Journal en français facile 30 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Mehdi Meddeb, bonsoir Mehdi
Mehdi Meddeb : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : l'accord sur le Brexit dans l'impasse. La Première ministre britannique Theresa May veut renégocier avec l'Union européenne, mais Bruxelles refuse catégoriquement.
MM : Au Venezuela plusieurs milliers de personnes dans la rue ce soir. Nouvelle mobilisation à l'appel de l'opposition. Elle demande à l'armée de reconnaître Juan Guaido, président par intérim.
RA : Et puis une vague de froid inédite aux États-Unis. Les températures sont descendues jusqu'à -40 degrés dans le nord-est du pays. Et déjà des victimes, 6 personnes ont trouvé la mort.
------
MM : À deux mois du Brexit, l'incertitude est totale.
RA : La situation était déjà compliquée après le rejet par le Parlement britannique de l'accord défendu par la Première ministre britannique Theresa May, c'était il y a 15 jours. Et depuis hier soir effectivement le flou est total. Car hier soir un amendement a été adopté par les députés britanniques, cet amendement demande que de nouveaux arrangements soient trouvés concernant ce que l'on appelle le backstop : le filet de sécurité pour éviter le retour d'une frontière physique avec les deux Irlandes. On est donc loin d'un accord. Comment les Britanniques réagissent-ils ? Notre envoyée spéciale à Londres Juliette Gheerbrandt a tendu son micro.
Dans le quartier de Westminster, sous un soleil glacial, les Londoniens se pressent pour aller travailler. Le vote de députés hier soir, les a déçus. Andrew Lowne écrivain, éditeur. « Je ne crois pas qu'on avance, on ne fait que tourner en rond ». La soixantaine chic Andrew déplore la stratégie de Theresa May. « Je suis conservateur, mais je vois qu'elle est prisonnière d'un petit groupe de la droite dure et il faudrait qu'elle pense à son pays avant de penser son parti. Et si le parti doit éclater à cause du Brexit et bien nous serons débarrassés de ces gens qui représentent une menace. » Même analyse, même déception chez cette jeune femme qui veut rester anonyme. « Le plus gros souci c'est qu'on semble se diriger vers un scénario de sortie sans accord, qui n'est dans l'intérêt de personne que ce soit pour l'Union européenne ou pour les Britanniques. Alors que le parlement veut un brexit plus modéré, comme la population dans son ensemble. Mais certains, dans le parti de la Première ministre, veulent ce brexit dur, voire une sortie sans accord. » À l'évocation de la question de la frontière irlandaise, tous se disent préoccupés à l'idée que des troubles puissent ressurgir. Et ils ne comprennent pas l'attitude de the May sur ce point. Comme le résume Anna Fernandez, analyste dans l'industrie. « Je crois qu'elle s'est mise dans une situation très difficile et je ne vois pas vraiment comment elle va en sortir ». Theresa May a d'ores et déjà fixé un nouveau rendez-vous aux députés, le 14 février. Bertrand Haeckler Juliette Gheerbrant Londres RFI.
RA : Le 14 février pourrait effectivement être une date clé. Ce jour-là la question d'un Brexit sans accord sera soumise au vote. Sauf si bien sûr un accord est trouvé d'ici là. Ce qu'espère la Première ministre britannique qui souhaite renégocier avec ses partenaires européens : mais ce mercredi Bruxelles, Dublin ou encore Berlin ont affirmé qu'il n'en était pas question.
MM : Au Venezuela, nouvelle mobilisation de l'opposition ce mercredi.
RA : La population était appelée à descendre dans la rue pendant deux heures, pour paralyser le pays. Les trois grandes revendications des manifestations : convaincre l'armée de tourner le dos au Président Nicolas Maduro, reconnaître à sa place l'opposant Juan Guaido, et demander que l'aide humanitaire puisse entrer dans le pays. Ce dernier point qui est souligné par Herminia, une manifestante, que notre correspondant a rencontrée.
« Ce qu'on demande au Venezuela depuis de nombreuses années c'est qu'une aide humanitaire arrive parce qu'il y a des pénuries de médicaments, de nourriture. Et ce gouvernement, injustement, dit que ce n'est pas vrai. Ils ne permettent pas que cette aide rentre. Pas seulement avec Guaido, déjà avant des ONG avaient tenté de faire rentrer de l'aide et ils les en avaient empêchés. Il n'y a pas longtemps, des officiels du gouvernement ont donné une conférence de presse. Ils ont dit que le Venezuela n'avait pas besoin de cette “aumône”. Parce c'est comme ça qu'ils considèrent l'aide humanitaire, comme une aumône. Ils ne s'intéressent pas aux Vénézuéliens. Ce qui les intéresse c'est d'avoir le contrôle du Venezuela, de donner l'impression au monde qu'ici on vit bien, mais c'est un mensonge. Il faut que l'extérieur se rendre compte qu'on souffre au Venezuela. Et nous demandons de l'aide, parce que seuls, nous les Vénézuéliens, nous ne pouvons pas lutter. » RA : Le témoignage d'Herminia, manifestante de 49 ans au micro de Benjamin Delille. À Caracas où deux journalistes français ont été arrêtés, de même que leur producteur dans le pays. Ils travaillaient pour l'émission « Quotidien ». Selon des sources diplomatiques, ils filmaient le palais présidentiel quand ils ont été interpellés.
MM : Les États-Unis sont touchés par un froid polaire.
RA : Jusqu'à - 40 degrés dans plusieurs États du Midwest, que l'on peut traduire comme milieu de l'ouest, ce sont les États qui se trouvent au centre nord des États-Unis. Les températures sont descendues à un niveau record. Cette vague de froid a déjà fait 6 victimes. Et elle ralentit considérablement l'économie. Correspondance aux États-Unis d'Anne Corpet.
Depuis mardi soir les autorités du Minnesota, du Wisconsin, du Michigan et du Dakota multiplient les appels à la prudence. Toute la région des Grands Lacs est paralysée : écoles et commerces fermés, avions cloués au sol. Les services postaux ont décidé de ne pas délivrer de courrier aujourd'hui dans une dizaine d'États pour éviter d'exposer leurs agents à la morsure du froid. C'est une mesure extrêmement rare. Dans un slogan publicitaire, la poste américaine se targue de servir la population, quel que soit le climat... Des abris supplémentaires ont bien sûr été ouverts dans de nombreuses localités pour accueillir les sans domicile fixe, particulièrement exposé. Des millions de personnes sont confinées chez elles. À Chicago, on fait du feu sur les rails pour permettre aux trains de circuler. Dans cette ville très exposée aux vents, il fait aujourd'hui plus froid qu'au pôle Nord. Et la police locale annonce qu'un nouveau type d'attaque à main armée a lieu depuis quelques jours : le braquage de doudounes et d'anoraks de marque en pleine rue. Anne Corpet Washington RFI.
MM : À Washington où cet après-midi a débuté un nouveau cycle de négociations entre les États-Unis et la Chine sur les questions commerciales.
RA : Les discussions se déroulent effectivement à la Maison-Blanche, elles sont menées côté chinois par le Premier ministre Liu He qui a fait le déplacement. L'objectif c'est d'apaiser les tensions commerciales, ces derniers mois États-Unis et Chine se sont répondus à coups de taxes douanières toujours plus importantes. Et il y a une affaire qui va peser au-dessus de ces négociations, c'est l'affaire Huawei. Le géant chinois dont la directrice financière a été arrêtée au Canada, accusé par les États-Unis de violation des sanctions contre l'Iran. Alti Lazaj.
Hasard ou pas du calendrier, lundi dernier le ministère américain de la Justice a dévoilé 13 chefs d'inculpations contre le géant chinois des télécoms Huawei... À moins qu'il s'agisse d'une stratégie de déstabilisation de la part des Américains, pour obtenir plus de concessions. La Chine dénonce des accusations infondées, Washington affirme que le cas Huawei est distinct des négociations. Peut-on dans ces conditions espérer un accord ? Côté américain, le secrétaire au trésor Steven Mënouchin s'attend à des progrès importants. Le temps presse... le président américain Donald Trump et le chinois chi Djçinping ont conclu début décembre une trêve qui dure jusqu'au début du mois de mars, pour trouver un accord dans la guerre commerciale. Sinon Washington menace de relever, à nouveau, dès le 2 mars, ses tarifs douaniers cette fois-ci sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés. Concrètement les Américains veulent mettre fin à des pratiques commerciales chinoises qu'ils qualifient de « déloyales “comme le vol de la propriété intellectuelle américaine ou les subventions massives accordées aux sociétés chinoises publiques. Dans ce contexte tendu, les négociations pour trouver un accord dans les deux jours qui viennent s'annoncent difficiles.
MM : Et puis les chances de retrouver Emiliano Sala toujours plus faible.
RA : Ce footballeur argentin dont l'avion a disparu alors qu'il se dirigeait vers la ville britannique de Cardiff où il avait été transféré. On a appris aujourd'hui que des débris avaient été retrouvés sur une plage française, et pour les enquêteurs britanniques il y a de grandes chances que ces débris appartiennent à l'avion disparu. Ce soir l'hommage de Nantes, l'ancien club d'Emiliano Sala. Pour la première fois depuis la disparition les Nantais disputent une rencontre de Ligue 1 ce soir face à Saint-Étienne. Et tous les joueurs doivent porter un brassard vert.
MM : Également en football, on connaît l'affiche de la finale de la Coupe de la Ligue.
RA : Elle opposera les Bretons de Guingamp à Strasbourg. Les Alsaciens qui viennent de battre Bordeaux 3-2.