RFI Le journal en français facile 23 février 2023
Bonjour à toutes et à tous et soyez les bienvenus à l'écoute de Radio France Internationale, 16 h temps universel, 17 h à Paris.
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Adrien Delgrange. Ravi de vous retrouver pour une nouvelle édition co-présentée avec Marion Cazanove. Bonjour Marion.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
Nous sommes le jeudi 23 février.
Et voici les titres de cette édition internationale.
Naplouse, une ville meurtrie. Au lendemain de l'attaque meurtrière, onze Palestiniens tués par l'armée israélienne. Nous sommes en direct de cette ville de Cisjordanie occupée. Dans un instant.
L'Ukraine s'apprête à entrer dans sa deuxième année de guerre contre la Russie. Reportage auprès des civils, des civils qui habitent Kharkiv et ils tentent de fuir les combats.
Enfin, trois ONG traînent en justice la banque BNP Paribas. Trois associations de défense de l'environnement assignent la banque au sujet du réchauffement climatique. On vous explique pourquoi, à la fin du journal.
Au Proche-Orient, une fois de plus, les frappes aériennes israéliennes ont répondu aux tirs de roquettes palestiniens, aujourd'hui à Gaza.
Six roquettes lancées cette nuit vers des localités israéliennes. Des affrontements Marion, au lendemain d'une opération militaire menée par l'armée israélienne. L'armée israélienne parle, elle, d'une opération « antiterroriste » qu'elle a menée au petit matin, hier, à Naplouse, en Cisjordanie occupée. Au total, onze morts côté palestinien, dont un adolescent de seize ans et deux personnes âgées.
Alice Froussard, bonjour.
Bonjour.
Vous êtes en direct de Naplouse pour RFI. La ville est anormalement vide à l'heure actuelle...
Oui, tous les magasins, les cafés, les restaurants de Naplouse sont fermés. Ils suivent un mouvement de grève, comme dans tout le reste de la Cisjordanie et de Gaza, en hommage aux victimes de la veille. Onze personnes sont mortes, plus d'une centaine d'autres ont été blessées. En revanche, dans la vieille ville, le centre historique, là où a eu lieu l'incursion meurtrière, des habitants se rejoignent et viennent constater l'étendue des dégâts, notamment dans la maison qui a été prise pour cible hier, là où des combattants palestiniens se retranchaient. Aujourd'hui, il reste encore les murs porteurs de cette maison, mais à l'intérieur, il n'y a que des décombres. Il est difficile de circuler. La façade est criblée d'impacts de balles et il reste aussi au sol des tâches de sang appartenant à l'une des victimes. « Les Israéliens tiraient dans la maison d'en face », nous ont expliqué des habitants.
Un peu plus loin, sur la route principale, il y avait un petit attroupement, quelques drapeaux et des voitures sur le bas côté, des familles qui venaient présenter après l'enterrement de la veille, leurs condoléances aux proches d'une victime. En revanche, là où il y avait du monde, c'était à l'hôpital, celui de Rafidia dans toutes les chambres, des blessés par balles, des jeunes, beaucoup, mais aussi des femmes et des personnes âgées. Tous nous ont parlé d'une chose, ces « dum-dum », ces balles qui explosent une fois qu'elles arrivent à l'intérieur du corps, qui sont pourtant interdites internationalement. « Elles aggravent les hémorragies et diminuent nos chances de sauver les blessés», nous a dit un docteur.
Merci Alice. Alice Froussard, envoyée spéciale de RFI à Naplouse, en Cisjordanie occupée.
Les regards se tournent vers l'Ukraine. Adrien, à l'approche de la date anniversaire du début de l'invasion russe.
Les Ukrainiens s'apprêtent à entrer dans une deuxième année de guerre contre la Russie. « Nous n'avons pas craqué. Nous avons surmonté de nombreuses épreuves et nous triompherons » déclare aujourd'hui le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'Ukraine redoute, L'Ukraine craint de nouvelles attaques russes. Reportage dans la région de Kharkiv. La région est située toute proche de la frontière avec la Russie, où des civils, des hommes, des femmes et des enfants qui ne font pas la guerre quittent les lieux à bord de minibus.
Reportage Anastasia Becchio. Boris Vichit.
Le minibus de volontaires signale sa présence dans la cour de l'immeuble. Quelques minutes plus tard, une dame âgée au teint cireux, soutenue par deux hommes, prend place à bord du véhicule. Avec les bombardements de plus en plus rapprochés. Son fils Alexeï, a fini par la convaincre d'aller se faire hospitaliser à Kharkiv.
« Ça tape fort, c'est inquiétant. Toute personne normalement constituée aurait peur ».
Au volant du minibus, Oleksiy Reutskij volontaire. « Les demandes d'évacuation, dit-il vont croissant ».
« il y a un mois, on évacuait une vingtaine de personnes par semaine. Là seulement aujourd'hui, on a onze personnes à sortir. On vient ici presque chaque jour. La situation est tendue, les gens entendent que ça tape de plus en plus fort, qu'il y a de plus en plus de combats et que l'ennemi s'est rapproché »
Avant d'aller chercher d'autres passagers. Oleksiy fait un tour chez son père qui refuse de quitter une zone particulièrement exposée.
« Je suis né et j'ai été baptisé ici. Mes parents reposent de l'autre côté de la route : « C'est compliqué de le sortir d'ici, mais on est en négociation. Il va partir pour deux semaines, le temps de laisser passer cette période autour du 24, parce que tout le monde s'attend à quelque chose »
L'obus n'est pas passé loin... Et malgré cela, ajoute Oleksiy en se relevant, il ne veut pas partir. Anastasia Becchio Boris Vichit Koupiansk RFI.
À l'écoute d'RFI en direct de Paris. Il est 17 h 06, la suite de votre Journal en français Facile.
Supprimer TikTok. La Commission européenne demande à ses employés d'enlever l'application de leurs téléphones professionnels et personnels.
TikTok, application chinoise de partage de vidéos qui rencontrent un large succès. Et bien, par mesure de précaution, pour éviter toute tentative d'espionnage de la Chine sur les activités de l'Union européenne, Thierry Breton, commissaire européen, demande donc à ses employés de supprimer l'application TikTok d'ici le 15 mars prochain. Les dirigeants de l'application chinoise ont depuis réagi. Ils disent que cette décision est infondée. Elle est simplement fondée sur de fausses idées.
Adrien... BNP Paribas va devoir s'expliquer devant les juges.
La banque est assignée en justice par trois ONG, Les Amis de la Terre, Notre affaire à tous, et Oxfam reprochent à la banque française, je cite, « sa contribution significative au dérèglement climatique » en raison de l'activité de ses clients liés au pétrole et au gaz. Pour mieux comprendre la situation, Pauline Gleize.
« Les trois associations veulent le procès d'un monde qui change » comme elle le surnomme en référence au slogan de la banque. Elles visent BNP Paribas pour les financements qu'elle apporte aux énergies fossiles. Laurette Philippo, de l'association Les Amis de la Terre.
« BNP, c'est le premier financeur européen du développement des énergies fossiles »
La banque affirme ne pas avoir financé directement de nouveaux projets pétroliers depuis 2016, mais elle soutient des entreprises qui en développent.
Pauline BNP-Paribas avait été mise en demeure en octobre dernier.
Les ONG lui avaient demandé d'adopter des mesures de vigilance climatiques raisonnables. L'établissement bancaire français a répondu, il y a un mois. Alors, Laurence Pessez une responsable de la BNP, est déçue que la banque soit poursuivie et estime qu'il y a eu une mauvaise compréhension de son action.
« Aujourd'hui, la réalité, nos financements au secteur de l'énergie, c'est que plus de la moitié, exactement 55%, sont déjà dirigés vers les énergies renouvelables et bas carbone, et 45% uniquement aux énergies fossiles, sur le charbon nous sommes engagés dans une sortie définitive. Sur le pétrole, nous prenons un engagement renforcé sur la partie exploration production de diminution de 80% de nos crédits à l'horizon 2030 »
Ces engagements ont été jugés insuffisants par le collectif d'ONG.
« Alors que la science dit qu'on doit arrêter aujourd'hui de mettre des flux financiers au service de nouveaux projets énergies fossiles. Cet engagement à 2030 laisse aujourd'hui BNP Paribas la possibilité de continuer de financer des entreprises qui développent des nouveaux projets d'énergies fossiles »
Adrien, il faudra sans doute de la patience pour avoir le fin mot de l'affaire. La procédure pourrait durer des années.
Pauline Gleize dans ce journal en français facile. Un dossier que vous pouvez également retrouver sur notre site internet RFI.fr
Enfin, une minute de silence a été observée aujourd'hui dans les établissements secondaires de France.
Une minute de silence pour honorer la mémoire d'Agnès Lassalle, professeure d'espagnol poignardée hier par un élève dans sa classe à Saint-Jean-de-Luz L'élève de seize ans est placé en garde à vue. Il pourrait être incarcéré dans les prochaines heures. La justice va demander son placement en détention provisoire. C'est ce que vient d'indiquer le procureur de la République de Bayonne.
Merci Marion Casanove pour la présentation de ce journal et je vous donne rendez-vous demain.