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Les Enfants du capitaine Grant (Jules Verne), PREMIÈRE PARTIE: Chapitre IV Une proposition de lady Glenarvan

PREMIÈRE PARTIE: Chapitre IV Une proposition de lady Glenarvan

Chapitre IV _Une proposition de lady Glenarvan_

Pendant cette conversation, lady Helena n'avait point parlé des craintes exprimées dans les lettres de lord Glenarvan sur l'accueil fait à sa demande par les commissaires de l'amirauté. Pas un mot non plus ne fut dit touchant la captivité probable du capitaine Grant chez les indiens de l'Amérique méridionale. À quoi bon attrister ces pauvres enfants sur la situation de leur père et diminuer l'espérance qu'ils venaient de concevoir? Cela ne changeait rien aux choses. Lady Helena s'était donc tue à cet égard, et, après avoir satisfait à toutes les questions de miss Grant, elle l'interrogea à son tour sur sa vie, sur sa situation dans ce monde où elle semblait être la seule protectrice de son frère. Ce fut une touchante et simple histoire qui accrut encore la sympathie de lady Glenarvan pour la jeune fille.

Miss Mary et Robert Grant étaient les seuls enfants du capitaine. Harry Grant avait perdu sa femme à la naissance de Robert, et pendant ses voyages au long cours, il laissait ses enfants aux soins d'une bonne et vieille cousine. C'était un hardi marin que le capitaine Grant, un homme sachant bien son métier, bon navigateur et bon négociant tout à la fois, réunissant ainsi une double aptitude précieuse aux skippers de la marine marchande. Il habitait la ville de Dundee, dans le comté de Perth, en Écosse. Le capitaine Grant était donc un enfant du pays.

Son père, un ministre de Sainte-Katrine Church, lui avait donné une éducation complète, pensant que cela ne peut jamais nuire à personne, pas même à un capitaine au long cours.

Pendant ses premiers voyages d'outre-mer, comme second d'abord, et enfin en qualité de skipper, ses affaires réussirent, et quelques années après la naissance de Robert Harry, il se trouvait possesseur d'une certaine fortune. C'est alors qu'une grande idée lui vint à l'esprit, qui rendit son nom populaire en Écosse. Comme les Glenarvan, et quelques grandes familles des Lowlands, il était séparé de cœur, sinon de fait, de l'envahissante Angleterre. Les intérêts de son pays ne pouvaient être à ses yeux ceux des anglo-saxons, et pour leur donner un développement personnel il résolut de fonder une vaste colonie écossaise dans un des continents de l'Océanie. Rêvait-il pour l'avenir cette indépendance dont les États-Unis avaient donné l'exemple, cette indépendance que les Indes et l'Australie ne peuvent manquer de conquérir un jour? Peut-être.

Peut-être aussi laissa-t-il percer ses secrètes espérances. On comprend donc que le gouvernement refusât de prêter la main à son projet de colonisation; il créa même au capitaine Grant des difficultés qui, dans tout autre pays, eussent tué leur homme. Mais Harry ne se laissa pas abattre; il fit appel au patriotisme de ses compatriotes, mit sa fortune au service de sa cause, construisit un navire, et, secondé par un équipage d'élite, après avoir confié ses enfants aux soins de sa vieille cousine, il partit pour explorer les grandes îles du Pacifique. C'était en l'année 1861. Pendant un an, jusqu'en mai 1862, on eut de ses nouvelles; mais, depuis son départ du Callao, au mois de juin, personne n'entendit plus parler du _Britannia_, et la _gazette maritime_ devint muette sur le sort du capitaine. Ce fut dans ces circonstances-là que mourut la vieille cousine d'Harry Grant, et les deux enfants restèrent seuls au monde. Mary Grant avait alors quatorze ans; son âme vaillante ne recula pas devant la situation qui lui était faite, et elle se dévoua tout entière à son frère encore enfant. Il fallait l'élever, l'instruire. À force d'économies, de prudence et de sagacité, travaillant nuit et jour, se donnant toute à lui, se refusant tout à elle, la sœur suffit à l'éducation du frère, et remplit courageusement ses devoirs maternels. Les deux enfants vivaient donc à Dundee dans cette situation touchante d'une misère noblement acceptée, mais vaillamment combattue. Mary ne songeait qu'à son frère, et rêvait pour lui quelque heureux avenir. Pour elle, hélas! Le _Britannia_ était à jamais perdu, et son père mort, bien mort. Il faut donc renoncer à peindre son émotion, quand la note du _Times_, que le hasard jeta sous ses yeux, la tira subitement de son désespoir.

Il n'y avait pas à hésiter; son parti fut pris immédiatement. Dût-elle apprendre que le corps du capitaine Grant avait été retrouvé sur une côte déserte, au fond d'un navire désemparé, cela valait mieux que ce doute incessant, cette torture éternelle de l'inconnu. Elle dit tout à son frère; le jour même, ces deux enfants prirent le chemin de fer de Perth, et le soir ils arrivèrent à Malcolm-Castle, où Mary, après tant d'angoisses, se reprit à espérer. Voilà cette douloureuse histoire que Mary Grant raconta à lady Glenarvan, d'une façon simple, et sans songer qu'en tout ceci, pendant ces longues années d'épreuves, elle s'était conduite en fille héroïque; mais lady Helena y songea pour elle, et à plusieurs reprises, sans cacher ses larmes, elle pressa dans ses bras les deux enfants du capitaine Grant. Quant à Robert, il semblait qu'il entendît cette histoire pour la première fois, il ouvrait de grands yeux en écoutant sa sœur; il comprenait tout ce qu'elle avait fait, tout ce qu'elle avait souffert, et enfin, l'entourant de ses bras: «Ah! Maman! Ma chère maman!» s'écria-t-il, sans pouvoir retenir ce cri parti du plus profond de son cœur. Pendant cette conversation, la nuit était tout à fait venue. Lady Helena, tenant compte de la fatigue des deux enfants, ne voulut pas prolonger plus longtemps cet entretien. Mary Grant et Robert furent conduits dans leurs chambres, et s'endormirent en rêvant à un meilleur avenir. Après leur départ, lady Helena fit demander le major, et lui apprit tous les incidents de cette soirée.

«Une brave jeune fille que cette Mary Grant! dit Mac Nabbs, lorsqu'il eut entendu le récit de sa cousine. --Fasse le ciel que mon mari réussisse dans son entreprise! répondit lady Helena, car la situation de ces deux enfants deviendrait affreuse.

--Il réussira, répliqua Mac Nabbs, ou les lords de l'amirauté auraient un cœur plus dur que la pierre de Portland.» Malgré cette assurance du major, lady Helena passa la nuit dans les craintes les plus vives et ne put prendre un moment de repos.

Le lendemain, Mary Grant et son frère, levés dès l'aube, se promenaient dans la grande cour du château, quand un bruit de voiture se fit entendre. Lord Glenarvan rentrait à Malcolm-Castle de toute la vitesse de ses chevaux. Presque aussitôt lady Helena, accompagnée du major, parut dans la cour, et vola au-devant de son mari. Celui-ci semblait triste, désappointé, furieux.

Il serrait sa femme dans ses bras et se taisait.

«Eh bien, Edward, Edward? s'écria lady Helena. --Eh bien, ma chère Helena, répondit lord Glenarvan, ces gens-là n'ont pas de cœur! --Ils ont refusé?...

--Oui! Ils m'ont refusé un navire! Ils ont parlé des millions vainement dépensés à la recherche de Franklin! Ils ont déclaré le document obscur, inintelligible! Ils ont dit que l'abandon de ces malheureux remontait à deux ans déjà, et qu'il y avait peu de chance de les retrouver! Ils ont soutenu que, prisonniers des indiens, ils avaient dû être entraînés dans l'intérieur des terres, qu'on ne pouvait fouiller toute la Patagonie pour retrouver trois hommes, --trois écossais! --que cette recherche serait vaine et périlleuse, qu'elle coûterait plus de victimes qu'elle n'en sauverait. Enfin, ils ont donné toutes les mauvaises raisons de gens qui veulent refuser. Ils se souvenaient des projets du capitaine, et le malheureux Grant est à jamais perdu!

--Mon père! mon pauvre père! s'écria Mary Grant en se précipitant aux genoux de lord Glenarvan. --Votre père! quoi, miss... dit celui-ci, surpris de voir cette jeune fille à ses pieds.

--Oui, Edward, miss Mary et son frère, répondit lady Helena, les deux enfants du capitaine Grant, que l'amirauté vient de condamner à rester orphelins! --Ah! Miss, reprit lord Glenarvan en relevant la jeune fille, si j'avais su votre présence...» Il n'en dit pas davantage! Un silence pénible, entrecoupé de sanglots, régnait dans la cour.

Personne n'élevait la voix, ni lord Glenarvan, ni lady Helena, ni le major, ni les serviteurs du château, rangés silencieusement autour de leurs maîtres. Mais par leur attitude, tous ces écossais protestaient contre la conduite du gouvernement anglais.

Après quelques instants, le major prit la parole, et, s'adressant à lord Glenarvan, il lui dit: «Ainsi, vous n'avez plus aucun espoir? --Aucun.

--Eh bien, s'écria le jeune Robert, moi j'irai trouver ces gens-là, et nous verrons...» Robert n'acheva pas sa menace, car sa sœur l'arrêta; mais son poing fermé indiquait des intentions peu pacifiques. «Non, Robert, dit Mary Grant, non! Remercions ces braves seigneurs de ce qu'ils ont fait pour nous; gardons-leur une reconnaissance éternelle, et partons tous les deux. --Mary! s'écria lady Helena. --Miss, où voulez-vous aller? dit lord Glenarvan.

--Je vais aller me jeter aux pieds de la reine, répondit la jeune fille, et nous verrons si elle sera sourde aux prières de deux enfants qui demandent la vie de leur père.»

Lord Glenarvan secoua la tête, non qu'il doutât du cœur de sa gracieuse majesté, mais il savait que Mary Grant ne pourrait parvenir jusqu'à elle. Les suppliants arrivent trop rarement aux marches d'un trône, et il semble que l'on ait écrit sur la porte des palais royaux ce que les anglais mettent sur la roue des gouvernails de leurs navires: _Passengers are requested not to speak to the man at the wheel_. Lady Helena avait compris la pensée de son mari; elle savait que la jeune fille allait tenter une inutile démarche; elle voyait ces deux enfants menant désormais une existence désespérée. Ce fut alors qu'elle eut une idée grande et généreuse. «Mary Grant, s'écria-t-elle, attendez, mon enfant, et écoutez ce que je vais dire.» La jeune fille tenait son frère par la main et se disposait à partir. Elle s'arrêta. Alors lady Helena, l'œil humide, mais la voix ferme et les traits animés, s'avança vers son mari. «Edward, lui dit-elle, en écrivant cette lettre et en la jetant à la mer, le capitaine Grant l'avait confiée aux soins de Dieu lui-même. Dieu nous l'a remise, à nous! Sans doute, Dieu a voulu nous charger du salut de ces malheureux.

--Que voulez-vous dire, Helena?» demanda lord Glenarvan.

Un silence profond régnait dans toute l'assemblée. «Je veux dire, reprit lady Helena, qu'on doit s'estimer heureux de commencer la vie du mariage par une bonne action. Eh bien, vous, mon cher Edward, pour me plaire, vous avez projeté un voyage de plaisir! Mais quel plaisir sera plus vrai, plus utile, que de sauver des infortunés que leur pays abandonne?

--Helena! s'écria lord Glenarvan. --Oui, vous me comprenez, Edward! Le _Duncan_ est un brave et bon navire! Il peut affronter les mers du sud! Il peut faire le tour du monde, et il le fera, s'il le faut! Partons, Edward! Allons à la recherche du capitaine Grant!»

À ces hardies paroles, lord Glenarvan avait tendu les bras à sa jeune femme; il souriait, il la pressait sur son cœur, tandis que Mary et Robert lui baisaient les mains. Et, pendant cette scène touchante, les serviteurs du château, émus et enthousiasmés, laissaient échapper de leur cœur ce cri de reconnaissance:

«Hurrah pour la dame de Luss! Hurrah! Trois fois hurrah pour lord et lady Glenarvan!»

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PREMIÈRE PARTIE: Chapitre IV Une proposition de lady Glenarvan PART ONE: Chapter IV A proposal from Lady Glenarvan PRIMERA PARTE: Capítulo IV Una propuesta de Lady Glenarvan

Chapitre IV _Une proposition de lady Glenarvan_

Pendant cette conversation, lady Helena n'avait point parlé des craintes exprimées dans les lettres de lord Glenarvan sur l'accueil fait à sa demande par les commissaires de l'amirauté. |||||||||fears|expressed||||||||the reception||||||||| |||||||||побоювання|||||||||||||||||| Під час цієї розмови леді Гелена не згадала про побоювання, висловлені у листах лорда Гленарвана щодо зустрічі, яку комісії адміралтейства влаштували на його запит. Pas un mot non plus ne fut dit touchant la captivité probable du capitaine Grant chez les indiens de l'Amérique méridionale. ||||||||||captivity|||||||||| Також не було сказано ні слова про ймовірне полонення капітана Гранта індійцями Південної Америки. À quoi bon attrister ces pauvres enfants sur la situation de leur père et diminuer l'espérance qu'ils venaient de concevoir? |||upset||||||||||||hope|||| |||засмучувати|||||||||||||||| Навіщо ж засмучувати цих бідних дітей через ситуацію з їхнім батьком і зменшувати надію, яку вони тільки-но почали формувати? Cela ne changeait rien aux choses. ||змінювало||| Lady Helena s'était donc tue à cet égard, et, après avoir satisfait à toutes les questions de miss Grant, elle l'interrogea à son tour sur sa vie, sur sa situation dans ce monde où elle semblait être la seule protectrice de son frère. ||||remained silent||||||||||||||||interrogated|||||||||||||||||||||| ||||мовчала||||||||||||||||вона запитала|||||||||||||||||||||| Леді Гелена, отже, замовкла з цього приводу, і, після того як задовольнила всі питання міс Грант, вона запитала її, в свою чергу, про її життя, про її становище в цьому світі, де вона, здається, була єдиною захисницею свого брата. Ce fut une touchante et simple histoire qui accrut encore la sympathie de lady Glenarvan pour la jeune fille. ||||||||increased|||||||||| ||||||||збільшила|||||||||| Це була зворушлива і проста історія, яка ще більше посилила симпатію леді Гленарван до молодої дівчини.

Miss Mary et Robert Grant étaient les seuls enfants du capitaine. |Mary||||||||| |Марія||||||||| Міс Мері та Роберт Гранти були єдиними дітьми капітана. Harry Grant avait perdu sa femme à la naissance de Robert, et pendant ses voyages au long cours, il laissait ses enfants aux soins d'une bonne et vieille cousine. |||||||||||||||||||||||care||||| ||||||||||||||||||||||||||||дальня родичка Гаррі Грант втратив свою дружину під час пологів Роберта, а під час своїх далеких подорожей залишав своїх дітей на піклування старої і доброї кузини. C'était un hardi marin que le capitaine Grant, un homme sachant bien son métier, bon navigateur et bon négociant tout à la fois, réunissant ainsi une double aptitude précieuse aux skippers de la marine marchande. ||bold|sailor|||||||||||||||trader|||||||||ability|||skippers|||| |||моряк||||||||||||||||||||||||||||||| Капітан Грант був відважним моряком, чоловіком, котрий добре знав свою справу, добрим навігатором і хорошим торговцем одночасно, маючи таким чином подвійне уміння, що цінне для капітанів торгового флоту. Il habitait la ville de Dundee, dans le comté de Perth, en Écosse. |||||Dundee|||county||Perth|| |||||Данді||||||| Він мешкав у місті Данді, в графстві Перт, у Шотландії. Le capitaine Grant était donc un enfant du pays. Отже, капітан Грант був дитиною цієї країни.

Son père, un ministre de Sainte-Katrine Church, lui avait donné une éducation complète, pensant que cela ne peut jamais nuire à personne, pas même à un capitaine au long cours. ||||||Katrine|Church|||||||||||||harm|||||||||| ||||||||||||освіту|||||||||||||||||| Його батько, міністр церкви Святого Катерини, надав йому повну освіту, вважаючи, що це ніколи не може зашкодити ні комусь, навіть капітану далекого плавання.

Pendant ses premiers voyages d'outre-mer, comme second d'abord, et enfin en qualité de skipper, ses affaires réussirent, et quelques années après la naissance de Robert Harry, il se trouvait possesseur d'une certaine fortune. |||||||||||||||||succeeded|||||||||||||owner||| ||||||||||||||||||||||||||||||власник||| Під час своїх перших закордонних подорожей, спочатку як другий, а згодом як капітан, його справи мали успіх, і через кілька років після народження Роберта Гаррі він став власником певного стану. C'est alors qu'une grande idée lui vint à l'esprit, qui rendit son nom populaire en Écosse. ||||||||||made||||| Тоді в його голову прийшла велика ідея, яка зробила його ім'я популярним у Шотландії. Comme les Glenarvan, et quelques grandes familles des Lowlands, il était séparé de cœur, sinon de fait, de l'envahissante Angleterre. ||||||||Lowlands||||||if not||||the invasive| ||||||||Низини||||||||||| Як і Гленарвани та кілька великих родин з Лоулендс, він сердечно, якщо й не фактично, був відокремлений від заразливої Англії. Les intérêts de son pays ne pouvaient être à ses yeux ceux des anglo-saxons, et pour leur donner un développement personnel il résolut de fonder une vaste colonie écossaise dans un des continents de l'Océanie. |||||||||||||Anglo|Saxons|||||||||resolved||||||Scottish||||||Oceania ||||||||||||||англосакси||||||||||||||||||||| Інтереси його країни не могли бути, на його погляд, інтересами англосаксів, і щоб надати їм особистісний розвиток, він вирішив заснувати широку шотландську колонію в одному з континентів Океанії. Rêvait-il pour l'avenir cette indépendance dont les États-Unis avaient donné l'exemple, cette indépendance que les Indes et l'Australie ne peuvent manquer de conquérir un jour? dreamed|||the future||||||||||||||||||||||| |||||незалежність||||||||||||||||||||| Чи мріяв він про цю незалежність, приклад якої подали Сполучені Штати, про цю незалежність, яку Індії та Австралія не можуть не завоювати одного дня? Peut-être. Можливо.

Peut-être aussi laissa-t-il percer ses secrètes espérances. ||||||reveal||secret| ||||||||таємні| Можливо, він також дозволив вислизнути своїм таємним надіям. On comprend donc que le gouvernement refusât de prêter la main à son projet de colonisation; il créa même au capitaine Grant des difficultés qui, dans tout autre pays, eussent tué leur homme. ||||||refused|||||||||||created||||||||||||would have||| |||||||||||||||колонізації||||||||||||||||| Отже, зрозуміло, чому уряд відмовився допомогти йому з його проектом колонізації; він навіть створив капітану Гранту труднощі, які в будь-якій іншій країні вбили б їхнього чоловіка. Mais Harry ne se laissa pas abattre; il fit appel au patriotisme de ses compatriotes, mit sa fortune au service de sa cause, construisit un navire, et, secondé par un équipage d'élite, après avoir confié ses enfants aux soins de sa vieille cousine, il partit pour explorer les grandes îles du Pacifique. |||||||||||||||||||||||built||||aided|||crew|elite|||entrusted||||||||||left||||||| ||||||зламати дух||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Але Гаррі не здався; він звернувся до патріотизму своїх співвітчизників, поклав своє багатство на службу своїй справі, побудував корабель і, за підтримки елітного екіпажу, після того як довірив своїх дітей догляду своєї старої кузини, вирушив досліджувати великі острови Тихого океану. C'était en l'année 1861. Pendant un an, jusqu'en mai 1862, on eut de ses nouvelles; mais, depuis son départ du Callao, au mois de juin, personne n'entendit plus parler du _Britannia_, et la _gazette maritime_ devint muette sur le sort du capitaine. |||||||||||||||||||||heard|||||||||became|silent||||| |||||||||||||||||||||||||||||||мовчазна||||| Протягом року, до травня 1862 року, новини про нього надходили; але з моменту його від'їзду з Кальяо в червні ніхто більше не чув про _Britannia_, і _морська газета_ перестала повідомляти про долю капітана. Ce fut dans ces circonstances-là que mourut la vieille cousine d'Harry Grant, et les deux enfants restèrent seuls au monde. This|||||||died||||of Harry||||||||| |||||||||||Гаррі||||||||| Саме за таких обставин померла стара кузина Гаррі Ґранта, і двоє дітей залишилися на світі самі. Mary Grant avait alors quatorze ans; son âme vaillante ne recula pas devant la situation qui lui était faite, et elle se dévoua tout entière à son frère encore enfant. |||||||soul|valiant||recoiled||||||||||||devoted||||||| ||||||||||не відступила||||||||||||||||||| Мері Ґрант тоді було чотирнадцять років; її смілива душа не відступила перед ситуацією, в якій вона опинилася, і вона повністю віддала себе своєму брату, який ще був дитиною. Il fallait l'élever, l'instruire. ||raise it|instruct him ||виховувати| Їй потрібно було виховати, навчити його. À force d'économies, de prudence et de sagacité, travaillant nuit et jour, se donnant toute à lui, se refusant tout à elle, la sœur suffit à l'éducation du frère, et remplit courageusement ses devoirs maternels. |||||||Weitsicht||||||||||||||||||||||||||| ||||||of|||||||||||||||||||||||||courageously|||maternal ||економії||||||працюючи||||||||||||||||||||||виконує|||| Витрачаючи гроші, проявляючи обережність і кмітливість, працюючи вночі та вдень, віддаючи себе йому, відмовляючи собі у всьому, сестра достатньо забезпечила освіту братові та мужньо виконала свої материнські обов'язки. Les deux enfants vivaient donc à Dundee dans cette situation touchante d'une misère noblement acceptée, mais vaillamment combattue. ||||||||||||||||tapfer| ||||||Dundee|||||||nobly|||valiantly|combated ||||||||||||||||мужньо|боротьбою Отже, обидві дитини жили в Данди в цій зворушливій ситуації благородно прийнятої бідності, але мужньо боролись із нею. Mary ne songeait qu'à son frère, et rêvait pour lui quelque heureux avenir. ||dreamed|||||||||| ||||||||||||щасливе майбутнє Mary thought only of her brother, and dreamed of a happy future for him. Мері думала тільки про свого брата і мріяла для нього про щасливе майбутнє. Pour elle, hélas! На жаль, для неї! Le _Britannia_ était à jamais perdu, et son père mort, bien mort. Британія назавжди була втрачені, а її батько мертвий, справді мертвий. Il faut donc renoncer à peindre son émotion, quand la note du _Times_, que le hasard jeta sous ses yeux, la tira subitement de son désespoir. |||||||emotion|||||||||threw|||||pulled|suddenly||| |||||малювати|||||||||||||||||||| Отже, потрібно відмовитися від малювання своїх емоцій, коли стаття в _Times_, яку випадок опинився під її очима, раптово витягла її з її відчаю.

Il n'y avait pas à hésiter; son parti fut pris immédiatement. |||||hesitate||||| Немає й думки коливатись; її рішення було прийняте негайно. Dût-elle apprendre que le corps du capitaine Grant avait été retrouvé sur une côte déserte, au fond d'un navire désemparé, cela valait mieux que ce doute incessant, cette torture éternelle de l'inconnu. ||||||||||||||||||||in Not geraten|||||||||||| had to||||||||||||||||||||desperate|||||||incessant||||| |||||||||||знайдений||||||||||||||||||||| Навіть якби їй довелося дізнатися, що тіло капітана Гранта було знайдено на безлюдному узбережжі, на дні безпорадного судна, це було б краще, ніж ця постійна невизначеність, ця вічна каторга невідомого. Elle dit tout à son frère; le jour même, ces deux enfants prirent le chemin de fer de Perth, et le soir ils arrivèrent à Malcolm-Castle, où Mary, après tant d'angoisses, se reprit à espérer. |||||||||||||||||||||||arrived||||||||of anxieties|||| |||||||||||||||||||||||||||||||тривог|||| Вона все сказала своєму брату; того ж дня ці двоє дітей сіли на поїзд до Перт, і ввечері вони прибули до замку Малькольм, де Марія, після стількох переживань, знову почала сподіватися. Voilà cette douloureuse histoire que Mary Grant raconta à lady Glenarvan, d'une façon simple, et sans songer qu'en tout ceci, pendant ces longues années d'épreuves, elle s'était conduite en fille héroïque; mais lady Helena y songea pour elle, et à plusieurs reprises, sans cacher ses larmes, elle pressa dans ses bras les deux enfants du capitaine Grant. ||||||||||||||||thinking||||||||of trials|||||||||||thought||||||||||tears||pressed||||||||| ||||||||||||||||думати|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Ось ця сумна історія, яку Марія Грант розповіла леді Гленарван простим способом, не думаючи про те, що протягом усіх цих тривалих років випробувань вона вела себе як героїчна дівчина; але леді Хелена думала про це за неї, і неодноразово, не приховуючи сліз, обіймала в своїх руках двох дітей капітана Гранта. Quant à Robert, il semblait qu'il entendît cette histoire pour la première fois, il ouvrait de grands yeux en écoutant sa sœur; il comprenait tout ce qu'elle avait fait, tout ce qu'elle avait souffert, et enfin, l'entourant de ses bras: ||||||heard||||||||||||||||||||||||||||||surrounding it||| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||обіймаючи його||| Що стосується Роберта, здавалося, що він чув цю історію вперше, він широко відкрив очі, слухаючи свою сестру; він розумів усе, що вона зробила, усе, що вона витерпіла, і, нарешті, обіймаючи її своїми руками: «Ah! Maman! Ma chère maman!» s'écria-t-il, sans pouvoir retenir ce cri parti du plus profond de son cœur. ||||||||restrain||||||||| Моя дорога мамо!» – вигукнув він, не змігши стримати цей крик, що вирвався з самісінького серця. Pendant cette conversation, la nuit était tout à fait venue. Під час цієї розмови ніч вже зовсім настала. Lady Helena, tenant compte de la fatigue des deux enfants, ne voulut pas prolonger plus longtemps cet entretien. |||||||||||||||||conversation |||||||||||||||||розмова Леді Хелена, беручи до уваги втому обох дітей, не захотіла продовжувати цю розмову ще довше. Mary Grant et Robert furent conduits dans leurs chambres, et s'endormirent en rêvant à un meilleur avenir. |||||led|||||fell asleep||dreaming|||| ||||були||||||заснули|||||кращому| Après leur départ, lady Helena fit demander le major, et lui apprit tous les incidents de cette soirée. |their||||||||||taught|||||| |||||||||||розповіла||||||

«Une brave jeune fille que cette Mary Grant! dit Mac Nabbs, lorsqu'il eut entendu le récit de sa cousine. --Fasse le ciel que mon mari réussisse dans son entreprise! ||||||успішно справлявся||| --Нехай небо допоможе моєму чоловікові досягти успіху в його справі! répondit lady Helena, car la situation de ces deux enfants deviendrait affreuse. |||||||||||dreadful ||||||||||стала б| --відповіла леді Хелена, бо ситуація цих двох дітей стане жахливою.

--Il réussira, répliqua Mac Nabbs, ou les lords de l'amirauté auraient un cœur plus dur que la pierre de Portland.» |will succeed||||||||||||||||||Portland |||||||||||||||||||порландський камінь --Він досягне успіху, відповів Мак Наббс, інакше лорди адміралтейства матимуть серце твердіше за породу Портленду.» Malgré cette assurance du major, lady Helena passa la nuit dans les craintes les plus vives et ne put prendre un moment de repos. ||||||||||||fears|||most vivid|||||||| |||||||||||||||живі||||||||відпочинок

Le lendemain, Mary Grant et son frère, levés dès l'aube, se promenaient dans la grande cour du château, quand un bruit de voiture se fit entendre. |||||||risen||the dawn||were walking|||||||||||||| |||||||||||гуляли|||||||||||||| Lord Glenarvan rentrait à Malcolm-Castle de toute la vitesse de ses chevaux. ||повертався|||||||||| Presque aussitôt lady Helena, accompagnée du major, parut dans la cour, et vola au-devant de son mari. |||||||appeared|||courtyard||flew||||| ||||||||||||летіла||||| Майже одразу леді Гелена, в супроводі майора, з'явилася на дворі і кинулася назустріч своєму чоловікові. Celui-ci semblait triste, désappointé, furieux. Він виглядав сумним, розчарованим, розлюченим.

Il serrait sa femme dans ses bras et se taisait. |held||||||||was silent Він обіймав свою дружину і мовчав.

«Eh bien, Edward, Edward? s'écria lady Helena. --Eh bien, ma chère Helena, répondit lord Glenarvan, ces gens-là n'ont pas de cœur! --Ils ont refusé?...

--Oui! Ils m'ont refusé un navire! Ils ont parlé des millions vainement dépensés à la recherche de Franklin! |||||in vain|spent||||| ||||||витрачених||||| Вони говорили про мільйони, витрачені марно на пошуки Франкліна! Ils ont déclaré le document obscur, inintelligible! ||||||inintelligible ||оголосили|||| Вони визнали документ незрозумілим та нечитабельним! Ils ont dit que l'abandon de ces malheureux remontait à deux ans déjà, et qu'il y avait peu de chance de les retrouver! ||||||||went back||||||||||of|||| Вони сказали, що покинення цих нещасних сталося вже два роки тому, і що шансів їх знайти дуже мало! Ils ont soutenu que, prisonniers des indiens, ils avaient dû être entraînés dans l'intérieur des terres, qu'on ne pouvait fouiller toute la Patagonie pour retrouver trois hommes, --trois écossais! ||maintained||||||||||||||||||||Patagonia|||||| |||||||||||навчені||||||||||||||||| Вони стверджували, що, будучи ув'язненими у індіанців, їх, напевно, довелося перевезти вглиб території, що не можна обшукати всю Патагонію, щоб знайти трьох чоловіків, --трьох шотландців! --que cette recherche serait vaine et périlleuse, qu'elle coûterait plus de victimes qu'elle n'en sauverait. ||||vain||||||||||would save ||||||||||||||врятує --що це пошук буде марним і небезпечним, що він коштуватиме більше жертв, ніж урятує. Enfin, ils ont donné toutes les mauvaises raisons de gens qui veulent refuser. Нарешті, вони навели всі погані причини людей, які хочуть відмовитися. Ils se souvenaient des projets du capitaine, et le malheureux Grant est à jamais perdu! ||remembered|||||||||||| ||пам'ятали|||||||||||| Вони пам'ятали про плани капітана, і нещасний Грант назавжди зник!

--Mon père! --Мій батько! mon pauvre père! мій бідний батько! s'écria Mary Grant en se précipitant aux genoux de lord Glenarvan. |||||rushing||||| викрикнула Мері Грант, кидаючись до колін лорда Гленарвана. --Votre père! --Ваш батько! quoi, miss... dit celui-ci, surpris de voir cette jeune fille à ses pieds. що, міс... - промовив він, здивований, побачивши цю молодицю біля своїх ніг.

--Oui, Edward, miss Mary et son frère, répondit lady Helena, les deux enfants du capitaine Grant, que l'amirauté vient de condamner à rester orphelins! |||||||||||||||||||||||orphans ||||||||||||||||||||засудити||| --Ah! Miss, reprit lord Glenarvan en relevant la jeune fille, si j'avais su votre présence...» Мадам, - продовжив лорд Гленарван, піднімаючи дівчину, - якби я знав про вашу присутність... Il n'en dit pas davantage! Він не сказав більше! Un silence pénible, entrecoupé de sanglots, régnait dans la cour. ||painful|interrupted|||||| |||переривчастий|||||| В дворі панував важкий мовчання, перерване схлипуваннями.

Personne n'élevait la voix, ni lord Glenarvan, ni lady Helena, ni le major, ni les serviteurs du château, rangés silencieusement autour de leurs maîtres. |didn't raise|||||||||||||||||lined|silently|||| |не підвищував|||||||||||||||||||||| Mais par leur attitude, tous ces écossais protestaient contre la conduite du gouvernement anglais. |||||||protested|||||| |||||||протестували||||||

Après quelques instants, le major prit la parole, et, s'adressant à lord Glenarvan, il lui dit: «Ainsi, vous n'avez plus aucun espoir? «Отже, у вас більше немає надії? --Aucun. --Ніякої.

--Eh bien, s'écria le jeune Robert, moi j'irai trouver ces gens-là, et nous verrons...» --Ну що ж, закричав молодий Роберт, я піду знайду цих людей, і ми подивимось…» Robert n'acheva pas sa menace, car sa sœur l'arrêta; mais son poing fermé indiquait des intentions peu pacifiques. |did not carry out|||||||stopped him|||fist||indicated|||| |не закінчує|||||||||||||||| Роберт не закінчив свою загрозу, адже його зупинила сестра; але його стиснута fist вказувала на не дуже мирні наміри. «Non, Robert, dit Mary Grant, non! «Ні, Роберте, - сказала Мері Грант, - ні!» Remercions ces braves seigneurs de ce qu'ils ont fait pour nous; gardons-leur une reconnaissance éternelle, et partons tous les deux. |||||||||||keep||||||||| Дякуємо|||||||||||||||||||| Давайте подякуємо цим сміливим панам за те, що вони зробили для нас; зберігаймо їм вічну вдячність і вирушаймо удвох. --Mary! s'écria lady Helena. --Miss, où voulez-vous aller? dit lord Glenarvan.

--Je vais aller me jeter aux pieds de la reine, répondit la jeune fille, et nous verrons si elle sera sourde aux prières de deux enfants qui demandent la vie de leur père.» |||||||||queen|||||||||||deaf|||||||||||| ||||||||||||||||||||глуха||||||||||||

Lord Glenarvan secoua la tête, non qu'il doutât du cœur de sa gracieuse majesté, mais il savait que Mary Grant ne pourrait parvenir jusqu'à elle. ||shook|||||doubted|||||gracious||||||||||reach|| |||||||сумнівався||||||||||||||||| Лорд Гленарван похитнув голову, не тому що сумнівався в серці її величності, але тому що знав, що Мері Грант не зможе дістатися до неї. Les suppliants arrivent trop rarement aux marches d'un trône, et il semble que l'on ait écrit sur la porte des palais royaux ce que les anglais mettent sur la roue des gouvernails de leurs navires: _Passengers are requested not to speak to the man at the wheel_. |supplicants||||||||||||||||||||||||||||wheel||governing wheels||||Passengers||requested||||||man|||wheel ||||рідко|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Просителі приходять занадто рідко до сходів трону, і здається, що на дверях королівських палаців написано те, що англійці вказують на штурвалах своїх кораблів: _Водії просять не розмовляти з чоловіком за штурвалом_. Lady Helena avait compris la pensée de son mari; elle savait que la jeune fille allait tenter une inutile démarche; elle voyait ces deux enfants menant désormais une existence désespérée. |||||thought|||||||||||||useless|step|||||||||| |||||||||||||||||||спроба|||||||тепер||| Леді Хелена зрозуміла думку свого чоловіка; вона знала, що молода дівчина спробує зробити даремну спробу; вона бачила, як ці дві дитини тепер ведуть безнадійне життя. Ce fut alors qu'elle eut une idée grande et généreuse. Тоді їй спала на думку велика і щедра ідея. «Mary Grant, s'écria-t-elle, attendez, mon enfant, et écoutez ce que je vais dire.» «Мері Грант, вигукнула вона, почекай, моя дитино, і слухай те, що я буду казати.» La jeune fille tenait son frère par la main et se disposait à partir. |||||||||||was preparing|| |||||||||||готувалася|| Молода дівчина тримала свого брата за руку і готувалася йти. Elle s'arrêta. |stopped Alors lady Helena, l'œil humide, mais la voix ferme et les traits animés, s'avança vers son mari. ||||humid|||||||||||| ||||||||||||оживлені|||| Отже, леді Хелена, з вологими очима, але з firm голосом і анімірованими рисами обличчя, підійшла до свого чоловіка. «Edward, lui dit-elle, en écrivant cette lettre et en la jetant à la mer, le capitaine Grant l'avait confiée aux soins de Dieu lui-même. |||||||||||||||||||entrusted||care|||| |||||пишучи|||||||||||||||||||| «Едварде, сказала вона, пишучи цей лист і кидаючи його в море, капітан Грант доручив його піклуванню самого Бога. Dieu nous l'a remise, à nous! ||||to| |||передав нам|| Бог повернув його нам! Sans doute, Dieu a voulu nous charger du salut de ces malheureux. Без сумніву, Бог хотів покласти на нас спасіння цих нещасних.

--Que voulez-vous dire, Helena?» demanda lord Glenarvan. --Що ви маєте на увазі, Гелене?» - запитав лорд Гленарван.

Un silence profond régnait dans toute l'assemblée. Глибока тиша панувала в усій залі. «Je veux dire, reprit lady Helena, qu'on doit s'estimer heureux de commencer la vie du mariage par une bonne action. ||||||||esteem||||||||||| Eh bien, vous, mon cher Edward, pour me plaire, vous avez projeté un voyage de plaisir! |||||||||||projected|||| Mais quel plaisir sera plus vrai, plus utile, que de sauver des infortunés que leur pays abandonne? ||||||||||||unfortunate||||

--Helena! s'écria lord Glenarvan. --Oui, vous me comprenez, Edward! Le _Duncan_ est un brave et bon navire! |||||||ship Il peut affronter les mers du sud! Il peut faire le tour du monde, et il le fera, s'il le faut! Partons, Edward! Allons à la recherche du capitaine Grant!»

À ces hardies paroles, lord Glenarvan avait tendu les bras à sa jeune femme; il souriait, il la pressait sur son cœur, tandis que Mary et Robert lui baisaient les mains. To||bold|||||outstretched|||||||||||pressed||||||||||kissed|| Et, pendant cette scène touchante, les serviteurs du château, émus et enthousiasmés, laissaient échapper de leur cœur ce cri de reconnaissance: |||||||||moved||enthused|||||||||

«Hurrah pour la dame de Luss! Hurrah||||| Hurrah! Trois fois hurrah pour lord et lady Glenarvan!»