Être aux abonnés absents
Être absent.
Ne pas donner signe de vie, ne pas répondre. Être parti, évanoui, inconscient. Aujourd'hui, la magie des technologies modernes nous fait souvent oublier qu'autrefois le fonctionnement de certains services était loin d'être simple.
Et le téléphone fixe en a été un bon exemple puisque si, maintenant, la mise en relation de l'appelant et de l'appelé se fait automatiquement via des circuits électroniques dans les auto-commutateurs placés dans les centraux téléphoniques, elle était auparavant faite de façon manuelle : une opératrice recevait un appel de monsieur Dupont qui lui disait vouloir joindre monsieur Durand; cette charmante dame, en utilisant un système de câbles terminés par des fiches à enquiller dans un panneau mural plein de trous, se chargeait d'établir la connexion filaire et physique entre les deux personnes. À cette époque, pas si lointaine que ça, puisqu'on trouvait encore en France des opératrices téléphoniques au moins jusque dans les années 1960, lorsqu'un abonné au téléphone s'absentait de chez lui un bon moment, il ne disposait pas encore de répondeur chargé de prendre les messages, mais il avait la possibilité de signaler son absence au service des abonnés absents.
Ceci permettait à l'opératrice chargée d'établir la communication avec le numéro de l'absent d'informer l'appelant que son interlocuteur n'était pas joignable. Pratique pour l'époque, ce service a maintenant disparu, mais par une image plaisante et depuis le milieu du XXe siècle, on pouvait dire de toute personne qui ne donnait pas signe de vie ou qui ne répondait pas, quelle qu'en soit la cause (personne réellement absente ou bien inconsciente), qu'elle était aux abonnés absents.