Journal en français facile 13/01/2022 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI. Il est 20h en temps universel, 21h à Paris et Marseille.
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À la Une, le ras-le-bol au sein de l'éducation nationale en France. Des dizaines de milliers de personnes ont fait grève aujourd'hui. Des enseignants notamment, ils dénoncent le protocole sanitaire mis en place par le gouvernement. Un protocole devenu un véritable casse-tête dans les établissements.
Dans l'actualité également, les États-Unis confrontés à une inflation record. 7% sur un an, du jamais vu depuis 1982.
En Jordanie, l'opposition dénonce la reforme de modernisation de la vie politique, votée hier par les sénateurs. Elle parle d'un texte anti-démocratique et dangereux pour le régime.
Et puis, à quelques jours de l'ouverture de l'Open d'Australie, le sort du numéro 1 mondial du tennis toujours en suspens. Novak Djokovic ne sait toujours pas s'il pourra participer à la compétition.
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CP : Journée de forte mobilisation en France.
Plusieurs dizaines de milliers d'enseignants et personnels de l'éducation nationale étaient en grève aujourd'hui pour protester contre le protocole sanitaire anti-Covid-19, mis en place par les autorités, dans les établissements. Des manifestations ont eu lieu un peu partout dans le pays. C'était par exemple le cas à Marseille, grande ville du sud de la France, où un cortège de 2 200 personnes a défilé, selon les chiffres de la police. Des manifestants venus dire leur ras-le-bol. Reportage de Yoram Melloul.
Nathalie est enseignante à Marseille. Elle en a assez de devoir appliquer un protocole sanitaire qui change sans arrêt. Et désorganise complètement la vie de l'établissement : « Les horaires sont en décalés. Il y a des parents qui ne savent plus à quelle heure il y a la cantine, à quelle heure il n'y a pas la cantine. Il y a des parents qui font tester les enfants qui arrivent, mais c'est trop tard, les enfants ne peuvent plus passer à la cantine. Les parents n'arrêtent pas de faire des allers-retours, et en fait c'est le chaos. Face à ça, on a un ministre qui est dans un mépris total. Qui nous envoie le protocole sanitaire la veille, ou dans la presse. » Ici et là fusent quelques appels à la démission du ministre de l'Éducation nationale. Dans le cortège, les professionnels de l'enseignement dénoncent un manque de moyens. Encore plus visible depuis le début de la crise sanitaire. Naima enseigne dans un lycée des quartiers nord de la ville : « On n'a pas de masques, pas de gel hydroalcoolique, pas de lingettes pour nettoyer les tables, énormément d'élèves absents qui attrapent le Covid. » Elle a aussi la casquette de maman. Impossible pour elle de se battre sur tous les fronts : « Moi, ma fille, c'est tous les jours qu'il y a un cas Covid déclaré dans sa classe. Et bien je ne l'ai pas mise pendant une semaine. Je n'ai pas que ça à faire. Je travaille, je l'élève seule, il faut que j'aille au labo pour faire trois tests. Je n'ai pas le temps, je fais comment ? Je n'arrive pas à gérer, je suis épuisée. » A minima, elle voudrait que des masques FFP2 soient distribués dans son établissement, et que du gel hydroalcoolique soit accessible dans toutes les classes. Yoram Melloul, Marseille, RFI.
CP : Selon le ministère de l'Intérieur, 77 500 personnes au total ont manifesté aujourd'hui en France, dont 8 200 à Paris.
Aux États-Unis, la grande réforme électorale voulue par le président Joe Biden pourrait bien échouer.
Une réforme censée protéger l'accès du vote aux Afro-Américains. Une sénatrice-clé, la démocrate Kyrsten Sinema dit vouloir s'opposer à la stratégie proposée par le dirigeant. Pour rappel, Joe Biden veut mettre fin au « filibuster », une règle parlementaire qui permet aux élus de faire durer les débats pour empêcher qu'un texte soit voté. Autre défi pour Joe Biden : l'inflation. Elle est au plus haut depuis presque 40 ans aux États-Unis. Les derniers chiffres de l'année 2021 l'évaluent à 7% sur 1 an. À Washington, Guillaume Naudin.
Les États-Unis n'avaient pas connu ça depuis le milieu de l'année 1982. 7% sur un an, c'est trop selon la future vice-présidente de la réserve fédérale américaine Lael Brainard. Rappelons que l'objectif officiel d'inflation de la Fed est de 2% annuel, et qu'il y a quelques mois encore la Banque centrale américaine avait du mal à l'atteindre. En cause, la pandémie et les ruptures des chaînes d'approvisionnement. Par exemple, en raison de la difficulté pour les constructeurs à se fournir en puces électroniques, la production de voitures neuves a considérablement ralenti et le prix des voitures d'occasion a augmenté d'un tiers. Les prix de l'essence, eux, ont augmenté de moitié en 2021. La difficulté pour la Fed sera donc de lutter contre cette inflation, en augmentant les taux d'intérêt plus vite et plus fort que prévu, mais sans obérer une reprise fragilisée par le manque de main d'œuvre causé par les différents variants du coronavirus. La Maison Blanche souligne que l'accélération des prix de l'énergie commence à ralentir, mais est bien obligée de reconnaître qu'il reste du travail. L'opposition républicaine dénonce la « Bidenflation », et met en cause les différents plans d'aide et de relance de l'administration en expliquant que les milliers de milliards de dollars de dépenses passés ou à venir ne peuvent que renforcer la hausse des prix et les difficultés des consommateurs américains. Guillaume Naudin, Washington, RFI.
CP : Et enfin, un dernier mot des États-Unis, le chef d'un des principaux groupes d'extrême droite a été arrêté aujourd'hui pour son rôle dans l'assaut du capitole, le 6 janvier 2021. Il s'agit de Stewart Rhodes, fondateur et chef des Oath Keepers. Il a été inculpé pour sédition, avec dix autres membres de son groupe.
Une réforme de la Constitution fait débat en Jordanie.
Elle a été votée hier par le Sénat. Son but : moderniser la vie politique, rétablir la confiance de la population envers le régime et désamorcer la colère suscitée par la corruption et la crise économique. Mais ces propositions font monter la tension. L'opposition dénonce une réforme anti-démocratique et dangereuse pour le pays. Explications de notre correspondante Hermine le Clech.
Sur le papier, le texte a tout pour séduire. Le Premier ministre ne sera plus choisi par le roi, mais par le parti majoritaire au Parlement, l'âge minimal d'un député abaissé à 25 ans et les droits des femmes jordaniennes inscrits dans la Constitution. Mais selon l'opposition, cette réforme ne fait que renforcer les pouvoirs du roi Abdallah II. Il pourra désormais nommer, sans contre-signature du Premier ministre, des personnalités importantes du régime, comme les ministres, les sénateurs, juges ou encore le mufti, qui interprète la loi islamique. Autre critique, la création du Conseil de sécurité nationale. Un nouvel organe, dont les membres sont nommés par le roi, capable de prendre des décisions concernant la défense, la sécurité et la politique étrangère du royaume sans passer par le Parlement. Enfin, l'opposition souligne la temporalité de cette réforme, initiée en avril dernier, quelques semaines seulement après l'arrestation prince Hamza, demi-frère du roi, pour fomentation d'un coup d'État. Le régime est fragilisé aussi par la crise économique et le monarque critiqué, éclaboussé par les révélations de fraude fiscale des Pandora Papers. Une réforme constitutionnelle pourrait donc stabiliser le Royaume. Mais pour entrer en vigueur, elle doit encore être validée par le gouvernement et le comité royal de modernisation de la vie politique. Hermine Le Clech, Amman, RFI.
CP : En France, toujours pas d'accord entre députés et sénateurs sur le projet de loi instaurant le passe vaccinal.
Après une nouvelle lecture à la Chambre haute, probablement samedi, c'est l'Assemblée qui aura le dernier mot, durant le week-end ou en début de semaine prochaine.
Emmanuel Macron qui juge « totalement arbitraire » la réincarcération de Fariba Adelkhah en Iran.
Le président français affirme que la France toute entière est mobilisée pour sa libération. Fariba Adelkhah, chercheuse franco-iranienne de 62 ans, avait été arrêtée en juin 2019 en Iran. Elle avait ensuite été condamnée en mai 2020, à 5 ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Des faits que ses soutiens ont toujours démentis.
À J-4 de l'ouverture de l'Open d'Australie, le sort du numéro 1 mondial du tennis reste incertain.
Novak Djokovic est bien inscrit au tableau de la compétition, mais le ministère australien de l'Immigration continue de faire planer la menace d'une nouvelle annulation de son visa. Gregory Plesse.
Le suspense va durer encore un peu à Melbourne, le gouvernement australien ayant annoncé cet après-midi que concernant le visa de Novak Djokovic, il ne prendrait pas de décisions aujourd'hui. On commence de toute façon à avoir du mal à croire que le joueur, sorti de rétention lundi et qui s'entraine tous les jours, puisse ne pas participer au tournoi dont il est le champion en titre. Pourtant, le Premier ministre Scott Morrison a réaffirmé aujourd'hui sa volonté de barrer l'entrée de l'Australie tous les étrangers non-vaccinés contre le coronavirus. À moins bien sûr qu'ils ne disposent d'une exemption médicale valide. A priori, ça n'est pas le cas du numéro un mondial de tennis, du moins pas d'après les standards australiens. Toujours est-il que Novak Djokovic apparait bien au tableau de l'Open d'Australie, il a été dévoilé dans l'après-midi. Il jouera son premier match contre un compatriote, le Serbe Miomir Kecmanovic dans un stade à moitié vide. La jauge pour le tournoi a été limitée à 50% des spectateurs. Gregory Plesse, Sidney, RFI.
CP : Football.
Le Cameroun est la première équipe qualifiée pour les 8e de finale de la Coupe d'Afrique des nations après sa victoire contre l'Ethiopie (4-1), aujourd'hui à Yaoundé.