Journal en français facile 11/10/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 21h00 à Paris, 19h00 en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile.
Le G7 condamne les bombardements russes en Ukraine et parle de crimes de guerre. Moscou a de nouveau frappé ce mardi. En ligne de mire, les installations électriques du pays.
La répression se poursuit en Iran plus de trois semaines après le début des manifestations. Des organisations de défense des droits de l'homme s'inquiètent notamment de la violence des forces de l'ordre dans le Kurdistan, région au coeur de la protestation.
Un accord entre Israël et le Liban : après deux ans de négociations, les deux pays ont défini leur frontière maritime. Cela va permettre l'exploitation des gisements gaziers en Méditerranée orientale.
Et puis en France, le gouvernement annonce des mesures de réquisition pour débloquer des dépôts de carburant. La grève de salarié du secteur se poursuit et les files d'attente s'allongent devant les stations-services.
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AC : Le G7 promet de « demander des comptes » à Vladimir Poutine après les bombardements de ces dernières 48 heures sur l'Ukraine.
À l'issue d'une réunion d'urgence avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les dirigeants du G7 ont « condamné » ces attaques. Elles ont été qualifiées de crimes de guerre. Il faut dire que la Russie a de nouveau plongé l'Ukraine sous une pluie de bombes, ce mardi, avec un objectif très clair : casser les réseaux électriques du pays. Les précisions de Daniel Vallot.
Les missiles russes ont visé des cibles symboliques à Kiev notamment, mais ce sont concentrés pour l'essentiel sur les installations électriques du pays, dans toutes les régions. Et notamment, ce mardi, dans la région de Dnipro dans le centre du pays, celle de Vinnytsia dans le sud-ouest ou encore celle de Lviv dans l'Ouest. Résultat : des milliers de localités ukrainiennes ont été privées d'électricité. Pour contrer cette pluie de missiles, les autorités tablent sur la réparation au plus vite des infrastructures endommagées. Mais elles demandent également à la population de limiter sa consommation d'électricité. « Nous vous demandons pendant les heures de pointe de ne pas utiliser les appareils les plus énergivores », a ainsi déclaré sur la messagerie Telegram le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal. Face à ces bombardements, l'Ukraine compte également sur le soutien de ses alliés, et c'est le sens du message adressé par Volodymyr Zelensky aux dirigeants du G7, ce mardi. Le président ukrainien demande un soutien financier à la création d'un bouclier aérien pour son pays. « Lorsque l'Ukraine disposera d'un système de défense moderne et efficace, a notamment déclaré Volodymyr Zelensky, l'élément clé de la terreur russe - les frappes de missiles – cessera alors de fonctionner », fin de citation.
AC : Le bureau du procureur général d'Ukraine a annoncé, ce mardi, avoir exhumé, c'est-à-dire sorti de terre, les corps de 78 civils dans deux villes de la région de Donetsk, à l'est du pays, des villes récemment reconquises par les forces ukrainiennes. Certains corps présentent des marques de « mort violente ». Selon le procureur, un enfant âgé d'un an figure parmi les victimes.
Les manifestations se poursuivent en Iran malgré la violente répression.
Selon l'organisation Iran Human Rights, plus de 200 personnes ont été tuées. D'après les témoignages obtenus par RFI, les forces de l'ordre ont fait usage d'armes à feu contre les manifestants dans la ville de Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan. C'est la région d'où venait Mahsa Amini. La mort de la jeune fille après son interpellation pour un voile mal porté, est à l'origine des protestations. Selon des organisations de défense des droits de l'homme, des quartiers de la ville auraient même été bombardés. Mais cette violence ne met pas un terme au mouvement qui continue dans plusieurs parties du pays. Les Iraniens manifestent et se mettent aussi en grève pour réclamer plus de liberté. Guilhem Delteil.
Sur les campus universitaires et dans les lycées, les étudiants et élèves ont régulièrement manifesté leur hostilité au régime. Mais le mouvement touche aussi le secteur privé. De plus en plus même, note Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de Iran Human Rights, une ONG basée en Norvège qui documente les violations des droits de l'Homme dans le pays : « Dès le début de la protestation, il y avait des grèves. Particulièrement au Kurdistan, dans les bazars. Mais il semble que d'autres secteurs rejoignent la grève. Il y a une grève générale dans différents endroits et ces derniers jours, la grève a aussi gagné le secteur pétrolier de certaines régions. » Hier, une usine pétrochimique à Assaluyeh, dans le sud du pays, aurait été bloquée. Ce mardi, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait un piquet de grève dans la raffinerie d'Abadan, à la frontière avec l'Irak. De son côté, le gouvernement iranien nie ces mouvements dans un secteur vital pour l'économie du pays. La production dans les complexes gaziers et pétrochimiques du sud est « normale » assure-t-il.
AC : Après deux ans de difficiles négociations, Israël et le Liban ont conclu un accord pour délimiter leur frontière maritime.
C'est ce qu'ont annoncé les autorités israéliennes ce mardi. Le président libanais a exprimé sa satisfaction. C'est Washington qui a mené la médiation entre les deux pays ennemis. Joe Biden a salué « un accord historique ». Il va permettre l'exploitation par les deux voisins de gisements gaziers en Méditerranée orientale. À Jérusalem, correspondance de Sami Boukhelifa.
Comme souvent dans les négociations diplomatiques, chaque camp doit pouvoir se présenter en vainqueur. Les Israéliens, comme les Libanais, doivent pouvoir rassurer leur opinion publique respective et montrer qu'ils n'ont pas failli. Aucun aveu de faiblesse n'est toléré entre les deux voisins, officiellement toujours en guerre. Dès ce mardi matin, les Israéliens se sont attelés à cette tâche. D'abord via un premier communiqué du gouvernement : « Les intérêts sécuritaires d'Israël ont été préservés ». Le Premier ministre Yaïr Lapid a ensuite pris le relais pour donner plus de détails : « C'est une réalisation historique, qui renforcera la sécurité d'Israël et injectera des milliards dans l'économie du pays » grâce à l'exploitation d'importants gisements gaziers en Méditerranée, explique-t-il. Mais après les annonces, retour aux choses sérieuses. Ce projet d'accord doit encore être validé. Le Premier ministre israélien convoque une réunion du cabinet sécuritaire demain, mercredi. Elle sera suivie dans la foulée par une réunion spéciale du gouvernement, afin d'obtenir un feu vert définitif pour le règlement de ce litige frontalier Sami Boukhelifa, Jerusalem, RFI.
AC : La cérémonie de couronnement de Charles III aura lieu le 6 mai prochain à l'abbaye de Westminster à Londres.
C'est ce qu'a annoncé, ce mardi, le palais de Buckingham. Charles est devenu souverain du Royaume-Uni, le mois dernier, après la mort de sa mère, la reine Elizabeth II.
AC : En France, il y a toujours des files d'attente devant les stations-services pour obtenir de l'essence.
Certaines ont dû fermer faute de carburant. C'est le résultat d'une grève des salariés de plusieurs raffineries et dépôts de carburant de TotalEnergies, Exxon Mobil et Esso. Ils réclament des augmentations de salaires. Ces entreprises ont enregistré des bénéfices record grâce à la hausse du prix de l'énergie. Le gouvernement a décidé d'intervenir : la Première ministre a annoncé, ce mardi, la réquisition d'employés pour débloquer l'accès à certains dépôts. Écoutez la réaction d'Olivier Mateu, le secrétaire général de la CGT dans les Bouches-du-Rhône. Il était au micro de Yoram Melloul :
« La seule chose que trouve à faire le gouvernement, c'est de brandir la menace de la réquisition en parlant de blocage. Mais quel blocage ? Ce sont des grèves. Les travailleurs ont arrêté de travailler parce qu'ils ne sont pas assez payés pour nourrir leur famille, voilà le fond du problème. Et que le gouvernement pratique la menace dans cette période-là, c'est absolument irresponsable et ça va seulement contribuer qu'à embraser les choses et à généraliser le conflit en cours. Mais est-ce que le gouvernement pense tranquillement que ça va se passer comme ça, dans le calme ? Nous ferons tout ce que nous aurons à faire pour empêcher que ces réquisitions ne soient définitives. C'est un scandale. L'argent, il est là. Que le gouvernement revienne à la raison et qu'il impose, et qu'il impose, il en a les moyens, à Total et à Exxon Mobil de répondre aux revendications des travailleurs. »
AC : Toujours en France, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi sur la réforme de l'assurance chômage.
Le texte prévoit la possibilité de baisser les allocations chômage en période d'embellie pour l'emploi et de les augmenter quand le chômage est élevé. Il sera débattu au Sénat à partir du 25 octobre.
Enfin, un succès pour la Nasa.
L'Agence spatiale américaine a annoncé avoir réussi à dévier un astéroïde de sa trajectoire lors d'une mission inédite. Elle a projeté, fin septembre, un vaisseau contre la surface de l'objet céleste. L'objectif de cette mission était de permettre à l'humanité d'apprendre à se protéger d'une éventuelle menace future, a expliqué la Nasa.
Il est bientôt 21h10 à Paris. C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci à Fabrice Violet d'avoir assuré sa réalisation. À demain.