×

Mes naudojame slapukus, kad padėtume pagerinti LingQ. Apsilankę avetainėje Jūs sutinkate su mūsų slapukų politika.


image

Les mots de l'actualité, MÉMOIRE   2010-01-14

MÉMOIRE 2010-01-14

Michelle Bachelet, président de la république du Chili, vient, sur fond de polémique d'ailleurs, d'inaugurer un musée de la mémoire. Une façon probablement d'assurer sa position et de construire l'histoire, par rapport à toute la période noire de sanglante dictature entre 1973 et 1990. Devoir de mémoire, c'est l'expression qu'on entend à propos du passé sombre des nations. Un mot relativement moderne, en tout cas qui a les faveurs de la langue contemporaine. Pendant longtemps on a parlé du souvenir, comme une cérémonie du souvenir, seule façon peut-être de jeter un pont entre les vivants et les morts. Le mot de mémoire existait quand même dans ce contexte, mais il s'agissait de monuments élevés à la mémoire des victimes, des morts de la guerre, etc. Dans l'usage qui se développe actuellement, ce mot correspond davantage à une actualisation du souvenir. Il faut le faire vivre ce souvenir dans la vie d'aujourd'hui, pour alimenter cette mémoire. Le devoir de mémoire pourrait donc consister à se souvenir de ce qui s'est passé, à en établir l'histoire pour se prémunir contre une possibilité que ça recommence. Et établir une histoire, c'est un peu établir une conscience plus ou moins dormante, qui peut être réactivée. C'est ainsi que se présentent les actions de commémoration. Dans ce mot aussi, on trouve la racine mémoire. Commémorer, c'est rappeler à la mémoire, revitaliser cette mémoire. Non pas célébrer, car la célébration s'applique au souvenir d'un événement glorieux, ou joyeux, ou positif. La commémoration n'est pas une reconstitution. Mais par la parole ou le rituel, elle rappelle ce qui a été, pour que les jours ne passent pas sans qu'on les organise selon un certain calendrier. Pour qu'un jour dans l'année, on puisse réfléchir à ce qu'il s'est passé au préalable pour éviter justement que les conditions soient réunies pour que ça se passe de nouveau. Alors, la mémoire c'est un petit peu un souvenir qui est en action, qui est moins statique que le souvenir, et qui est en mouvement. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

MÉMOIRE   2010-01-14 GEDÄCHTNIS 2010-01-14 BRIEF 2010-01-14 BREVE 2010-01-14 BREVE 2010-01-14 简介 2010-01-14

Michelle Bachelet, président de la république du Chili, vient, sur fond de polémique d'ailleurs, d'inaugurer un musée de la mémoire. Une façon probablement d'assurer sa position et de construire l'histoire, par rapport à toute la période noire de sanglante dictature entre 1973 et 1990. Devoir de mémoire, c'est l'expression qu'on entend à propos du passé sombre des nations. Un mot relativement moderne, en tout cas qui a les faveurs de la langue contemporaine. Pendant longtemps on a parlé du souvenir, comme une cérémonie du souvenir, seule façon peut-être de jeter un pont entre les vivants et les morts. Le mot de mémoire existait quand même dans ce contexte, mais il s'agissait de monuments élevés à la mémoire des victimes, des morts de la guerre, etc. Dans l'usage qui se développe actuellement, ce mot correspond davantage à une actualisation du souvenir. Il faut le faire vivre ce souvenir dans la vie d'aujourd'hui, pour alimenter cette mémoire. Le devoir de mémoire pourrait donc consister à se souvenir de ce qui s'est passé, à en établir l'histoire pour se prémunir contre une possibilité que ça recommence. Et établir une histoire, c'est un peu établir une conscience plus ou moins dormante, qui peut être réactivée. C'est ainsi que se présentent les actions de commémoration. Dans ce mot aussi, on trouve la racine mémoire. Commémorer, c'est rappeler à la mémoire, revitaliser cette mémoire. Non pas célébrer, car la célébration s'applique au souvenir d'un événement glorieux, ou joyeux, ou positif. La commémoration n'est pas une reconstitution. Mais par la parole ou le rituel, elle rappelle ce qui a été, pour que les jours ne passent pas sans qu'on les organise selon un certain calendrier. Pour qu'un jour dans l'année, on puisse réfléchir  à ce qu'il s'est passé au préalable pour éviter justement que les conditions soient réunies pour que ça se passe de nouveau. Alors, la mémoire c'est un petit peu un souvenir qui est en action, qui est moins statique que le souvenir, et qui est en mouvement. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/