Journal en français facile 08 septembre 2019
Loïc Bussières : 22h à Paris, 2h de moins en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : Dorian qui poursuit sa course après avoir dévasté les Bahamas. L'ouragan a atteint la côte est du Canada sans faire de victimes pour le moment.
ZK : L'arrêt des négociations sur l'avenir de l'Afghanistan entre les talibans et Washington. Donald Trump a annoncé ce matin qu'il annulait les discussions en cours. Les explications dans ce journal.
LB : Des élections en Russie pour élire les représentants locaux. Un vote qui se déroule sans candidats d'opposition ce qui avait entraîné une vague de manifestations cet été.
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ZK : On se rend aux Bahamas pour débuter ce journal. L'archipel frappé par une véritable crise humanitaire une semaine après le passage de l'ouragan Dorian.
LB : De nombreux habitants des îles de Grand Bahama et Abaco espèrent encore pouvoir être évacués. Des liaisons aériennes et par bateaux sont assurées, mais une fois arrivées dans la capitale Nassau, ces rescapés sont bien souvent désemparés et sans ressource. Reportage Domitille Piron.
La jeune Keisha est arrivée à Nassau par bateau vendredi avec sa fille de 4 ans. Avec leur famille, 9 enfants et 4 adultes, elles ont passé deux jours dans le grenier de leur maison en attendant le passage de l'ouragan. Puis dans une chambre d'hôtel, elles ont partagé leur refuge avec une trentaine d'autres personnes durant plusieurs jours, avant de prendre la direction du port de Grand Abaco. Pour des raisons de sécurités sanitaires et parce que la situation devenait insoutenable, Keisha voulait quitter l'île au plus vite, sans savoir ce qui l'attendait. « Je suis encore sous le choc avec tout ce qui s'est passé et je me demande ce je vais faire. C'est assez effrayant parce que tu ne sais pas où tu vas après et ils ne te disent pas ce qui va se passer, où tu vas pouvoir rester. Il y a beaucoup de gens ici et encore plus vont venir, c'est terrible, parce que je n'ai nulle part où aller à part ici, nulle part ». « Vous êtes sous le choc, mais vous arrivez à envisager l'avenir… » « Oui, j'essaye en tout cas, il faut que je parvienne à vivre ailleurs, avant de pouvoir rentrer à la maison, mais ce ne sera pas tout de suite parce que où j'habite il n'y a carrément plus rien, tout est démoli. » Comme beaucoup de Bahaméens, évacuer d'Abaco Keisha fait preuve de beaucoup de courage et de résilience, mais elle s'impatiente et espère pouvoir quitter les Bahamas pour rejoindre de la famille aux États-Unis au plus vite.
LB : L'ouragan Dorian a atteint ces dernières heures la côte atlantique du Canada avec des vents soufflant à 150 km/h provoquant notamment des coupures d'électricité à Halifax, mais sans qu'aucune victime ne soit rapportée pour le moment.
ZK : À la une également, la fin des discussions entre les États-Unis et les talibans afghans.
LB : Des négociations qui devaient déboucher sur le retrait progressif des militaires américains présents en Afghanistan. C'est Donald Trump qui l'annonce ce dimanche dans une série de tweets. Le président américain explique avoir annulé une réunion secrète avec les représentants des talibans à la résidence présidentielle de Camp David. Il met en cause leur responsabilité dans l'attaque perpétrée jeudi à Kaboul. Gérard Chaliand est expert en géostratégie, pour lui, cette annonce de Donald Trump est surtout un prétexte pour sauver la face, car la présence américaine s'avère être un échec et le président avait promis un retrait d'Afghanistan lors de sa campagne électorale.
ZK : Donald Trump, par ailleurs interpellé par des manifestants à Hong Kong.
LB : Hong Kong où des milliers de manifestants ont défilé ce dimanche notamment devant le consulat des États-Unis pour demander au locataire de la Maison-Blanche de faire pression sur la Chine pour préserver leurs libertés. Quatre jours après l'annonce par la cheffe de l'exécutif hongkongais du retrait définitif du projet de loi sur les extraditions, à l'origine des manifestations qui durent depuis plus de trois mois. Le mouvement pro-démocratie est toujours mobilisé. Il juge la réponse de Carrie Lam trop tardive et surtout insuffisante par rapport à leurs revendications.
ZK : 16h à Caracas, au Venezuela. Alors que la justice vient d'ouvrir une enquête pour « haute trahison » contre Juan Guaido, le principal opposant au président Nicolas Maduro, la vague d'immigration se poursuit dans les pays voisins.
LB : La crise politique s'accompagne d'une crise migratoire, de nombreux Vénézuéliens tentant de fuir vers les pays voisins. Au Pérou, ils sont déjà près de 860 000, ce qui n'est évidemment pas sans conséquence, notamment sur le marché du travail local. Les explications de notre correspondant dans la région, Eric Samson.
Près d'une entreprise péruvienne sur deux emploie au moins un Vénézuélien. C'est l'une des conclusions d'une étude menée par le portail web Aptitus, spécialisé dans les offres d'emploi, et l'ONG Action contre la Faim. Les Vénézuéliens ayant fui la crise économique et sociale de leur pays sont souvent des professionnels diplômés, prêts à tout pour travailler et envoyer quelques dollars chez eux. Presque tous sont en âge de travailler, 90 % selon Aptitus. Ils sont généralement considérés comme des personnes douées pour les ventes et le contact avec la clientèle. À Pisco, à 350 km au sud de Lima, José Aburto le confirme. « Je loue ma maison, le jardin et la piscine pour des réunions sociales et j'ai besoin d'un employé pour s'occuper des enfants et de leurs parents. Cette année, j'ai choisi d'engager un Vénézuélien et ça se passe très bien. Je le paie le salaire minimum, 50 soles par jour, environ 16 euros. Je n'abuse pas. J'ai été migrant, mes enfants vivent à l'étranger et je n'aimerais pas que l'on abuse d'eux ». Tous ne sont pas comme José Aburto. Beaucoup paient leurs employés vénézuéliens tard ou mal, souvent moins que le salaire minimum, et abusent d'eux surtout quand ils n'ont pas de papiers. Même si 41 % des chefs d'entreprise péruviens disent préférer la main-d'œuvre locale, la présence massive de migrants vénézuéliens a déjà des conséquences sur le marché local du travail, tirant certains salaires vers le bas.
ZK : En Russie, on vote ce dimanche pour des élections municipales et régionales.
LB : Un vote précédé d'un large mouvement de contestation, ces derniers mois, contre l'exclusion de candidats de l'opposition des scrutins locaux en Russie. Le président Vladimir Poutine a voté ce matin et déclaré je cite que « l'important n'est pas la quantité, mais la qualité des candidats ».
ZK : En Grèce, le Premier ministre élu il y a 2 mois a dévoilé hier pour la première fois une partie de la politique économique qu'il va mener.
LB : Kyriakos Mitsotakis a promis des réductions d'impôts. Il s'exprimait, non pas devant le Parlement, mais plutôt à la foire de Thessalonique, qui marque chaque année la rentrée économique et politique. Stanislas Ndayishimiye.
Peu après avoir succédé au gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras début juillet, le conservateur Kyriakos Mitsotakis a défini comme priorité, le renforcement de la croissance et des investissements… Il a donc annoncé hier une série de réformes. Le nouveau premier ministre prévoit de réduire l'impôt sur le revenu des entreprises de 28 % à 24 % et des dividendes de 10 % à 5 %... Une réforme qui devrait, selon lui, attirer les investisseurs étrangers, à qui il est allé vanter, le mois dernier, les opportunités qu'offre son pays, lors d'une tournée en Allemagne, en France et au Pays-Bas. Kyriakos Mitsotakis prévoit aussi des mesures pour redynamiser le secteur immobilier, vital pour l'économie grecque et un allègement de l'impôt pour les bas revenus. Le taux d'imposition passera de 20 à 9 % pour les particuliers qui gagnent jusqu'à 10 000 euros par an. Des réformes audacieuses, pour un pays sorti du troisième plan de sauvetage international il y a un peu plus d'un an. Son économie est encore fragile… La Grèce reste d'ailleurs sous surveillance budgétaire. Ses créanciers européens tablent sur une croissance de 2,2 % cette année.
ZK : En France, la fin de la première université d'été du parti présidentiel. Le campus des territoires de la république en marche se déroulait ce week-end à Bordeaux sur fond de tension concernant sa stratégie pour les municipales de mars prochain. Le Premier ministre, Édouard Philippe est revenu sur le sujet à la tribune, « on ne s'improvise pas candidat aux élections municipales » a-t-il notamment déclaré.
LB : Un mot de sports. Il y a du tennis ce soir avec la finale de l'US Open de tennis. Rafael Nadal affronte le Russe Daniil Medvedev qui joue là sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem. L'Espagnol peut lui remporter son 19e titre du Grand Chelem.