Journal en français facile 19 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Présenté en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : les gilets jaunes à nouveau dans la rue en France. Ils étaient 84mille manifestants partout dans le pays, comme samedi dernier précisent les autorités. Mais surtout la journée semble s'être déroulée sans incident majeur.
SB : Au Mexique l'explosion d'un oléoduc a fait au moins 66 morts. Un drame qui intervient alors que le gouvernement mène actuellement une offensive contre le vol de carburant.
RA : En Colombie le gouvernement décide de stopper les négociations avec l'ELN. La dernière guérilla dans le pays, jugée responsable de l'attentat à Bogota qui a fait 20 morts jeudi.
SB : Et puis Yvan Amar nous rejoindra pour le mot de la semaine. Rendez-vous à la fin de cette édition.
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SB : En France le mouvement des gilets jaunes organisait donc ce samedi sa 10e mobilisation.
RA : Dans les médias l'expression « acte 10 » est souvent utilisée. Les gilets jaunes se rassemblent chaque samedi depuis près de trois mois maintenant. Ce qu'il faut retenir de cet acte 10 : la mobilisation a été aussi importante que samedi dernier selon le ministère de l'Intérieur qui a compté 84mille manifestants. Et il y a eu quelques heurts, mais pas d'incident majeur. Le bilan de la journée avec Stanislas Ndayishimiye.
Des grenades de gaz lacrymogène ou des jets d'eau pour repousser ou disperser les manifestants. C'est vers 16h00 que des tensions ont commencé à Paris où 7 000 gilets jaunes ont défilé, selon le ministère de l'Intérieur. Des heurts plus tôt dans la journée à Rennes dans le nord-ouest de la France. La préfecture de la ville y annonce 2 000 gilets jaunes et 2 membres des forces de l'ordre légèrement blessés. Les quelques incidents en fin de journée sont sans commune mesure avec les scènes d'émeutes urbaines lors des précédentes mobilisations. À l'appel de l'un des groupes en région parisienne, les manifestants sont venus avec une fleur ou une bougie, en hommage aux personnes tuées ou blessées depuis le début du mouvement il y a 2 mois. Et comme samedi dernier, environ 80 000 policiers et gendarmes ont été déployés pour encadrer le mouvement, marqué par un léger recul. Les basses températures dans une partie de la France auraient dissuadé certains de battre le pavé, selon le politologue Eddy Fougier, spécialiste des mouvements protestataires. Les revendications affichées dans les cortèges restent les mêmes, comme la démission d'Emmanuel Macron, malgré le grand débat national que le Président français a lancé cette semaine.
SB : L'une des plus importantes explosions d'oléoduc dans le monde s'est produite au Mexique.
RA : Un oléoduc c'est une canalisation où du pétrole transite. Dans le centre du Mexique, des habitants profitaient de la fuite d'un oléoduc pour récupérer de l'essence quand celui-ci a explosé. Il y a eu un gigantesque incendie et au moins 66 personnes ont été tuées.
SB : En Colombie les négociations de paix sont rompues entre le pouvoir et l'ELN.
RA : L'ELN qui est la dernière guérilla encore active dans le pays, et qui selon le gouvernement, est à l'origine de l'attentat qui s'est produit jeudi. Une camionnette a explosé dans les locaux de l'école de la police nationale, faisant 20 morts. Suite à ce drame, le Président colombien Ivan Duque a demandé à La Havane le renvoi de la délégation de guérilleros qui se trouvent dans la capitale cubaine pour les négociations de paix. Les explications de Carlotta Morteo.
Fini les privilèges diplomatiques. Fin de la discussion. Les 10 négociateurs de l'ELN sont désormais visés par un mandat d'arrêt international. Annonce solennelle, hier soir à la télévision, par le président colombien Ivan Duqué. « Nous remercions le gouvernement de Cuba pour la solidarité qu'il a exprimée. Nous lui demandons aujourd'hui de procéder à l'arrestation des terroristes qui se trouvent sur son territoire et de les remettre aux autorités policières colombiennes. » Pas de réponse officielle du gouvernement cubain, mais un Tweet du ministre des Affaires Etangères, Bruno Rodriguez : « Cuba respectera le protocole du dialogue de paix »... Un protocole qui prévoit qu'un pays ami se charge du retour de la délégation en Colombie. Mais les pourparlers entre l'ELN et le gouvernement d'Ivan Duqué étant au point mort depuis 6 mois, il n'est même pas certain que les 10 négociateurs en question soient toujours à Cuba... Le président a donc lancé un avertissement : « Aussi, nous dénoncerons tout état qui protège ou permet la présence de ce groupe sur son territoire. Nous poursuivrons l'ELN avec tous les moyens dont dispose l'état colombien ». Ivan Duqué exige la libération des otages et l'arrêt de toutes ses activités criminelles, si l'ELN souhaite sincèrement la reprise des pourparlers de paix.
SB : En football, le carton du Paris Saint Germain aujourd'hui face à Guingamp.
RA : En sport on parle de carton pour évoquer une victoire très large, c'était donc le cas du PSG qui a battu les Bretons de Guingamp 9-0 dans la 21e journée de Ligue 1. Les matchs se poursuivent actuellement.
SB : Et puis le football féminin, car l'équipe de France dispute actuellement un match de préparation pour la prochaine Coupe du Monde.
RA : Le Mondial qui se jouera en France cet été. On peut dire que les Bleus passent leur premier test ce soir, car elles sont opposées aux États-Unis, championnes du monde en titre. Le match se déroule au Havre dans l'ouest de la France, Eric Chaurin vous êtes sur place et c'est plutôt bien parti pour les Bleues.
[Transcription manquante]
RA : Eric Chaurin en direct du Havre pour la rencontre de football féminin entre la France et les États-Unis.
SB : Et puis en tennis, un Français disputera les 1/8e de finale de l'Open d'Australie.
RA : Il s'agit de Lucas Pouille qui a battu ce matin l'Australien Popyrin en 5 sets. Pierre-Hugues Herbert a été battu par le Canadien Raonic. Autre résultat la nuit dernière la victoire de Novak Djokovic, celle de l'Allemand Alexander Zverev ou encore de la Japonaise Osaka. Et puis à suivre la nuit prochaine, Roger Federer qui affrontera l'espoir grec Tsitsipas et puis Rafael Nadal qui affrontera le Tchèque Thomas Berdych.
RA : 21h08 ici à Paris, l'heure de retrouver le mot de la semaine selon Yvan Amar. Ce soir le mot « détention ».
Malgré son acquittement, Laurent Gbagbo est maintenu en détention. C'est ce qu'on a appris par la presse : le maintien en détention de l'ancien président. Voilà une formule bien officielle. Son sens est pourtant simple : Gbagbo n'a pas été libéré, il est toujours en prison, sa situation n'a pas changé. Et c'est bien ça le sens du mot maintien : on continue à le garder en détention. Et la détention alors ? C'est bien le fait d'être prisonnier, de ne pas avoir de liberté de mouvement, pour aller où on veut. Et quand on est en détention, on est détenu. On peut presque deviner le sens en écoutant le mot : si on est détenu, c'est qu'on est « tenu » par l'autorité. Et le mot détenu a un côté plus administratif que le mot prisonnier. Quand on nom détention, et au verbe détenir, qui set de la même famille, ils ont plusieurs sens et certains n'ont aucun rapport avec l'emprisonnement. Si l'on détient quelque chose, si on l'a en détention (c'est à peu près la même chose), c'est qu'on l'a avec soi. On peut être condamné pour détention de drogue : on en a chez soi, ou dans sa poche. Et la détention n'est pas forcément la propriété : on peut détenir, c'est-à-dire être en détention d'objets volés. Donc la détention n'est pas la propriété.
RA : Merci Yvan Amar, fin de ce Journal en français facile.