Journal en français facile 12 février 2019
Loïc Bussières : 21h à Paris, 1h de moins en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour cette nouvelle édition de votre Journal en français facile. Journal que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : l'Espagne et ce procès historique. 12 dirigeants indépendantistes catalans doivent répondre de leur tentative de sédition. C'était il y a un peu plus de deux ans.
ZK : À la une également, l'opposition de nouveau dans la rue au Venezuela à l'appel de Juan Guaido. Le président par intérim autoproclamé qui annonce ce soir l'arrivée de l'aide humanitaire bloquée à la frontière colombienne.
LB : Et puis le football, avec un match compliqué pour le PSG. En 8e de finale aller de Ligue des Champions, les Parisiens affrontent Manchester United en Angleterre sans leurs attaquants vedettes Neymar et Cavani.
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ZK : C'est un procès historique qui s'est ouvert aujourd'hui en Espagne, celui de dirigeants indépendantistes catalans accusés de sédition.
LB : Comprendre qu'il leur est reproché d'avoir pris position contre le pouvoir. Les faits remontent au mois d'octobre 2017 quand ils avaient tenté d'organiser un referendum sur l'indépendance de la région. Un vote jugé illégal par la justice espagnole. À Madrid, la correspondance de François Musseau.
Ce procès, que les médias espagnols qualifient comme étant le plus décisif de ces quarante dernières années de démocratie, a été marqué par les propos très véhéments des leaders séparatistes accusés de rébellion contre l'État espagnol. Carlos Puigdemont, précisément, l'ancien président catalan et chef de file des sécessionnistes, qui se trouve à Berlin pour le Festival de cinéma, a demandé à Madrid, je cite, de rectifier immédiatement et d'absoudre les 12 personnes mises en examen. Des accusés qui, rappelons-le, encourent des peines très lourdes pour avoir, selon l'accusation, tenté de rompre l'Espagne. Jusqu'à 25 ans de réclusion pour l'ex-vice-président catalan Oriol Junqueras. Leurs droits sont totalement bafoués, se sont plaints leurs avocats. L'un d'eux a même affirme que ces leaders séparatistes sont traités, je cite, comme s'ils étaient des terroristes. D'une manière générale, le camp indépendantiste estime qu'il s'agit d'une parodie de justice et que ce procès est la preuve que l'Espagne n'est pas une vraie démocratie. En face, le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez, très soucieux de l'image extérieure de son pays, endommagée depuis le début du conflit en Catalogne, a lui assuré au contraire que l'Espagne ne fait qu'appliquer la loi de façon scrupuleuse.
ZK : À la une également, la situation au Venezuela où l'opposition est de nouveau dans la rue.
LB : À l'appel de Juan Guaido, le président par intérim autoproclamé, qui poursuit donc son bras de fer avec le pouvoir de Nicolas Maduro et qui, en marge de la manifestation, vient d'annoncer une date, le 23 février. Ce jour-là, dit-il sans citer ses sources, l'aide humanitaire bloquée par le gouvernement à la frontière du pays va faire son entrée sur le sol vénézuélien. Vincent Souriau.
Pourquoi le 23 février ? D'où partira cette cargaison ? De Colombie ? Du Brésil ? On l'ignore encore. Et surtout, quelle sera la réaction des autorités ? L'armée, qui bloque pour l'instant cette aide humanitaire à la demande du président Nicolas Maduro, va-t-elle laisser passer un ou plusieurs convois sans violences ? Aucune réponse à ces questions pour l'instant. Et aucune réaction du gouvernement. Mais avec cette date précise du 23 février, Juan Guaido frappe fort de nouveau. Il maintient la pression sur le pouvoir en place. Qui va devoir réagir ? Et c'était le but de la mobilisation d'aujourd'hui. Toujours la même stratégie. Mettre en avant la crise économique, alimentaire, sanitaire qui touche le pays. Réclamer que le pouvoir vénézuélien cède. Qu'il laisse entrer l'aide humanitaire afin de soulager la population. Parce que cette crise se lit sur les pancartes des manifestants. « J'ai faim ! J'ai besoin d'un vrai système de santé. Je n'en peux plus de l'inflation ». C'est avant tout un mot d'ordre économique et social. Qui porte ses fruits, en particulier chez les étudiants.
ZK : Aux États-Unis, la perspective d'un nouveau « shutdown » s'éloigne. Elle est même jugée « improbable » par Donald Trump.
LB : Les parlementaires à Washington ont trouvé un accord de principe qui pourrait éviter une nouvelle paralysie de l'administration fédérale. Un accord sur un projet de financement de la sécurité aux frontières quand le Président américain réclame la construction d'un mur. Un projet auquel Donald Trump dit toutefois ne pas avoir renoncé.
ZK : En Turquie, les arrestations se poursuivent contre les soutiens supposés de la tentative de coup d'État au mois de juillet 2016.
LB : Plus de 700 personnes soupçonnées de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'avoir organisé le putsch manqué ont été interpellées dans tout le pays.
ZK : L'actualité en France et ce chiffre : +74 %. C'est celui de la hausse des actes antisémites dans l'Hexagone.
LB : + 74 % par rapport à l'an passé. De nombreux tags ou inscriptions ont été découverts ces derniers jours, comme une croix gammée sur un portrait de Simone Veil ou encore un arbre vandalisé qui avait été planté en mémoire d'Ilan Halimi, tué après avoir été enlevé et torturé en 2006. Au total 541 actes répertoriés en 2018, contre 311 un an plus tôt. Un constat qui s'accompagne d'une condamnation unanime des politiques notamment, opposition et majorité confondue. À commencer par le Premier ministre cet après-midi lors de la séance de questions au Gouvernement. Écoutez Édouard Philippe.
[Transcription manquante]
ZK : Cette information que l'on apprend ce soir, la mise en examen de Havas Paris dans le dossier Business France.
LB : Mise en examen pour « recel de favoritisme » dans cette affaire portant sur un déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas en janvier 2016. La justice cherche à faire la lumière sur les conditions dans lesquelles Business France a confié au groupe publicitaire l'organisation d'une coûteuse soirée de promotion de la « French Tech » autour d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie. « Havas Paris conteste fermement les motifs de sa mise en examen » et a posé un recours en annulation de cette décision.
ZK : On reste au chapitre judiciaire avec cette affaire qui fait grand bruit dans le cercle du journalisme parisien.
LB : Une affaire de harcèlement sur internet, celle de la « Ligue du Lol », du nom d'un groupe Facebook privé. Humour douteux, détournements de photos et d'articles, insultes sexistes, antisémites ou homophobes. Près de 10 ans après les faits, la parole se libère sur Twitter notamment où les victimes semblent prendre leur revanche. Que risquent les anciens harceleurs, aujourd'hui parfois intégrés dans de grands médias, dans cette affaire ? Le point avec Pierre Olivier.
Si les faits sont avérés, les personnes mises en cause pourraient subir les conséquences de leurs actes surtout en matière de droit du travail. Car aujourd'hui déjà, plusieurs d'entre elles ont été mises à pied à titre conservatoire, c'est le cas notamment du responsable web du journal Libération ou encore de l'un des rédacteurs du site des Inrockuptibles. Une suspension qui n'est pas définitive : elle permet à l'employeur d'enquêter et de réfléchir à une éventuelle sanction. Sanction pouvant aller jusqu'au licenciement disciplinaire. Mais dans le cas de la ligue du LOL, il faudrait prouver que les faits ont été commis depuis le lieu de travail. En l'absence de plainte contre les anciens harceleurs, il n'y a pas pour l'instant de suites judiciaires. Mais si tel était le cas, l'affaire se heurterait à 2 écueils : la prescription des faits, et le niveau de responsabilité de chacun des membres de la ligue du LOL. Le harcèlement sur Internet est passible de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
ZK : Le football avec le début des 8es de finale aller de Ligue des Champions.
LB : À l'affiche AS Rome - Porto, et Manchester United - PSG. Déplacement délicat pour les Parisiens, privés de ses stars Neymar et Edinson Cavani tous les deux blessés. Les deux rencontres viennent de commencer. La mort d'une légende du football, Gordon Banks, le gardien de l'équipe d'Angleterre victorieuse de la Coupe du monde de football 1966 est décédé à l'âge de 81 ans la nuit dernière. Son nom est associé à ce qui est considéré comme « l'arrêt du siècle » quand il avait empêché le Brésilien Pelé de marquer. C'était le 7 juillet 1970, dans le non moins fameux stade mexicain de Guadalajara.