Journal en français facile 08/04/2022 20h00 GMT
Adrien Delgrange : Merci d'écouter RFI, il est 20h en temps universel, 22h à Paris, l'heure de votre Journal en français facile. Avec Sylvie Berruet, bonsoir.
Sylvie Berruet : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Nous sommes ensemble dix minutes pour un tour du monde de l'actualité, avec au sommaire de ce 8 avril :
SB : Les atrocités de la guerre en Ukraine : un bombardement a tué ce matin des hommes, des femmes et des enfants dans la ville de Kramatorsk.
AD : Reportage dans une autre ville d'Ukraine, à Mykolaïv, nos envoyés spéciaux ont pu se rendre dans un hôpital aujourd'hui.
SB : L'actualité dans le monde c'est aussi le Sri Lanka : la population sri lankaise est en colère contre son président.
AD : Et puis enfin en France : c'est la fin de campagne présidentielle ce soir à minuit avant le premier tour d'élection dimanche.
Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
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SB : La guerre en Ukraine : l'horreur à Kramatorsk ce matin. Un missile frappe la gare ferroviaire faisant au moins 50 morts.
AD : Le missile est tombé vers 10h30, à l'heure où de nombreuses attendaient un train. 50 morts dont cinq enfants. Un acte « inhumain » dénonce le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La Russie, de son coté, dit que son armée n'est pas à l'origine de ce tir de missile.
SB : Et plus au sud Adrien, les habitants de Mykolaïv subissent aussi des bombardements réguliers.
AD : Depuis le début de la guerre, dans cette ville Mykolaïv, 64 civils ont été tués, 440 sont blessés. En début de semaine, c'est un hôpital pédiatrique, un hôpital pour enfants, qui a été visé par l'armée russe. Nos envoyés spéciaux à Mykolaïv Anastasia Becchio et Boris Vichith ont pu se rendre sur place. Voici leur reportage.
Derrière l'hôpital, une tractopelle est en action. Des murs de protection sont montés autour du local qui renferme les réserves d'oxygène. La sécurité de l'établissement est revue à la hausse après le bombardement de lundi. « Une bombe à fragmentation a explosé ici. Ça se disperse dans tous les sens. Il y a eu beaucoup de casse. » Dans la cour, le médecin chef de l'hôpital pédiatrique régional Alexandre Plitkin montre les dégâts : vitres brisées, fissures sur les façades, des centaines d'éclats sur les bâtiments et sur le bitume, les impacts caractéristiques des armes à sous munition en forme de rosace. « Ici stationnaient des voitures, elles ont été défoncées. Des sous munitions ont même atterri là bas, dans l'autre aile, où 18 fenêtres ont été soufflées. Partout il y avait des billes, des bouts de métal, tout volait autour, c'est typique des bombes à sous munitions. J'ai compris que c'était une arme terrible. Pourquoi ont-ils décidé de bombarder un hôpital pédiatrique, c'est une grande question. Je ne sais vraiment pas ce qui se passe dans leur tête. » Aucun patient ni soignant n'a été touché au cours de l'attaque, mais les explosions ont fait des victimes à l'extérieur. Elles ont reçu les premiers secours dans l'hôpital pédiatrique. Anastasia Becchio et Boris Vichith, Mykolaïv, Nicolas I., RFI.
AD : Face à la « menace » des missiles russes à Odessa, Odessa c'est le grand port ukrainien qui donne sur la mer Noire, les autorités ont décidé de mettre en place un couvre-feu, autrement dit, Interdiction pour la population de sortir à partir de demain soir et jusqu'à à lundi matin.
SB : Enfin Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, était à Kiev.
AD : Une visite pour « apporter le soutien de l'Europe aux Ukrainiens » dit elle. « L'Ukraine a un avenir européen », a même déclaré Ursula von der Leyen.
SB : Une nouvelle journée de manifestation au Sri Lanka.
AD : Après des mois de crise économique entrainant des pénuries, des manques, notamment pour s'approvisionner en nourriture, la population réclame à présent le départ du président qui s'appelle Gotabaya Rajapaksa. Alors voilà maintenant plus d'une semaine que la capitale du Sri Lanka, Colombo, est investie par la population en colère. Le récit de notre envoyé spécial à Colombo, Côme Bastin.
Ce vendredi, pas moins de dix rassemblements différents étaient organisés à Colombo. Sur le rond-point de la liberté, les travailleurs des nouvelles technologies protestaient contre les coupures de courant qui paralysent leur activité informatique. Près de l'université, des syndicats étudiants manifestaient pour l'avenir de la jeunesse sri lankaise. Sur Lipton Circus, c'est la communauté LGBT qui s'affichait. Partout, les automobilistes klaxonnent en soutien aux manifestants. Aucun parti politique n'est à la manoeuvre. C'est avec pacifisme mais détermination que les citoyens de Colombo s'organisent pour réclamer le départ du président Gotabaya Rajapaksa, avec un slogan devenu célèbre « Gotta Go Home ». Leur point de ralliement : la très symbolique place de l'Indépendance, occupée depuis une semaine sans discontinuer. Ce samedi une grande manifestation est prévue sur la promenade de bord de mer de Galle Face. La police, qui a procédé à de nombreuses arrestations, laisse désormais faire, comme si le pouvoir avait compris que le mouvement enclenché au sein de la population ne pouvait plus être vaincu par la force.
SB : Carte blanche à l'armée israélienne.
AD : Au lendemain d'une attaque meurtrière perpétrée par un Palestinien, c'était à Tel-Aviv. Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a donné ce qu'on appelle « carte blanche » aux forces de sécurité, autrement dit, ils peuvent faire ce qu'ils veulent pour, je cite, « vaincre une nouvelle vague de terreur » en Israël.
SB : La Chine fait face depuis plusieurs semaines à une résurgence du coronavirus.
AD : Avec d'ailleurs 25 millions de personnes dans la ville de Shanghai toujours confinées. Elles sont coincées chez elles ces personnes. Le gouvernement devrait bientôt renforcer son soutien à l'économie chinoise avec de nouvelles mesures de relance, et ce d'après des médias officiels chinois.
AD : L'alliance mondiale pour le vaccin organisait quant à elle aujourd'hui un sommet. C'était un sommet baptisé « Terrasser le Covid dès maintenant ». Et au coeur des discussions, Simon Rozé, la répartition des vaccins dans le monde.
13 milliards de doses produites, plus de 11 milliards injectées. Plus d'un an après leur mise à disposition, les vaccins contre le Covid-19 constituent encore et toujours l'arme principale pour venir à bout de la pandémie. Mais voilà, pour y parvenir, encore faut-il que tout le monde y ait accès et nous en sommes encore loin. Si entre 80 et 90% des populations des pays riches ont pu recevoir leurs doses, la moyenne mondiale est inférieure à 60% et le continent africain stagne à 15%. Ce n'est pas un problème de production, les usines des laboratoires tournent à plein, et l'on craint même le sur régime. C'est en effet la distribution qui pêche, malgré la mise en place de dispositifs de partage et de solidarité, comme Covax. Le problème c'est que les doses promises n'arrivent pas toujours, il en manque encore plus de 600 millions et quand elles sont là, les pays demandeurs les reçoivent trop proches de leur date de péremption, il devient alors difficile de les administrer à temps dans des pays qui n'ont pas forcément les infrastructures pour mener des campagnes vaccinales efficaces. On estime que ce sont près de 250 millions de doses qui ont ainsi du être jetées.
AD : Sinon Rozé qui faisait le point sur cette alliance mondiale pour la vaccination appelée Gavi qui organisait ce sommet aujourd'hui.
À Paris, il est 22h08.
SB : En France, les douze candidats à l'élection présidentielle terminent ce soir leur campagne, et c'est à minuit, c'est-à-dire dans un peu moins de deux heures. Donc derniers meetings, Adrien, et derniers déplacements.
AD : Les Français désigneront dimanche prochain, le 10 avril, les deux qualifiés pour le second tour. Alors les candidats continuent de militer pour attirer des votes comme par exemple Philippe Poutou, du NPA , le Nouveau parti anticapitaliste. Il était tout à l'heure à Grenoble, dans l'est de la France, sur le campus universitaire de la ville. Il y tient son dernier meeting. Philippe Poutou avoisine les 1 % dans les intentions de vote. Et donc vous le disiez, Sylvie, c'est ce soir à minuit, la fin de la campagne officielle. Silence radio, les candidats ne sont pas autorisés à s'exprimer publiquement. Dimanche, ce sera le jour de l'élection, avec l'ouverture des bureaux de votes dès 8h, fermeture dans les grandes villes à 20h et puis Sylvie, cette soirée électorale sur RFI autour de Philippe Lecaplain. Toutes les équipes de RFI mobilisées dès 19h30 pour connaitre les résultats de ce premier tour de l'élection présidentielle française.
AD : Et puis enfin, Sylvie, est-ce que vous vous souvenez de cette gifle, cette claque que l'acteur Will Smith avait donné à l'humoriste Chris Rock. C'était lors de la cérémonie des Oscars fin mars, et bien, c'est un geste qui lui vaut cher puisque l'Académie des Oscars vient de décider d'interdire Will Smith de toute cérémonie ou événement qu'elle organisera et ce pendant une durée de dix ans.