Journal en français facile 31 janvier 2017
Juliette Jacquemin : Merci d'écouter RFI, il est 21h ici à Paris, 20h en temps universel. C'est l'heure de votre journal en français facile, avec vous Sylvie Berruet. Bonsoir !
Sylvie Berruet : Bonsoir Juliette, bonsoir à tous.
JJ : A la une de l'actualité ce soir, le soutien supplémentaire des Etats-Unis aux forces démocratiques syriennes, les FDS, qui se battent contre le groupe état islamique : de nouveaux blindés sont arrivés, mais on ne sait pas encore si c'est une décision de l'administration Trump, ou Obama. SB : Donald Trump justement annoncera ce soir le nom de son candidat à la Cour Suprême. Un choix qui devra être validé par le Sénat, mais cela pourrait être difficile : les Républicains n'auront pas un nombre suffisant de voix. JJ : En France le candidat à la présidentielle François Fillon encore un peu plus en difficulté avec cette nouvelle révélation : d'après le Canard Enchaîné sa femme aurait touché plus de... 900.000 euros pour deux emplois fictifs. SB : Et puis le président du jury du festival de Cannes, en mai, sera espagnol : c'est le réalisateur, Pedro Almodovar qui a été désigné. JJ : Qui a fourni de nouveaux véhicules blindés aux combattants anti-djihadistes en Syrie ? Barack Obama ou Donald Trump ? La question se pose après cette annonce : les forces démocratiques syriennes, les FDS, viennent de recevoir leurs premiers véhicules blindés américains.
SB : Le nouveau président américain avait promis qu'il leur accorderait un soutien important. Sauf qu'aujourd'hui, un responsable américain est catégorique : d'après lui, c'est au contraire l'administration Obama qui est à l'origine de cette décision. Sami Boukhelifah.
Avec cette livraison de véhicules blindés l'aide américaine aux Forces Démocratiques syriennes entre dans une nouvelle dimension. Reste à savoir qui est à l'origine de cette décision. Deux versions s'affrontent : sur le terrain un responsable des FDS, rend grâce à Donald Trump. « Dans le passé, nous recevions des armes, des munitions. Avec les blindés, c'est désormais une nouvelle phase de soutien », se réjouit ce porte-parole des Forces démocratiques syriennes. Dans le détail il confirme même des rencontres entre les FDS et des représentants de la nouvelle administration américaine. L'équipe du nouveau locataire de la Maison Blanche aurait promis davantage d'appui et notamment pour la bataille de Raqa », principal bastion du groupe Etat Islamique en Syrie. Mais à Washington, un porte-parole militaire américain sort son carton rouge. Il donne une version complètement opposée. Selon lui, toutes les autorisations pour la livraison de ces blindés aux FDS, ont été signées par Barack Obama. En attendant plus de précision ces véhicules blindés vont en tout cas aider les troupes anti djihadistes dans leur lutte contre l'organisation Etat Islamique. SB : Et aux Etats-Unis on connaîtra dans quelques heures le nom du candidat de Donald Trump à la Cour Suprême. Un candidat qui, s'il est confirmé par les sénateurs, occupera le neuvième siège de la Cour, la plus haute institution juridique du pays. JJ : Mais la bataille s'annonce rude pour le nouveau président américain. Surtout si on regarde la manière dont se passent les confirmations des différents ministres choisis par Donald Trump. Le président espérait avoir une équipe complète à la fin de cette semaine mais cela risque d'être difficile : car les parlementaires démocrates prennent tout leur temps. Explications, avec Anne-Marie Capomaccio.
Donald Trump s'adressera ce soir solennellement aux américains, il annoncera son choix pour la cour suprême, et espérait avoir son ministre de la justice à ses côtés. Mais cette nomination est toujours embourbée au Congrès. Comme les confirmations des ministres du trésor et de la santé, bloquées en commissions parlementaires, les élus démocrates ont refusé de voter. Ils font de l'obstruction, ajoutent des questions, demandent des documents, et reviennent sans cesse au décret sur les interdictions de visa. Le chaos du week-end, les procès sur la constitutionnalité du texte, le limogeage de la ministre de la justice par intérim leur donnent des armes. Ces ministres finiront pas être confirmés, car les Républicains ont une majorité de 2 voix au sénat, mais cela prendra du temps. Les démocrates grippent le système. La nomination du juge de la cour suprême, très importante dans la vie politique américaine, cette nomination sera encore plus compliquée, car les conservateurs ont besoin de 60 voix, dont ils ne disposent pas. C'est une véritable guérilla parlementaire qui s'est engagée. SB : L'organisation non gouvernementale, Amnesty International, accuse les Philippines de possibles crimes contre l'humanité. JJ : Dans un rapport qui sera publié demain mercredi, Amnesty International accuse la police des Philippines d'avoir commis des actes criminels massifs... Principalement contre les trafiquants de drogue et les toxicomanes, les drogués présumés. Depuis l'élection de Rodrigo Duterte à la tête du pays, en juin dernier, au moins 2.500 personnes ont été tuées par la police... Des chiffres officiels qui pourraient être beaucoup plus importants en réalité. C'est le président lui-même qui incite les policiers à assassiner les drogués et les trafiquants. Il avait annoncé qu'il pourrait faire 100.000 morts pour gagner la guerre contre la drogue. SB : Chaque jour apporte de nouvelles révélations dans l'affaire des emplois fictifs possibles de Pénélope Fillon, la femme du candidat à la présidentielle François Fillon. Aujourd'hui le Canard Enchaîné, qui avait révélé l'affaire la semaine dernière, affirme que Pénélope Fillon aurait touché plus de 900.000 euros bruts pour deux emplois qu'elle n'aurait jamais exercés. JJ : Et ce n'est pas tout : l'ancien premier ministre aurait aussi attribué 80.000 euros à deux de ses enfants, en tant qu'assistants parlementaires entre 2005 et 2007. Une affaire de plus en plus embarrassante pour le candidat. Julien Chavanne.
Le "boulet" s'alourdit et commence à faire tanguer dangereusement la campagne de François Fillon. Avec ces nouveaux éléments, la polémique rebondit et c'est toute la ligne de défense du candidat qui en prend un coup. Ces 7 derniers jours, François Fillon et son entourage ont eu du mal à trouver le ton juste. Lui-même s'est embourbé en évoquant ses deux enfants avocats embauchés au Sénat alors qu'ils n'étaient pas encore diplômés ou quand il a affirmé n'avoir qu'un seul compte en banque au Crédit agricole de Sablé-sur-Sarthe. Une communication brouillonne, mal coordonnée, qui donne l'impression que François Fillon est dépassé par la polémique. Dimanche dernier lors de son grand meeting à Paris, il avait tenté de reprendre la main : il avait mis en avant sa femme et le soutien de toute la famille de la droite. Mais l'inquiétude gagne du terrain dans les rangs des Républicains. Pour le moment, la digue tient encore mais pour combien de temps? La rumeur d'un plan B, d'un remplacement de François Fillon, court toujours. Le candidat lui s'est dit "serein et confiant". Il dénonce une "opération de calomnie très professionnelle sans précédent sous la 5ème République". Ce mercredi, il recevra les parlementaires à son QG. Objectif : éviter, si possible, la panique à bord.
JJ : Des explications signées Julien Chavanne. Par ailleurs des perquisitions ont été menées aujourd'hui au bureau de François Fillon à l'assemblée nationale, toujours dans le cadre de cette enquête. SB : Une autre candidate à la présidentielle est mise en cause en ce moment : il s'agit de Marine Le Pen. Mais la présidente du Front National assure aujourd'hui qu'elle ne remboursera pas les 300.000 euros que le Parlement européen lui réclame. JJ : L'institution l'accuse d'avoir utilisé l'argent du parlement pour avoir rémunéré la chef de cabinet de Marine le Pen, en la faisant passer pour une assistante parlementaire. Marine Le Pen refuse donc de rembourser, mais si elle ne le fait pas elle pourrait se voir retirer, notamment, la moitié de son salaire au parlement européen.
SB : Le festival de cinéma de Cannes célèbre cette année sa 70° édition... et on connait le nom du futur président du jury : Pedro Almodovar.
JJ : Le cinéaste le plus célèbre d'Espagne, connu pour ses films colorés et souvent provoquants, est un grand habitué du festival. Son portrait avec Isabelle Chenu.
A Cannes Pedro Almodovar sera un peu comme chez lui, cinq fois en compétition, récompensé pour deux de ses films, il n'a cependant jamais décroché la palme d'or. Il connait également les arcanes d'un jury cannois auquel il a déjà participé en 1992. Le cinéma de Pedro Almodovar est reconnaissable entre mille, haut en couleur, provocateur, drôle, rempli d'héroïnes passionnées hors normes. C'est le succès de « Femmes au bord de la crise de nerfs » en 1988 qui lui a ouvert les portes d'une carrière internationale. Transgresser, faire fi des tabous comme l'homosexualité, la religion, prendre sa revanche sur la tradition et l'Espagne triste de la dictature franquiste sont les grandes lignes qui traversent son œuvre. 20 films où les femmes ont presque toujours le premier rôle. Des rôles tenues par ses actrices fétiches : Penelope Cruz, Marisa Paredes, Rosy de Palma, des histoires traversées par le thème de la culpabilité, du secret et du rapport mère-enfant. « Ma mère, explique Pedro Almodovar, a été la grande figure de ma vie ». Ses films "Tout sur ma mère" ou "Parle avec elle "ont remporté chacun un Oscar à Hollywood. Ces dernières années le cinéaste a produit des long-métrages à la tonalité plus grave, comme "La piel que habito" ou "Julieta", écho à sa vie d'homme de 67 ans aujourd'hui plus solitaire. JJ : Merci d'écouter RFI, 21h10 à Paris, 20h10 en temps universel. Merci Sylvie Berruet, merci aussi à Laurent Philippot à la réalisation de cette émission. Une émission à retrouver sur notre site internet RFI Savoirs. Très belle soirée sur la radio du monde.