Journal en français facile 14/04/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : Vous êtes bien à l'écoute de RFI, il est 22h à Paris. Bonjour et bienvenue dans le Journal en français facile présenté avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous.
AC : Les Russes concentrent leur offensive sur l'est de l'Ukraine. La ville de Kramatorsk a été touchée par des bombardements aujourd'hui. Nous retrouverons nos envoyés spéciaux sur place dans un instant.
ZK : Le Parlement ukrainien a officiellement qualifié, aujourd'hui, les actions russes de génocide. Un terme déjà employé par le président américain, mais le président français s'y refuse. Emmanuel Macron s'est expliqué à ce sujet.
AC : En Allemagne, un groupe de militants d'extrême droite hostile à la vaccination préparait des attentats et l'enlèvement d'un ministre. La police a mené des perquisitions. Elle a retrouvé des armes et des munitions.
ZK : Enfin du cinéma. Les stars seront de retour à Cannes dans un mois. Le festival a dévoilé, aujourd'hui, les films sélectionnés pour sa 75e édition.
-----
ZK : Les forces russes continuent leur offensive dans l'est de l'Ukraine.
AC : La ville de Kramatorsk a été visée par un bombardement en début d'après-midi. Elle est quasiment désertée. La population s'attend à une offensive importante. Envoyés spéciaux sur place, Julien Boileau et Marie Normand.
C'est un complexe industriel qui fabrique des instruments de navigation qui a été visé. L'explosion a été entendue dans une bonne partie de la ville et les sirènes ont raisonné quasiment toute la journée, nous expliquait une habitante. La ville de Kramatorsk est l'un des prochains, pour ne pas dire « le » prochain objectif des forces russes. Et pourtant cette femme nous expliquait qu'elle avait choisi de rester parce qu'elle n'a nulle part où aller et qu'elle ne veut pas se retrouver dans un camp de réfugiés dans un pays inconnu. Il n'y a plus grand monde, ici, dans les rues de Kramatorsk et dans les différents villages que nous avons visités. Même si les transports publics fonctionnent encore normalement, il y a un grand va et vient des véhicules militaires. Nous avons croisé quelques bus d'évacuation. 70% de la population aurait quitté Kramatorsk selon les autorités locales, notamment depuis cette attaque sur la gare centrale qui a fait une cinquantaine de morts, il y a tout juste une semaine. Beaucoup de personnes âgées sont malgré tout restées. Elles nous disent vouloir rester dans leur maison ou près du cimetière où leurs proches sont enterrés. Et puis, certains nous disent aussi attendre simplement le retour de la paix. L'espoir de vivre normalement à nouveau, quelle que soit le drapeau qui flottera dans quelques jours au-dessus des bâtiments publics. Marie Normand, Julien Boileau, Kramatorsk, RFI.
ZK : De nombreux dégâts ont été infligés au navire amiral russe Moskva basé à Sébastopol, en Crimée.
AC : Les Ukrainiens affirment l'avoir frappé avec des missiles de croisière. Le bateau a été « gravement endommagé », mais il n'a pas coulé affirme le ministère russe de la Défense. L'équipage de plus de 500 hommes a été évacué. Moscou dit enquêter sur les raisons du sinistre.
ZK : Le Parlement ukrainien a qualifié, aujourd'hui, de génocide les agissements de l'armée russe dans le pays.
« Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant. » C'est ce que dit le texte voté à la majorité absolue des élus. Le mot génocide a aussi été employé par le président américain et par le Premier ministre canadien. Le président français, lui, ne veut pas utiliser ce terme. Selon Emmanuel Macron, il faut éviter « l'escalade verbale » autour de la guerre en Ukraine. C'est ce qu'il a expliqué aujourd'hui. Les précisions de Daniel Vallot.
« Le mot génocide a un sens et doit être qualifié par des juristes et non par des politiques. » À l'inverse de Joe Biden aux États-Unis, de Justin Trudeau au Canada, Emmanuel Macron ne veut pas utiliser ce terme de génocide, car ce serait alimenter à ses yeux une « escalade verbale » qui desservirait la cause ukrainienne. À l'argument très technique de la définition juridique du « génocide », le président français, en lice pour un second mandat, ajoute celui du réalisme géopolitique. En cas de génocide, explique-t-il, « les États se doivent d'intervenir, du fait des conventions internationales. Est-ce cela que les gens souhaitent, devenir co-belligérant ? Je ne le crois pas. », fin de citation. La position d'Emmanuel Macron n'a pas été du goût des Ukrainiens, et il a dû s'en expliquer au téléphone avec Volodymyr Zelensky. Le président français n'est pas totalement seul loin de là à tenir ce discours : le chancelier allemand Olfa Scholz et le secrétaire général de l'ONU sont également sur la même ligne. À noter que Joe Biden n'est pas le premier chef d'État à utiliser le terme de génocide pour l'Ukraine : Vladimir Poutine l'a fait, lui aussi à plusieurs reprises, pour dénoncer la politique de Kiev dans le Donbass.
ZK : Daniel Vallot.
Et puis toujours à propos de l'Ukraine, le ministère français des Affaires étrangères annonce le retour de ses diplomates à Kiev, la capitale.
AC : L'ambassade de France avait été transférée dans l'ouest du pays, à Lviv peu après le début de l'offensive russe. Elle va se réinstaller à Kiev pour permettre d'approfondir l'appui apporté par Paris à l'Ukraine selon le ministère des Affaires étrangères.
ZK : Le bilan s'alourdit en Afrique du Sud après des inondations catastrophiques.
AC : Elles ont fait 341 morts. Près de 41 000 personnes ont été touchées par les pluies torrentielles. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban.
ZK : La justice allemande annonce avoir déjoué des projets d'attentats : ils étaient préparés par un groupe de la mouvance « antivax », c'est-à-dire hostiles à la vaccination et aux mesures sanitaires.
AC : Ce groupe composé de 70 personnes voulait s'en prendre à « l'ordre démocratique ». La ministre fédérale de l'Intérieur a parlé d'une « nouvelle dimension de la menace terroriste ». Lors de perquisitions menées dans neuf régions différentes du pays, la police a en effet trouvé de quoi inquiéter les autorités. Correspondance, Pascal Thibault.
Des kalachnikovs et des pistolets. Les « patriotes unis » ou encore les « patriotes actifs », comme s'appelaient leurs réseaux sur la messagerie Telegram, avaient rendez-vous hier pour récupérer ces armes. Mais le vendeur n'était autre que la police qui a interpelé au total quatre individus. Le parquet enquête contre une douzaine de personnes. Au total, une vingtaine de perquisitions ont eu lieu dans plusieurs régions allemandes. Des armes, des munitions, des lingots d'or et des pièces d'argent, des devises ont été saisis ainsi que des faux certificats de vaccination et des plans visant à renverser l'État. Ce groupe d'extrême droite dans la mouvance du mouvement antivax planifiait des attentats notamment contre les réseaux d'électricité pour provoquer une panne de longue durée. Un enlèvement du ministre de la Santé Karl Lauterbach, haï dans ces milieux, était aussi envisagé. Les autorités ont multiplié les opérations contre la frange la plus radicale du mouvement antivax alors que les violences d'extrême droite en général restent la menace la plus importante en Allemagne contre l'ordre public. Un vaste coup de filet contre cette mouvance a eu lieu au début du mois. Pascal Thibault, Berlin, RFI.
ZK : L'ancien président François Hollande appelle les Français à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle.
AC : Il l'a annoncé ce soir. Une consigne lancée, je cite, au nom de la « cohésion de la France » et de son « avenir européen » L'ancien président socialiste a aussi expliqué que la candidate d'extrême droite Marine Le Pen « remettrait en cause les principes et valeurs » du pays.
ZK : Tom Cruise, Léa Seydoux ou encore Viggo Mortensen... Les stars seront de retour à Cannes le mois prochain.
AC : La direction du Festival de Cannes a dévoilé, ce matin à Paris, la sélection de sa 75e édition. Sophie Torlotin.
Des grands noms, des nouveaux venus, du glamour et une dose de gravité eu égard à l'état du monde : le Festival de Cannes retrouve ses marques pour sa 75e édition. Sur les 18 films en lice pour la Palme d'or, quatre sont signés par des réalisateurs déjà primés : le Japonais Hirokazu Kore-eda, les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, le Roumain Cristian Mungiu et le Suédois Ruben Ostlund. Mais le directeur artistique Thierry Frémaux fait aussi la part belle à de nouveaux réalisateurs comme l'Égyptien Tarik Saleh ou l'Iranien Saeed Roustayi. Kirill Serebrennikov participera à la compétition pour la troisième fois avec un film. Mais cette fois, le réalisateur russe, critique du régime et qui vit désormais à Berlin, pourra monter les marches du palais des festivals. Toujours sensible aux soubresauts de l'actualité, le festival accueillera aussi hors compétition deux cinéastes ukrainiens : Sergei Loznitsa et Maksim Nakonechnyi. Enfin, Hollywood est de retour en force : en compétition avec les nouveaux films de James Gray et David Cronenberg. Et puis, par la grâce de projections spéciales : Tom Cruise présentera le nouveau Top Gun, et le réalisateur Baz Luhrmann son film sur Elvis Presley.
AC : Le Festival de Cannes qui se déroulera du 17 au 28 mai prochain.
C'est la fin de ce Journal en français facile, merci de l'avoir écouté.