Journal en français facile 27 octobre 2019
Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : la mort annoncée du chef du groupe État Islamique. Abou Bakr al-Baghdadi a été tué lors d'une opération militaire en Syrie, affirme Donald Trump. C'est un succès pour le Président américain, mais la guerre contre le terrorisme continue, déclarent les Européens.
SB : Des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Barcelone. Après les indépendantistes ce sont les partisans de l'unité de l'Espagne qui ont manifesté ce dimanche.
RA : En sport football dans quelques instants le coup d'envoi du match au sommet de la 11e journée de Ligue 1 : le Paris Saint-Germain reçoit l'Olympique de Marseille. Nous irons au Parc des Princes dans ce Journal en français facile.
SB : Et puis Yvan Amar nous parlera de l'expression de la semaine. Soyez les bienvenus.
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SB : C'est donc l'information principale de la journée : l'annonce de la mort du chef du groupe État islamique.
RA : Abou Bakr al-Baghdadi. Ce n'est pas la première fois que son décès est annoncé, mais à chaque fois il avait été démenti. Et cette fois c'est le Président américain lui-même qui a pris la parole depuis la Maison-Blanche pour annoncer la mort de l'homme le plus recherché au monde. Le chef de l'organisation État islamique aurait été tué lors d'une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie. Avant d'évoquer les nombreuses réactions à l'étranger, je vous propose d'écouter un extrait de l'allocution de Donald Trump, ce dimanche.
« Abou Bakr al-Baghdadi est mort. Aucune perte américaine n'a été déplorée pendant l'opération, tandis qu'un grand nombre de combattants et de compagnons d'Al Baghdadi ont été tués avec lui. Il est mort après avoir couru jusqu'au bout d'un tunnel sans issue, gémissant, pleurant et criant tout du long. Il avait emmené trois de ses jeunes enfants avec lui vers une mort certaine. Il a atteint le bout du tunnel alors que nos chiens le pourchassaient, il a déclenché sa veste explosive et provoqué sa mort et celle de ses trois enfants. Son corps a été mutilé par l'explosion, le tunnel s'est effondré sur lui, mais les résultats des tests ont donné un résultat certain, immédiat et confirmé son identification : c'était lui. Le voyou qui a tellement voulu intimider les autres a passé ses derniers moments dans une véritable peur, en totale panique et dans l'effroi, terrifié par les forces américaines qui fondaient sur lui ».
RA : Donald Trump annonçant ce dimanche la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi. À sa tête le groupe État islamique s'est étendu en 2014 sur un vaste territoire de 7 millions de personnes en Irak et en Syrie. Du côté des réactions, la vigilance reste de mise. « Ce n'est qu'une étape », affirme le Président français Emmanuel Macron. La guerre contre le groupe État islamique « n'est pas encore terminé » rappelle de son côté le Premier ministre britannique Boris Johnson. Ce n'est pas l'avis du Président turc Recep Tayiip Erdoğan qui y voit là un « tournant » dans la guerre contre le terrorisme. Et puis à noter les doutes émis par la Russie qui parle d'une « énième mort » annoncée d'Abou bakr al-Baghadi. Enfin autre coup porté au groupe État islamique, ce soir un responsable des forces kurdes annonce la mort du porte-parole de l'organisation terroriste. Il aurait été tué lors d'un bombardement mené dans le nord de la Syrie.
SB : À Barcelone ce sont les Catalans partisans de l'unité de l'Espagne qui sont descendus dans la rue ce dimanche.
RA : Alors que depuis près de deux semaines ce sont les indépendantistes qui font entendre leur voix. Ils protestent contre les condamnations de plusieurs dirigeants. Mais effectivement aujourd'hui les pro Espagne ont voulu montrer qu'ils existaient eux aussi, et qu'ils étaient nombreux. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Barcelone. Le reportage de François Musseau.
Tout le long du Passeig de Gracia, les Champs-Élysées de Barcelone, ils sont des dizaines de milliers à protester. Eux ne revendiquent pas l'indépendance, tout à l'inverse. Eux sont à l'aise dans le giron national, ils se sentent pleinement espagnols et fiers de l'être. Dans une atmosphère bon enfant, on peut voir une multitude de drapeaux, à la fois espagnols et catalans. Certains sont venus en famille, comme Hernan, hôtelier près de Barcelone. « Nous voulons que cette terre soit de tous, pas seulement des indépendantistes. Et le gouvernement que nous avons ici en catalogne ne se préoccupe que de quelques-uns ! » Beaucoup dénoncent ici le séparatisme obligatoire, et l'esprit non démocratique des partisans de l'indépendance. Beaucoup se plaignent de l'école publique où le catalan est obligatoire et où les professeurs, disent-ils, endoctrinent les enfants. Dans la protestation, on voit aussi des banderoles en faveur de la police nationale, qui serait victime selon les manifestants des provocations des sécessionnistes radicaux. Clara est étudiante en lettres. « Moi je crois que la police nationale mérite notre couvent. Ces derniers jours, elle a été jugée comme si les agents étaient des assassins. On a vu comment on leur a jeté des projectiles, comment on les a insultés, comment on les a provoqués ». Dans leur ensemble, les manifestants disent que la société catalane est fracturée, entre d'un côté leur camp, celui des pro Espagne et le camp de ceux qui veulent créer un État propre. François Musseau, Barcelone, RFI.
SB : En sport football, ce que l'on appelle le Classico de la Ligue 1 a lieu actuellement.
RA : Classico car il oppose deux éternels rivaux, le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille. C'est le dernier match de la 11e journée de Ligue 1. Le match se déroule au Parc des Princes à Paris. Vous êtes sur place Hugo Moissonnier, le coup d'envoi vient d'être donné.
[Transcription manquante]
RA : Hugo Moissonier en direct du Parc des Princes pour RFI.
RA : RFI 21h08 ici à Paris, l'heure de retrouver l'expression de la semaine comme chaque dimanche. Avec Yvan Amar. Ce soir « marée humaine ».
Marée humaine en Catalogne, dans la plus grande ville de la région : à Barcelone une manifestation extrêmement importante a montré à quel point l'idée d'indépendance n'était pas abandonnée par la population, tout au moins une bonne partie d'entre elles. Manifestation importante, c'est-à-dire manifestation nombreuse. C'est toute l'idée de la marée humaine : la foule innombrable est comparée à l'immensité de la mer ! Des manifestations, on en a connu beaucoup ces derniers jours un peu partout dans le monde. Seule celle-ci est ainsi dénommée. Il ne s'agit pas de sa véhémence, de son pouvoir de conviction, moins encore de la violence exprimée, mais du grand nombre de personnes descendues dans la rue : pensez donc : une marée. Mais qu'est-ce que c'est qu'une marée en fait ? Le mot dérive de mer, c'est simple à comprendre. Mais une marée n'est pas une mer : c'est le mouvement d'une très importante masse d'eau marine qui se déplace vers la côte – la marée montante, ou qui reflue vers le large – marée descendante. Et ces marées sont d'autant plus fortes que la masse d'eau qui les porte est grande : les marées d'océan sont très fortes. Celles de la mer Méditerranée, en comparaison, sont presque inexistantes. Pourquoi ces masses d'eau se déplacent-elles ainsi ? C'est que la lune les attire ! Et cette attraction n'est pas toujours égale. On parle par exemple des marées d'équinoxe, celles qui se produisent à l'automne ou au printemps, lorsque la durée de jour égale la durée de nuit, comme étant les plus importantes. Mais on voit bien en tout cas que tout cela dépasse fortement le pouvoir des humains : l'énergie de la marée est gigantesque. Il s'agit donc de quelque chose qui est mouvant, qui bouge, et même qui avance, alors qu'aucune force ne pourrait l'arrêter. C'est ainsi qu'on comprend que le phénomène puisse s'utiliser pour désigner une foule en marche, dont la puissance semble irrépressible, impossible à endiguer, à stopper : une marée humaine.
RA : Fin de ce Journal en français facile.