journal en français facile 2016/04/09
Juliette Jacquemin : Vous écoutez Radio France internationale, il est 22 h à Paris, et 20 h en temps universel. Le journal en français facile vous est présenté par Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Juliette, et bonsoir à tous.
JJ : À la une de l'actualité, l'un des suspects majeurs des attentats de Paris a aussi participé aux attentats de Bruxelles. Mohamed Abrini a été arrêté hier. Et aujourd'hui, il avoue aux enquêteurs qu'il est bien le fameux homme observé sur les caméras de surveillance de l'aéroport de Bruxelles. SB : Le Premier ministre britannique David Cameron revient sur le scandale des Panama Papers. Un scandale dans lequel il est mêlé.
JJ : Le dernier combat de Manny Pacquiao. Le boxeur philippin, huit fois champion du monde, montera une dernière fois sur le ring ce soir. Ce sera aux États-Unis.
SB : Et puis comme chaque samedi, nous terminerons notre journal par le mot de la semaine. Aujourd'hui, Yvan Amar décrypte le mot « porte-parole ». On savait déjà que Mohamed Abrini, arrêté hier, était impliqué dans les attentats de Paris : on l'avait vu dans une station-service aux côtés de Salah Abdeslam, quelques heures avant les attentats. Mais ce soir, c'est confirmé : il a aussi participé aux attaques de Bruxelles. JJ : Il a avoué en effet qu'il était bien l'homme qu'on voyait sur les vidéos de surveillance de l'aéroport de Zaventem, un peu avant les explosions, le 22 mars dernier. Il a d'ailleurs été inculpé d'assassinat terroriste... Un autre suspect a été mis en examen pour les mêmes raisons. Pierre Benazet, les enquêteurs sont maintenant sûrs de pouvoir reconstituer le scénario du 22 mars.
Le parquet fédéral de Belgique a publié un communiqué laconique annonçant que Mohamed Abrini avait reconnu être l'homme au chapeau. Il a été, je cite, « confronté à divers éléments d'expertise et a reconnu sa présence lors des faits. » Le parquet ajoute que Mohamed Abrini a jeté dans une poubelle la veste beige qu'il portait sur les images de l'aéroport et qu'il n'avait plus sur le dos à la fin de son trajet de dix kilomètres en direction du centre de Bruxelles ; il a aussi affirmé avoir revendu son chapeau. Le troisième suspect de Zaventem est donc identifié et sous les barreaux, de même d'ailleurs que le deuxième suspect du métro puisqu'il s'agit d'Osama Krayem, arrêté lui aussi vendredi. Il est formellement identifié par la justice belge comme l'homme qui a discuté avec Khalid el-Bakraoui dans une station de métro quelques minutes avant que celui-ci aille ensuite se faire exploser à la station Maelbeek. Abrini et Krayem ont été inculpés pour participation à un groupe terroriste et assassinats terroristes alors que deux autres l'ont été pour complicité d'assassinats terroristes. Il s'agit d'un certain Hervé B.M. arrêté en même temps que Krayem et de Bilal el-Makhouki, déjà condamné l'an dernier à son retour de Syrie et qui avait récemment échappé à la surveillance par bracelet électronique. SB : Plusieurs explosions ont été entendues à Kaboul, en Afghanistan, dans le quartier des ambassades et des bâtiments du gouvernement.
JJ : On ne connaît pas encore l'origine de ces explosions, mais elles ont retenti quelques temps après la visite surprise du secrétaire d'état américain, John Kerry, au lendemain de sa visite surprise en Irak... Il est venu parler avec le gouvernement de la reprise des négociations avec les talibans. SB : 20 soldats au moins ont été tués par les djihadistes d'Al-Qaida, dans le sud du Yémen, d'après l'armée. JJ : Mais l'organisation terroriste dément. Les soldats appartenaient aux forces du régime. Ils ont été pris dans une embuscade. Depuis un an, la guerre au Yémen a fait plus de 6300 victimes, dont une moitié de civils.
SB : Le scandale des Panama Papers a éclaboussé Londres ces derniers jours. Le premier ministre, David Cameron, a dû reconnaitre qu'il avait possédé des parts dans un paradis fiscal... JJ : Aujourd'hui, il est revenu sur ce scandale. C'était lors du congrès du printemps du parti conservateur, à Londres. Il reconnait qu'il aurait dû mieux gérer cette affaire. Et il a aussi promis de faire plus, dans la lutte contre l'évasion fiscale. David Cameron.
Il est vrai que j'ai acheté des actions et des parts dans des fonds communs de placement, et j'ai payé des taxes sur ces actions. Mais j'ai vendu ces titres, toutes les actions que je possédais, lorsque je suis devenu Premier ministre. D'ici quelque temps je vais rendre publiques les informations concernant les taxes que j'ai payées, pas seulement pour cette année mais depuis plusieurs années, car je veux être totalement transparent et ouvert sur ces questions. Je serai le premier chef de gouvernement, le premier chef d'un parti important à faire cela, mais je pense que c'est la chose qu'il faut faire. Très clairement, mon gouvernement va continuer, de manière très claire et très déterminée dans cette voie, pour combattre à la fois l'évasion fiscale et les taxes élevées. Nous voulons des taxes modérées mais nous voulons aussi que les gens payent ces taxes.
SB : Les Philippines ont les yeux tournés vers Las Vegas, aux États-Unis, car le champion de boxe, Manny Pacquiao, va y mener son dernier combat.
JJ : Ce sera ce soir. Manny Pacquiao, huit fois champion du monde, affrontera Timothy Bradley. Le reportage aux Philippines de Gabriel Kahn.
« Pacquiao s'est entrainé durement pour être riche et célèbre. Il est devenu riche grâce à la boxe ». Dans le club de boxe Elorde, en banlieue de Manille, la plupart des jeunes gens rêvent de devenir encore plus forts et encore plus riches que leur champion. Raymond de Guzman est leur entraineur. « La plupart des gens qui viennent ici s'inspirent de Pacquiao. Ils suivent le même type d'entrainement. Ils imitent ses mouvements, ses esquives. Ils veulent être comme lui ». Pacquiao représente pour les Philippins non seulement une richissime idole, mais aussi celui qui a donné un nom à la Boxe aux Philippines. Selon Brandy Samandy, le manager du club de boxe Elorde, tous les philippins seront devant leur poste de télévision durant le match. « Il va cesser la boxe, donc c'est un match très important. Tout le monde veut voir comment il va mettre fin à sa carrière de boxeur. Et tout le monde s'attend à un combat spectaculaire. » Quelle que soit l'issue de ce match, Manny aura un autre combat à mener à son retour aux Philippines : se faire élire sénateur. SB : La journée de manifestation contre le projet de réforme du code du travail, en France, a été beaucoup moins suivie que les précédentes. D'après le ministère de l'intérieur, 120 000 personnes ont défilé dans toute la France. JJ : C'est plus que 3 fois moins que pour le 31 mars. Il faut dire que cette journée a été organisée pour la première fois un week-end, pendant les vacances d'une partie des Français... Les manifestations ont en tout cas été accompagnées d'affrontements avec la police, dans certaines villes. C'était le cas à Paris, à Rennes ou encore à Nantes. Une nouvelle journée de grève est prévue dans trois semaines, le 28 avril prochain.
SB : Comme tous les semaines, on retrouve ce soir Yvan Amar.
JJ : Il décrypte pour nous un mot présent dans l'actualité. Un mot politique justement cette semaine : il s'agit du mot « porte-parole ». En France, le parti socialiste vient de changer de porte-parole. C'est Razzy Hammadi qui va désormais remplir cette fonction. Alors, il est porte-parole c'est clair. Il exprime les positions du parti. Il donne la ligne du parti. Il porte sa parole, c'est à dire, qu'il fait entendre sa voix qui le représente. Mais attention, ce n'est pas un chef, ce n'est pas un leader de ce parti, ce n'est pas lui qui décide, simplement il fait connaître les décisions et c'est un rôle assez sensible parce qu'il faut bien choisir les mots qu'on va utiliser. On est responsable de tout cela, on va interpréter, donner un sens, une direction. Cela ressemble un petit peu à celui qu'on appelle le rapporteur d'une commission. Une commission c'est un mot qui a beaucoup de sens mais entre autre chose, une commission c'est un groupe de personnes qui travaille pour une certaine question. Alors, dans une commission, on désigne un rapporteur, c'est un petit peu le secrétaire du groupe : il écoute, il écrit ce qui se dit, il le résume. C'est-à-dire qu'il le synthétise, il reprend les différents moments, les étapes, la discussion, les arguments, tout ce qui aboutit à une décision finale, et il va exprimer cette conclusion. Donc, malgré les apparences, c'est un poste tout à fait sensible et délicat. Alors, on parle de porte-parole, on parle de rapporteur, est-ce qu'on parle de porte-voix ? Parfois, oui, on peut entendre ce mot mais avec un sourire, avec un petit peu de moquerie. Parce qu'au départ, un porte-voix c'est simplement un appareil, un amplificateur. On appelle ça parfois, un mégaphone, « méga » ça veut dire « grand », « phone » c'est la « voix » en grec. C'est ce qui vous donne une grosse voix. On remarque ça dans les manifestations avec celui qui est à la tête du cortège et qui parle très fort pour être entendu de tous. On peut parler de porte-voix comme si le porte-parole disait tout haut ce qui s'est décidé à voix basse. JJ : C'était le mot de la semaine expliqué par Yvan Amar... On le retrouve demain, pour l'expression de la semaine cette fois. Et nous, on se retrouve demain aussi. Merci Sylvie Berruet !
SB : Merci Juliette.
JJ : En attendant je vous rappelle que vous pourrez lire et réécouter ce journal sur notre site internet, RFI Savoirs. Il est 22h10 à Paris, 20h10 en temps universel. Très bonne soirée sur la radio du monde !