est bien tardif... et que notre premier devoir à tous, après avoir constaté que l'assassin nous avait échappé dans la galerie, était de le rechercher partout ailleurs, autour du château, dans le parc... Partout... ||||||||||||late|||||||||||||||escaped|||||||||||||||| Einige werden denken, dass diese Rückkehr zur Tür des Wächters sehr spät ist ... und dass unser aller erste Pflicht, nachdem wir festgestellt hatten, dass uns der Mörder in der Galerie entkommen war, darin bestand, ihn überall sonst zu suchen, rund um das Schloss, im Park ... Überall... Some will think that this return to the guard's door is very late ... and that our first duty to all, after noting that the assassin had escaped us in the gallery, was to look for him everywhere else, around the castle, in the park ... everywhere ... Alguns pensarão que esse retorno à porta do guarda é muito tarde ... e que nosso primeiro dever para com todos, depois de notar que o assassino havia nos escapado na galeria, era procurá-lo em todos os outros lugares, ao redor do castelo, no parque ... em todo lugar ... Si l'on nous fait une telle objection, nous n'avons pour y répondre que ceci : c'est que l'assassin était disparu de telle sorte de la galerie « que nous avons réellement pensé qu'il n'était plus nulle part » ! If such an objection is made to us, we have only this to answer: it is that the assassin had disappeared in such a way from the gallery "that we really thought he was no longer anywhere. "! Il nous avait échappé quand nous avions tous la main dessus, quand nous le touchions presque... nous n'avions plus aucun ressort pour nous imaginer que nous pourrions maintenant le découvrir dans le mystère de la nuit et du parc. He had slipped away from us when we all had our hands on it, when we almost touched him ... we had no more spring to imagine that we could now find him in the mystery of the night and the park. Ele havia se afastado de nós quando todos estávamos com as mãos nele, quando quase o tocamos ... não tínhamos como imaginar que agora poderíamos encontrá-lo no mistério da noite e do parque. Enfin, je vous ai dit de quel coup cette disparition m'avait choqué le crâne ! Finally, I told you how this disappearance shocked my skull! ... Aussitôt que j'eus frappé, la porte s'ouvrit ; le garde nous demanda d'une voix calme ce que nous voulions. ... As soon as I knocked, the door opened; the guard asked us in a calm voice what we wanted. Il était en chemise « et il allait se mettre au lit » ; le lit n'était pas encore défait... He was in his shirt "and he was going to bed"; the bed was not yet undone ... Nous entrâmes ; je m'étonnai. We entered; I was surprised. « Tiens ! " Here ! vous n'êtes pas encore couché ? you haven't gone to bed yet? ... ...

— Non ! - No ! répondit-il d'une voix rude... J'ai été faire une tournée dans le parc et dans les bois... J'en reviens... Maintenant, j'ai sommeil... bonsoir ! he replied in a rough voice... I went for a walk in the park and in the woods... I'm coming back... Now, I'm sleepy... good night! ... ...

— Écoutez, fis-je... Il y avait tout à l'heure, auprès de votre fenêtre, une échelle... — Listen, I said... There was a ladder near your window just now... — Quelle échelle ? — What scale? Je n'ai pas vu d'échelle ! I didn't see a ladder! ... Bonsoir ! ... Good evening ! Et il nous mit à la porte tout simplement. And he just threw us out.

Dehors, je regardai Larsan. Outside, I looked at Larsan. Il était impénétrable. He was impenetrable. Ele era impenetrável.

« Eh bien ? " Well ? fis-je... I did...

— Eh bien ? - Well ? répéta Larsan... Larsan repeated...

— Cela ne vous ouvre-t-il point des horizons ? - Does that not open up new horizons for you? - Isso não abre horizontes para você? Sa mauvaise humeur était certaine. His bad mood was certain. En rentrant au château, je l'entendis qui bougonnait : |||||||murrte |||||||was grumbling As I returned to the castle, I heard him grumbling: « Il serait tout à fait, mais tout à fait étrange que je me fusse trompé à ce point ! "It would be absolutely, absolutely strange if I had been so wrong! "Seria muito, mas muito estranho se eu estivesse tão errado!" ... » ... »

Et, cette phrase, il me semblait qu'il l'avait plutôt prononcée à mon adresse qu'il ne se la disait à lui-même. And it seemed to me that he had said this sentence to me rather than to himself. E esta frase, pareceu-me que ele tinha mais falado para mim do que ele estava dizendo para si mesmo. Il ajouta : He added:

« Dans tous les cas, nous serons bientôt fixés... Ce matin il fera jour. "Auf jeden Fall werden wir bald Bescheid wissen.... Heute Morgen wird es hell. "In any case, we will soon be fixed ... This morning it will be day. "Em qualquer caso, logo estaremos consertados ... Esta manhã será de dia."