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Les mots de l'actualité, COUVRE-FEU   2010-05-20

COUVRE-FEU 2010-05-20

Après l'assaut mené contre les chemises rouges, un couvre-feu a été décrété en Thaïlande, à Bangkok. Mais qu'est-ce donc qu'un couvre-feu ? L'interdiction faite de sortir après une certaine heure, le soir et pendant la nuit. En général, le couvre-feu ne concerne pas la journée mais prend effet lorsque les ténèbres enveloppent la ville. Et c'est souvent à ce moment qu'on craint des troubles. L'origine du mot ? Elle est assez simple à comprendre.

Elle est d'ailleurs ancienne ; d'abord le couvre-feu ne désigne qu'un ustensile pour couvrir et conserver du feu sans qu'il s'éteigne, mais dès le moyen-âge, il prend un sens figuré : il s'agit de couvrir les feux, c'est à dire d'éteindre ou de masquer, de cacher les sources de lumière. Par extension, le couvre-feu, c'est donc l'heure de l'extinction des feux. Et bien vite, le mot va désigner le signal qui avertit qu'on éteigne : c'est une cloche particulière, sonnée de façon spéciale. On sait que, du glas au tocsin, les sonneries de cloches avaient de multiples usages au moyen-âge, pour faire passer des messages à la population : une multitude de codes étaient connus de tous. On dit donc à l'époque sonner le couvre-feu - une pratique qui se généralise en temps de guerre, aussi bien an France qu'en Angleterre, à partir du XIe siècle. Il semble même que cette pratique ait été un temps confondue avec celle de l'angélus, la cloche qui appelle à la prière du soir, et symbolise la tombée du jour. Il s'agit donc d'une sorte d'opération ville morte : pas de lumière, par extension, pas de promeneurs. C'est ce dernier sens qu'a pris l'expression abandonnant d'ailleurs le premier. À tel point que pour désigner l'obscurité commandée à toute une ville, on va user d'une autre expression : le black out . Expression anglaise qui signifie à peu près noir complet , et qui date de la dernière guerre mondiale. C'était un ordre de la défense passive de calfeutrer toutes les fenêtres, pour ne laisser sourdre aucune lumière, une mesure d'abord été prise à Londres à une époque où elle essuyait presque toutes les nuits les bombardements allemands. Ville invisible, elle donnait moins de prise aux bombes de l'ennemi. Une bizarrerie à signaler : le couvre-feu au XIXe, va signifier également l'heure de l'allumage des réverbères, quand cette pratique était manuelle. Ce qui est tout à fait étrange, puisqu'à ce moment, le couvre-feu signifie, non pas qu'on éteint, mais qu'on allume. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.

COUVRE-FEU   2010-05-20 CURFEW 2010-05-20 AVONDKLOK 2010-05-20

Après l'assaut mené contre les chemises rouges, un couvre-feu a été décrété en Thaïlande, à Bangkok. Mais qu'est-ce donc qu'un couvre-feu ? L'interdiction faite de sortir après une certaine heure, le soir et pendant la nuit. En général, le couvre-feu ne concerne pas la journée mais prend effet lorsque les ténèbres enveloppent la ville. Et c'est souvent à ce moment qu'on craint des troubles. L'origine du mot ? Elle est assez simple à comprendre.

Elle est d'ailleurs ancienne ; d'abord le couvre-feu ne désigne qu'un ustensile pour couvrir et conserver du feu sans qu'il s'éteigne, mais dès le moyen-âge, il prend un sens figuré : il s'agit de couvrir les feux, c'est à dire d'éteindre ou de masquer, de cacher les sources de lumière. Par extension, le couvre-feu, c'est donc l'heure de l'extinction des feux. Et bien vite, le mot va désigner le signal qui avertit qu'on éteigne : c'est une cloche particulière, sonnée de façon spéciale. On sait que, du glas au tocsin, les sonneries de cloches avaient de multiples usages au moyen-âge, pour faire passer des messages à la population : une multitude de codes étaient connus de tous. On dit donc à l'époque sonner le couvre-feu - une pratique qui se généralise en temps de guerre, aussi bien an  France qu'en Angleterre, à partir du XIe siècle. Il semble même que cette pratique ait été un temps confondue avec celle de l'angélus, la cloche qui appelle à la prière du soir, et symbolise la tombée du jour. Il s'agit donc d'une sorte d'opération ville morte : pas de lumière, par extension, pas de promeneurs. C'est ce dernier sens qu'a pris l'expression abandonnant d'ailleurs le premier. À tel point que pour désigner l'obscurité commandée à toute une ville, on va user d'une autre expression : le black out . Expression anglaise qui signifie à peu près  noir complet , et qui date de la dernière guerre mondiale. C'était un ordre de la défense passive de calfeutrer toutes les fenêtres, pour ne laisser sourdre aucune lumière, une mesure d'abord été prise à Londres à une époque où elle essuyait presque toutes les nuits les bombardements allemands. Ville invisible, elle donnait moins de prise aux bombes de l'ennemi. Une bizarrerie à signaler : le couvre-feu au XIXe, va signifier également l'heure de l'allumage des réverbères, quand cette pratique était manuelle. Ce qui est tout à fait étrange, puisqu'à ce moment, le couvre-feu signifie, non pas qu'on éteint, mais qu'on allume. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.