Faire main basse sur...
S'emparer de... Prendre, voler...
Lorsqu'un gamin, perché sur un escabeau, s'empare du pot de confiture à la fraise amoureusement préparée par sa grand-mère et volontairement caché sur une étagère en hauteur supposée inaccessible, le geste n'est pas tout-à-fait celui d'abaisser la main, au contraire.
Et pourtant, ayant été dénoncé par sa chipie de petite sœur et avant qu'il prenne deux baffes, ses parents diront bien que l'enfant a fait main basse sur les restes de la réserve de confitures. Lorsque l'expression apparaît, au début du XVIIe siècle, c'est dans un contexte de guerre, et elle veut d'abord dire "tuer sans pitié".
Il faut voir là le geste du soldat qui, en abaissant sa main porteuse d'une arme, embroche de son épée, sans aucune compassion, un ennemi tombé à terre. Ensuite, les pillages étant souvent associés à des massacres, la locution a pris le sens de 'piller'.
Or, piller, n'est-ce pas s'emparer avec brutalité de possessions d'autrui, sens qu'on retrouve dans la signification d'aujourd'hui, mais atténué car on l'associe maintenant rarement à des morts d'hommes ? Cette expression s'utilise généralement lorsque quelqu'un s'approprie des choses convoitées de manière brutale ou peu élégante.